Dépendance sexuelle

Version complète : Le Sevrage de Morbach
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La bibliothèque, très peu pour moi ; on a une médiathèque certes dans la petite ville où je me trouve, mais elle ne vaut pas grand chose pour ce qui est des études médicales. Mieux vaudrait à la rigueur que je me serve de la bibliothèque universitaire, mais celle-ci est à une bonne dizaine de kilomètres de chez moi, et je parlais de situations d'urgence. ou encore, demander a un ami d'aller voir sur son ordi..Et Dieu sait que j'ai des amis pas vrai ... ? (hum) En fait c'est toujours la confrérie des pleurnichards : la solution toute trouvée c'est ... l'ordinateur fixe, celui du bureau, au rez-de-chaussée. Exposé aux regards, partagé entre moi ma mère et ma soeur, avec un consensus comme quoi maintenant que j'ai le mien je n'ai plus rien à y faire ... je ne risque pas tant que ça de trainasser dessus. Du moins si il y a du monde chez moi. Et en leur absence : re-problème. D'autant qu'à une époque j'avais certaines habitudes avec le pc fixe. Arf, que faire, donc ? Peut-être tenter de me réconcilier avec le passé, me dire que ça a été une foutue période de ma vie, mais que ce n'est pas parce que je me sers du PC en question que je vais nécessairement retomber dedans.

La solution la meilleure me semble donc être, malgré tout, de tester encore un peu monsieur K9, puis de mettre un gros mot de passe, puis d'apprendre à me limiter à l'utilisation de mon propre PC, sauf cas d'urgence, auquel cas j'emploierai le pc sans protection restant. Mais peut-être que je me plante ?

il n'y a pas d'inbternet dans les biblio par chez toi?ici au quebec, chaque bibliotheque, meme les petite bibli de village, ont internet pour les gens qui n'ont pas d'ordinateur a la maison..
il n'y a pas d'inbternet dans les biblio par chez toi?Il y a internet, bien sûr, mais ça ne suffit pas : il faudrait des bouquins ciblés, et de bons horaires d'ouverture, et la "médiathèque" en question n'a rien de tout ça. Bref.Je m'étais dit qu'aujourd'hui je m'occuperais de mes boîtes aux lettres virtuelles, et finalement je n'ai eu le temps de m'occuper que d'une d'entre elles : la principale. Fouillant au pif dans les montagnes de vieux courriels, je me suis aperçu, progressivement, que j'avais des comptes partout. Que sur deux ans d'activités limites sur le Net, j'avais accumulé des comptes, des inscriptions, des abonnements à des newsletters un peu partout. Cela fait part, essentiellement, du degré de procrastination que j'entretenais. Je pensais pouvoir tout avoir, tout savoir, pouvoir accumuler des tas de choses "à faire" ( leçons d'anglais, de programmation, d'échecs ... ) sans être coincé ( puisque que cela était toujours remis à plus tard ), de même que compléter de futurs (sky)blogs ( j'ai eu à en fermer trois ) qui furent au final aussi vite oubliés qu'ils avaient été créés. Mais dans le tas se trouvaient aussi des inscriptions à des réseaux sociaux et sites de rencontre ( myspace, netlog, onedate (!) ), témoignant du "besoin" de rencontre de l'époque, et d'une mentalité que j'ai encore du mal à accepter comme ayant été mienne. Surtout Onedate : je remarque que je m'y suis inscrit le 2 novembre dernier, en toute hâte, alors que je passais par une phase de deuil ( d'une relation de merde avec une fille à laquelle j'étais trop attaché, toujours la même histoire ... ). Chose plus étonnante encore à mes yeux : ça a beau ne pas être très vieux, j'avais complètement oublié cette affaire : on voit bien là à quel point cela a été fait les yeux bandés, en tout inconscience. Cela m'a pris des heures, donc, de (me) purger (de) toutes ces conneries. Mais cela fait du bien de voir que, finalement, je les ai lâchées : de même qu'une série de numéro de téléphone retrouvée dans les décombres, à laquelle aucun nom n'était rattaché. A quoi bon les rappeler, ces gens là ? je ne les connais plus, et c'est réciproque. Et puis faut dire que les gens de cette époque ont tendance à m'en rappeler le goût : amer. 
Encore un peu de crotte à décaper ... c'est qu'il y en a de la marde, sacré nom de dieu !Je m'engage dans un véritable marathon : il s'agit, maintenant que les cours ont repris,de me forcer à prendre de bonnes habitudes, à améliorer encore mon hygiène de vie, question de ne pas plonger comme les années passées. Faut dire que cette fois je commence mon année avec un fardeau pornographique sérieusement allégé. Je ne dis pas que je ne suis plus tenté, ni que parfois je n'ai pas des coups de blues, ou même des regrets terribles vis-à-vis de cela. Ce midi encore je repensais à la globalité de la chose, décortiquant chaque trait dans mes réflexions, pour mieux identifier chacun des personnages. Je passais ainsi des larmes à l'euphorie en quelques secondes, tant tout me paraissait sombre et clair à la fois. Une souffrance lucide, que c'est bon !Le mieux ne réside donc pas tant dans l'absence de souffrance ( la souffrance est inhérente à la Vie, la vraie, celle "qui se vit et est vécue" ), mais plutôt dans le fait d'avoir cesséen grande partie de me la cacher. Je la ressens, je frissonne, m'effraie moi-même. J'identifie le mal-être, je parle à l'enfant qui se terre en moi. Je suis heureux de voir que, malgré les apparences, je ne suis pas devenu le monstre froid que je croyais, fièrement, être. C'est ce que je me disais l'autre jour, pendant ma douche ; constatant l'état de mon corps amaigri, le froid qui me mordait la peau, mes mains violacées, je m'étais entendu penser "quel bonheur de souffrir sans détour, enfin ! ".  Longtemps "avoir des émotions", et qui plus est les manifester, était pour moi néfaste : pleurer par exemple était néfaste, ne libérait en rien, n'apaisait pas. Pas facile de se détendre, de s'écouter, de se pardonner nos propres offenses ( pour employer un langage plus commun ). Je me croyais satisfait de la branlette à la sauce porno que je m'envoyais derrière la cravate, et c'est vrai que, pendant l'acte, tout disparaissait. Mais le glauque refaisait vite surface, toujours plus net. Maintenant je ne connais plus d'excitation bestiale et excessive telle que celle qui précédait la compulsion, je ne connais plus non plus de grande période dépressive, de grands épisodes d'angoisse et le sentiment d'impuissance face au monde, "qui m'était pourtant si cher", me quitte peu à peu.C'est curieux : je me sens froid, mais comme réchauffé. Morne, mais enjoué. Mort, mais vivant. Jusqu'ici je survivais. Là est la différence.
Quel bon témoignage , visiblement il faut pas s'attendre a te voir rechuter , ben tant mieux je dois dire. " ni que parfois je n'ai pas des coups de blues, ou même des regrets terribles vis-à-vis de cela. Ce midi encore je repensais à la globalité de la chose," Tu pense a quoi quand ta des regrets terribles ? un manque de la pornographie ou la constatation d'une perte de temps dans ta jeunesse quand tu te masturbais ?  
visiblement il faut pas s'attendre a te voir rechuter , ben tant mieux je dois dire.Rechuter, ne pas rechuter ; qui sait vraiment ce qui se passera dans quelques heures, jours, semaines, mois, années ? Bien que l'on ait un certain contrôle ce que nous faisons ( même limité ), notre histoire personnelle nous a montré à quel point nous étions faillibles. Je préfère penser, et sans doute à juste titre, que je suis encore en danger ; quelque part la conscience du risque permet de mieux se sécuriser. Mieux vaut le zèle que l'aveuglement, je crois. Nous sommes dépendants à vie, et neuf mois n'en font pas dix-huit, qui est la durée standard d'un sevrage.Tu pense a quoi quand ta des regrets terribles ? un manque de la pornographie ou la constatation d'une perte de temps dans ta jeunesse quand tu te masturbais ? De la nostalgie aussi j'en ai parfois, même si cela commence à devenir rare. Dans les cas où elle se pointe, elle n'est pas tant "mal accueillie" que gentiment ignorée : LIEN BRISÉ Ce à quoi je pense quand je parle de terribles regrets cela serait effectivement le fait de voir avec des yeux neufs le désastre des toutes dernières années de ma vie. Je regrette ce que j'ai fait. Elle ( l'addiction ) a tué une partie de ce que j'étais alors, mais heureusement pas tout à fait. Malheureux, lunatique, je l'étais déjà étant enfant. Mais enfoncé dans le pire nihilisme, non. Camé jusqu'à la moelle, non plus. Et encore moins obsédé par des filles et leurs culs à longueur de journée ( je précise que pour moi, les effets de la puberté n'ont rien à voir avec ce dont nous sommes victimes ). Aussi quand je vois le nombre de projets avortés, de ruptures, de mutilations que je me suis infligé, je ne peux que soupirer. Mais il n'y a personne à accuser. Et à quoi bon soupirer, me direz vous, en soupirant ... ?Donc il faut suivre son chemin de petit bonhomme, même si les gens n'aiment pas que, l'on suive une autre route qu'eux ( merci Georges ). Aller de l'avant, même si autour l'obscurité règne, que les autres sont aussi camés que vous, voire plus, et que personne ne semble vous tendre la main. Etant donné l'état dans lequel se trouve ma famille actuellement, c'est bien le défi que j'entends relever. Si au final je suis le seul à "m'en sortir", c'est déjà pas mal.
Ce matin je me suis réveillé, la tête dans le fondement, encore noyé dans les vapeurs putrides d'un rêve érotique. Ce n'est pas tant le fait d'avoir dû changer de sous-vêtements en urgence qui pose vraiment le problème, en effet depuis la toute dernière fin de mes activités masturbatoires ce genre d'évènement est devenu assez fréquent pour être banal. Non, ce qui me vint à l'esprit alors, c'était un certain désarroi devant le contenu. Très peu de fois, durant la puberté sous emprise qui fut mienne, je n'ai eu le sens de l'érotique, ou celui du mystère, de l'intime en quelque sorte. Dès le départ les premiers rêves "mouillés" que j'ai eu étaient orientés par les contenus que je visionnais. L'élan vers l'inconnu, le mystère de la sexualité, le type de candeur innocente qu'on ne trouve presque plus de nos jours, cet espèce de cadeau offert par l'ignorance, fut tourné en dérision, noyé sous des chapes de plomb et d'images toujours plus crues. Cette nuit fut un exemple supplémentaire de cette mort de l'imaginaire et de l'esthétique ; je m'ébats avec des morceaux de viande, des parcelles de femmes, qui s'ébranlent et rugissent, hypocrites, des inconnues , littéralement sans visage, dont je ne perçois que les sexes et implants siliconés. Je rêve de pornographie. Et c'est  toujours le même scénario, la même absence d'affects ( ce sont toujours des inconnues ), la même débauche de corps sans âme, pétris d'utilités, de fonctionnalité génitale. Le cul, et rien d'autre.Voilà ce que la pornographie m'a enlevé ; le droit à l'innocence, au questionnement, au mystère, à la découverte, à l'émerveillement, le droit de savoir ce que mon imaginaire aurait su créer, la poésie même légère qu'il aurait su susciter : c'est en ce sens que je qualifierais cet aspect de "dépersonnalisant". Et en échange ? Point de tendresse, des images crues, une véritable boucherie, au sens pas propre du terme. Etrange que je ne me sois pas offusqué jusqu'à présent de cet état de fait ; peut-être était-il encore difficile pour moi de concevoir que cela aurait pu être différent ; qu'il y aurait pu avoir du beau, de la pudeur, du mystère dans ce genre de rêves. Je crois que ça y est : je méprise la pornographie, mais encore, je la hais.
Je viens de reprendre contact avec ton histoire, et j ai très apprécié ton post du 2 septembre!! j'ai ressenti les même choses ces derniers temps mais ta plume est toujours plus belle que la mienne!!Tu avance mon Morbach, et ça c est cool!! moi je suis assez content de moi aussi, cette découverte de son corp, le droit de pleurer, le droit d avoir des affects, et s enlever cette image néfaste que l on peut avoir reste une belle découverte de la vie!!

Je te félicite encore mon gas!!! Bonne continuation !!!

Arrête j'ai les chevilles douloureuses ...Sans rire je vais peut-être m'en sortir, ou peut-être pas, mais la question de l'avenir ( ma survie à long terme ) ne se pose pas encore tant je vis au jour le jour. Je veux passer le cap des "un an" de sevrage, et qui plus est dans des conditions meilleures que jamais : à moi de rendre possible ce passage là. Je travaille à nouveau sur un projet type "super-guerrier 4000", mais pour cela je vais devoir puiser dans mes réserves, parce que les propulseurs "au quotidien" ne sont pas encore au point. Traduction : je n'ai pas encore d'assez bons réflexes pour passer à l'étape suivante, je vais donc devoir les conquérir. Et ça va saigner "grave". Chaque jour j'ai de plus en plus envie de "foutre la pâtée" à l'addiction et à ses sbires, question de lui montrer qui commande. Mais elle a encore de l'influence, et mon principal défaut est de trop reposer sur ce que je crois être acquis. Or, il faut bien retenir une chose : on ne peut acquérir des bases solides qu'à condition de les dépasser. Allons-y donc gaiement.
La bataille fait rage dis-donc. Bizarrement, c'est comme si j'avais toujours eu la main pour mener ce genre de "grand retournement de situation". Cette fois le boulot s'accumule mais je ne fléchis pas. C'est étrange, j'irais presque jusqu'à croire qu'à une époque, je le faisais exprès ; exprès de ne rien faire, exprès de m'enfoncer dans ce néant masturbatoire, exprès d'en avoir rien à foutre, exprès d'avoir envie de crever après l'ultime secousse. Mais, quelque part, il faut savoir regarder le passé avec clémence ; non pas dans le déni, mais avec une once de pardon, question de s'épargner d'éternelles flagellations, sur des choses qui n'ont plus cours. Donc là, ça fonctionne, ça marche même plutôt bien. J'en suis pas encore au stade de "rattraper le temps perdu", et de toute façon, techniquement, on ne le peut jamais. Mais disons que, pour une fois depuis pas mal de temps, mon année scolaire/universitaire se profile pas si mal que ça. Quand je pense qu'il y a un an je me branlais encore, que je matais ces conneries, que je me disais que j'avais besoin de ma dose. Si j'avais su à quelle vitesse les choses pouvaient changer, je crois que je m'y serais mis plus tôt. A la fois, on change trop vite, et trop lentement. C'est tout le problème.
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