Dépendance sexuelle

Version complète : Le sevrage de Sven
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  Suite à une suggestion de Mondom, qui blogge régulièrement, tout comme moi, j'ai décidé de communiquer plus sur mon sevrage.  Commentaires et suggestions bienvenus ! Sven
 Je m'appelle Sven, milieu de trentaine, marié. J'ai décidé d'ouvrir un blog afin de retracer pas à pas ma tentative de sevrage total démarrée il y a maintenant 13 jours. C'est dur. Aujourd'hui a été la 3e rechute. Ma situation est la suivante : - j'ai commencé la pornographie à l'adolescence, à moins de 14 ans. A l'époque, mes proches s'en sont aperçus et ont supprimé mes sources d'addiction. Ca n'est pas allé plus loin. Ca aurait du : un passage chez un médecin aurait été formateur. A l'époque, tout ce que j'ai appris à l'âge que j'avais c'est 1) la porno c'est défendu 2) il ne faut pas se faire piquer. Super comme leçon de vie. - Aux alentours de la vingtaine, avec l'accès à Internet, la porno dépendance a repris. Je ne m'en suis pas aperçu, cependant. Elle était localisée sur mon lieu d'études. A la maison tout rentrait dans l'ordre. Pas de questions à se poser. J'habitais chez mes parents. Pas question de se faire reprendre. En revanche cette addiction a pris un 2e visage : la dépendance aux tchats sexe en tous genres. Me voilà ferré. Pris à l'hameçon. - Lors de mes premiers jobs, l'addiction s'est manifestée au boulot : laissé seul au bureau, j'en profitais pour me masturber devant des sites pornos, tout en tchattant. Vous voyez le tableau. Mais bon, l'inconscient que j'étais ne s'inquiétait pas. Dans mon nouveau chez moi, pas de Net. Donc, pas de questions à se poser tout rentrait dans l'ordre. Et au boulot ce qu'on me demandait n'était pas compliqué. Le temps que je passais à me satisfaire n'avait encore pas d'impact sur ma vie professionnelle. - Ma vie personnelle s'est développée quasi normalement jusqu'à présent. J'ai rencontré une, puis plusieurs femmes qui m'ont à chacune appris quelque chose sur moi-même, avant de rencontrer LA femme. Celle que j'ai épousée. - Entretemps, au boulot ma situation a changé. Je suis seul au bureau en journée. Seul face au Net. Le principal phénomène qui me touche est : > explosion de la dépendance sexuelle au bureau. Le temps passé peut allé de 1 à 6 h par jour (et oui, quand on est lancé, on est lancé) à me masturber sur - des sites pornos - des tchats adultes - au téléphone avec des demoiselles ou des dames charmantes rencontrées sur le tchat ou des professionnelles du téléphone rose. Bref, on touche le fond. Les conséquences sont les suivantes : 1) baisse de mon attrait pour le boulot, 2) baisse de ma qualité de résultat au boulot : je suis en retard partout, j'ai du mal à faire face à ma charge de travail. J'arrive à m'en tirer à chaque fois au dernier moment, je donne l'illusion mais en réalité je me mystifie moi-même. 3) baisse de mon attraction sexuelle pour ma femme. La porno vous bouzille la relation homme - femme, croyez moi. A un moment j'ai pris peur. Je n'avais plus d'érections le matin. Depuis 2 ans, je tente d'arrêter. Seul. Pour d'autres raisons je suis une thérapie avec un médecin psychiatre, mais j'ai honte de lui parler de ma cyber sexo dépendance.
   J'ai entamé mon dernier sevrage le ../../../2009. Aujourd'hui est le jour 86 ! Mais, mais mais...... en ce jour je viens vous rapporter une ... rechute :-) Encore et encore. La dernière datait du jour 81.  Dur, dur, dur.    Depuis le jour 82(1) - c'est à dire le 82e jour, 1 jour après la dernière rechute en date - j'ai décidé de vivre ce sevrage au jour le jour. Chaque matin, je me dis : je tiens 1 jour de plus. Pas compliqué : 1 jour de plus. Ca semblait bien marcher. Mais aujourd'hui je me suis foutu sur le Net chez moi alors que je suis fatigué, que ma femme n'est pas là. Fatigué = position de faiblesse = pleine exposition à tout dérapage et donc toute rechute :-) Ca n'a pas raté. Au bout de 45 min, dérapage, puis rechute.   Quand je regarde mes statistiques, je vois des rechutes en chaine entre les jours 70 et 74 ; puis calme plat jusqu'au jour 81. Là : rechute. Puis rien jusqu'à ce jour. Enfin, si : les signes avant coureurs étaient là et plus que là. Envies d'aller sur le net X, pensées compulsives.  Chaque jour de lutte, même lorsqu'il  y a rechute, compte. Lorsque je rechute, je le reporte ici sur ce forum. Histoire de ne pas m'entuber moi même en niant la chose.  Et c'est reparti. La lutte reprend. Jour après jour.  Pas question de se laisser glisser vers la m... que représente l'univers du X et de la pornographie.

Demain : je refais un petit post. Demain sera un jour de gagné, j'en suis certain.

bon courage à toi sven ...tous dans la lutte :-) !!!
Citation : sven a écrit:Depuis 2 ans, je tente d'arrêter. Seul. Pour d'autres raisons je suis une thérapie avec un médecin psychiatre, mais j'ai honte de lui parler de ma cyber sexo dépendance.
Lâche ta honte. Elle signe l'emprise de la maladie. Evidemment que si tu préfères rester seul et avec ta honte, c'est elle qui gagne. Que penses-tu du travail que tu fais avec ce psy par ailleurs ? ils sont de plus en plus nombreux à être bien documentés sur la question, et j'ai fait un travail remarquable avec l'un d'eux.  
Tu fais des stats ?Ça me donne des idées, c'est pas bête. Je te serai d'aucune aide, ni moi, ni personne ici, et tu le sais. Parce que t'as l'air d'être dans le vrai, d'avoir le mental encore frais. En même temps, 2 ans de tentative, c'est la jeunesse du sevrage, si je me me permettre d'être pas drôle.C'est intéressant ce problème au taf, surtout que ça cache quelque chose de plus profond que des envies ou des pulsions sexuelles.Non pas que tu aimes pas ce boulot, plutôt que te ne penses pas pouvoir le faire correctement, ou au contraire que tu penses que c'est largement dans tes cordes, voir trop aisé.

Travailler sans ordi, ou là où tout le monde peux te voir, tu as déjà du y penser. Je pense qu'on peux essayer de travailler plus avec les autres, tenter des collaborations. Ou simplement passer du temps à la machine à café, sympathiser, tisser des liens avec les collègues des autres services. Faire des pauses, s'aérer, aller au réunions. Je vais dire une chose qui va finir par t'épuiser à force de la lire :

Citation :- Ma vie personnelle s'est développée quasi normalement jusqu'à présent. J'ai rencontré une, puis plusieurs femmes qui m'ont à chacune appris quelque chose sur moi-même, avant de rencontrer LA femme. Celle que j'ai épousée.
La chance.
  Merci Omineros pour ton attention et tes encouragements !

  Sven

  Merci John Warsen pour ton commentaire. En effet, je devrais lâcher ma honte. Surtout avec le médecin psychiatre que je vois depuis plusieurs années.Pour l'instant, je ne sais pas, je ... ne me sens pas prêt à lui confier le mal dont je tente de me débarasser. C'est fou ça. Je conseille en tout cas d'aller voir un médecin psychiatre, lorsqu'on a des soucis. Et d'y aller régulièrement, en pensant le cheminement sur la durée. Grand angoissé de nature, au bout de près de 5 ans de thérapie, j'ai réussi à faire un gros travail non seulement sur moi-même mais aussi sur mon histoire familiale en comprenant d'où venaient un bon nombre de mécanismes anxiogènes qui me dérangeaient dans mon quotidien.

Toi, John Warsen, avais tu été voir un psychiatre directement pour tenter de traiter ta porno-dépendance? Ou y avais tu été pour tacler un autre problème, qui t'a mené de fil en aiguille à ta porno-dépendance ?

  Merci RrPtrt pour ton commentaire.  ET oui, je fais des statistiques sur mes jours de lutte contre la porno-dépendance. Je ne sais pas pourquoi j'ai commencé à en faire. En fait si: pour avoir de la visibilité sur mes progrès. Parce que j'ai constaté que à chaque rechute, j'avais l'impression de repartir à zéro, j'avais le moral à zéro, je me considérais comme une sous-m... d'avoir rechuté. Je note chaque jour de lutte, donc. Qu'il soit "bon" (pas de rechute) ou "mauvais" (rechute). Parce que chaque jour de lutte, d'effort sincère, même s'il abouti à un dérapage ou à une rechute, est un jour de combat. Chaque jour est un pas de plus. Un petit pas de plus vers la libération.Quand je rechute, je me dis : eh, les x jours de lutte, ils sont quand même là, hein. Je les ais faits. Personne ne peut mes les enlever. Personne. Ils comptent.  Concernant le rapport au boulot, en effet, je crois qu'il y a un truc à chercher. Parce que rechuter au boulot, c'est à chaque fois me tirer une balle dans le pied. Or, est ce mon inconscient qui se tire volontairement une balle dans le pied ? Est ce mon moi même qui s'automutile comme ça ? C'est bien possible. Quand à la chance, dans ma vie privée, oui, tu as raison. La chance, elle est là. J'y crois. Elle ne m'a pas quitté. A moi de ne pas la lâcher à présent et de faire en sorte que ma femme et ma famille n'ait pas à supporter les travers d'un homme porno dépendant.  A moi aussi de faire en sorte que l'homme que je suis vive sa vie de couple et sa vie familiale en étant heureux, en paix, volontaire, positif. J'essaye autant que possible de m'appuyer là dessus pour ma lutte personnelle. Sans ma femme, sans ma famille, sans mes amis, je n'aurais très certainement ni l'affection ni les ancrages forts de ma vie sociale, qui me permettent de m'arracher à mon mal.   
  Aujourd'hui, jour 88(2). 88 jours de lutte, 2 jours après ma dernière rechute.  Je me sens bien. Détendu. Déterminé. Et surtout : en paix avec moi-même. Chaque jour "propre" est une bénédiction. Qu'est ce qu'on se sent bien ! Ce qui me fait sentir bien dans les moments comme ça c'est le fait que, au cours d'un jour sans rechute, j'ai été honnête avec moi-même. Et ça, d'une part, j'ai cette délicieuse impression qu'il n'y a que moi pour me dire : "Sven, t'as été honnête, gars, t'as été droit, sois content" et d'autre part j'ai cette impression toute aussi délicieuse que il n'y a que moi pour apprécier chaque jour où je n'ai pas rechuté.  Merci à vous tous de vos commentaires et de votre attention. Ca fait bcp de bien de savoir que je ne suis pas seul dans cette lutte. 

 

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