Dépendance sexuelle

Version complète : Le Sevrage de Morbach
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Il faut s'aimer soi-même pour valoir quoi que ce soit à ses propres yeux. Aux yeux des autres, c'est encore autre chose...Interagir avec autrui ce n'est pas seulement donner ou recevoir, ce n'est pas nouer des relations privilégiées avec un peu d'alchimie là-dedans...  C'est tout simplement acheter sa baguette et dire bonjour merci au revoir à la boulangère, c'est tendre son ticket au contrôleur, c'est causer avec des gens qu'on se sente en osmose ou pas avec eux. C'est sans enjeu que ça commence. Et si par la suite une "relation privilégiée" contenant de l'amitié s'élève, c'est pas à la suite de fine stratégie ou de vœu puisant, c'est grâce à l'ordre des choses tout simplement. Cela peut arriver avec n'importe qui ou presque, et cela peut ne pas se produire avec la même proportion de personnes. Il faut à mon sens retirer tout enjeu à cela parce que c'est naturel et on n'a pas à y faire ingérence sinon c'est là qu'on commence à modeler la réalité... 
En même temps Mondom si on refusait de modeler la réalité et qu'on s'adonnait à nos penchants "naturels" tu sais bien où on en serait tous... bon ok elle était facile .Sans enjeu c'est difficile dans la mesure où toute relation se base sur des intérêts que l'on s'avoue plus ou moins consciemment ( ou pas ), donc quand on développe une relation c'est essentiellement parce que l'on cherche à la développer ; on rencontre une personne "par hasard" certes, et il y a un fossé entre construire une relation avec une idée derrière la tête, et être obsédé par l'image que l'on a d'une personne et de la relation fantasmée que l'on voudrait entretenir avec ( mais comme c'est un fantasme ça rend essentiellement malheureux ). Moi mon problème c'est l'obsession. Et l'attachement à mon malheur, qui finalement me tient compagnie ; " c'est mieux que rien " me trompe-je quand l'isolement m'assaille, ce après quoi je m'autorise à me défoncer à tout ce qui passe... J'ai envie de croire que cela change, cependant. Pas mal de lectures enrichissantes aujourd'hui, de composition aussi, bien que je rame étant donné l'ampleur du délire harmonique dans lequel je me suis engagé pour finir ma pièce, et moi des morceaux qui risquent ( à vue de tympan ) de faire dans les 30 minutes, je connais pas trop. Bref je m'amuse et toujours pas de jeux vidéos cependant ; faut croire que je vais peut-être me lâcher la grappe là-dessus, qui sait ?
A 1 heure du matin je me sens obligé de poster ce petit truc, parce que j'aimerais pas oublier, comme j'ai tendance à le faire si souvent, des pensées non cruciales comme celles là, mais qui tout de même m'interpellent ; A ( un peu ) trop traîner sur le forum et sur le chat, je finis par voir défiler un certain nombre de nouveaux venus, tous aussi enfoncés dans leur misère pornographique les uns que les autres ( qu'ils ne se sentent pas offensés s'ils me lisent, ce qui m'étonnerait, m'enfin on sait jamais ) et à peu près autant que pas mal de "moins-nouveaux", et à me poser des questions. Autant j'aime bien endosser le personnage du rebelle-anticonformiste-misanthrope-qui-chie-sur-la-société, parce que ça me fait marrer et aussi parce que ça m'évite de réfléchir à mon "identité propre", autant quand ça devient sérieux et que je crois un tant soit peu en ce que je pense, je pouffe bien moindrement. Et donc quand je pense à ces types que je vois débarquer sur cette sorte de radeau cybernétique pour désespérés de la branlette qu'est le forum, à ceux que je ne vois pas débarquer ( je ne mate d'ailleurs ce qui se passe que depuis 3 mois donc j'ai dû en rater pas mal c'est le moins qu'on puisse dire ), à ceux qui vont sur d'autres forums ou sites d'entraide, et à la masse monstrueuse de ceux qui restent encore ou à jamais embourbés dans leur misère du désir, je commence sérieusement à flipper. Cela fait un bail que je suppose que la société ( post ? )moderne n'apporte pas grand chose de bon à l'individu ( qui souvent n'a rien d'un sujet et tout d'un assujetti ), mais là je commence à croire qu'il y a un gros problème, et pas du côté qui me foutait le plus les pétoches il y a peu ( peut-être pour ça que je suis tombé dedans d'ailleurs ). Franchement, soyons honnêtes ; qu'est ce que c'est que cette société, qui arrive à produire sans sourciller ( ou presque ) une masse pareille de porno-addicts ( bon je ne parlerais pas de tous les autres addicts évidemment ), tout en prônant la liberté de choisir sa sexualité ? Je commence à avoir franchement les pétoches pour l'avenir de mes hypothétiques gosses à venir, et le système de lobotomisation par l'eros qu' "on" leur prépare ( j'aimerais bien toucher deux mots à ce "on" d'ailleurs ), et pour mes "semblables" aussi, parce que manifestement la machine est déjà bien en route. Maintenant que j'y pense ça me rappelle vaguement l'Huxley du "Meilleur des Mondes", et la fâcheuse tendance de ses personnages à pratiquer l'échangisme à outrance, tout le temps à la recherche d'une fille "pneumatique", sans parler de leur initiation dès le plus jeune âge à des "jeux sexuels" ; finalement, à exposer du matériel porno et à en faciliter l'accès à ce point, on est, via la consommation ignorante et le jeu des représentations, pas très loin de ce biais là...    
Toujours pas de jeux vidéos depuis trois jours ; c'est marrant comme je ne ressens aucun manque aujourd'hui ; quand je pense, il y a à peine quelques mois c'était impératif ( notamment pour tenir le coup côté dépendance aux cyberpétasses ), il-me-fallait-ma-dose ! Je fais finir par croire que ça aussi c'était lié d'une façon que seuls les sages de mon "ça" connaissent, à la porno-dépendance... Ou à la dépendance tout court, " addicted to addiction " comme dirait l'autre ; et quand on lâche le gros bout on lâche plus facilement le petit. M'enfin je vais pas non plus me dire que tout est terminé ; trop de confiance tue la confiance, même si en théorie elle fonctionne sur un mode binaire.D'autant plus que tout ça ne m'empêche pas de phalluciner léger. Ce matin, encore à demi assoupi de ma déconnade d'hier soir ( ça aussi faut que j'arrête ), je vois venir une petite pensée parasite, une matinale, faiblarde et pâle, toujours le même discours ; " tu sais que tu pourrais glisser ta main sous les draps ? peut-être qu'aujourd'hui tu vas rechuter ? et après tout, où est le mal ? hein, rien qu'un coup d'oeil ?". Enfin quelque chose dans le genre quoi... Je ne sais pas pourquoi, peut-être un dédoublement soudain, je me suis entendu penser " certes, mais qu'est ce que j'en ai à branler des vidéos de cul ? " . Et c'est vrai après tout, au jour d'aujourd'hui j'ai l'impression que tout ça n'a de sens que sous l'angle d'un petit jeu pervers entre moi et "la bête", sans pour autant qu'il reste grand intérêt à céder à ses tentations. Je ne dis pas que ça avait quelque chose d'intéressant avant, mais il y avait encore l'excitation, le besoin d'oublier, l'amour de la défonce... Non là il n'y a plus que l'aspect pseudo-ludique de la chose ; tiendra ? tiendra pas ? ( avec interdiction de faire des pronostics positifs of course ) Bon j'ai peut-être du mal à voir en quoi cela peut être un progrès dans le sevrage, mais il y a un truc de clair là dedans ; c'est largement moins angoissant que quand les "visions" me prenaient aux tripes, ou un peu plus bas, et provoquaient systématiquement cet état de tension typique du mâle abruti et en rut, que j'observe en outre chez mon chien, qui ne manque pas une occasion de baver ( littéralement, il en fout partout d'ailleurs ) dès qu'il croise une femelle, en chaleur ou pas. Ainsi, au " qu'est ce que j'en ai à foutre ? " s'ajoute désormais, avec encore trop de parcimonie à mon goût, un " de toute façon c'est vraiment nul à chier ces films, question scénario, dialogues etc... y'a vraiment rien à en biter " ( les jeux de mots rance je sais pas si c'est une bonne idée par contre ), et l'impression qu'à part déshumaniser le voyeur ( je préfère ça au terme de spectateur, c'est plus approprié je trouve ), d'où la référence à mon canidé domestique, ça n'apporte pas grand chose de toute façon... Si j'étais plus religieux, je prierais au nom de tous les branleurs, mais ça serait de mauvais goût, pour que "Dieu" ( tel que vous le concevez ) les aide à se retirer la main du froque, les pauvre...  Allez, ce soir c'est poulet au curry !
Décidément je sur-poste ; mais je voulais noter une petite anecdote ; ayant pas mal lu dans la journée de témoignages de feu l'ancien forum d'Orroz, je réfléchissais aux moyens éventuels de diffusion pour la prévention anti-porno, quand tout d'un coup je me suis souvenu d'un truc : " Tu sais ? le magazine . Merde, t'as raison. Le magazine. " C'est drôle comme parfois des éléments faisant pourtant partie intégrante de notre environnement disparaissent, s'évadent de notre champ de perception, pour ne réapparaître que des lustres plus tard, au détour d'une pensée de plus, d'une pensée de trop, qui finit par les démasquer. Le magazine n'est pas un magazine de fesse bien qu'on aurait pu y penser ; comme je l'ai déjà précisé, je n'aurais jamais été capable d'en acheter un ( la honte ), ou d'en acquérir par le biais d'un éventuel pote puisque je n'en ai pas.Non, le magazine c'est un magazine d'informatique, livré avec deux dvd bourrés de logiciels soit disant utiles, que je m'étais acheté il y a, disons, environ un an et demi. Magazine qui proposait, je m'en étais aperçu en tentant d'installer certains logiciels, du contenu classé " charme ", sur le second dvd, je n'avais pas été plus loin à l'époque, parce que pour en "avoir plus", il fallait composer des numéros de téléphone, payer un nombre incalculable de fois le prix d'un sms etc... et Dieu sait que j'ai peur du téléphone. Franchement maintenant que je revois la scène, je suis content d'avoir eu ce réflexe, que de me dire, à l'instant où je m'en suis souvenu, " il faut le détruire " ; pas d'hésitation, méthode super-guerrier 3000. Bon je me la pète grave, mais n'empêche que pour une fois je suis fier de moi, alors autant en profiter non ? Big Grin Ce fut rapide, efficace, et d'autant plus que demain c'est les poubelles, je ne pouvais pas laisser passer une occasion pareille de m'en débarrasser. Je dois avouer qu'une fois le tout mis en pièces ( magazine + ses deux connards d'acolytes ) et placé harmonieusement dans une double-couche de sac plastique ( la mise en scène façon serial-killer ça m'aide) , je me suis senti soulagé ; quelque part la simple présence de ce qui était le support d'un vieux fantasme égaré au fond d'un casier m'était insupportablement angoissante, comme si cette petite merde aurait pu causer ma perte. Ce qui, en passant, était peut-être vrai. Cela me rappelle l'épisode baptisé par mes soins " la reconquête de la Tour d'Azur", qu'on pourrait aussi intituler " comment se débarrasser du dernier mouchoir en tissu plein de foutre que je planque au fond de ma table de chevet, sans me faire repérer " ; bon sang qu'est ce que c'est glauque... C'était début février dernier, et comme il s'agissait de matériel prohibé, ça a été difficile de le faire passer en douce jusqu'au camion de ramassage des ordures, mais une fois la chose accomplie, le soulagement s'imposait de lui-même. Bon, ce n'est qu'un petit pas de plus, mais c'est bien en les accumulant ( ces petits pas ) que j'ai le plus de chances de remporter la victoire au terme de cette guerre non ? 
Plutôt content d'avoir débloqué aujourd'hui un cadenas à code ( 4 chiffres ) qui suite à une mauvaise manipulation était resté fermé depuis 6-7 ans... quand même. Je ne sais pas pourquoi je n'avais jamais encore eu la force ( ? ) et la volonté de me mesurer à une vérification, une par une, de toutes les combinaisons possibles, mais en tout cas ça s'est fait dès hier soir, et ça a repris sans problème aujourd'hui.6384. Tout simplement. Je pense que se servir de son propre cortège de symboles ( acquis de façon diverses et variées ) peut aider dans des processus comme celui d'un sevrage, qui implique une remise en question de la plus grande part de notre fonctionnement, et donc connaît aussi de grands moments "historiques". Après tout, c'est aussi par le détournement des symboles qu'on s'est fait baiser, par leur dépersonnalisation en fait. Retrouver des représentations qui nous parlent, des gestes inspirés par notre propre ésotérisme, des "rituels" relativement sains et installés temporairement, peut permettre de retrouver cette impression si précieuse de continuité, comme si nous n'étions pas, par définition, inconstants en tout. 

Aujourd'hui, j'avance, c'est l'essentiel !

Ben, t'aurais du nous demander, 6384 c'était pourtant évident...

Wink

Tellement évident en effet... Je crois que cette nano-étape du cadenas peut recouvrir pour celui qui le souhaite plus de sens qu'il n'y paraît ; après tout quand on se propose de vérifier une par une toutes les combinaisons et qu'il y en a 10 000 de possibles on sait que ça prendra du temps, par conséquent on est contraint, pour ne pas s'épuiser mentalement, d'avancer vite, sans regarder en arrière, ce qui fait, et on le sait, qu'il se peut bien qu'à un moment donné on soit déjà passé sur la combinaison gagnante sans le savoir, du simple fait que l'on avait pas correctement aligné les roues du mécanisme, et on est reparti pour un tour à chercher ce que l'on avait déjà trouvé, ignorant que nous sommes, d'où l'idée qu'un seul faux pas peut tout foutre en l'air, du moins jusqu'au prochain passage ; ainsi on est jamais sûr qu'on arrivera au bout de notre peine, à, en fin de compte sortir de cette prison, et pourtant, à un moment donné, on en sort. Vu le nombre d'analogies possibles, on a encore moyen de s'amuser pour un bout de temps... [ Attention, ne pas prendre à la lettre les trucs en gras, c'est assez réducteur quand même ]Toujours pas de jeux vidéos ( bizarre ... ), je repense de temps en temps à Diane, rien d'obsédant cependant. J'aurais besoin d'un entraînement conséquent pour me dépêtrer de mon appétence à la bouillasse linguistique, et surtout au détournement du dialogue, qui dès lors n'en est plus un et s'appelle "mono" ( je dis ça parce que je me suis une "simulation" de parlotte ce matin au réveil, m'imaginant faisant la causette à des gens que je connaissais, et c'était pas joli joli, j'ai pas pensé une seule fois à m'intéresser à leur vie à eux ). Je trouve ça moyennement drôle de voir, au jour d'aujourd'hui, de quelle façon la porno-dépendance n'a fait qu'enfoncer le clou de ce côté ; un beau gâchis.  
C'est assez motivant et passionnant de voir ton chemin, Morb'. J'aime la façon dont tu te sers de métaphores... J'en ai bien fait usage aussi. Et puis, maintenant je me sers moins de toutes ces astuces, parce que je suis autant que faire se peut dans la simple et vraie réalité, sans échappatoire ni faux-semblant, à la goûter avec délectation. Et elle n'a jamais un goût de "n'y revenez pas"...L'important dans tout ça c'est d'utiliser toutes ces ficelles avec honnêteté, et pas s'en servir pour se cacher derrière, pas utiliser l'outil pour l'outil mais pour ce qu'il permet d'accomplir. C'est ce que tu donnes l'impression de faire. Du coup ces tours détours réflexions connexes parallèles ou directement reliées à nos problématiques sont tout à fait pertinentes, en ce qu'elles constituent des exercices pour se connecter directement à nos ressentis, sans les galvauder ou les biaiser.Sans interface. On pourrait dire que le porno a servi d'interface, à placer entre soi et la vie, et que d'expérimenter la vie sans interface est plus judicieux, plus honnête, plus sain. C'est une autre raison pour laquelle le sevrage est un exercice libérateur puisqu'il s'agit de mettre cette interface au repos...On pourrait aussi dire que "penser avec sa bite" équivaut à utiliser l'organe en question comme interface entre soi-même et ses pensées... Ou comme filtre. C'est de là que doit venir l'expression "tête de nœud" peut-être?

A la prochaine!

En effet ; http://www.expressio.fr/expressions/tete-de-noeud.php . On en apprend tous les jours !Pas évident de rester constamment "connecté au réel " ; chez moi aussi ça clignote, mais encore assez souvent ; hier j'ai reçu des nouvelles du divorce en cours de ma mère, apparemment dans le dossier constitué par mon père, ma grand mère, ma tante, mon oncle, et deux amis de mon père se sont mis d'accord pour dire que c'était le gars le plus "normal" du monde... et si on lit un peu entre les lignes, que j'aurais, selon une expression par moi-même choisie, été " un mauvais fils pour son père ". Donc j'ai un peu déconnecté hier soir, mais rien de bien grave cependant ; ce genre de trucs ne me surprend plus tellement.Je suis bien loin encore de savoir gérer les conflits ; un petite dispute avec ma soeur ( et l'ambiance de merde qui suit ) me font encore culpabiliser pour pas grand chose. Manifestement elle en est encore restée au temps où " le gars le plus normal du monde " passait ( entre autres ) son temps à se foutre de sa gueule ( et de la mienne aussi ), d'où le fait que dès qu'on lui dit quelque chose elle se sente agressée... bon il y a peut-être aussi son âge ( 14 ans ) qui compte. La nuit dernière je m'attendais conséquemment à ces nouvelles à produire mes habituels cauchemars alambiqués, mais ayant déconné en me couchant ( trop ) tard, je ne me souviens de rien ; de toute façon ce matin je me sens plutôt calme, le monde plein de ressentiment dans lequel mon père semble encore stagner me paraît lointain aujourd'hui. J'aimerais ne plus tenir compte du bout d'histoire mouvementée que nous avons partagé pendant 15 ans et quelques, mais pourtant les racines du mal s'y trouvent à coup sûr. Se détacher certes, mais ne pas tout oublier pour autant, j'ai encore beaucoup à comprendre je crois.  
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