Dépendance sexuelle

Version complète : Le Sevrage de Morbach
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Merci Lia ; mais entre ce que je dis et ce que je fais hein ... c'est plus ce que c'était mais il y a encore un gouffre. Le tout c'est de construire le plus de ponts possibles, et, dans le même temps, faire se rapprocher les bords ; jusqu'à ne plus être "schizophrène", au sens étymologique du terme. C'est une perte d'énergie considérable que de se laisser emporter par des courants contraires ; ce qu'il faut, c'est être le courant majeur, n'être plus que vie, débordement et floraison à la fois, par opposition au flétrissement caractéristique qu'apporte le courant mineur. Ce n'est qu'une image, mais je sens pourtant bien dans quel chemin je m'engage quand viennent les jours "sans" ; et c'est toujours celui de l'abnégation, du laisser-aller ( attention : le "détachement" n'est pas le laisser-aller, nuance ! ), l'apathie calculée l'emporte alors sur tout le reste, et surgit alors le besoin d'un bon lot de consolation, souvent virtuel.Aujourd'hui bonne nouvelle cependant ; je n'ai pas pu remplir mes objectifs principaux pour le moment, mais j'ai ressenti autre chose : de la fatigue physique. C'est sans aucun doute une conséquence de la journée d'hier : ah qu'il est bon de se sentir cassé autrement que moralement ! Cela me prouve que les actions que je mène dans des perspectives plus ouvertes ont elles aussi un impact, ce ne sont, finalement pas que des coups d'épée dans l'eau. Le savoir c'est une chose, le sentir, c'en est une autre Wink
Drôle de voir comme le temps semble arrêté quand on l'occupe généreusement, qu'on sait enfin le mettre à disposition. Je flâne de moins en moins, et les compositions reprennent de plus belle. Marrant aussi pour moi de voir comme la moindre goutte d'optimisme me fout encore les boules, comme si je vendais encore la peau de l'ours, alors que me dire que tout va foirer à l'avance me paraît néanmoins légitime. Y'a un p'ti souci dans cette logique, non ?D'autant plus que, quitte à envisager ce qui va se passer, dans l'idée qu'on ne tente pas des trucs vraiment peu plausibles (par exemple sauter par ma fenêtre en supposant que je m'envolerai illico), il vaut mieux se complaire dans l'idée que ça va marcher, plutôt que dans son contraire.Et d'une c'est plus agréable d'envisager des scénarios où on réussi dans ce qu'on entreprend, et de deux cela augmente nos chances, du simple fait que l'on ait confiance en l'avenir, et, un peu, en soi.Et hop !  2 - 0Et qu'est ce qu'elle dit la pouffiasse ? Que c'est dur de se faire rabattre le caquet continuellement ? Faut dire qu'elle l'a bien cherché ; après tout ce temps, je suis toujours tenté d'aller la voir, mais je crois qu'elle peut encore se brosser pour ça. Si rechute il doit y avoir, alors le moment n'est pas encore venu. Espérons qu'il ne viendra jamais. 
Ce matin je me suis réveillé avec une pêche d'enfer ; chose rare, mais pas en ce moment. J'ai l'impression que, dernièrement, mes besoins en sommeil on diminué ; en clair je passede 8h heures large, à 6-7 heures ( sans réveil-matin ). J'avais envisagé cette conséquence d'un rythme régulier de sommeil après m'être aperçu que, depuis les débuts de la grosse vague dépressive débutée fin 2006, ces mêmes besoins avaient sévèrement augmenté. Pour une fois mesprédictions s'avèreront peut-être exactes qui sait. Faut dire que ça me désole de "devoir" en parler, mais voilà : j'ai recontacté un des nombreux inscrits de passage, un certain "jenesaispas" avec qui j'avais parlé sur le chat, le 20 mars, et qui avait disparu peu de temps après. Tentative pour le ramener au bercail, mais je croisque c'est mal barré. Est-ce qu'il s'en sort vraiment avec le porno ? Est-il vraiment dépendant ?[ Voilà que Morbach se fait du souci pour quelqu'un d'autre, ça vient de sortir. ]Il avait salement rechuté au moment de sa disparition et n'osait pas revenir, par excès de culpabilité ( ce qui indiquerait qu'il y a un problème de ce côté là ). Mais il minimise son attirance pour le porno, sa tendance à régler ses angoisses par la compulsion. En gros il penses'en sortir seul. Et merde. Peut-être que je me plante, mais j'ai vraiment pas l'impression, d'après ce qu'on s'était raconté à l'époque, qu'il s'agisse d'un consommateur équilibré, "modéré" ; "accro' il est", dirait Maître Yoda. Alors cessons d'être naïfs, autant parier que c'est un type de plus qui tombera dans la cuvette des chiottes virtuelles, et que je ne peux pas grand chose pour lui. Cela serait déjà bien que je puisse quelque chose pour moi : sauver le monde, une façon de plus de s'éloigner de soi ? Dommage.
Il n'y a rien à regretter, ni tes efforts ni son déni. Ca fait partie des expériences qu'on peut faire ici, et on aurait tort de s'en priver.Tant qu'il ne reconnait pas le problème, c'est difficile de le lui désigner (surtout d'un index véhément, mais même murmuré sur le ton qu'on prendrait pour s'intimiter des vérités premières, rien n'a d'effet si la conscience ne s'est pas éveillée à sa dépendance) et même si tu penses qu'il est mûr, si lui n'a pas remarqué qu'il l'était, ça fera pas bouger son caillou.Par contre , ça déplace le tien, comme tu le remarques quand tu dis, faussement sarcastique: "Voilà que Morbach se fait du souci pour quelqu'un d'autre, ça vient de sortir." S'il est parti pour finir dans la cuvette, il aura son quart d'heure de tête à tête avec Jacob Delafon, comme chacun de nous. Peut-être qu'à ce moment là il se rappellera que tu lui avais tendu la main, enfin bref on peut spéculer, mais quel usage ? Comme on dit dans les mouvements d'abstinents, tu poses l'acte que tu penses devoir poser, mais le résultat ne t'appartient pas. 
http://www.orroz.net/sevrage_porno.htmChapitre "pendant" ; Orroz décrit une période de "militantisme", d'anti-porno, où on a envie de déboulonner le porno, où on va sur les sites prêcher la bonne parole jusqu'à s'en faire bannir, où on veut aider tout le monde en quelque sorte. Cette phase est je pense importante. Elle doit prendre des formes diverses selon l'individu sans doute. Je sais que je l'ai copieusement vécue, et que certaines réflexions ou films comme "princess" m'ont aidé, ainsi que me rétablir de ma dépendance affective qui m'a débarrassé du "syndrôme du sauveur" en grande partie... 
Citation : John Warsen a écrit:Comme on dit dans les mouvements d'abstinents, tu poses l'acte que tu penses devoir poser, mais le résultat ne t'appartient pas. 
C'est malheureux, et consternant de vérité. Bref on continue un peu à s'envoyer des mails, mais manifestement "ses potes le font aussi donc ...". Donc il est pas sorti de l'auberge, et moi non plus pour lui faire entendre raison. Tant pis. J'ai toujours eu un peu de mal à gérer mes propres échecs, déjà tout petit on me disait ; "Morbach, tu as du mal à l'accepter, mais, parfois, tu te trompes". J'ai monumentalement foiré un gâteau ce matin, une invention de plus pour laquelle quelque chose m'échappe. Faut que je voies si d'autres types ont pensé à faire des préparations du même genre, eux ils ont peut-être trouvé la solution. Mais ça va, je ne me suis pas trop énervé, je dirais pas que j'ai résolu d'un coup un problème qui a au moins 12 ans d'âge, mais je m'en veux quand même moins qu'avant. Aussi parce qu'avant, je pouvais me dire :  " en plus, tu t'es encore MB avant-hier devant tes pétasses virtuelles, décidément t'es bon à rien ". C'est une expérience intéressante que de voir comment le monde extérieur à la petite bulle que constitue ce forum considère le porno. Chez Doctissimo, c'est sûr, c'est pas pareil. C'est drôle, parce que, tout ça se situant dans l'intime, on sent quand même une petite gêne chez les gens à parler de la pornographie, ils ont encore dans la tête que c'est "sale", parfois ils pensent à ce que subissent les actrices et acteurs, la bestialité crétine qui fait le fond de tout ça. Bien vite tout ce ressenti "authentique", finalement assez spontané, est éclipsé par les dogmes modernes ; le "plaisir", un certain détournement de la "liberté sexuelle", l'idée que "tout le monde le fait", en fin de compte la peur de ne pas être un vrai mec si on ne le fait pas. Parce, paraît-il, c'est faire preuve de désir, donc d'une certaine "virilité", que de tout nettoyer et d'effacer son historique "pour pas que maman/ma copine le sache". C'est ben navrant tout ça ...   
Peut-être que c'est passager, ou pas, n'empêche que je passe vachement moins de temps sur le forum en ce moment. La flemme de tout lire, la flemme de poster régulièrement. Je prends ça comme une avancée supplémentaire par rapport à l'espèce de culpabilité que je m'infligeais en février-mars si je n'étais pas dès l'aube à prendre des nouvelles. On va dire que c'était un excès de zèle par rapport au sevrage ; la peur que le moindre écart suffise. A ce propos j'ai rêvé, récemment encore, que je me retrouvais par erreur devant des vidéos porno, métrages improbables enregistrés par dessus mes fichiers audio. Aussi je me retrouvai devant des contenus illicites ( que je n'avais jamais vu d'ailleurs, c'est dire si l'imagination peut aller loin ! ) après avoir voulu réécouter mes anciennes compos ; et me voyais bien incapablede me retenir. A prendre comme un avertissement ? Comme quoi un chouilla suffit pour se jeter corps et âme dans le ravin ? Ou alors pour me dire que je devrais être plus viligant parce qu'en ce moment je me fatigue pas mal ( encore des problèmes de sommeil ) et qu'il se pourrait bien que dans un élan ( et non pas un caribou ) de désespoir je me jette dans le premier piège que la dépendance me tendrait ? Je vais quand même pas me laisser abattre comme ça, surtout après tout ce temps, non mais !Surtout qu'en ce moment je me sens bien. Tout simplement bien. La musique va bien, ma santé pas trop mal, et j'ai des projets plein la tête, dans plein de domaines différents. Des petits trucs, mais réalisables, juste un tout petit peu au-dessus de mes moyens ( comme ça ça me fait progresser ), sans pour autant stresser comme un malade à la simple idée qu'ils puissent aboutir. En cela je commence à sortir un peu de la gangrène adolescente du "tout est encore possible" décrite notamment par Mondom, et que je considère comme se manifestant chez moi par un cocktail d'angoisses et d'aboulie assez récurrent. Cocktail dont je n'ai pas entendu parler depuis déjà quelques temps. Bref, à court terme du moins ça sent plutôt bon !
Il y a des posts assassins, où la méchanceté gratuite est loi, mais bon, mieux vaut être sincère ; je me dis en ce moment qu'il y a trop de faiblesse chez les gens, en général, et c'est un peu ce qui m'écoeure sur ce forum et me fait m'en éloigner. La question n'est pas de savoir si effectivement les gens sont vraiment faibles ( d'esprit ), n'ont que peu de volonté dans ce qu'ils entreprennent ( je ne suis pas en mesure d'émettreun avis sensé et tranché sur la question, évidemment ), mais de savoir pour quelle raison je me mets à penser cela ; en quoi est-ce que cela m'arrange de me le dire ?Alors bien sûr il y a l'hypothèse d'une enième forme de projection, débouchant sur l'idéeque je le pense à propos des autres, parce que je le pense d'abord à mon sujet ; ergo"je me trouve faible, je trouve que je manque de volonté". Possible, mais bien banal.Deuxième hypothèse, celle que c'est une façon d'échapper à mes sentiments ; je les considère comme "faibles", donc "inférieurs" pour éviter de ressentir quelque pitiéquand je les vois s'enfoncer dans l'enfer de la dépendance, parce la pitié, ça me faitpeur. Ainsi je les mets à distance, en même temps que je mets mes émotions à distance.Dans la mesure où je fais souvent ça ( éviter d'affronter mes émotions ), c'est un peu plus intéressant, je trouve. Troisième hypothèse ( la meilleure à mon avis ), je les méprise pour leur faiblesse, parce que c'est avant tout avec la faiblesse de mes parents que j'ai un problème. Jerefais donc sans cesse le procès de mes géniteurs en pointant chez les autres ce qui , chez eux ( mes parents ), me fait du mal. A ce propos j'ai rêvé, pas plus tard que cette nuit, que je sauvais mon père des griffes de sa mère acariâtre, en lui ouvrant les yeux sur sa condition de fils dénigré et étouffé, etc... Lui, en ruines, malade et sans vie, se laissait conduire par le premier venu ( en l'occurrence, moi ) ; bref ce n'était plus que l'ombre de ce qu'il avait été pour moi, c'est-à-dire déjà une ombre.Mon idée générale est que c'est un mélange de tout ça, avec une pincée de rancoeuren supplément, envers l'industrie du porno ; maudire les bourreaux et regarder ce spectacle( donc aussi les victimes ) d'un mauvais oeil m'aide peut-être à garder de la distancevis-à-vis de cette merde, et me dire qu'il faut que je m'en sorte, parce que je vaux mieux que ça.
Citation : Morbach a écrit: Deuxième hypothèse, celle que c'est une façon d'échapper à mes sentiments ; je les considère comme "faibles", donc "inférieurs" pour éviter de ressentir quelque pitiéquand je les vois s'enfoncer dans l'enfer de la dépendance, parce la pitié, ça me faitpeur. Ainsi je les mets à distance, en même temps que je mets mes émotions à distance.Dans la mesure où je fais souvent ça ( éviter d'affronter mes émotions ), c'est un peu plus intéressant, je trouve.
la pitié fait peur parce qu'elle est elle aussi faiblesse et aveu d'impuissance : elle a la même racine qu'apitoiement, et on pressent que c'est pas terrible. On ne peut lui substituer la compassion sans un sérieux travail sur soi, et le mot lui-même a des relents de Christ, de Bouddha, qui nous font hésiter avant de l'utiliser.
Citation :Mon idée générale est que c'est un mélange de tout ça, avec une pincée de rancoeuren supplément, envers l'industrie du porno ; maudire les bourreaux et regarder ce spectacle( donc aussi les victimes ) d'un mauvais oeil m'aide peut-être à garder de la distancevis-à-vis de cette merde, et me dire qu'il faut que je m'en sorte, parce que je vaux mieux que ça.
De tes trois hypothèses, tu "choisis" la plus originale et celle qui t'est le plus défavorable, mû par l'infaillibilité de tes instincts prométhéens (lol). Heureusement, "me dire qu'il faut que je m'en sorte, parce que je vaux mieux que ça" permet de mesurer le chemin parcouru. Tu as la chance d'être encore jeune, et déconstruire la croyance du porno est sans doute moins difficile pour toi (l'inertie est moins forte)Mépris, haine et autres sentiments négatifs sont des passages obligés, mais méfie t'en. Ils peuvent finir par te faire basculer dans le déni (et plus tu renieras que tu es une personne dépendante, plus tu le deviendras, me souffle-t-on en régie.) parce que plus tu prétends prendre de la hauteur par rapport aux autres, plus tu risques ET le manque d'oxygène des hauteurs - même si tes poumons semblent taillés pour l'altitude - ET la chute vertigineuse les jours où la niaque n'est pas disponible. Car il y a des jours avec et des jours sans. Le Pen a dit un jour "qu'on parle de moi en bien ou en mal, l'important c'est qu'on parle de moi" et le bougre avait maison, donc les bourreaux ne méritent pas ta haine. Le Christ a dit aime ton ennemi, il n'a pas dit deviens comme lui (cité ici http://pagesperso-orange.fr/john.warsen/secret à la date du 30 septembre)Bref, les sentiments négatifs ont une intensité émotionnelle aussi forte que leurs cousins positifs, et faut y aller mollo. Mais tu n'es pas obligé d'y stationner ad vitam aeternam...le jour où le porno ne suscitera plus qu'indifférence SANS EN REGARDER, c'est à dire le jour où tu n'y penseras plus... parce que t'auras trouvé bien mieux par ce que tu auras mis dans ta vie à la place de ce lot de consolation pour victimes consentantes...
Citation : John Warsen a écrit: la pitié fait peur parce qu'elle est elle aussi faiblesse et aveu d'impuissance : elle a la même racine qu'apitoiement, et on pressent que c'est pas terrible. On ne peut lui substituer la compassion sans un sérieux travail sur soi, et le mot lui-même a des relents de Christ, de Bouddha, qui nous font hésiter avant de l'utiliser.

Je t'avouerais que j'ai un peu de mal à faire la différence entre pitié et compassion ; à la limite je pourrais concevoir que la compassion se passe d'apitoiement, et qu'elle ne part pas forcément des mêmes bases. Ce n'est peut-être pas "je me vois souffrir en l'Autre", mais plutôt "l'Autre souffre, et je veux remédier à sa souffrance", encore que j'ai du mal à cerner la nuance. Le Christ m'emm.. nettement plus que Bouddha soit dit en passant, en principe à cause du principe de rédemption par biais clouté, qui appelle toujours plus de martyrs à se faire lyncher ( ou à se lyncher eux-mêmes ) au nom du divin, plutôt que de faire vraiment avancer le schmilblick. 

Citation :De tes trois hypothèses, tu "choisis" la plus originale et celle qui t'est le plus défavorable, mû par l'infaillibilité de tes instincts prométhéens (lol). Heureusement, "me dire qu'il faut que je m'en sorte, parce que je vaux mieux que ça" permet de mesurer le chemin parcouru. Tu as la chance d'être encore jeune, et déconstruire la croyance du porno est sans doute moins difficile pour toi (l'inertie est moins forte)
Elle n'est pas forcément la plus défavorable, mais c'est la plus personnelle on va dire. Instincts prométhéens ? Pourtant mon foie est en bon état il me semble, là non plus je ne vois pas. Malgré tout j'ai quand même passé, si on tient compte des premiers visionnages de films érotiques, 8 ans là-dedans, dont les 3 derniers à fond les ballons. Mais, oui, je pense aussi que c'est plus facile ; moins le porno s'est permis de s'insinuer dans tous les moments importants de notre existence, plus il est aisé, ou devrais-je dire, moins il est difficile de le démystifier. Franchement je plains ceux ici qui reviennent de 30 ans de branlette compulsive sinon plus, je me demande de quelle façon ils en sont venus ( enfin ) à remettre en question le cousin pervers d'Eros.
Citation :plus tu prétends prendre de la hauteur par rapport aux autres, plus tu risques ET le manque d'oxygène des hauteurs - même si tes poumons semblent taillés pour l'altitude - ET la chute vertigineuse les jours où la niaque n'est pas disponible. Car il y a des jours avec et des jours sans. 
... et la solitude des hauteurs aussi, ça je connais. Tu m'avais déjà averti sur Nietzsche et l'exaltation : j'essaie de moins me monter le bourrichon les jours joyeux, j'en garde un peu sous le coude au cas où, et ça fait un bail que je n'ai pas vu de vrais jours "sans". On prend de toute façon de la hauteur pendant un sevrage, et à force de réflexion on redescend moins facilement. Le tout est de faire gaffe, de ne pas trop s'emporter, garder les yeux bien ouverts, parce qu'elle ( la dépendance ) nous attend toujours au tournant dans les moments de fatigue. N'empêche qu'est-ce que je me sens bien en ce moment ! L'impression que rien ne peut m'arrêter, ou du moins que je suis devenu capable d'encaisser les coups, et de repartir ( presque ) aussitôt. Quand, dans l'abstinence, la haine, la rancoeur et leurs copines se changeront en indifférence, ce sera un beau jour je crois. Mais tu sais, John, avec la famille que j'ai, j'aurai du mal à rester indifférent ; en ce moment par exemple, j'ai deux cousins de plus qui tombent dedans, et qui aiment en même temps la bouteille. Je ne suis pas condamné à désespérer de les voir s'enfoncer ainsi, je peux très bien me dire "tant pis", mais n'empêche que, au fond, je les aime bien.   
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