Dépendance sexuelle

Version complète : Le Sevrage de Morbach
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Citation : Morbach a écrit: Cela fait un certain temps que je ne surf plus sur des sites orientés cul, et je nettoie régulièrement mon navigateur, alors faudrait m'expliquer pourquoi des pubs pour "rencontres en ligne", "scanner déshabillant" ( pour portable ), "créer virtuellement sa femme parfaite", "émoticones sexy" etc... s'ouvrent encore toutes seules, si il s'agit "seulement" de cibler la clientèle "intéressée". J'aimerais qu'on m'explique aussi pourquoi on se permet d'afficher sur les façades des kiosques les couvertures de magazines de cul ( et les gosses qui passent devant alors ?? ), pourquoi au moins la moitié des panneaux publicitaires que je vois sont connotées sexuellement ( lingerie, vêtements divers, parfums, films, Coca Cola!, etc... ), pourquoi on accepte d'afficher autant d'annonces pour téléphone rose & co dans des simples programmes TV ( enfin du moins l'an dernier ça se faisait encore, j'imagine que c'est toujours le cas ), etc...
  les dérives de la pornographie dans notre société, ça n'existe pas, ça, tu as raison. Par contre, dès qu'il y a trois rond à faire avec quelque chose, tu peux être certain que le capitalisme (déjà aux abois par ailleurs, avec tous ces gens qui refusent d'avoir plus de 2 voitures et 3 écrans plasma) se jette dessus comme la vérole sur le bas clergé breton, c'est tout.Je serais à sa place, je ferais pareil. Qu'en passant il dévore ses enfants, ce n'est qu'un dommage collatéral que nous serions bien ombrageux de lui reprocher. Protéger nos gosses ? à titre individuel, bien sûr, j'ai fait de la prévention, après avoir balayé devant ma porte, mais à force de trouver des images plus que chelou dans l'historique de l'ordi après le passage de mon fils, j'ai fini par installer k9 web protection. Prévention et répression cohabitent (le cri d'amour du crapaud, disait Desproges) ainsi harmonieusement ! 

Citation : Morbach a écrit: Je me doute bien que le fait d'être un dépendant en sevrage peut rendre un peu plus sensible, mais là faut pas se foutre de ma gueule, y'a vraiment un problème avec le cul. Je ne sais pas depuis combien de temps ça dure, étant donné que ça fait peu de temps que je me pose des questions là-dessus, mais n'empêche que dès que je sors de chez moi ou allume n'importe quel écran, je me retrouve agressé par des représentations sexualisés et méprisantes de la femme, qui voudraient m'inciter à gober toute crue l'idée que toutes les femmes sont des salopes ("elles le disent pas mais en fait, si !"), et que sans le sexe, il n'est point de bonheur possible.

La pornographie voudrait nous faire croire que les jolies femmes sont des salopes, alors que c'est faux : seules les jolies femmes qui refusent de coucher avec nous sont des salopes ! L'industrie du porno n'est pas plus condamnable que celle du tabac. Pas moins non plus sans doute.Elle s'adresse à des demeurés affectifs/émotionnels, quitte à les fabriquer : cf la "forte présence" des pop-up et sites de Q "gratuits" dans l'environnement internet dédié spécifiquement aux adolescents.Tout comme la cigarette, elle crée le manque qu'elle prétend combler. Bon, je dis ça d'un ton léger parce que je suis un mec, et que pour un mec c'est sans doute plus agréable (en tant que prolo) d'aller bosser dans un porno qu'à l'usine de clopes, si j'étais une fille ça serait différent...
@ free ; désolé, parfois je m'emporte. Bonne soirée à toi aussi ! @ thump : ben oui, la prévention... parce qu'autrement je ne vois pas non plus ; faire péter les studios de Miami et de la vallée de San Fernando, plus tous les serveurs de playboy & co, avec un supplément pétage de tronche à coup de pic à glace pour les Dorcel père et fils ? Cela serait, quelque part, combattre le feu par le feu, et on sait où ça mène : ça mène à tuer Mia, Multe, Auguste au passage. Ah oui, et tous les autres ( cf le film Princesse par Anders Morgenthaler ). Hey John ! Eh bien tout dépend de ce que l'on entend par "salope", j'y entends "trainée", et tu l'emploies manifestement dans un sens différent : un équivalent de "connasse" ? Pourtant si une jolie fille refuse de coucher avec moi, je n'en déduis pas que c'est une salope, mais plutôt que je me suis mélangé les pinceaux, que quelque chose m'a échappé, dans son regard, son attitude, qui aurait du me faire comprendre qu'elle n'était pas prête ...Euh ... pour l' "analyse", je réduirais pas ça au capitalisme, je dirais que c'est l'interaction du capitalisme exacerbé, avec une dérive certaine des idéaux prônant la "liberté sexuelle",un retour déguisé de la misogynie ( "la femme n'est bonne qu'à acheter et montrer son derrière" ) détournant à profit les combats des féministes, les conséquences d'un affaiblissement de l'Eglise, et peut-être aussi l'intérêt des gouvernements en général de contrôler les masses en leur foutant illico une perf' à "bonheur virtuel", question qu'ils ne l'ouvrent pas trop, "ces cons là". J'aime pas les théories type "complot mondial", aussi ai-je des réserves sur le "ils le font exprès, dans ce but là, un point c'est tout". Mais n'empêche que c'est gros comme une maison tout ça. Seulement c'est pas parce qu'on voit la maison qu'on sait précisément ce qu'il y a dedans, et qui l'entretient.
Citation : Morbach a écrit: J'aime pas les théories type "complot mondial", aussi ai-je des réserves sur le "ils le font exprès, dans ce but là, un point c'est tout". Mais n'empêche que c'est gros comme une maison tout ça. Seulement c'est pas parce qu'on voit la maison qu'on sait précisément ce qu'il y a dedans, et qui l'entretient.
ce qu'il y a dedans : nous.On habite dedans. Les conspirationnistes aussi, d'ailleurs :nous n'avons qu'une planète, et nos atomes sont faits de poussière d'étoiles, comme le rappelle un astrophysicien dans le Télérama spécial 60 ans de cette semaine, lecture éminemment recommandable.Qui l'entretient : nous aussi. Ca ne marche qu'avec notre soutien, fût-il passif. L'idée de victime consentante ne présuppose pas forcément une conscience très claire des tenants et aboutissants. C'est pourquoi les conspirationnistes disent quelque chose de beaucoup plus intelligible sur leur refus de la responsabilité individuelle que sur les complots galactiques.Ooooh punaise, je contacterais bien les X-Files si David Duchovny n'n'avait pas été interné dans une clinique pour dépendants sexuels alors qu'il tentait de convaincre un monde incrédule que le cauchemar avait déjà commencé !
Citation : John Warsen a écrit:L'idée de victime consentante ne présuppose pas forcément une conscience très claire des tenants et aboutissants. C'est pourquoi les conspirationnistes disent quelque chose de beaucoup plus intelligible sur leur refus de la responsabilité individuelle que sur les complots galactiques.
Donc si les gens s'en rendent compte, tant mieux, sinon, tant pis, on va pas blâmer le système de les aider à être les ignorants pleins de mauvaise foi qu'ils sont ? C'est bien la responsabilité individuelle, mais ça a ses limites : quand tu élèves un gosse d'une certaine manière, en le baignant dans un certain environnement ... cela  a certains effets sur l'adulte que tu obtiens au final, adulte qui fera ce qu'il peut avec les repères qu'on lui aura fourni étant petit. Bien sûr ,l'amateur de cybercul, personne d'autre que lui-même ne le fait cliquer sur les liens, n'achète à sa place ses revues, ou ne compose le numéro d'une "hôtesse". Mais tout raisonnement a ses limites, et parier sur ses capacités à s'en sortir, étant donné à quel point on lui rend son approvisionnement facile, voire même légitime, et à quel point l' "enchantement" de l'addiction est solide, est peine perdue, la plupart du temps.

Je ne crois ni aux "grandes conspirations", ni au "libre-arbitre", alors faut chercher un juste milieu.

Dans le temps, et ya pas si longtemps que ça, l'Eglise entretenait une forme "d'imbécilté", d'ignorance, de "crétinisme" sur "son" peuple afin de mieux le dominer... Surtout ne pas éduquer! il me semble que cette donne a changé par l'éducation forcée mais nous sommes néanmoins au cœur d'une société qui est loin d'être naturelle et qui n'apparait que comme une construction  sociale dont nous sommes à la fois les architectes, les acteurs et les victimes...  et qui nous a largement dépassée, et de très loin! 

Les pornocrates? les jeux en lignes? et tout le reste? qui font du fric sur nos faiblesses? boah, j'ai l'impression que si nous nous trouvions de  l'autre côté de la barrière, le système est tel que nous ferions comme eux! 

Citation : yannyann a écrit:Les pornocrates? les jeux en lignes? et tout le reste? qui font du fric sur nos faiblesses? boah, j'ai l'impression que si nous nous trouvions de  l'autre côté de la barrière, le système est tel que nous ferions comme eux! 
Comme eux, tu es sûr ? Faudrait être sacrément tordu pour le faire après l'horreur de la dépendance, le sevrage, la reconstruction et tout le reste. Une éducation forcée n'est pas forcément une "bonne" éducation, si tant est que ce qualificatif prenne un sens ici. Ce que je trouve frappant, c'est la contradiction manifeste entre le discours parental souvent pauvre en matière de sexualité, qui se bornerait parfois aux questions de contraception sans aborder l' "essentiel", c'est-à-dire les restes d'un certain tabou tournant autour de ce sujet, et le discours socialement en passe d'être accepté, qui, en faisant gober n'importe quoi, présente une vision "dégagée" de la sexualité, soit-disant débarrassée des moralistes. Ce genre d'oppositions plaît bien à l'adolescent moyen pour qui "parental"  est synonyme de "vieillot", "dépassé", "coincé", et qui cherche donc à marcher dans les pas des plus âgés que lui mais encore "jeunes", qui, eux, ont compris qu'on avait qu'une vie et qu'il fallait "en profiter". Apparemment, John, tu as choisi la prévention et la répression, et c'est vrai que je ne vois pas d'autres voies "moins pires" que celles-là pour les prémunir du Mal inhérent à ce genre de contenus. En parler est difficile, et pas toujours efficace dans le sens que l'on souhaiterait. Il y a liberté de penser, d'expression, mais cela ne veut pas dire que le choix soit nécessairement éclairé, en effet.  Aujourd'hui, ce que je vois, c'est que grâce au "système", j'ai construit tous mes repères en matière de sexualité sur des productions industrielles et mensongères, que j'ai dans la tête des images qui me dégoûtent et qui ne disparaîtront sans doute jamais, que ça m'a coûté 8 années de ma vie dont 3 complètes, a eu de lourdes répercussions sur les relations déjà difficiles que j'entretenais avec mon environnement social, sans compter les innombrables souffrances post-éjaculatoires, lancinantes, celles du sevrage, et de la reconstruction, qui est loin d'être terminée, si toutefois on pouvait dire qu'elle avait vraiment commencé. Honnêtement, vu la gueule de mes parents, de ma famille même, l'environnement que j'avais autour de moi, les "copains" qui trouvaient aussi ça cool et qui m'ont un peu poussé à découvrir les MB, mon état mental, et les multiples échecs sentimentaux ; j'ai beau pouvoir être sévère avec moi-même quand il le faut, je ne vois pas à quel moment et de quelle manière j'aurais pu y échapper, et même tenter sérieusement de m'en sortir avant l'été dernier.      
Citation : yannyann a écrit:Les pornocrates? les jeux en lignes? et tout le reste? qui font du fric sur nos faiblesses? boah, j'ai l'impression que si nous nous trouvions de  l'autre côté de la barrière, le système est tel que nous ferions comme eux! 
Comme eux, tu es sûr ? Faudrait être sacrément tordu pour le faire après l'horreur de la dépendance, le sevrage, la reconstruction et tout le reste. L'éducation forcée n'est pas forcément une "bonne" éducation, si tant est que ce qualificatif prenne un sens ici. Ce que je trouve frappant, c'est la contradiction manifeste entre le discours parental souvent pauvre en matière de sexualité, qui se bornerait parfois aux questions de contraception sans aborder l' "essentiel", c'est-à-dire les restes d'un certain tabou tournant autour de ce sujet, et le discours socialement en passe d'être accepté, qui, en faisant gober n'importe quoi, présente une vision "dégagée" de la sexualité, soit-disant débarrassée des moralistes. Ce genre d'oppositions plaît bien à l'adolescent moyen pour qui "parental"  est synonyme de "vieillot", "dépassé", "coincé", et qui cherche donc à marcher dans les pas des plus âgés que lui mais encore "jeunes", qui, eux, ont compris qu'on avait qu'une vie et qu'il fallait "en profiter". Apparemment, John, tu as choisi la prévention et la répression, et c'est vrai que je ne vois pas d'autres voies "moins pires" que celles-là pour les prémunir du Mal inhérent à ce genre de contenus. En parler est difficile, et pas toujours efficace dans le sens que l'on souhaiterait. Il y a liberté de penser, d'expression, mais cela ne veut pas dire que le choix soit nécessairement éclairé, en effet.  Aujourd'hui, ce que je vois, c'est que grâce au "système", j'ai construit tous mes repères en matière de sexualité sur des productions industrielles et mensongères, que j'ai dans la tête des images qui me dégoûtent et qui ne disparaîtront sans doute jamais, que ça m'a coûté 8 années de ma vie dont 3 complètes, a eu de lourdes répercussions sur les relations déjà difficiles que j'entretenais avec mon environnement social, sans compter les innombrables souffrances post-éjaculatoires, lancinantes, celles du sevrage, et de la reconstruction, qui est loin d'être terminée, si toutefois on pouvait dire qu'elle avait vraiment commencé. Honnêtement, vu la gueule de mes parents, de ma famille même, l'environnement que j'avais autour de moi, les "copains" qui trouvaient aussi ça cool et qui m'ont un peu poussé à découvrir les MB, mon état mental, et les multiples échecs sentimentaux ; j'ai beau pouvoir être sévère avec moi-même quand il le faut, je ne vois pas à quel moment et de quelle manière j'aurais pu y échapper, et même tenter sérieusement de m'en sortir avant l'été dernier. 
Bref, j'aurais bien envie de clore ce semblant de débat, qui ne peut de toute façon pas aboutir à grand chose au vu de nos situations respectives. C'est vrai que pour le moment, et pour longtemps encore je crois, j'ai mieux à faire que de me lamenter sur l'état déplorable du monde qui m'entoure ; contribuer à ce qu'il y fasse un peu meilleur en m'engageant d'autant plus sur la voie de ma reconstruction, par exemple. Si une somme d'actions individuelles pouvait avoir une influence notable sur l'état des choses, il faudrait que cela commence par des oeuvres simples, au quotidien ; lutter contre la Souille, c'est d'abord en sortir.Pour le moment, bilan mitigé des dernières semaines ; beaucoup d'avancées en matière de musique, organisation etc... mais le sommeil déconne encore et toujours. Pourtant j'avais presque tenu un mois sans déconner en mai, alors que s'est-il passé ? La peur d'être trop éveillé, du retour des angoisses ? Faut reprendre tout cela en main, et cela commence par définitivement supprimer toute activité qui ne contribue pas à ce que je prévois de faire dans ma journée, question d'avoir atteint des objectifs raisonnables à l'heure du coucher. Parce que j'en ai encore, des parasites qui me bouffent du temps inutilement ; et notamment le surf sur internet, à trainasser dans les coins, à la recherche du "truc" exceptionnel qui m'aidera à ressentir quelque chose en dehors de la lassitude constante dans laquelle je baigne. C'est paradoxal : je m'éclate, mais en même temps je m'emmerde. Je suis tellement loin du nid de la dépendance sexuelle, et en même temps tellement loin de ce que je projetais en commençant à me sevrer... Il y a ce qu'on imagine obtenir, et ce qu'on s'autorise vraiment à obtenir ; entre les deux, un gouffre béant.
Belle journée que celle qui commence ; il fait beau mais pas trop, j'ai plein de choses à faire, et je me sens d'humeur à dévorer la terre entière. Une bonne matinée déjà, en perspective, avec un surplus d'énergie à revendre, une mine acceptable, et, on l'aurait presque oublié, pas de porno.Evidemment.
Morbach , c'est quand même impressionnant quand je lis tes messages , après 7 mois y'a pas un jour ou tu pence pas au porno. Une drogue sa s'en va pas comme sa mais quand même tu gère bien le coup.  

Bonne continuation vieux.

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