Dépendance sexuelle

Version complète : Le Sevrage de Morbach
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Et nous plongeons tous dans la peur panique des lendemains qui déchantent ... il serait temps de voir que le présent n'est déjà plus que l'ombre de notre passé. Réapproprions-nous ce présent ! Il nous faut en faire un pont vers la suite, plus que la répétition de nos erreurs. 
Aujourd'hui, je rentre en guerre, et chaque jour un peu plus, pour reprendre pied, et retrouver un peu de sens au mot "dignité". J'ai trop longtemps été peine et apathie, trop longtemps été flegme et sarcasme. Je me moquais de mon devenir sous prétexte qu'il n'était qu'un rêve de plus, je crachais sur le cadavre de mon Moi déchu, pour mieux lui montrer qu'il était dans l'erreur. Mais aujourd'hui, lui et moi nous tenons la main, et marchons sur le même entre-deux. J'ai intégré sa peur de la mort, et je lui ai ouvert les yeux, aujourd'hui nous partageons presque le même niveau de lucidité. Nous sommes presque "Un", presque prêts à accueillir l' "Altérité" dans son imperfection, pas plus imparfaite que la notre d'ailleurs. 
Parfois je délire, parfois je parle d'éléphants, mais jamais plus depuis cette dernière fois que je ne suis pas prêt à oublier, je n'ai eu de nouveau la sensation de mourir pendant quelques instants. Jamais plus je n'ai à ce point eu envie de me punir, de me traiter de tous les noms, de tuer mes enfants musicaux, jamais plus je n'ai regardé mon bas-ventre avec autant de culpabilité, jamais plus je ne me suis senti souillé par les hectolitres de foutre virtuel que je voyais défiler devant mes yeux, jamais plus cette mécanique grotesque de plomberie ne m'a ôté mon bien le plus précieux : ma conscience. Des dérapages il y en eut, et j'imagine que je ne suis toujours pas à l'abri, même si aujourd'hui ils portent un autre nom. Mais quelle libération ! Sans doute je me répète ces temps-ci, mais j'ai envie de le crier, simplement, de le hurler, que la solution est là, devant nos yeux, qu'il nous suffit de le décider ! Ecoutez-donc ma voix de fanatique ; vous ennuierais-je à ce point avec mes appels à la raison si il n'y avait rien de grandiose au-delà du sevrage ? Prendrais-je le temps de l'écrire si il s'agissait d'un simple mieux-être ? Il s'agit d'un transformation, d'un bouleversement intérieur, à peine de l'ordre du pensable ! Alors qu'attendez-vous ?
Aujourd'hui, je me sens mieux, encore mieux. Je ne voudrais pas agacer ceux qui ont moins de chance que moi, mais plutôt leur adresser un petit message d'espoir, leur insuffler aussi un peu de courage. Vous pourrez rechuter tant que vous voudrez, le mal qui vous ronge demeurera le même, il ne cessera jamais de vous poursuivre par-delà vos mensonges. Rien ne l'étouffera jamais définitivement, il vous pourchassera, de sa voix discordante, et vous pourrira le coeur. Il nous faut tous comprendre que nous abreuver de poison jour après jour ne fait que repousser l'échéance de notre inévitable guérison. Fou celui qui croit pouvoir vivre aux côtés d'un monstre d'un tel acabit, fou celui qui ose le provoquer en duel, fou celui qui s'acharne à ne pas voir l'évidence.

J'ai quitté le monde du porno, il me semble tout à fait étranger aujourd'hui. Je ne partage et ne veux plus partager aucune valeur avec cet assassin de la conscience. Je vis libre, au jour le jour, et sais ce qui se trame derrière ces courbes violacées, je sais quel mépris de l'Homme habite les pornocrates, et aussi quel mépris d'eux-mêmes. J'ai appris à me méfier de leur corporation et des "vertus" qu'ils prônaient. Car ces vertus, ils les pervertissaient, et le plaisir, ils en faisaient une arme d'aliénation. Aujourd'hui, j'ai brisé mes chaînes, et perçu ce qu'était une vie d'Homme, loin de l'état de machine.

Ta dernière phrase me parle vraiment Morbach! Que c'est bon de lire parfois ce que l'on ressent dans les messages d'autres personnes. J'ai repris cette dernière phrase que tu as écrit dans le dernier post du fil de discussion sur mon sevrage. Je partage ton espoir, car j'avance! J'en suis aujourd'hui à 68 jours de sevrage, et mes sensations changent. Je me découvre différent de ce que je pensais être jusqu'à présent. J'ai l'impression d'avoir claqué la porte du porno, et je fait tout pour ne jamais avoir à la franchir à nouveau un jour. Merci pour cet optimisme!
De rien, Stef. Je vais faire un petit voyage à Tours ce week-end, espérons qu'il sera plein d'enseignements, et aussi de bonnes nouvelles. Tours, c'est la ville où je compte commencer mes études de musicologie en septembre prochain ; les portes ouvertes de l'Université ayant lieu samedi 12, j'en profite au passage pour visiter quelques logements potentiels. C'est la première fois que je me barre tout seul aussi loin, alors évidemment j'ai peur de me planter. Mais cette petite balade de santé n'est pas grand chose comparé à ce que j'ai déjà fait jusque là, n'est-ce-pas ? 
Allez, bonne fin-de-semaine à tous ... et battez vous bien !
De retour sur Brest, et un peu fatigué, ça va sans dire ... Bon, ben manifestement c'est à Tours que je passerai l'automne prochain, si rien de fâcheux ne vient entraver ce projet-là. Peut-être que, côté études, j'ai enfin trouvé la voie que je voulais suivre depuis le début, qui sait ? Cela fait quand même beaucoup de temps de perdu pour en arriver là, mais soit ... on ne refait pas le passé. Maintenant que j'ai pas mal avancé côté administratif, je vais enfin pouvoir m'occuper un peu de mes cours de médecine, question de m'en débarrasser une bonne fois pour toutes. Non pas que je n'aie rien d'autre à faire dans les mois qui viennent, mais enfin cela sera déjà un peu plus peinard que ce par quoi je viens de passer. 

La dépendance sexuelle ? 'tin j'aurais presque tendance à oublier ce que c'est ... non évidemment, je rigole  [img]http://www.dependance-sexuelle.com/uploads/smil3dbd4dbc14f3f.gif"[/img].

... les affaires reprennent ! Petite tendance à la dépression, un peu d'apathie, mais c'est curieux, cela me fait souvent cela quand je recommence à "oeuvrer". Comme si je regrettais de ne pas m'y être mis plus tôt ... ou qu'améliorer ma condition me faisait peur. Allez, faut avancer, il n'y a que ça de vrai.
" améliorai ma condition me faisait peur" , j'ai également pu ressentir cela par moment, je pense que ça peux s'expliquer par le fait que par notre pratique de dépendance, nous avons bien abimé notre estime de nous, et que nous nous autorisons pas d'être heureux... cette une démarche à mettre en place et accepter cela est je pense aussi un grand pas!! 
Nouvelle étape dans ma reconstruction, et pas des moindres : le retour des Legos. A 19 ans et des poussières on pourrait trouver ça bizarre, et on aurait raison, m'enfin ces temps-ci je perds l'habitude d'envoyer chier mon inconscient quand il me demande quelque chose. Et là il me demande de revenir sur un dossier vieux de 12 ans, à savoir la disparition subite de mes plans, probablement jetés à la poubelle par mon père ( ou ma mère ? ) bien qu'il ait toujours nié ... il faut savoir que jeter les affaires des autres était chose très habituelle pour lui. 
Depuis mes chères briques, qui représentaient bien plus pour moi que de simples joujoux, ont été malmenées, laissées dans des coins, perdues pour certaines, éparpillées pour d'autres ... et jamais je n'avais cru possible de pouvoir un jour reconstruire mes précieuses figurines et structures d'antan. Jusqu'à ce que j'en rêve ( une fois de plus ) dans la nuit de samedi à dimanche dernier. Après divers passages où je fuis des images tendancieuses ( n'est pas indépendant sexuel qui veut ! ), ça se calme et je finis par arriver, en hélico, près d'un bâtiment où je vois, à travers une baie vitrée, qu'un petit groupe de musique de chambre s'exécute, avec notamment un joueur de flûte à bec alto ( je me mets actuellement à retravailler cet instrument ). Je fais vaguement remarquer à ma soeur soudainement apparue à mes côtés que le soliste rend hommage à son instrument, puis nous descendons, l'hélico disparait, et nous nous retrouvons ... dans un musée de Lego. Toutes les pièces imaginables y sont soigneusement rangées dans des tiroirs à  notre disposition, et je retrouve, une par une, toutes les pièces perdues, les montrant à ma soeur, nostalgie et émoi à la clé.
Le dimanche matin, encore enjoué de ce rêve trop ( peu ? ) réaliste, je me précipite sur mon ordinateur pour entamer des recherches : ces foutus plans de construction, il doit bien y avoir des gars qui se sont amusés à les scanner, les répertorier, etc ..., non ? Effectivement, et c'est même mieux que tout ce que j'aurais pu imaginer : non seulement j'ai retrouvé tous les plans perdus, mais je vois aussi qu'il existe des moyens de se procurer des pièces très anciennes ( le catalogue change tous les ans ... ). Alors l'espèce de fantasme délirant de revanche est-il néfaste ? Je ne sais pas, et je ne sais pas non plus si je parviendrai à réunir tous les composants, notamment ceux de ma boîte préférée. Ce dont je suis certain, c'est que ça remue pas mal de choses en moi, et que j'ai espéré y arriver pendant des années, sans pour autant quitter une certaine résignation face à la perte évidente de mes moyens.  D'où le fait que jusque là je n'avais pas tenté grand chose au delà de deux trois clics hasardeux.
Je reprends du poil de la bête, c'est clair comme de l'eau de roche : pour le moment, la difficulté est surtout de canaliser cette énergie, et surtout pas de la retenir indéfiniment, sans quoi elle se retournera à nouveau contre moi. Oui cela fait bizarre de retourner aux Legos à cet âge là, mais depuis le temps que je rêve d'atteindre la pureté d'esprit ( à quelques choses près ) de mes 6-7 ans ... je vois qu'arpenter ce chemin là me fait un bien fou, et je me sens confiant à nouveau en l'avenir. Je ne retournerai jamais à ce stade infantile là cependant : je sais bien que c'est impossible, et de toute façon y revenir signifierait perdre mon expérience et refaire les même erreurs. Ce que je veux, c'est retrouver la possibilité de tourner vraiment la page sur cette période, en la "reprenant en main" : on m'a volé une partie de mon existence, j'y ai contribué malgré moi, et cet épisode lointain des plans disparus n'est qu'un élément parmi d'autres. Mais c'est loin d'être le moindre, d'un point de vue symbolique. Et les retrouver, et reconstruire, après tant d'années de ruine, est aussi un symbole fort ; pour une fois, j'espère bien être à l'écoute de mon ancêtre réel, le jeune Morbach.  D'ailleurs, si tu m'écoutes, je suis content de t'annoncer que nous venons de passer ensemble la barre des 15 moisis ; c'est-y pas beau ça ?
Si c'est bizarre de retourner au lego a 19 ans, qu'est-ce que c'est si tu n,as jamais vraiment quitter les legos a bientot 45 ans? lolllles legos ont été un de mes jeux préféré étant jeune..encore aujourdhui, a mon age, je joue encore avec mes filles.. mais sans plans, je fais des maison, avec toit ouvrable, pieces dans la maison, garage pour l'auto, piscine.. je fais aussi de tres beau chateaux.. et des moulins a vent.. justement, ca fait quelques mois qu'on en a pas fait et j'y pense depuis environ 3 semaines [img]http://www.dependance-sexuelle.com/uploads/smil3dbd4dbc14f3f.gif"[/img]quand on part mes filles et moi, on peut facilement y passer toute une journée..
Eh bien nuage, à 45 ans, c'est très bien d'en être encore capable :)Je m'attendais un petit peu à des moqueries de la part de ma soeur ou de ma mère, mais finalement elles ont un seuil de tolérance suffisamment élevé pour intégrer cette problématique. C'est aussi tout le sens que l'on donne au jeu qu'il y a derrière ça : est-ce que le jeu c'est quelque chose de réservé aux mômes, et que l'on perd pour se lancer dans le monde terrifiant des adultes dont on ne ressortira jamais plus, ou est-ce que c'est une attitude face à l'existence, que l'on peut conserver, faire muer, etc ... ? C'est assez puéril je trouve de considérer que les Lego sont véritablement une "gaminerie" : là je me sers des plans pour reconstituer une part de ce que j'ai perdu, du moins marquer le coup symboliquement. Sans doute conserverai-je au moins une partie de mes briques pour, qui sait, un jour peut-être, me lancer dans des projets construction alambiquées et personnelles, comme je le faisais autrefois ... c'est vrai que c'est quand même un super jeu ce machin-là ! Je viens tout juste de reconstituer un hydravion, bon il manque juste une pièce ( une manette ), mais je finirai bien par la retrouver Smile Bonne journée au Québec !
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