Dépendance sexuelle

Version complète : Le sevrage de Sven
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C'est justement là toute la subtilité, yannyann. C'est là qu'est l'important. C'est quand tu as suffisamment intégré en toi les pensées internes, les décortiquages de ce qui est boîteux chez toi depuis toujours, et pourquoi et comment etc, que tu y vois plus clair, que tu as touillé tout ça avec toi-même avant tout, avec l'aide de psy - DASA - lectures - forum - tout ce que tu trouves, que cette différence te paraît limpide et à ta portée. Décrocher de l'addiction sexuelle, c'est moins difficile que grimper l'Everest. Il faut et il suffit de suivre le chemin sans s'en retenir sans se forcer à partir dans les chemins de traverse etc. Ce n'est pas "tenir en force et tant pis pour les engelures".  Suivre le parcours, et à un moment tu te retrouves au sommet parce que le chemin y menait et que l'ascension n'est pas si technique! Je ne suis pas alpiniste, mais il paraît que le Mont-Blanc ce n'est pas si difficile que ça par exemple... Évidemment, tu n'arrives pas en haut si tu fais demi-tour chaque fois que tu t'aperçois que derrière toi ça descend...!!! Mais si tu continues de lever le bon pied et de l'avancer vers l'avant, que tu contournes intelligemment les obstacles sans perdre ta boussole, et que tu as emmené suffisamment de nourriture et de boisson, tu n'arriveras nulle part d'autre qu'au sommet! Et là, les pensées obscures, tu t'en rends maître avec exactement le même esprit, la même absence de difficulté, que celles qui sont moins menaçantes, parce que tu sais les gérer pour ce qu'elles sont, et c'est en fait de la même façon... En grimpant sur le Mont-Blanc, tu t'es rapproché d'être à la hauteur de grimper l'Everest, un petit peu... Un tout petit peu, mais suffisamment pour voir le paysage depuis tout en haut de cette chaîne-là et c'est bien suffisant.Il ne s'agit pas de se laisser "se créer un contexte érotisant appréciable". Ça, non, c'est dévaler la pente.  C'est voir ces pensées pour ce qu'elles sont. Rien à voir. Se créer des idées, c'est notre maladie. Se coller au réel, c'est notre délivrance. Les pensées érotisantes peuvent exister, et moins tu les examines en mode "je dois me créer ceci ou pas cela" plus tu es dans le vrai, tout simplement. Elles ne sont tes ennemies que si tu leur en donnes l'occasion, et si tu "crées" des raisons pour ça, si tu continues sur cette lancée que tu as sans doute mise en place dès le départ. Si tu abandonnes tout cela en toi, et ce n'est pas facile à expliquer mais cela demande de se rééduquer le mental et l'égo, si tu pratiques un "lâcher-prise" à ces niveaux-là, le problème s'enlève comme une peau morte à l'époque de la mue... En fait, plus simplement:Les pensées obscures sont celles sur lesquelles tu ne fais pas la lumière. 
Ouah!Bon, va falloir que je relise ça tranquille. Je reviendrai en discuter un coup...
La différence, de mon point de vue, c'est l'égoïsme. C'est ce que je retiens de mon expérience de polydépendant. La luxure, c'est à dire le désir d'avoir des relations sexuelles avec soi ou une autre personne dans un but égoïste, résume finalement tout le problème. Toute la question est de savoir pourquoi on a tel comportement, et quand la réponse est "pour moi", il vaut mieux s'en abstenir. Tout plaisir égoïste mène à la dépendance disait Orroz. L'enjeu est de trouver du plaisir dans le fait de se donner pour l'Autre.
@ Bruno59oui mais un plaisir, quel qu'il soit, est toujours ordonné pour soi même, en premier lieu. Et ressentir un "émoi" à la vue de jolies filles dans la rue, d'une jolie scène de film (non porno), d'une belle affiche... n'a rien à voir avec... "un autre". Ce plaisir là est bien ressenti comme solitaire. Le problème vient sans doute de ce que l'on fait  de cette excitation ressentie après. ET de quel "autre" parles-tu, Bruno59? Moi qui vis en couple je comprends bien que rien qui ne touche au plaisir du sexe ne doit être solitaire, et que là, il y a danger de rupture à se retourner continuellement sur soi même (vidéo en cachette, masturbation...) . Mais pour un célibataire?Quand j'étais sdeul, je sortais le soir pour trouver une partenaire. Quel mal y a t-il à penser que cette relation passagère sera forcément plus ou moins égoïste... en attendant une relation plus durable où les rapports changent.
Ben moi, je crois que ça n'est pas forcément "mal" d'avoir une relation d'un soir avec quelqu'un quand on est célib. c'est pas forcément égoïste non plus d'ailleurs car à ce moment précis, normalement il y a partage quand même, même s'il ne dure qu'un soir. Je ne crois pas que quiconque condamne ça ici d'ailleurs. Si le deal est clair, si on ne ment pas à l'autre pour obtenir ce que l'on veut, il n'y a pas de mal et rien de condamnable.Là où ça commence à craindre, c'est peut-être quand justement ce plaisir devient égoïste, pour soi tout seul et que là on cherche quelqu'un pour pouvoir accéder à un plaisir que l'on ne peut pas obtenir seul (ben oui, par de relation sexuelle sans partenaire). l'autre devient alors un objet que l'on utilise juste pour pouvoir se satisfaire.Et puis il y a les non célibataires qui compulsent quand même, ceux qui ne peuvent s'arrêter de chercher alors qu'ils ont soit-disant choisi de se mettre en couple et là, il y a nous, compagnes qui ne comprenons pas pourquoi ce partage ne se fait pas. Car là, il y a mensonge! On se met avec quelqu'un que, paraît-il on aime, une espèce de contrat "tacite" s'instaure entre les deux. On décide d'avancer à deux plutôt que seul et le ou la partenaire, on l'a choisi et inversement. Pourtant, là, le dépendant continue de faire comme si elle était pas là. Il gomme sa présence le temps d'une branlette, le temps d'un regard ou de pensées "érotisantes" mais tout en voulant laisser cette illusion de partage et d'existence d'un couple. Parce que pour lui, il veut qu'elle soit là quand il a besoin. Finalement que devient l'intimité dans ce cas? Ben on se sert du corps de l'autre pour assouvir des fantasmes perso créés par des images ou par d'autres femmes. Et tout ça en tentant de faire croire à l'autre que c'est d'elle qu'on a envie! Foutaises!!! Ce qui est terrible pour nous en plus, c'est qu'on sait très bien que ce désir n'est pas provoqué par nous. On sait que dans cet univers de fantasmes où le dépendant est omnibulé par des inconnues, par des morceaux de corps volés ci et là sur le net ou dans la rue, ben nous on n'existe pas!On est donc la compagne aimée quand ça arrange et puis quand ça arrange aussi, on n'existe plus, le couple n'existe plus. Un peu comme si le dépendant voulait le beurre et l'argent du beurre. La compagne pour le partage quotidien, la complicité intello, le partage de la vraie vie mais attention... votre imaginaire vous appartient et au nom de cette appartenance, le dépendant se permet de mettre tout ce qu'il veut dans son jardin secret sans jamais se préoccuper de l'autre! Des phrases du genre "c'est mon jardin secret", "je fais rien de mal", "je fais ce que je veux avec mes yeux" etc... on en a toutes entendu! Elles pourraient d'ailleurs être légitime si ces arguments ne servaient pas tout simplement à justifier le fait que le dep va voir ailleurs et n'a pas envie que sa compagne l'emm... dans ces moments-là. Il a pas envie de se casser la tête avec une quelconque culpabilité et, pire... bien souvent, il aimerait en plus que sa compagne cautionne ça au nom d'une grande ouverture d'esprit d'où le fait que si nous nous rebellons contre ce manque de respect évident, on se fait taxer de "coincée", ste nitouche etc...Donc on devient périphérique dans le couple parce qu'il n'y a pas d'équilibre entre les deux. l'un est là pour lui et compte sur l'amour inconditionnel de l'autre mais il est n'est capable que d'accepter une relation qui ne lui demande rien à lui. Et l'autre (la compagne), ben elle n'est là que pour servir les intérets du dépendant parce que tout le fonctionnement du couple tourne autour de ceux-ci.  Nous n'avons alors plus notre place comme si, finalement cette relation n'était pas la nôtre. Nous voilà cantonnées à un rôle passif, à un rôle de "suiveuse" et le pire, c'est que bien souvent, cela nous est reproché!!!Alors faut pas s'étonner que les compagnes réagissent parce que ce rôle que nous endossons, je suis bien persuadée qu'aucun dépendant n'accepterait de l'endosser. C'est en ce sens que Bruno parle d'égoïsme à la base de tout, je crois et c'est bien là, un travail colossal à faire parce que ça demande au dep d'apprendre à rééquilibrer les choses et à réorganiser ses pensées autrement qu'autocentrées sur lui seul. Le problème n'est donc pas de savoir si oui ou non, c'est normal de regarder les jolies filles dans la rue. Ce qui compte c'est de savoir pourquoi on le fait et ce que l'on en fait...Nina
toujours en sevrage, la liberté ca a du bon. Y a le boulot qui reste assez chiant car faut le faire on a pas le choix mais bon c'est pour manger.bonnes discussions à vouspour ma part je profite actuellement des moments de liberté que me créent mon sevrage et comme le dis Sven j'observe en qq sorte les réactions de mon cerveau à ce qui m'entoure. quand les émotions viennent j'en profite pour m'essayer à un peu de self contrôle mental, ca commence à marcher, dans plusieurs situations. Surtout maintenant je réagis, enfin j'essaye, si qq chose me fais mal (psychologiquement) je dis aie, je n'enfouie plus cette douleur (enfin j'essaie)à+ 
Citation :Marduc a écrit:
>Je découvre  aussi que j'ai des émotions e taussi que je peux les contrôler,


Salut Marduc ! je pointe sur un truc qui m'interpelle. Développement sur le post suivant.
Citation :Marduc a écrit:
quand les émotions viennent j'en profite pour m'essayer à un peu de self contrôle mental, ca commence à marcher, 


L'élément réapparait à nouveau là. Ce que je souhaite dire, par rapport à l'idée de contrôle de soi où des pensées, c'est simple : bon courage. Sincèrement, l'idée du contrôle de soi, ou du contrôle de mes pensées, j'ai abandonné. Pour reprendre une métaphore utilisée dans l'environnement bouddhiste : obéir à mes pensées, c'est faire de celles-ci mon boss ; les combattre, les chasser, tenter de les contrôler, c'est faire de celles-ci mon adversaire. Un nombre illimité d'adversaires. Donc en fait, mes pensées, je les observe. L'observation seule, sans jugement, sans concept, me semble aujourd'hui une clé très prometteuse, à mon humble échelle. Observer sans juger, qu'est ce que cela veut dire ? Je prends un exemple "neutre" : je suis en train de faire la vaisselle, je note que je suis en train de penser à telle tâche au boulot, une tâche à faire. Je note mentalement : tiens, je pense à cette tâche. A/ pas de "espèce de bon à rien, pourquoi ça n'a pas été fait avant? P... sven t'es un abruti, c'est toujours comme ça avec toi...." B/ pas de : je stoppe tout et je me précipite au bureau pour exécuter cette tâche. J'observe ma pensée. Elle disparaît. Impermanente.
Je prends un exemple volontairement "choquant" : je suis en train de faire la vaisselle, je note une pensée envers un membre de ma famille et je ressens une légère érection. A/ pas de : "p.... Sven espèce de salaud, t'as pas honte?" B/ Pas de, au contraire : "aaaah Sven si ça pouvait se réaliser... C/ Pas de : je stoppe tout et me rend chez la personne en question pour essayer de transformer la pensée en réalité. D/ pas de : je stoppe tout pour me masturber et profiter de ce fantasme. Donc : j'observe la pensée ; j'observe son effet symptomatique sur moi ; je n'observe pas l'objet de ma pensée, attention : j'observe la pensée elle-même. Elle finit par disparaître. Évaporée. Impermanente. Si elle revient, cette pensée, je l'observe. Elle finit par repartir. Elle n'est pas la réalité. Elle ne sera jamais la réalité. Elle n'a jamais été réalité. Le processus ne prend pas plus d'une dizaine de secondes maxi. Pas de jugement. Pas de culpabilité. Et ma vaisselle continue de se faire. Et ma vie, je continue de la vivre. Et ma femme, je continue de l'aimer.
Citation :Mondom a écrit:
Salut vieux frère.Ça fait du bien, hein... Se sentir présenter bien peu de prise à ce qui ressemblait autrefois à une échappatoire ou un démon tenace... Sentir que la vie que l'on vit, c'est bien la sienne, qu'on est enfin installé dedans sans s'y séquestrer ni avoir à faire des compromis insipides et dispendieux.

Ça roule, tout simplement. Banzaï à toi.



Salut gars ! Je vois que ça roule pour toi également. C'est positif. On a des chemins qui sont différents, mais j'observe qu'ils semblent mener à des formes de libération, chacune convenant à nos personnalités. Banzaaaaaaai, Mondom !
@ nina... On dit bien tous les deux la même chose. En couple, il doit y avoir partage dans les choses du sexe (pour ne parler que que ça) et en célibataire, il y a forcement de l'égoismes dans la recherche de partenaire. ET là, à mon sens, il y a une forme de contrat tacite dans la prise de plaisir entre les deux. Si l'un des deux ment pour parvenir à ses fins, alors c'est le plus vieux problème du Monde... et sans lien avec le sujet qui nous intéresse: l'addiction. ... mais je m'égare... pardon à Sven d'utiliser son post!

d'ailleurs une pensée me vient par rapport à ca et je vais de ce pas ouvrir un nouveau post au bon endroit.

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