Dépendance sexuelle

Version complète : Dexter Sevrage
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Je remonte ce sujet, ce journal, désormais très ancien... C'était il y a longtemps, et pourtant, le contexte général n'a pas changé, je suis toujours dépendant. Je le constate par mes pensées, mes réactions, mes envies, mes historiques internet... et pourtant, plein de choses ont changé... Je ne suis plus en télétravail total, j'ai stoppé (malgré une très récente rechute sur l'une d'entre elles) toutes mes activités coupables. Je me suis donc donné les armes pour réussir.

Et pourtant, jusqu'ici, pas d'impulsion pour en finir définitivement. J'attends donc le déclic. Et je pense l'avoir ressenti cet après-midi. L'envie irrépressible d'avancer, d'être un autre moi. Je me prépare donc à un nouveau sevrage, fort de tout ce que j'ai appris de moi ces derniers mois, et de ce qu'est l'aventure du sevrage. J'ai toutes les armes pour y parvenir, il me suffit juste de tout mettre en musique, et j'y arriverai. 

J'y arriverai.
Hello à tous

J'ai trouvé cette impulsion qui me manquait. J'ai tout ré-arrêté depuis le 1er mars, objectif 31 jours, comme ceux qui font le mois sans tabac. Mes progrès récents sur toutes mes pratiques condamnables vont me permettre de tenir tout le mois, j'en suis sûr, et après 31 jours, tout aura changé, j'en suis sûr aussi...
(04-03-2023 09:16)Dexter a écrit : [ -> ] mes pratiques condamnables 

condamnables par qui ?

- si c'est par les autres, ton comportement a démontré que tu n'en avais rien à fiche. (en ce cas, on est dans le même bateau)

- si c'est toi qui les juges et qui les condamnes, t'es mal barré : comme tu te juges coupable des actes que tu poses quand même, tu te condamnes à la plus lourde peine, et bien que la sentence rime avec abstinence, au moment de l'exécuter, j'ai bien peur que ta main tremble.
Se repentir, oui. Se rependre, non.
Je veux juste attirer ton attention sur la nocivité du mot que tu emploies, à ses implications : essaye de prendre conscience que ton vocabulaire de juge qui te "condamne à ne plus rechuter" est connoté guilty/shame. Et que c'est pas une bonne base de dialogue avec toi-même. 
Dans le temps, sur un forum de partage de fichiers de Q, un gars qui venait sans doute d'avoir un aperçu de l'indicible, avait sorti : "Dear God, my punishment won't be undeserved." 
Au moins, il avait de l'humour. 
Ca ne fait pas tout, mais c'est un début.
Hello John

Oui, j'ai tenté de cerner les causes de ces comportements, les pourquoi, et là, je ne suis plus guilty/shame, donc ne t'inquiète pas pour moi sur ce plan là ;-) Aujourd'hui, j'avance, j'ai certaines réponses, il ne me reste plus qu'à mettre en musique toutes ces armes et toutes ces réflexions que j'ai menées depuis toutes ces années. J'ai beaucoup avancé, ne manque plus qu'à réussir l'élan final. 

Mdr ton gars, très bien trouvé!! Pour un peu, on dirait du John Warsen.
Ce forumeur qui rêvait d'un châtiment à la démesure de sa faute imaginée et nécessairement impardonnable, c'était pas moi, non. 
Mais il m'avait bien soulagé, en le disant comme ça, il m'épargnait l'idée de le rejoindre. "ma punition ne sera pas imméritée," c'est encore l'hubris, dans les deux sens que lui donne le Larousse, il me semble.

https://www.larousse.fr/dictionnaires/fr...bris/40563 
merci pour tes précisions. 
a+
Hello

Un petit mot en ce 19e jour de sevrage total pour me réjouir ici de mes progrès et de ma série en cours. Voilà bien longtemps que je ne m'étais pas totalement abstenu ainsi. Je suis content de tous les progrès réalisés. Pour l'instant, je me donne un objectif d'un mois. Je n'en reviens pas de voir ce cap, rarement atteint par moi, aujourd'hui envisageable. 

Je sais bien que je dois avant tout raisonner un jour à la fois, mais cet objectif me donne aussi une ligne de conduite, un point à l'horizon vers lequel me diriger. Un point qui n'est plus si éloigné et qui paraît plus facile à atteindre chaque jour. J'ai passé les premiers jours de manque, passé les affres du besoin, désormais, mon cerveau ne semble plus réclamer sa chimie quotidienne... 

En revanche, les habitudes, le poids de toutes mes années de dépendance, tout ceci est encore bien présent et menaçant. C'est pourquoi je reste vigilant sur ce que je dois faire et surtout ce que je dois éviter. J'ai vécu plusieurs crises importantes. Avoir su les traverser me renforce, mais les avoir traversées me donne aussi une bonne indication de ma fragilité. 

Quoi qu'il en soit, je suis avant tout content de pouvoir ici partager ces progrès.
Ce qui m'aide à enchainer des périodes de sobriété (je parle de sobriété plutôt que d'abstinence, pour des raisons intimes que j'expliquerai ailleurs, ou pas, quand je serai décidé, ou pas, à venir déposer quelques notes sur mon propre topique du cancer digital ) c'est comme tu l'évoques 

1/ de me rappeler d'où je viens et de conserver le désir sincère de cesser d'y retourner y rechercher une consolation et un remède pires que le mal qu'il prétendit jadis combattre, 

2/ d'enchainer les jours d'abstinence sans les compter pour ne pas m'auto-niquer par un vertige comptable (si je les compare au nombre d'années depuis lequel je me suis mis en chemin, par exemple)

3/ de pratiquer un grand nombre d'activités chaque jour, n'ayant rien à voir avec le porn et le cyber, activités qui m'éloignent alors naturellement de l'ordinateur et de tous mes comportements limites, de par le bien-être qu'elles me procurent une fois accomplies, puisqu'elles sont porteuses de fruits sains.

4/ donc ne pas chercher à m'épuiser en une "fuite en avant" pour échapper au Moloch, mais finalement faire comme si je n'avais pas cette compulsion en tâche de fond, car j'ai pu constater que si je laisse les vraies émotions monter à bord, que je les reconnais, les salue et les accompagne, les compulsions tombent à l’eau : il n’y a plus de place pour elles. 

5/ ce qui semble logique, puisque le comportement néfaste et répétitif s'est progressivement institué pour pallier l'absence d'accès aux émotions qui avaient engendré le malaise et le cherchage d'un soulagement. 
c'est ce que j'ai la chance de vivre en ce moment, c'est fatigant mais je ne retomberais dans mes cochonneries empoisonnées pour rien au monde.


tu connais le rumi, sans doute, je l'ai beaucoup diffusé, je te le mets quand même.
parce que ça me fait du bien de le réentendre.

bises & a+

(un curé anonyme de Louannec, dans les cotes d'armor)
(certaines références obscures encodées dans ce message sont explicitées sur mon blog)


“L’être humain est un lieu d’accueil
Chaque matin un nouvel arrivant.

Une joie, une déprime, une bassesse,
une prise de conscience momentanée arrive,
Tel un visiteur inattendu.

Accueille-les, divertis-les tous
Même s’il s’agit d’une foule de regrets
Qui d’un seul coup balaye ta maison
et la vide de tous ses biens.

Chaque hôte, quel qu’il soit, traite-le avec respect,
Peut-être te prépare-t-il
A de nouveaux ravissements.

Les noires pensées, la honte, la malveillance,
Rencontre-les à ta porte en riant
et invite-les à entrer.

Sois reconnaissant envers celui qui arrive
Quel qu’il soit.
Car chacun est envoyé comme un guide de l’au-delà.”

Rumi, poête persan
cité par Jack Kornfield dans “après l’extase, la lessive”

courage à nous !
Hello John

Merci pour ce beau message. Et merci pour ce très joli texte que, non, je ne connaissais pas. Mais je suis heureux de l'avoir lu, il est apaisant et puissant...

Ton message me fait du bien, tout d'abord parce que mes écrits de la veille voulaient justement être partagés. Je n'attendais pas de réponse particulière, je pensais juste au moins être lu. Mais cela fait du bien d'avoir ton écho. 

Un écho qui en plus est en phase avec quelques lignes écrites ce matin, avant de venir ici, et que du coup je partage aussi: 

19e jour en cours. Peu à peu, les habitudes d’avant vont disparaître, et une nouvelle vie va prendre corps, avec d’autres moments, d’autres choses à faire, et plus cette obsession de la masturbation. Je dois bien faire attention, accorder le max de place à ces nouvelles manières d’être. Et ne plus penser au reste... C’est de la sorte que je passerai le cap. M'emparer de cette nouvelle vie, sans oublier ce que je fus avant, mais sans lui accorder trop d'attention non plus. 
Bonjour à tous

Quelques mots sur ces dernières semaines. J'ai cédé à la tentation le 29 mars, au bout de 28 jours. Déception, oui, mais aussi satisfaction d'avoir été aussi loin sur un sevrage total. C'est très rare pour moi de m'abstenir tout ce temps. Après forcément, j'ai du décompenser un peu. il m'a été impossible de repartir de l'avant aussi vite. J'ai repris l'effort le 13 avril, 10e anniversaire de mon arrivée ici... et j'en suis à mon 6e jour. 

Comme je l'ai écrit plus haut, j'ai pris des habitudes de vie au mois de mars, un rythme, que je ne veux pas oublier ni perdre, il était donc important de repartir de l'avant assez rapidement. Je veux redevenir celui que j'ai été en mars, j'aimais bien ma vie. donc je tente de remarcher dans ces traces que j'ai laissées. Et secrètement, je me donne un objectif beaucoup plus ambitieux. Alors je n'en suis qu'aux débuts, je n'ai pas encore effacé toutes les séquelles de mon relachement. MAis je reste fort sur les prochains jours.
Est ce que l'on sait vraiment à partir de combien de mois, notre cerveau va pouvoir se passer de cette adrenaline ? Un mois ça ne semble pas suffisant. Aussi j'imagine que ça doit dépendre de chaque personne, son mode de vie, les habitudes ancrées etc.

A bientôt
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