Dépendance sexuelle

Version complète : Le Sevrage de Morbach
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Ce matin, plus vaseux que jamais. 0h15 c'est encore trop tard pour moi, faudra que je m'y fasse. Et toujours ce vide intersidéral et cette saloperie qui se fout de moi en me disant qu'elle serait le remède idéal à toute souffrance. Manifestement à 3 mois et deux semaines je ne suis pas sevré, et c'est pas prêt d'être le cas. Je me projette à un hypothétique "6 mois de sevrage" et ça me plait mais il est tant que j'accélère le mouvement. Orroz disait sur son site que l'on pouvait être un peu plus tranquille à partir du quatrième mois ( il y a une ambiguité pour moi : quand on a fait 4 mois, ou quand on en a fait 3 et que l'on est donc au quatrième ? ), SI ( et bien SI ) on avait pris la peine de passer à la vitesse supérieure dans le travail sur soi ( http://www.orroz.net/sevrage_porno.htm , à la première des "questions fréquentes" ). J'imagine bien sûr que cela dépend des personnes, de ce que l'on fait au quotidien ( je passe beaucoup de temps sur mon ordi alors cela m' " expose " quelque peu ), et de bien d'autres paramètres. Mais là ça commence à me gonfler sérieusement d'avoir des "envies". D'autant plus qu'il y a un nouveau scénario qui s'est installé il y a peu ( si quelqu'un pouvait me dire ce qu'il en pense ? ). Chaque soir, quand je vais me coucher ( souvent encore trop tard ), et au moment de la fameuse phase où l'on est ni vraiment éveillé ni vraiment endormi ( phase hypnagogique je crois ), je commence à "délirer" comme d'hab' ( ce qui est plutôt normal ), mais cela porte systématiquement sur des contenus disons érotiques. Seulement je réagis à ces contenus et me réveille en sursaut, la peur au ventre, en espérant "n'avoir rien fait", du coup je m'en souviens, et à chaque fois c'est pareil. Quand je me calme je recommence à plonger et les images reviennent ( souvent des filles que j'ai vues peu de temps auparavant, voire dans la journée même ), tant que parfois je me réveille avec toujours ces fantasmes plein la tête et l'envie d'allumer mon PC pour compulser. De ça une seule chose ressort pour moi, pour le moment ; " elle " cherche absolument à maintenir une attache, de quelque sorte que ce soit, ce qui montre deux choses ; d'une part un affaiblissement du mécanisme ( sinon il n'y aurait pas besoin de changer de tactique ), d'autre part que le mécanisme est malgré tout encore assez virulent pour tenter de s'adapter aux conditions que je pose. Donc ce que je fais ne suffit pas ( je vais peut-être un peu vite dans mes conclusions ? ). Quelle tactique adopter vis-à-vis de la dépendance elle-même ( c'est-à-dire en dehors de toutes les activités annexes et plus constructives ) ? S'interdire de regarder ( d'admirer ? ) toute personne de sexe féminin ? Couper violemment toute pensée dérapante sans même essayer de la comprendre mais du même coup régresser dans l'investigation ? Et que faire de cette sensation de vide ?
21h : ce soir je suis défoncé. Fatigué par une journée à ne rien faire, comme c'est paradoxal. Deux fois ne devraient pas suffir pour l'affirmer et pourtant : je crois que parier ne sert à rien. J'ai décidé que demain je m'y mettais, parce qu'il fallait bien décider quelquechose. Pas de rechute, peu de pensées du moins pour le moment. J'attends non sans crainte le moment du coucher, va encore falloir serrer les dents, mais ce sera pour la bonne cause alors bon...J'ai repensé à ce que c'était avant : je ne veux pas que cela se reproduise, il faut en finir tout simplement, et il n'y a rien de plus évident que ce "il faut"...Morbach ( et ses p... de céphalées )
coucou morbachpour tes petits problèmes au moment du couché, il faut les considérer certes, tu dois en tenir compte mais tu rendre dans un autre problème  qui est celui de la peur voir de "l obsession".En effet, tu penses déjà à ton couché de ce soir et tu le projette déjà avec l'idée que le problème revienne, ainsi tu le nourris et il est probable qu il revienne.Maintenant pour le contenu même, tu sais il n y a rien de grave, et des rêves érotiques je pense que ça doit arriver à beaucoup de gens et même des personnes sans addiction.Et cette peur, lors du réveille, elle est compréhensible, en ce moment tu te dis il faut j arrêter ces cochonneries donc par conséquent avec les images que tu dois avoir et qui vont à l encontre de tes pensés du moment tu a peur.Par contre, mec essaie de te bouger un peu plus le cul, agit, fait des choses,car t'assiste sur le fait que tu attend que le temps passe, et ça ça va pas t aider pour guérir, car quand on fait rien on se cherche des problèmes et paf...

allez bon courage et que la nuit soit bonne!!

J'aurais tendance à penser que peut-être au moment où tu t'endors, tu convoques ces images parce que tu les considères encore quelque part comme apaisantes et confortantes, comme un bon soporifique... Je ne m'étendrai pas sur la dimension éventuelle de sécurité maternelle que tu y rechercherais inconsciemment, dans cette féminité à laquelle tu associes de la sexualité en cadeau bonux, je ne suis pas psy et c'est un peu de l'élucubration.. Et si je suis dans le vrai, comme tu as mis en place un réflexe conscient "excitation sexuelle = danger" en ce moment, ça te réveille et le mécanisme de défense restant encore l'excitation sexuelle tu es dans la mouise!La sensation de vide, qu'en faire... A part voir qu'elle n'existe pas, que du vide ce n'est rien, un vide construit sur une chimère ne peut avoir d'existence et chercher son sens est nul et non avenu, je ne sais pas trop.
Citation : létudiant a écrit: Par contre, mec essaie de te bouger un peu plus le cul, agit, fait des choses,car t'assiste sur le fait que tu attend que le temps passe, et ça ça va pas t aider pour guérir, car quand on fait rien on se cherche des problèmes et paf... 
Bonjour létudiant : si tu savais le nombre de fois que l'on ma dit de " me bouger un peu plus le cul" ( dans le but de m'aider ou de m'emmerder ) et le nombre de fois où cela n'a pas marché, tu verrais que ça se vaut à peu près. De plus, déjà que je n'aime pas qu'on me plaigne, me fasse des compliments, qu'on me dise merci, etc... mais qu'on me dise ce que je dois faire alors là... Bref excuse moi si je suis un peu désagréable, mais c'est juste qu'en me disant cela tu me rappelles les espèces de trous de balle de mon ancien lycée qui m'ont bien enfoncé dans la merde quand je pataugeais déjà dedans et qui ainsi m'ont offert un sympathique souvenir de ce que sont l'amitié, la confiance et la compassion ici-bas.Pour aujourd'hui je suis plutôt content ; j'ai ( enfin ) parlé de cette dépendance avec ma psy, et Mondom avait raison : le monde ne s'est pas écroulé, bien au contraire il est resté plus ou moins le même. Pour le moment la piste plausible serait du côté de mon père, et cela ne m'étonne guère, bien que s'agissant de sexualité compulsive j'aurais plutôt penché au premier abord pour la recherche d'une sorte de réconfort "maternel", mais en revoyant le déclenchement de l'addiction, le fait que je m'en soit servi pour oublier les problèmes que j'avais ( que nous avions ) avec mon père, et son attitude avec ma soeur, ça paraît plus probable. L'idée pour moi c'est avant tout de chercher l'origine la chose, car il est évident que ce n'est qu'un symptôme, qu'une sorte de branche dérivant du tronc plein de merde que m'ont laissé ces quelques dix-huit années d'existence, souvent malheureuses ; ne couper qu'une branche d'un arbre ne l'empêche pas de repousser, ce qu'il faut c'est finir par l'attaquer au tronc.Aujourd'hui quelques avancées, pas grand chose encore, mais je sens que je tiens le bon bout cette fois, il peut y avoir du changement, les éléments nécessaires sont là. Alors il n'y a plus qu'à tenter une fois encore de "me bouger le cul" pas vrai ?  :DMorbach 
oui en effet tu as été très direct, certe et son ton droit et excuse moi si j ai pu te blesser.Mais, moi je le dis pas par compation, je le dit pas par amitié, je le dit pas entant que médecin mais je te le dit entant qu' "ancien" addict qui est tombé très bas, qui comme toi rejeté les gens qui me disait ça car je n en avais pas la force et eux ne comprenais pas, mais aujourd'hui que je commence à relever la tête, je me rends compte que ces important d'investir du temps dans des activités qui nous plaisent par exemple et que ça fais parti de la vie et que c'est un bon moyen de libérer l'esprit et de mieux avancer dans ta démarche de reconnaissance de l'adiction.Pour terminer, je ne t'ai en aucun cas dit ce que tu devais faire, maintenant j ai peut être pas utilisés les bon mots, mais mon but n'était en aucun cas de te facher.Félicitation pour ta démarche avec le psy, c'est vraiment important, tu t en rendras compte très rapidement.Allez bonne continuation

 

Merci létudiant pour cette mise au point, et désolé, je crois que je m'énerve facilement ces temps-ci.D'après ce que je vois ( maintenant que je commence à récupérer un peu ma mémoire ), la plupart du temps j'ai beaucoup de mal à trouver du plaisir dans ce que je fais ; un peu comme si à côté de ce que j'éprouvais en compulsant rien ne se valait. D'accord c'est éprouvant tout cela, mais  il y a des plaisirs plus fins que ceux liés à la sexualité ( surtout quand il s'agit de ce genre de sexualité, j'imagine qu'à deux c'est mieux ... ) et surtout plus durables. Il y a deux choses qui me plais(ai)ent beaucoup et dont j'ai perdu le goût ; créer ( de la musique principalement, je suis un piètre dessinateur et j'écris encore assez peu et mal ), et apprendre/réfléchir ( n'importe quoi pourvu que ce soit complexe ). J'imagine qu'il faudra un temps de réadaptation pour tout cela, et qu'en m'y remettant petit à petit le plaisir reviendra ; c'est cette absence de plaisir cette " sensation de vide " dont je parlais, Mondom. Ce n'est pas tant que cela une chimère, c'est, en clair, la confrontation à un néant émotionnel ( et en particulier à une absence de plaisir sur quasiment tous les plans ), donc à un manque de sensations. Je note en passant que ce matin j'ai du procéder à un nettoyage en règle dès le réveil, ça faisait un mois et des poussières que j'avais pas eu de rêves érotiques, donc fallait s'y attendre un peu. Pour le moment je retiens ma colère, et je pense que j'ai un travail possible à accomplir de ce côté là, j'ai tendance à facilement m'en vouloir ( comme si j'étais "responsable" de cela et que c'était valait pour une demi-rechute ). Jusqu'à maintenant , toujours pas d'envies, alors ça va plutôt bien SmileA ceux qui passeraient et aux autres ; tenez bon et fixez la lumière au bout du tunnel, regardez la grandir, il paraitra moins long ainsi !Morbach

En passant ici, je me dois de noter quelque chose, question que je m'en souvienne à l'avenir.J'ai fait l'erreur ce matin de "laisser passer" quelquechose ; concrètement j'ai essayé de me souvenir du nom d'une actrice ( porno évidemment ), et au lieu de laisser tomber je me suis obstiné et une fois qu'on a mis un pied dedans ... Bref j'ai bien mis un quart d'heure à me dépatouiller de là, et encore il a fallu que je tappe sur un mur pour vraiment penser à autre chose. Cela paraît assez "aliénant" de couper systématiquement le flux de pensées lorsqu'on en vient à quelquechose directement en rapport avec le porno ( se rappeler d'une vidéo, d'un site, d'une actrice etc... par "nostalgie" ), mais pour éviter de se prendre le chou à chaque fois et avoir à lutter à mort contre la bête, je crois que c'est ce qui fonctionne le mieux. Dommage d'en arriver à se mettre des barbelés dans le cortex quand même...

Ce soir je me sens reconnaissant. Tout d'abord envers moi-même ( ça paraît super narcissique mais bon ) ; je me dis que si je n'avais pas ouvert les yeux fin juillet dernier, je ne sais pas où j'en serais. Bien sûr ce n'est pas la super forme, je suis épuisé la moitié du temps et simplement fatigué pendant le reste, mais j'imagine qu'au vu de la situation je pourrais m'estimer heureux. Je prends du retard, et je vais à coup sûr devoir retenter mon concours l'an prochain, mais au moins j'ai un certain contrôle sur mon addiction ( marrant comme j'ai peur que le simple fait de me "permettre" de l'écrire pourrait me faire retomber dedans ). J'ai aussi repris mes esprits par rapport à beaucoup de choses, je me sens mieux globalement malgré ma situation sociale de merde ( dont je suis le principal responsable ), et, péniblement certes, je redécouvre la notion de plaisir " sain ". Je repensais à ma sortie de fête d'il y a deux semaines et quelques, et la joie intense qui m'habitait alors ; je me sentais revivre, comme si la guerre contre " le monstre " était terminée, et que j'allais enfin pouvoir me reposer. Bien sûr cette impression ne dura que quelques jours tout au plus, mais ce que je voudrais c'est pouvoir la ressentir à nouveau. Au moment du sixième mois si j'y parviens ce sera peut-être encore mieux, au bout d'un an je n'imagine même pas,  et si à force cela devenait quotidien ? si je retrouvais la paix intérieure ? Je crois que cet espoir de guérison est la chose qui me pousse le plus à tenir le coup et à progresser sur le plan de ma reconstruction. Rien, actuellement, ne me ferais plus plaisir que de me lever un matin sans cette terrible peur au ventre, sans cette suspicion constante envers moi-même, que je puisse avec fierté me regarder dans une glace et me dire sans détourner les yeux : " aujourd'hui tu n'auras pas honte de ta nature profonde, tu ne craindras pas tes démons intérieurs, et tu pourras répandre autour de toi les fruits de ta force, de ta surabondance de Vie, de l'amour que tu as pour tout ce qui croît ; aujourd'hui tu ne te haïras pas ". Morbach 
Aujourd'hui je passe plutôt une bonne journée, enfin, dans l'ensemble. Cette fois je n'ai rien fait de spécial ( du moins est-ce ce que je crois ) qui aurait pu déclencher cela, mais une grosse envie du genre sérieux m'a pris en cours cet après-midi. On aurait dit que tout ce que j'avais fait jusque là ( qui n'est pas encore grand chose comparé à ce que j'aurais pu faire m'enfin ... ) ne comptait plus, comme si l'aboutissement de tout cela devait être une rechute, maintenant, enfin ce soir, en rentrant chez moi.Je me voyais déjà errer sur les sites habituels, avec les mêmes vidéos, ... bref la seule solution fut de faire l'autruche en attendant que ça se calme, tout en réfrénant l'envie que j'avais de taper sur mes voisins ( puisque c'était moi que j'avais envie de taper semble-t-il ). Je m'étais dit à un moment que rater le dernier cours de la journée ne me ferait pas perdre grand chose, en effet le prof l'animant étant du genre à dire ce qu'il avait déjà écrit sur son polycopié, que j'avais... ça m'aurait permis d'aller marcher un peu avant de rentrer chez moi, question de m'aérer l'esprit. Mais non.Mais non parce que je me suis aussi dit que j'en avais marre de devoir sacrifier comme ça des moments que je n'avais pas prévu initialement pour autre chose, simplement pour échapper à la spirale. Cela aurait été comme si, quelque part, le monstre avait gagné quelquechose, comme si il avait malgré tout, et l'absence de rechute, réussi à me prendre une heure de mon temps. Je pense qu'au-delà du fait de simplement se retenir, éviter de s'appitoyer sur son sort et de faire dans la complaisance peut aussi aider, parce que si on a décidé d'arrêter toute cette merde, c'est aussi parcequ'en dehors de la compulsion elle-même et du temps que ça prenait, chaque minute de notre temps libre était comblée par l'envie d'y retourner ou les remords d'y avoir été. Dans la mesure où j'ai raté beaucoup de choses à cause de mon addiction, je ne me voyais pas lui laisser ne serait-ce qu'une heure de plus alors qu'en serrant fort les dents je pouvais m'en sortir. Le combat continue !!
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