Dépendance sexuelle

Version complète : Le Sevrage de Morbach
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    J'ai donc réagi. Il était hors de question de me laisser prendre à « son » jeu ; j'ai alors misé sur les vertus du travail rondement mené, et ai passé ma journée d'hier à rattraper le retard accumulé ces derniers temps. Et, mes amis, comment vous dire la joie que ce fut ! Que trouvais-je ainsi à la place de cette fichue morosité d'infirme ? La tension diffuse, l'angoisse à peine détectable, juste ce qu'il faut de nerfs pour guider ma main, ce qu'il faut de coeur pour guider ma tête. Ce fragile équilibre interne, au service d'une profusion soudaine de moyens, est un cocktail salvateur. Et pas des moindres : j'ai fichtrement avancé, et surtout, n'ai point failli devant ma machine. Pas de bricoles inutiles, de remplissage par le vide, de musique en boucle pour oublier de penser, de programmes stupides, de vlogueurs à la noix, de perte de temps et d'énergie à la seule fin de retarder l'irretardable, d'éviter l'inévitable. Je ne suis même pas venu ici ; c'est dire. Je ne sais ce qui m'a octroyé ce soudain contrôle de l'outil, ce qui m'a donné l'avantage, mais curieusement j'ai, au moment où j'écris ces quelques lignes, le sentiment qu'au fond tout ceci n'a plus de valeur, plus d'intérêt à mes yeux.

   Ce doit sûrement être l'ivresse de la victoire tout juste consommée. Sans doute demain me retrouverai-je nez-à-nez avec les mêmes démons qu'auparavant, alors tâchons d'être vigilants. Gardons-nous de prendre ces jeunes pousses pour forêt centenaire : il faudra encore du temps et des épreuves pour consolider ce nouvel ouvrage. Mais le fait est que je suis encore là, à rassembler mes troupes pour les campagnes à venir. Difficile fut la passe, mais j'ai tenu la promesse que je m'étais faite : ce dimanche 21 novembre 2010, je suis encore en vie.

Aussi puis-je dire ...

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Aujourd'hui m'est un jour spécial.

  

20 Novembre 2009 – 20 Novembre 2010

 

Qui l'eût cru ? Morbach a un an.

Citation : Jim a écrit: Allez c'est repartit pour 1 ans ?
Oh que oui ! Et je dirais même plus !=> John, si tu repasses par là : t'as vu, je t'ai fait un beau flyer, hein ? Wink
Super Morby. Je suis content pour toi. Bonne deuxième année. Enfin, bonnes premières 24 heures de cette deuxième année, quoi! 
J'ai allumé l'ordinateur pour te laissé un petit message mon jeune ami , bravo , j'ai suivis ton parcours avec beaucoup d'intérêt , bravo pour cette volonté inébranlable ( ahah ) , bon courage pour la deuxième année , et sa serais intéressant que tu fasse une comparaison de maintenant et d'y a 1 ans. Par exemple , comment était le niveau de dépendance , et maintenant comment tu ressent les pulsions etc...Allez a + [img]http://www.dependance-sexuelle.com/uploads/smil3dbd4d6422f04.gif"[/img]

Bonne anniversaire Morbach !!Bravo pour cette année clean. Comme ce n'est pas une fin, je te dis plein de courage pour la deuxième...

Un an c'est cool mais faut continuer comme ça, j'espère que quand tu seras à ta deuxième année, je serais à ma première année sans ça. Allez continue comme ça, t'es sur le bon chemin.
Citation : Jim a écrit: bon courage pour la deuxième année , et sa serais intéressant que tu fasse une comparaison de maintenant et d'y a 1 ans. Par exemple , comment était le niveau de dépendance , et maintenant comment tu ressent les pulsions etc...
  <!-- @page { margin: 2cm } P { margin-bottom: 0.21cm } -->    Revenir sur l'année qui vient de s'écouler ? A défaut d'être nécessaire, cela pourra néanmoins s'avérer utile, pour moi comme pour d'autres ( je suppose ). Ce qui m'ennuie, c'est que je vais probablement me répéter et dire des banalités, mais enfin ce ne sera pas la première fois [img]http://www.dependance-sexuelle.com/uploads/smil3dbd4dbc14f3f.gif"[/img] . Et puis, j'aurais bien aimé pouvoir lire ce genre de « compte-rendu » chez des anciens du forum ; cela aurait rendu plus crédible l'hypothèse que l'on pouvait s'en sortir, et que cela faisait du bien. Allons-y donc, ré-ouvrons les vieux tiroirs pour voir ce qui, depuis lors, a changé.
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Mise au Point

    Il y a un an de cela, donc, je commençai le sevrage qui, aujourd'hui, est encore en route. Mais il faut préciser que je n'en étais pas à mon premier coup d'essai, ce n'est pas venu « tout seul » si je puis dire : à ce moment, je venais en effet de passer presque quatre mois à tenter l'option du sevrage « progressif » ( option qu'avec le recul je déconseille fortement à qui voudrait tenter le coup, bien qu'hélas il y aura toujours des types suffisamment aveugles pour se lancer dans cette entreprise perdue d'avance ). Depuis la fin du mois de juillet 2009, période des premières visites pour ma part sur le site d'Orroz, de cette méthode que j'avais choisie parce qu'elle me paraissait moins « improbable » qu'un sevrage total, je n'avais finalement pas tiré grand chose, puisque j'étais passé de 5-6 jours maximum sans rechute à un « record » de 9 jours. Un résultat franchement décevant, qui, allié à la fatigue tirée d'opérations de chirurgie du pied, d'une apathie qui me rongeait à mesure que je ne faisais plus rien en cours, m'a sans doute quelque peu poussé à me « résigner » à devoir tout arrêter, quitte à mettre mes études entre parenthèses pour un temps, parce que là, vraiment, ce n'était plus possible de continuer de la sorte. C'est, bizarrement, dans un moment de désespoir que j'ai enfin réussi à faire un choix qui allait dans mon intérêt. Comme quoi le destin …

    Une fois fermée cette parenthèse sur l'erreur, pourtant assez courante, qui consiste à choisir le sevrage progressif, je reviens donc à mes moutons. A ce moment là, j'avais donc à peine pu expérimenter les bienfaits d'un véritable sevrage, les rechutes étant trop nombreuses, mais avais cependant lancé certains processus « précurseurs », notamment au niveau de la relation à l'Autre. J'avais, notamment, et avec le peu de lucidité que cela m'avait permis d'obtenir, mis fin littéralement et de façon symbolique, à une amourette qui me prenait aux tripes depuis plus de quatre ans, une sorte de relation impossible qui, en dehors de mes fantasmes phallucinatoires à deux balles, n'avait pas plus de consistance que mes délires pornoïques. C'est dire. J'avais aussi, progressivement, laissé s'imprégner en moi l'idée que j'avais besoin d'apprendre à vivre totalement reclus, « au moins temporairement », pour avoir une chance de m'en sortir, dans la mesure où toutes les relations que j'entamais tournaient au vinaigre et m'enfonçaient plus qu'autre chose. Il y avait bien un problème de ce côté là.     Je considère aujourd'hui ces deux éléments comme faisant partie des premières acquis de mon « sortir de l'enfer » naissant. Mais nous parlons bien d'un sevrage total sur ce topic, et il me faut maintenant tenter d'énumérer les effets que j'en ai jusqu'ici retiré, en évitant si possible de recourir au catalogue. Mais avant tout il me paraît important de préciser que, dans le progrès, aussi, il y a une forme d'accoutumance, et que des choses qui me paraissent aller d'elles-mêmes aujourd'hui constituaient à l'époque de grands pas en avant. De plus, il est difficile d'imputer au sevrage seul l'ensemble des bénéfices que je vais tenter d'évoquer ici, même si celui-ci semble pourtant être à l'origine de tout ce qui le suit. A mon sens, le sevrage ( total ) est le noyau dur du rétablissement, le tronc sur lequel de multiples branches peuvent croître, apportant la vigueur nécessaire à ce que l'arbre porte enfin ses fruits. Ainsi, pris seul, le sevrage ne mène pas bien loin, mais sans lui, pas de Salut.
<!-- @page { margin: 2cm } P { margin-bottom: 0.21cm } -->  I )  Le premier point à aborder, et qui me brûle presque les lèvres, est évidemment celui des effets du sevrage sur la dépendance sexuelle, ainsi que sur ses manifestations. Si la première chose que l'on connait dans le sevrage, c'est le manque, d'autres effets ne tardent pas à se faire sentir, si on s'accorde suffisamment d'attention et de repos, bien sûr. Si sur ce plan la première chose que je vois de changée par rapport à l'an passé est que je ne me masturbe plus et ne consomme plus une goutte de pornographie ( ce qui pour moi est un avantage en soi du sevrage ; le sevrage, en lui-même, est donc une récompense, un bienfait que l'on se procure, jour après jour ), la deuxième est bien la réduction considérable du manque, et cela au quotidien. Non seulement j'ai beaucoup moins de pensées obsédantes tournant autour de la pornographie, mais encore elles ont perdu tant de forces, que les ¾ du temps, pour ne pas dire plus, je n'ai quasiment aucun effort à faire pour les envoyer balader, et passer à autre chose. Je suis donc parasité dans mes pensées moins souvent, et moins intensément. Bien sûr il arrive encore que, la fatigue aidant, je commence à glisser un petit peu, à trainer ça et là en sachant très bien que ce n'est pas pour autre chose que pour ça, mais cela est devenu d'une telle rareté, et je reprends les rennes tellement rapidement comparé à l'époque dont nous parlons, que c'est à peine si les deux situations sont comparables. Aujourd'hui, au pire, je laisse trainer mes yeux sur un défilé de mode, des pubs, ou des scènes un peu olé-olé dans des séries à la con : l'an dernier à la même époque, arrivé chez moi, la première chose que je faisais était d'allumer mon ordinateur, de fermer ma porte à clé, et d'ouvrir 36 sites porno différents dans des onglets, question de ne pas « manquer » de vidéos à mater. Ne nous leurrons pas là-dessus : nous serons toujours dépendants, toujours trop sensibles au produit. Mais cesser d'alimenter le processus de compulsion réduit considérablement sa force, et je dois dire que, chez moi, il s'est pas mal effrité ces derniers temps. De la même manière, je n'ai plus besoin de lutter comme un dingue pour cesser de regarder le derrière ( ou la poitrine ) des filles dans la rue, puisque j'y pense de moins en moins, et la tête bien ailleurs que dans leurs sous-vêtements, tandis qu'auparavant c'était systématique, et que mon souci était plutôt de ne pas me faire surprendre … Peut-être un jour passerais-je même des journées entières sans même songer à aller mater des rondeurs pixelisées sur mon écran. On en est pas encore là, mais il y a un mieux, et pas des moindres. <!-- @page { margin: 2cm } P { margin-bottom: 0.21cm } --> <!-- @page { margin: 2cm } P { margin-bottom: 0.21cm } -->

Et évidemment le statut que j'accorde aujourd'hui à ces pulsions n'est pas le même qu'aux débuts de ce sevrage ; de dégueulasserie faisant intimement partie de ma nature ( d'où la haine de moi-même ), ils sont devenus la manifestation d'un ennemi invisible qui se planquait tout au fond de moi ( le fameux "clivage" dont je parle ailleurs ), puis symptômes malheureux mais nécessaires d'une maladie que j'avais contracté en grandissant, puis, se raréfiant, ils sont aujourd'hui les restes d'un âge dépassé, l'appel d'un vieux jeu pas drôle et malsain qui me laisse ... indifférent. Sauf les jours de pluie, mais comme la plupart du temps je sais dire non ... jusqu'à maintenant je m'en suis sorti.

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