Dépendance sexuelle

Version complète : Le Sevrage de Morbach
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Je ne choisis pas, ça me tombe dessus, tout les 10 ans, en attendant je vis seule... et je n'en souffre pas. Slave, je pense que personne "ne choisit".. c'est l'inconscient qui choisit..et je suis d'acoord... sur l'enfance,  zéro séquelle cela n'existe pas.. bonne ou mauvaise, nos parents ont une incidence (voire plus) sur ce que l'on n'est.. sur nos caractères, nos rapports aux autres.. après avec la vie et sa propre réflexion, on arrive à redressser la barre mais il reste forcèment quelque chosePour Morbach, ne te fixe pas sur ce que tu ne VEUX PAS devenir..  tu deviendras toi.. avec ton passé.. avec ton cheminement.. y'a pas a se dire.. je veux surtout pas être ça..! Tu es là.. tu ouvres grand les yeux sur toi et ton vécu.. tu es jeune... tu vas avancer tu verras !![img=../../../uploads/smil3dbd4d6422f04.gif" border="0]" width="15" height="15[/img]
Citation : Lia a écrit:Pour Morbach, ne te fixe pas sur ce que tu ne VEUX PAS devenir..  tu deviendras toi.. avec ton passé.. avec ton cheminement.. y'a pas a se dire.. je veux surtout pas être ça..! Tu es là.. tu ouvres grand les yeux sur toi et ton vécu.. tu es jeune... tu vas avancer tu verras !!
Tu as raison Lia, se définir par la négative ne fait pas vraiment avancer les choses. J'ai depuis longtemps ( eu ) peur de tourner comme mon père, de faire des choix qui n'entraineraient rien d'autre que ma ruine ( en matière de choix merdiques j'ai mon quota avec la dépendance, alors pas la peine d'en rajouter ). Je ne pense pas qu'il faille jamais oublier d'où l'on vient ( apprendre de ses erreurs est fort utile par exemple ), mais regarder vers l'avenir est nécessaire pour cesser de tourner en rond ( autour du seul barreau que comporte notre prison n'est ce pas ? ). N'empêche qu'aujourd'hui je suis plutôt soulagé ; je ressentais depuis un moment la nécessité de publier quelque chose côté musical, eh bien c'est fait ! Cela faisait quatre ans que je n'avais pas pondu quelque chose de sérieux, et pour cause, j'étais bien trop à côté de la plaque pour y parvenir. En fait la dépression m'a rattrapé peu de temps après avoir commencé à composer mes propres trucs ( mi-2005 ), et bien que j'ai continué à amasser des tas de morceaux faisant partie de projets inachevés depuis l'été 2006, je n'avais rien "finalisé" depuis ( à part une compilation de remix immondes en octobre 2008, mais ça ne compte pas sur le même plan ). Cela m'a pris trois semaines intensives ( avec quelques pauses quand même ), pour réarranger certains morceaux et en ajouter d'autres à une toute petite galette de 25 minutes, mais n'empêche que ça valait vraiment le coup. Comme d'habitude je m'attendais à un grand soulagement ( un souvenir déformé par la MB ? ), mais c'est bien plus subtil que cela ; finalement ce n'était rien de moins et rien de plus qu'une étape supplémentaire sur la voie de la re-construction. Mais quelle étape ! J'ai pris bien plus de plaisir à l'ouvrage pendant ces trois semaines qu'à contempler le fruit de mes efforts : ce qui me renvoie à l'idée ( à retravailler ) que ce qui me pousse vers cela, ce n'est pas tant l'envie de justifier mon existence par un amoncellement de productions, que les joies de la conception et de la mise au monde. C'est peut-être l'euphorie du moment, mais je me sens presque immunisé : cela m'a l'air tellement plus sain que la branlette, tellement plus authentique, cela me met tellement en contact avec moi-même, dans un dialogue joyeux et délesté du poids de la culpabilité, que je me dis, une fois encore, qu'il n'y a pas de meilleur remède que la création pour ce genre de saloperie. C'est toujours la même leçon : ne pas chercher à déconstruire la dépendance, on n'avance pas sur des décombres ... construire à côté est bien plus efficace. 
Bon, eh ben ça fait 7 mois tout pile !De nouvelles perspectives s'offrent à moi désormais : avec tout ce temps d'abstinence, il est clair que le choix a été fait entre couler ou sortir la tête de l'eau. On verra bien avec le temps si je parviens à rester au sec. Je peux voir qu'en fin de compte, ce qui importe, c'est d'agir, simplement. Le combat contre la passivité, le poids de la dépendance, et toute l'idéologie qui va avec, se gère vraiment au quotidien. Chaque acte que je pose en dehors de la compulsion est un coup supplémentaire porté à l'édifice de ma dépendance. Mais ce n'est pas pour autant que je vis 24/24h dans l'idée de lui ( me ? ) faire payer d'avoir rajouté un boulet à ma chaîne déjà bien chargée. En construisant à côté de la dépendance, malgré elle, naturellement ce qu'on ne fait plus c'est la maintenir en état. Peu à peu cette grande demeure malsaine devient terne, poussièreuse, tombe en ruines, et finit par n'être qu'un inoffensif amas de décombres. De temps en temps je passe devant et je me souviens. Je me souviens surtout de la façon dont cela a commencé, de quelle façon je suis allé m'abriter dans le pire des refuges, et c'est vrai qu'il faisait froid dehors. Mais à vivre dans une grotte moisie on en respire aussi les miasmes, et ça nous rend encore plus malades. C'était une erreur, mais je ne pouvais pas savoir à quel point ;inutile de m'en vouloir.Je franchis encore une étape importante, enfin à mon sens. Chaque jour, je le sens, je vis un peu plus, j'agis un peu plus : j'ai perdu de vue toute forme de mélancolie. C'est presque un miracle qui se produit là : au désespoir succède la confiance, à l'attente indéfinie, l'action ; je crois même que je commence à m'apprécier un peu ( sans faux semblants ). Je me regarde différemment, je regarde mon corps différemment, plus tant comme un ennemi que comme un allié, résistant et fier d'être encore en bon état malgré tout ce que je lui ai fait subir. Y'a pas à dire, ça valait vraiment le coup tout ça, et je ne vois peut-être pas encore à quel point !
Super ! Il est beau ce texte ! On y sens un nouveau Morbach.. J'y reviens .. tu avances !!! faut savoir lacher prise des fois.. et ne plus essayer de tout controler.. se voir tel qu'on est, c'est à dire pas si mal que ça.. [img=../../../uploads/smil43aa210b02519.gif" border="0]" width="25" height="18[/img]voire même plutot gentil garçon, intelligent..qui a souffert... mais morbach ne serait pas Morbach sans ce passé là..7 mois..c'est génial !
Citation :Morbach a écrit:
Chaque jour, je le sens, je vis un peu plus, j'agis un peu plus :


C'est limpide. C'est frais. C'est authentique. Cela fait beaucoup de
bien de te lire, Morbach. Merci pour ce post bourré d'ondes positives!
De rien sven, mais comme d'habitude j'ai tendance à oublier ce que donne la confrontation à l'Autre. Aujourd'hui, beaucoup de problèmes pour faire admettre les conséquences d'un changement radical à ma mère en ce qui concerne le local réservé à ma batterie et à ses outils de jardinage, situé au sous-sol. Pour faire court, tout est moisi et plein de bestioles depuis des lustres là-dedans, ça s'arrange pas ( 9 ans sans nettoyer quand même ), sans compter les infiltrations d'eau de pluie qui en rajoutent une couche côté miasmes, et j'en ai marre de m'entrainer en respirant toutes ces saloperies. Résultat j'ai beaucoup de mal à gérer le décalage entre mes urgences et ses urgences, disputes à n'en plus finir à la clé ( ma soeur s'y est mise aussi ). M'en fous, le nettoyage est tout de même en cours, et il va falloir installer quelques trucs pour empêcher le retour des champignons. Heureusement, pour une fois, ça ne change rien à ce que j'en pense : personnellement j'en ai marre de me contenter de ce que des morts-nés m'autorisent à faire ; j'ai de l'énergie maintenant et il est hors de question de l'employer à autre chose qu'à construire mon petit monde, pas à pas. Peut-être ( sans doute ) voient-ils cela comme un changement sans raison apparente, un caprice, une "crise" de ma part, parce que cela fait déjà plusieurs semaines ( un ou deux mois ? )que je me remue, après plusieurs années d'apathie plus ou moins régulière. Dans la mesure où mes proches ignorent ma dépendance, mon sevrage, et les conséquences de celui-ci, ça doit pas paraître très cohérent. M'enfin bon, ils devront bien s'y habituer. 
Eh ben voilà, ça s'arrange, ça rentre dans l'ordre. Chose dingue : hier je n'ai même pas sorti mon pc portable de son étui ; comme je me suis dit en fin de journée "j'avais pas que ça à foutre quand même !". Il s'agirait pas de moi j'en serais moins étonné que mort de rire ; de la part d'un addict au cybercul, ainsi qu'aux jeux vidéos ( sur pc évidemment ), avec une forte tendance à la dérive sur internet, c'est surprenant de voir qu'enfin je parviens à rejeter mon ordi, à la considérer comme une "option", quelque chose de moins nécessaire que manger, boire ou dormir. Parce que c'est quelque chose que je me dis depuis un bail que le virtuel c'est dangereux et pas nécessaire et patati et patata, mais c'est toujours facile d'entretenir la parlotte, comme de faire les désintéressés. L'instant de vérité, c'est celui du choix, celui de l'acte. Là on voit vraiment les choses telles qu'elles sont, on se voit tel qu'on est, tel qu'on fonctionne ; c'est à peine si il y a eu résistance hier contre l'idée que je n'avais pas à m'en servir, et si aujourd'hui je dois y retourner, cela ne le sera pas forcément pour toute la journée, et pas forcément non plus pour celle de demain. Waw, c'est dingue quand même, ça fait deux mois et demi sans jeux vidéos, et ce n'est qu'hier que je me suis rétorqué, après un coup d'oeil sur ma tirelire : "Mais dis-donc, toi qui manque d'oseille, pourquoi tu les revendrais pas, tes jeux vidéos ?" Ben c'est pas une mauvaise idée, loin de là, on a eu une longue histoire ensemble, mais désormais je n'ai plus rien à faire avec eux, alors pourquoi m'y attacher plus que ça ? C'est décidé, dès que j'ai le temps, je fais le tour des revendeurs d'occasions. Tout se passe tellement moins mal qu'avant, ça me ferait presque peur ! Y'a pas à dire, souvent, on ne s'en sort pas parce qu'on a pas vraiment envie de s'en sortir, parce qu'insidieusement, on s'en empêche.
... tellement moins mal, mais pas toujours. Autant ça s'était calmé côté phallucinations depuis un bail, autant faire ses courses à l'hypermarché local par une chaude après-midi d'été expose d'avantage. Résultat j'ai passé une bonne heure à essayer de réprimer mes pulsions, à tenter de ne pas regarder, comme un débutant qui n'aurait pas compris qu'il valait mieux laisser passer l'orage sans trop écouter le tonnerre. J'étais fatigué faut dire. En allant chercher ma soeur à la gym ( je conduis ), ma mère me fait remarquer en rigolant que je ferais mieux de m'engager rapidement sur la voie, plutôt que de mater les filles qui passent. Des filles de 13 ans de moyenne ( le problème du dépendant est qu'il "sexualise" tout, y compris les fillettes ). Je lui dis que ce n'est pas ce que je fais ( ce qui est vrai ), ma soeur rencherit qu'elles sont "trop jeunes", ce qui refait rire ma mère ; bref je me sens coincé. D'où le fait que j'assène trois durs coups dans l'épaule de ma mère ; je n'ai pas trouvé d'autre issue que de frapper. Bon je passe sur l'ambiance de merde qui règne depuis à la maison ; par la suite je n'ai pas réussi à me calmer, et mes bonnes vieilles angoisses se sont repointées ; je suis donc encore comme serré dans un étau.La violence parle, encore et encore. La seule excuse de merde que j'ai pu trouver pour expliquer ce mouvement de haine est qu'il y a des choses "que je ne trouve pas drôle". Or, d'ordinaire, je trouve vraiment tout drôle, et n'ai pas de mal à me moquer de moi-même si l'occasion se présente. La vérité est que j'ai eu peur qu'elles me voient tel que je suis ; un obsédé sexuel, dépendant au porno, qui malgré des mois de sevrage, doit encore se tenir d'une main de fer 24/24h pour ne pas craquer. Et malgré tout ça craque, un peu, de temps en temps.   Ce qui m'embête, c'est que mon psy a diminué de moitié mon traitement thymorégulateur, et que les effets qui apparaitraient si il était trop tôt pour cela, tiendraient justement soit de l'agressivité ou de tendances à la dépression. Je sais que quand mon humeur faisait des vagues ( à l'époque précédant le début de ce traitement ), je n'arrivais pas à justifier le changement de direction ; l'euphorie, la colère, de même que les angoisses, l'apathie, l'aboulie, apparaissaient sans qu'apparemment il ne se passe quelque chose qui les justifierait. En l'occurence ce coup-ci, il y avait tout pour que je craque ; la chaleur, la fatigue, des travaux difficiles en cours depuis mardi, le stress de ne pas les finir à temps, une après-midi dangereuse, les moqueries, le contexte familial, le sommeil qui se remet à déconner. Donc il faut juste faire en sorte que cela passe, que je reprenne le fil ; après, si ça se reproduit, on verra.
En fin de compte cette crise là avait débuté bien avant l'après-midi d'hier. C'est toujours un grand nombre de facteurs qui intervient, et tous se présentaient tranquillement sans que je ne voie rien venir ; sans doute ne voulais-je pas les voir venir. J'ai encore tendance à croire que je peux me demander des efforts toujours plus importants sans m'accorder de pause, sans que cela ait des répercussions sur mon humeur. L'opposition "souffrance"/"compulsion" revenait progressivement au premier plan : dès que j'avais fini de suer, je me précipitais sur mon ordi pour me "détendre" vite fait en écoutant de la musique, consultant mes boîtes mails désespérément vides ( sauf de spam ), et en trainant sur Youtube, jusqu'à atteindre ce fameux stade, le stade "désabusé". Vu comme ça, rien d'étonnant à ce que je me sois retrouvé coincé hier, en tête à tête avec mes pulsions, et que ça ait fait des dégâts. On parlait, fut un temps, de méthodes de relaxation ; ça n'a jamais été mon truc de rester immobile trop longtemps, j'ai tendance à ruminer plutôt qu'à réfléchir, ou à me bourrer le crâne de masturbation intellectuelle plutôt que de "faire le vide". En revanche il faudrait que je m'autorise des sorties, marcher seul, de temps en temps. Bref, changer d'air. Je sais d'expérience qu'une simple balade en bus peut me changer les idées quand je commence à déraper. On va partir sur le principe de deux sorties par semaine, en gros une tous les trois jours, ça sera déjà pas mal.
On y est, le "Marc Dorcel Store" dont je parlais il y a un mois et quelques, est installé. Si ça fait marrer les gens dans le bus, moi, je ris jaune. Il est situé juste à côté d'un quartier plein de HLM, traduction ; des tas de gosses déjà pas bien situés socialement peuvent venir trouver leur échappatoire dans un magasin qui désormais fait partie de leurenvironnement direct. Je me demande ce qui se serait passé si à, mettons, 9 ans, je m'étaisaventuré dans un truc comme ça. Les conséquences à court, moyen, et long terme. Et puis merde, de toute façon je peux pas grand chose pour eux ; j'ai trouvé en fouinant au hasard sur le forum, un lien vers un site qui veut faire la "guerre totale" à la pornohttp://www.guerretotale.com/ . Pour ceux que ça intéresserait, c'est assez bien renseigné, construit, et on sent une sortede conviction de la part de l'auteur qui pour autant ne fait pas grand place à une haine irresponsable. John écrivait y'a pas longtemps que de toute façon les pornographes ne méritaient que l'indifférence. Ben j'ai du mal faut dire, y'a des questionnements éthiqueslà-dessous. Dans la mesure où l'on est un survivant potentiel de ce merdier, ne doit-on pas se servir de cette expérience pour mettre en garde ceux qui risqueraient d'y tomber, en militant, et même en nous attaquant à leur empire ? En même temps m'attacher à leur taper dessuspar tous les moyens permis ( et moins permis ), fait qu'en fin de compte je reste coincé dans leur univers plein de désolation et de rancoeur, plutôt que de vivre ma vie de petitbonhomme sevré et heureux de l'être. Alors que faut-il faire ? On va encore me dire qu'il n'y a que moi qui ait la réponse, qu'il me faut attendre d'aller mieux ... et c'est vrai.M'enfin bon, quand bien même on n'y passerait pas notre vie entière, ne nous faudrait-il pas militer en dehors des frontières de notre entraide ( ô combien utile ! nécessaire ! ), question de jeter quelques cailloux dans la mare endormie ? Parce que si nous on ne le fait pas, qui le fera ? Qui aura une chance d'arrêter la machinede guerre, le lobotomisateur de masses ?
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