Dépendance sexuelle

Version complète : Dexter Sevrage
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Merci m'sieur. J'ai pensé que commencer un nouvel effort en changeant d'avatar, c'était bien aussi! Fini la double identité! Il est temps de s'élever :-)
Bonsoir, fin du 5e jour...

J'ai donc entamé voici peu un nouveau trajet qui, je l'espère, me mènera encore un peu plus loin que les précédents. Et pour donner de la saveur à ces premiers jours, je m'interdis tout geste déplacé. ce qui donne bien plus de valeur à ces jours, et m'apporte bien plus de satisfaction. Bientôt, j'aurai, je l'espère, bouclé une semaine complète. Et j'aurai les solutions à chaque moment de la semaine. A chaque moment dangereux. Une boucle sera bouclée. Il ne restera plus qu'à accomplir l'exploit plusieurs fois de suite. A chaque semaine un nouveau départ. J'ai pas mal d'espoir et bcp de volonté!!
Nous verrons bien ce qu'il adviendra, mais je dois dire qu'à chaque fois que je suis dans de si bonnes dispositions, j'ai l'impression de revivre...

J'ai vu un bout de Don Jon aujourd'hui, puisqui'l est dispo sur Canal... Le film est pas mal finalement qui montre un mec centré sur lui-même. Uniquement lui. Toujours lui. Du moins sur ce que j'ai vu. Et l'incapacité du gars à sépanouir dans une relation avec une autre... PArce que le porno a mis la barre trop haut... C'est finalement bien pensé. Je verrai la suite un autre jour par contre. Pour un gars en sevrage, c'est tout de même un peu bcp sexuel comme visionnage...

A bientôt
Tu as bien fait de fractionner la vision de Don Jon. Je ne l'ai pas encore regardé (je dois avoir 1500 films en retard de visionnage qui m'attendent sur mon disque dur, en bon dépendant je me suis protégé de la peur du manque par le stockage...non, c'est pas vrai, c'est juste l'avidité de sillonner les rayons DVD de la FNAC en sachant qu'il n'y a pas de caissières en sortie) mais j'imagine que de regarder ce film, c'est comme boire un petit coup, prendre un baclofène, reboire un petit coup...reprendre un baclofène.
Hello

J'ai commencé à noircir quelques pages de réflexion ces derniers soir, pour m'accompagner dans mes efforts. Je me permets en placer quelques lignes ici. Si cela peut servir :-) Ou si vous avez des avis à partager...

Au pays des faussaires, j’ai des années d’avance…
 
Je sais mentir, je sais faire preuve de duplicité, tromper, simuler, paraître, jusqu'à effacer toute trace de doute ou d’incertitude et ainsi renvoyer à mes proches, parents, femme, enfants, une image d’homme calme, posé, tranquille. Non pas un homme dans le contrôle, mais un homme qui prend tout avec calme. Et je suis cet homme ! Mais alors l’autre, qui est-il ? Et quand surgit-il ? D’où vient-il aussi ? Et pourrai-je l’arrêter ? L’étouffer ? Ou l’amadouer et le faire servir de bien plus nobles causes ? Tant de talent gâché. Tant d’énergie dépensée à tromper les autres. Voilà aussi pourquoi j’ai tant de regrets. Car je sais que si j’avais utilisé ne serait-ce qu’une toute petite partie de cette vitalité à de plus nobles desseins, et pour de plus nobles causes, j’aurais pu faire tant de choses. Et c’est bien pour cela que je me bats. Pour, finalement, prendre le contrôle de ma vie. Et utiliser mes forces à construire pour moi, et pour les miens. Et non pas jouer un rôle, tromper les autres, dissimuler, pour quelques secondes de chimie qui me font m’isoler.
 
Car c’est cela aussi, la dépendance à la masturbation et au porno. C’est l’isolement. L’isolement physique, chaque soirée devant mon ordi, seul, au lieu d’être avec ma compagne. L’une des seules choses que j’ai bien réussi dans ma vie. L’isolement psychologique aussi. Car la vie ne peut être aussi parfaite que le fantasme que me renvoie le porno, les femmes aussi belles, les seins aussi fermes, les chattes aussi lisses, les pipes aussi longues, les éjacs aussi faciales… Et pourtant, au fil des dials et des vidéos, telle est bien l’image que je cherche et la sensation qui devient indispensable, pour jouir… jouir…… jouir.
Jouir.
Jouir
Jouir
 

 
Les pensées se bousculent, j’essaie de les organiser pour les retranscrire presque toutes, et pas trop dans le désordre… Mais ce n’est pas facile.
 
Et puis la dépendance, c’est l’isolement, aussi, parce que l’on se construit, au fil des soirs, un monde… Une existence virtuelle et factice, mais en face, les gens sont bien réels… Et les discussions que l’on a, pour particulières qu’elles sont, s’avèrent pourtant parfois très marquantes… Les échanges, il y a parfois des choses intéressantes d’échangées. De vraies impressions, de vrais sentiments. On se dit des choses, par écrans interposés. Et parfois, l’autre fait mouche. Même s’il ne s’adresse pas toujours à vous, mais à votre autre… Et l’on est marqué par ces paroles. Et on y pense, jusque dans la vraie vie. Et cela vous change…
Oui mais voilà…  Vous vous souvenez ? Pour vous trouver ici, vous avez menti. Vous n’êtes pas censé être là ! Cette personne que vous avez rencontrée, n’est pas censée exister. Cette chose que l’on vous a dit, vous n’êtes pas censé l’avoir entendue. Cette personne, que vous avez rencontrée, puis quittée… Vous n’êtes pas censé l’avoir connue. Donc vous n’êtes pas censé souffrir. Vous êtes seul. Vous n’êtes pas censé avoir été amoureux. Vous n’êtes pas censé avoir mal. Et vous n’avez personne pour pleurer avec vous. Personne sur qui vous reposer. Et vous criez dans le désert.
 
Car vous restez seul.
 
Seul
Seul
 

Seul.
Bonjour dexter, je suis tres touché ap rce que tu ecris, notamment sur la solitude. 
Un autre moi, je ne pense pas vraiment.... finalement, c'est une part de toi, c'est ta vie, tu n'a pas 2 vies... juste une partie que tu vis terriblement seul... (moi aussi d'ailleur...). 
Effectivement les echanges sont bien réels, les rencontres parfois interressante... c'est le fait d'en ressentir un mal être qui nous pousse à nier cette part de nous a l'identifier comme un autre moi (c'est finalement arssurant de se dire ce n'est pas moi!).
On met vraiment le doit sur l'addiction là. Une différence majeure tout de même avec les drogues ou l'alcool est qu'avec l'addiction au sex, on reste tout à fait conscient de soi même au moment ou l'on vit une crise (comme la boulime, l'anorexie...) et le sentiment d'impuissance et de culpabilité devient terrible (après bien sur...).
"IN VINOS VERITAS" disaient les romains, Tu te prends une bonne cuite... . tu te souviens de rien.... mais tu était bien là.... tu ne t'en tiens pas trop rigueur finalement. bon, des fois tu fait des grosses connerie mais tu mets ça sur le dos de l'alcool.
Tu te branle pendant 3 heures, tu vas voir une prostituée, tu mets ça sur le dos de qui ? c'est dur.
Pour la solitude, c'est pour ma part le pire. J'ai pu parler de ces problèmes à une personne physique (un psy) la première fois en début d'année, cela m'a fait tellement de bien... juste d'en parler....je me sentait deja tellement bien! et là, on prends conscience que finalement on est qu'une seul personne puisqu'on partage cette double vie avec une personne de la vie réelle (moi je l'appelait comme ça...) et donc qu'il n'y a pas un autre moi maléfique juste un moi que l'on doit reéduquer...
Je n'est peut-être pas trop saisi le sens profond de tes reflexions, mais c'est ce qu'elles m'ont inspiré.
Ton message est extrêmement touchant Dexter...

C'est un témoignage que tout nouveau arrivant sur ce forum pourrait avoir besoin de lire. Car au delà de toutes nos différences il traduit si bien ce que nombre d'entre nous pouvons à divers degrés ressentir. Je ne sais trop ce que tu écris quand tu évoques cette solitude et cette duperie... Combien de fois ai-je pu duper mes ex compagnes avec qui j'avais pourtant sincèrement envie de construire quelque chose ? Et à chaque nouvelle histoire je ne pouvais m'empêcher le plus sincèrement possible de me promettre que j'allais arrêter mes "conneries" ! Et maintenant que je suis seul, il est si difficile de ne pas culpabiliser...

Excuse moi de parler de moi alors que c'est de toi dont il s'agit ici. Mais ton texte me parle. Continue à nous partager tes réflexions si tu le souhaites... Merci pour ce partage.
Bonsoir,

Je n'avais pas très envie d'écrire ici ce soir, pourtant, si je ne l'avais pas fait, je me serais senti "vide". Comme si j'avais omis un truc important... alors voici, juste quelques mots. 8e jour bouclé d'un sevrage intégral, ce qui est assez long pour moi. En général, mes sevrages s'accompagnent souvent de quelques visionnages ou mb, là non, et c'est bien plus précieux. JE dois continuer.

Deux jours arrivent de WE pour m'aider, au cours desquels je ne serai plus seul. J'espère que lundi, ce sera plus cool. PArce qu'aujourd'hui n'a pas été évident à gérer. Le désir remonte...

Allez, au lit maintenant.
Courage à toi Dexter, 8 jours complètement clean tu peux en être fier !
Ton texte sur la tromperie est beau et vrai. On ne peut trop se rappeler comment le mensonge a dominé nos interactions avec les autres. Ton sevrage avance bien, continue dans cette direction. Bon courage !
Bonjour à vous :-) et merci pour vos messages.

J'ai 42 ans aujourd'hui. A partir d'un certain âge, ce genre de cap, ce genre de journée prend toujours un tour un peu étranger. On réfléchit à ce que l'on a fait jusqu'ici. On regarde ce qui vous entoure...

J'ai eu une belle première moitié de vie. Une jolie famille de beaux enfants. Je n'ai pas loupé ça au moins...

Mais pour le reste, professionnellement, j'ai stagné. Et je n'ai pas le confort matériel auquel je rêvais. J'ai trop dépensé mes forces à la branlette, j'ai perdu trop d'heures, trop de temps, trop d'énergie, à ne pas dormir, à travailler moins que j'aurais dû...

Il est temps de prendre ma vie en main.
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