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Mais le mal était déjà fait, et si sur le coup cela calma un peu mon angoisse naissante, cela n'empêcha pas la réflexion de se faire, et ainsi je me retrouve là, sur mon bureau, à une heure pas possible, à couvrir mes brouillons de notes que je recopierai « quand le moment sera venu ».
Ce n'est, hélas, pas la première fois, loin de là, qu'un tel « dérapage » se produit. En fin de compte, si mes souvenirs sont exacts, c'est une tendance présente en tant que telle depuis les débuts, mais que je ne considère vraiment comme problématique, et même dangereuse, que depuis six à huit mois environ. Si je lance une réflexion plus poussée à ce sujet aujourd'hui, c'est, je pense, parce que j'en suis arrivé à ne plus pouvoir tolérer ce genre d'écarts. Hier soir, juste après m'être rendu compte de la nature évidente de mon forfait, je ne me suis vraiment pas senti très bien. Cette fois, à l'angoisse de la rechute, la peur de l'abîme, s'ajoutait un sentiment de vertige, comme une nausée qui, légère au départ, allait en s'amplifiant. Et mon image dans le miroir s'est déformée pour faire apparaître quelqu'un d'autre, je me dégoûtais, me trouvait si pathétique dans mon habit de moine concupiscent.
Je sais bien que mi-Janvier de tels dérapages eurent lieu, de même qu'à la veille de mon premier anniversaire de sevrage, ou qu'à d'autres moments de l'année ( fin octobre, quelques fois en septembre ? Il faudrait replonger dans les archives pour en être sûr … ), et avec bien plus d'inconscience avant mai-juin 2010, … Je sais bien que cette fois c'est allé particulièrement loin, et qu'ils s'agissait d'une alerte de niveau 3, pas le genre d'alerte qu'on a tous les quatre matins chez Morbach & Brothers. Mais qu'importe que ce ce soit déjà produit, même rarement, le devenir n'est pas fait pour n'être qu'une bête répétition des erreurs du passé ; là, la coupe est pleine, je veux avancer sur ce point, et pas qu'un peu.
La définition la plus souvent avancée concernant l'abstinence, est qu'il s'agirait d'une "absence de masturbation et de consommation de pornographie" ( et pas non plus de prostituées, de téléphones roses, webcams et chats sexuels, etc ... ), le reste n'étant qu'une sorte de bonus conseillé. En l'occurrence ici, quand je parle de dérapages, et à d'autres moments dans mon parcours, il ne s'agissait effectivement pas de pornographie, même pas d' « érotisme » : c'était un peu aller à la plage dans l'idée de mater les filles qui passent. Mais cette définition de l'abstinence ne me satisfait plus, car "même" dans le cas que j'expose aujourd'hui j'éprouve un malaise plus que palpable, je sens bien que je ne suis pas vraiment libre dans cette démarche, ce n'est pas de la curiosité d'adolescent pré-pubère, il n'y a aucune innocence là-dedans, ou si peu … c'est la même roue, qui tourne plus petit et moins vite, c'est tout. Je ne veux pas qu'il subsiste la moindre miette de cette saloperie dans mon cerveau, si tant est que j'ai le choix de m'en débarrasser. Fragile à vie, je veux bien l'être si il le faut, mais il est hors de question de faire des concessions à cet animal là : c'est bien connu, on lui tend la main, et il vous dévore jusqu'à l'épaule.
Je vais entamer en parallèle de ce post une réflexion générale sur la définition de ce qu'est une « rechute »., tenter de poser quelques concepts … Parce que c'est bien là la question qui se pose : selon le point de vue d'où je considère les évènements tels que celui-ci, mon sevrage est effectif, ou ne l'est pas. Il est impératif d'y voir plus clair, même, et surtout, si je me trouve d'une particulière sévérité en me taxant encore de complaisance : c'est l'ego qui veut me tromper, et le poison qui coule encore dans mes veines. Ils me font croire que je joue avec le produit, alors que c'est lui qui se joue de moi. Il y a anguille sous roche, et pas des moindres …