Dépendance sexuelle

Version complète : Le Sevrage de Morbach
Vous consultez actuellement la version basse qualité d'un document. Voir la version complète avec le bon formatage.
J'ai bien apprécié de me mêler hier aux hordes bruyantes des manifestants : ça ressemblait un peu plus à ce que je nommerais "la Vie", que l'espèce de pessimisme au sourire jaune que j'arborais au sujet de la vie en société à l'époque de mes branlettes compulsives, aujourd'hui portées disparues. C'était si simple de me croire exceptionnel lorsque j'avais un manque à combler. Plus je me sentais mal, plus je me sentais misérable, plus je m'étais menti ... plus j'avais besoin de me faire croire que l'isolement apporté/favorisé/renforcé par la dépendance était ma force, que j'étais seul dans ma coquille et que c'était justement ça le bonheur. Que je n'avais pas à me mêler au reste de l'humanité puisque celle-ci m'avait déçu à maintes reprises. Et c'est vrai que beaucoup de gens m'ont déçu. A commencer par moi-même. Mais est-ce une raison suffisante ?Seul à tourner autour de l'unique barreau que comportait ma prison, je me croyais "dans le vrai", je croyais "avoir compris" que c'était là une des conséquences du "on ne peut compter sur personne d'autre que sur soi", principe discutable. Et quelque chose clochait mais je ne savais qu'à moitié quoi. J'avais même vanté les mérites du porno à un gars y'a de cela à peine un an et demi, le taxant au passage de "coincé" parce qu'il se refusait à en consommer, lui disant qu'il ratait quelque chose. Et ce type c'était mon meilleur pote, en plus. Il y a des choses qu'on regrette, ça c'est sûr. Alors comment me réconcilier avec ça ? Me dire qu'à cette époque je ne savais pas ce que je faisais/disais ? Et maintenant, le sais-je ? La seule issue que je voie donc est de chercher, inlassablement, à remettre en question ce que l'on croit établi, et ce à la moindre occasion qui se présente. Sur l'autre bord il y a les cds que j'avais refilés à ce type pour qu'il me transmette un logiciel piraté de mixage ( je commençais à prendre mes compositions au sérieux ), et qu'il m'avait rendus couverts d'insultes après une dispute de trop. A l'époque ( j'avais presque 15 ans ), je ne me masturbais ( officiellement ) pas, et officieusement encore peu, mais comme le décalage entre les deux versions l'indique, j'en avais honte. Les insultes sur ces cds ? Le type le savait, et m'avait écrit un roman dans lequel il se foutait de ma gueule, comme quoi j'étais une tapette, que son cousin de 7 ans éjaculait plus lorsqu'il se tripotait, il me renvoyait alors à clara morgane et autres pétasses pour " m'aider " dans ma démarche de découverte de ce qu'était la masturbation, etc ... Sur le dernier cd il avait inscrit "photos de cul", et je me rappelle encore avec quelle fébrilité j'avais inséré le cd dans le lecteur de mon pc pour "vérifier qu'il ne l'avait pas rempli de saloperies", alors qu'en fin de compte cela m'aurait bien plu, moi qui n'avait pas de connexion internet et qui était déjà accro sans le savoir aux quelques contenus que je rapportais du cyberespace voisin. Il n'y avait rien dessus, évidemment. Deux anecdotes qui ressurgissent, alors que je me suis débarrassé de ces mêmes cds il y a seulement quelques jours. Comme quoi parfois, il faut du temps.
La vérité en face ?------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------" Alors voilà. Aujourd'hui je me suis dit que j'en avais marre de m'en sortir : je vais donc replonger dans la dope jusqu'au cou. Tout cela était trop facile : j'allais presque pas mal, il était temps que je me refoute un coup de gaule sur la tronche, question de pas oublier que la vie est moche et insensée. Y a-t-il plus grand plaisir dans la vie que de se faire du mal ? Non, franchement ? Et puis j'aime la crasse, j'aime passer mes journées à rien pouvoir faire d'autre que me branler, j'aime me sentir vide, désespéré, j'aime me dire que je ne suis qu'une merde sans devenir. J'aime me retrouver seul chez moi à compter les paquets de kleenex vides, j'aime perdre mon job, mes quelques relations. J'aime péter un cable, me faire croire que je vais m'en sortir, pour mieux me péter la gueule après. J'aime à jouer les masochistes, j'aime me faire croire que je n'ai pas le choix. J'aime mourir à petit feu. D'abord une petite rechute. Puis un début de sevrage clinquant, le grand retour. Ensuite une deuxième rechute, que je n'aurai "pas vue venir" . Puis une troisième, une quatrième. Un temps d'absence. Et pour finir une cinquième et adieu le sevrage, je peux tout balancer. Oui, vraiment, j'aime mourir à petit feu. "-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Franchement, ça vous paraît acceptable comme raisonnement ? C'est pourtant vaguement la logique qu'accueille à bras ouverts le dépendant qui rechute, ou du moins c'est ainsi qu'il devrait se formuler les choses si il était un tant soit peu honnête avec lui-même. Ceci pour dire deux choses : - qu'on aura beaucoup de mal ( pour ne pas dire que c'est impossible ) à justifier logiquement la rechute, la consommation de dope, etc... sitôt qu'on aura conscience, c'est-à-dire qu'on ne se mentira pas sur la connaissance que nous avons de l'addiction au sexe- ensuite, que si le dépendant ( qui n'est pas si fou que cela ) rechute, c'est avant tout qu'il se ment à lui-même, qu'il se fait ignorer temporairement la dangerosité de la chose, notamment en prenant de terribles raccourcis dans ses prises de décision : on l'aura deviné, il est avant tout mené par sa pulsion, non par sa RaisonAussi, à celui qui doute de son sevrage, qui se sent tenté, ou ne serait-ce qu'un peu "vague" dans son appréhension de la maladie, je proposerais de chercher des raisons valables à la rechute. Qu'il essaie un peu de trouver de bonnes raisons de se planter à nouveau l'aiguille dans le bras, qu'il se force à voir avec honnêteté les conséquences de ses actes, ce qui, nécessairement, suivra, si il accepte de traiter avec son démon personnel. Qu'il s'interroge sur le bien fondé de sa démarche, ne fasse pas que vaguement y songer. Qu'il n'hésite pas à envisager "le pire", car à ce moment de doute il est déjà en train d'embellir sa situation. Si je ne me trompe pas, après un tel examen de conscience, il risque d'être difficile de justifier quoi que ce soit de ce côté là. Reste à accepter de marcher, mais ça c'est une autre affaire.
Tu as tout a fais raison dans tes deux derniers messages Morbach , d'ailleurs moi ce qui me décourage c'est de penser a tout ce que t'a énumérer dans ta liste. Sinon merci pour le conseil , la prochaine fois que j'aurais envie je penserais au bienfaits de le faire ( sa risque d'être court ).Moi de mon expérience personnelle et des mes rechutes incalculables, je peut te dire que quand la rechute arrive je me pose pas de questions j'agis comme un junkie , je me contrôle plus et j'en est plus rien a faire du sevrage , mais sa bien-sur c'est que quand la rechute est bien amorcée. C'est pas facile de se mettre a réfléchir aux mauvais côtés quand dans sa tête on à accepté la rechute. 

Bon je vois que t'en est toujours à 10 mois , bon courage t'est sur la bonne voie , y'a aucun doute. Bonne journée a+

Citation : Jim a écrit: Moi de mon expérience personnelle et des mes rechutes incalculables, je peut te dire que quand la rechute arrive je me pose pas de questions j'agis comme un junkie , je me contrôle plus et j'en est plus rien a faire du sevrage , mais sa bien-sur c'est que quand la rechute est bien amorcée. C'est pas facile de se mettre a réfléchir aux mauvais côtés quand dans sa tête on à accepté la rechute.

C'est sûr que c'est pas au dernier moment qu'on a le plus de chances de détourner le regard. C'est bien pour ça que dans mon "invitation" je propose de commencer à faire le point sur la question dès le premier doute. Et se servir  de sa mémoire de la bonne façon ; sans rien occulter. C'est-à-dire en se souvenant du "plaisir" que cela a été, de l'attraction qu'exerce le produit, mais aussi de la brièveté de l'orgasme masturbatoire, de sa médiocrité, et du fait qu'il n'est rien comparé aux souffrances qui découlent de la rechute. Se rappeler qu'un sevrage est toujours extrêmement difficile à reprendre, que l'on a en fin de compte perdu du temps, de l'énergie, de la force, notre envie de vivre, à vouloir jouer les têtes brûlées, à croire qu'on avait une maîtrise sur notre conso. Ce ne sont que quelques principes de base que je rabâche là, mais je me suis dit que développer un peu plus la logique de la rechute, la logique que suit le dépendant à son insu, pouvait être intéressant ... ce qu'on voit avant tout, c'est que de logique il n'y en a pas vraiment la dedans qui tienne, donc ...

J'ai eu une révélation. Cela m'a pris en plein milieu d'un cours ( tutorat de biophysique pour les connaisseurs ). A la fois ce n'est pas grand chose et à la fois c'est énorme. Je le savais et en même temps mettait cette pensée de côté régulièrement : "c'est transitoire". Et puis zut, et puis merde. Je suis bien plus malade que je ne pensais.Je me suis menti, je vous ai menti, pendant un certain temps sur l'ampleur que prenait cette "tendance" à la procrastination chez moi ; essentiellement par omission. Ah ! Il est beau avec ses dix mois de sevrage et quelques, un vrai champion ! Et comme d'habitude ce sont les images d'Epinal qui cassent les premières, enfin quand on fait les choses dans l'ordre. 7h. J'ai perdu sept heures aujourd'hui à glandouiller dans mes mocassins inexistants, à trainasser sur le net : je n'ai jamais cru à une quelconque forme de "cyberdépendance" me concernant. Non c'est bien pire ; c'est une dépendance à produit variable, le rejeton de la grande pute que vous connaissez tous. Ces sept heures j'aurais dû les passer à réviser tranquillement mes cours, j'avais la matinée, et la moitié de l'après-midi pour cela, et résultat ? Rien. Je ne suis parvenu à bosser qu'une fois sorti de chez moi, pour aller en cours ( dans le bus, dans la salle, comme j'étais en avance ). Je m'étais fait des promesses hier soir, les deux jours précédents avaient été durs parce que j'avais eu le même comportement ce week-end et jeudi-vendredi derniers, je voulais avoir le temps de réviser convenablement. Et résultat : rien. Arrivé à ce cours, j'avais les nerfs en pelotte : pour ne pas rater mon bus ( il fallait de plus que je récupère un papier avant de le prendre ) j'avais quitté en précipitation mon pc. Je m'étais arraché de force la seringue pour ne pas pourrir totalement ma journée, et je me voyais confus, nauséeux, sentant que quelque chose n'allait pas, sans pour autant mettre le doigt dessus. Bien sûr je savais que j'avais déconné, et je m'en voulais déjà. Mais ce n'est que quelques heures plus tard que j'ai vu la vérité, toute nue, et croyez moi ça fait peur. C'est exactement ça, le mensonge à soi : ce que je fais en procrastinant a une fonction très voisine de celle de feu ( à tout jamais j'espère ) la consommation de pornographie ; fuir, fuir et encore fuir. Tout d'un coup c'est devenu clair : si j'étais nerveux sur le forum, dans le bus, en cours, c'était cela, cette nausée c'était cela, la même que celle du branleur compulsif que je n'ai que trop été. Alors quoi ? Eh bien voilà, la solution est toute tracée, et c'est une véritable révélation pour moi : il faut que j'applique les mêmes principes pour ce système de procrastination que pour la pornodépendance. Zéro contact, zéro risque, zéro "rien qu'un peu", zéro mensonge. Zéro occasion de se rendre dingue. Jusqu'au contrôle total. Ces sept heures personne ne me les rendra, bien sûr. Et j'ai été plutôt mal élevé avec Lia tout à l'heure, à côté de mes pompes que j'étais. Je crois que si je le vois aujourd'hui avec une telle clarté, c'est que l'ennemi est devenu minoritaire en moi. Il ne parvient plus à me tromper aussi facilement, mais gare, il a plus d'une corde à son arc. Les mêmes règles donc, les mêmes principes. Et avant tout celui de ce matin, qui était peut-être une prémisse à cette nouvelle étape de franchie : tout le temps me demander pourquoi je fais tel ou tel truc. Chercher à me justifier honnêtement, et si je n'y arrive pas, comprendre pourquoi je suis tout de même tenté de le faire, et passer à autre chose, enfin. Cela m'a assez fait tourner en bourrique comme cela cette affaire, à sans cesse relancer de grands projets que cette saloperie de deuxième ordre écrasait avec le plus grand cynisme. C'est le rejeton de la pornodépendance ; il était déjà là à l'époque, et je n'avais pas eu jusque là la clairvoyance suffisante pour l'identifier comme tel. Maintenant que c'est fait, je voudrais présenter mes excuses aux membres du forum pour chaque connerie que j'ai pu balancer lorsque j'étais en train de me mentir : cet état second qui caractérise la procrastination, je ne veux plus le revoir, de ma vie. C'est terminé. Maintenant que j'ai fait le point, je peux m'en aller, et rendre sa place au type qui la mérite vraiment ... Morbach.
Morbach is back!!!
[img=../../../uploads/smil3dbd4dbc14f3f.gif" border="0]" width="15" height="15[/img]...
Citation : létudiant a écrit: Morbach is back!!!
Merdouille, j'aurais dû la copyrighter plus tôt celle-là Wink !Bon, ça va mieux. Pour le moment, je maîtrise à peu près la situation ( coucher à 1h hier soir quand même, mais ces quelques heures de réflexion m'ont permis d'avancer d'un pas de géant sur le sentier ardu que je suis maintenant depuis une dizaine de mois et des poussières. Je commence à m'organiser, et pour ce qui est du forum, j'ai fixé des règles bien précises : 30 min/jour maximum, sauf si j'ai réussi à faire tout ce que je voulais dans ma journée, dans ce cas ( somme toute exceptionnel ), je peux rester un peu plus longtemps et pondre des pavés comme j'aime bien le faire. J'ai repensé hier au tout début de ce sevrage, pour me rendre compte qu'en définitive je ne me souvenais de rien. Les jours "avant", c'est assez clair, la fin du mois de décembreégalement, mais les jours de novembre qui suivirent "le 20", c'est le trou noir. Dommage. Ne saurai-je donc jamais comment je me suis débrouillé pour tenir alors que je ramais depuis presque quatre mois, de rechute en rechute ? Peut-être que la douleur était trop importante, que j'ai préféré tout oublier, tout renvoyer dans les bas-fonds de mon inconscience. Je me souviens seulement du 29-30 Novembre, le jour où j'aurais dû faillir, étant donné que le plus grand intervalle de temps sans compulser était à l'époque de neuf jours. Une journée de merde, à flotter vaguement dans les limbes. Mais rien de bien précis. Le 4 décembre une chirurgie du pied gauche ; la douleur, les béquilles, les calmants, je me souviens. Mais pas le manque, ça ne me dit rien. Et pourtant je ne m'étais pas éloigné de mon pc, je composais encore régulièrement ... à croire que tout cela n'a jamais vraiment existé !
Morbach, j ai exactement le même ressenti que toi, je me souviens des médocs, de ma détresse, de toutes ces phobis, de tout ce mal, mais pas des difficultés du sevrage et pourtant... mais jene pense pas que c'est dans notre inconscien, bien au contraire, on a beaucoup avancé et maintenant on se met à l'abris tout doucement, et on a plus besoin de se rappeler de cela,comme si on doit faire table rase et vivre notre nouvelle vie, même si des mécanismes sont encore présents.En faite, ces oublis n'en sont pas des tares mais des cadeaux, ils nous libère de l'espace pour faire des choses propres qui nous ressemble plus, car maintenant on sait que l'on peut le faire!!!Enfin voilà mais c'est vrai , des fois je me dit presque que la détresse , les angoisse me manque... or non, mais c'est que j'ai résolu tant de problème profond lorsque j'étais dans ma détresse, que je me dit que dans la souffrance on se retrouve, mais si on a dejà tout retourné et compris alors on a plus qu'à vivre!!!à bientôt l'ami!! 
URLs de référence