Dépendance sexuelle

Version complète : CARNET DE JAN GAY DEPENDANT DEPUIS PLUS 25 ANS
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Salut Jan,

J'ai comme toi plongé dans des rapports de plus en plus hard, mais je n'y trouvais pas d'ecoute et de partage. C'était pour moi une forme de destruction. 
Je ne sais quoi te dire si ce n'est etrange que cette découverte corresponde au moment où tu commençais à t'interroger sur une possible dépendance. Je reviens souvent aux fondamentaux. Est-ce que ce type de rapport est compulsif? Peux-tu vivre sans? 
Dans ton précédent message, tu disais savoir quoi faire. Tu semblais avoir identifier ton ennemi. Ce soir, j'ai l'impression que les choses sont moins claires... Comme si apres l'acte tu avais honte de toi ( tu pareles de faiblesse) et aujourd'hui, la dependance revient frapper à la porte et enjoliver les precedents rapports. C'est une interprétaation de tes écrits, donc je me trompe peut-etre completement, maos souvent après l'acte, je ressentais une force pour m'en sortir et rapidement elle s'émoussait et le plaisir (le souvenir du plaisir) revenait toujours plus fort...
Comme toujours, c'est toi qui est le mieux placé pour analyser...
Je pense que tu gagnerai vraiment à faire un sevrage complet, voir comment ton corps réagit et ce qui est vraiment du ressord de la dépendance...
Je ne sais pas si je suis vraiment clair...
Bon courage a toi
Tu dis que ces nouvelles pratiques t'apportent une manière de mieux connaître l'autre.
Connaître l'autre c'est quoi pour toi?
Cramer avec lui?
Connaître des réactions face à des expériences charnelles? ( réaction n'est pas action, expériences n'est pas engagement, et le charnel, n'est qu'un véhicule d'une intimité et d'un partage de quelque chose de supérieur à la seule sensation du pulsionnel)
Comme homo passif ( je sais de quoi je parle) il y a aussi la jouissance à donner du pouvoir à son partenaire.
Si c'est le cas, ne crois-tu pas que tu donnes seulement du pouvoir à la dépendance? Le mensonge avec toi même est très enfouit, comme chez tous les dépendants.
Pour moi la rencontre, n'est pas une affaire d'expérience, mais plutôt un chemin d'approche de deux être différents qui veulent par amour, faire un chemin un peu sacrificiel pour aller faire un avec l'autre et faire la réel rencontre de l'autre qui est distincr et tout autre. La fidélité à toute sa place dans cette aventure.
Pourquoi tu ne ferrais pas ce chemin avec ton ami. Si c'est si bien, pourquoi est-ce hors d'un partage entre vous deux?
Pour parler de la déprime. La déprime est un passage obligé dans le sevrage, c'est pour cela que cela doit être lent et progressif, pour que ton psychisme se fasse à la nouvelle personne que tu deviens, et que le vide se remplisse de tout sorte de choses que tu choisis et qui ne sont plus de la drogue, mais le chemin de liberté que tu emprunté désormais.
L'important c'est de rester constant et ferme dans sa détermination, c'est pour cela que le forum est utile, parce que tu acceptes que des membres bienveillants te regardent, t'encouragent et au besoin te mettent en garde.
Haut les coeurs!!
Chers amis !
 
J’ai compris aujourd’hui que dimanche j’ai vraiment été très mal surtout dû aux impacts de mon plan de jeudi … c’est loin d’être glorieux ce que je vais avouer maintenant, car ce plan de jeudi a à nouveau été un plan avec ce produit ! Par contre j’ai compris maintenant que la substance de ce produit sort en plus lentement du corps et elle pousse carrément dans la déprime même ou peut-être surtout au bout de quelques jours encore! Donc cette compréhension tue clairement le reste d’intérêt que je pouvais evtl. avoir pour l’utilisation de ce(s) produit(s) ! Finalement tout cela est à la mesure de ma dépendance dans sa totalité: un moment de folie intensément vécu pour plusieurs jours minables derrière... ça ne peut pas être ça, ma vie !
 
Je suis donc toujours dans cette foutue dépendance ! Très clairement ! Et probablement plus que jamais… !! Je comprends tout ce que vous me dîtes sur la nature de notre dépendance, ce qu’elle nous demande, ce qu’elle fait de nous, là où elle se joue de nous… mais comme je l’ai dit hier, j’ai l’impression que les choses « s’accélèrent » chez moi… « Alien » se rebelle… nous sommes complètement conscient, mais incapable de forcer la prise de ce virage nécessaire ; tout à l’intérieur raisonne « sex », tout n’est qu’obsession, je finis par crier à l’intérieur de moi : « Mais STOOOOOOOOOOOOP !! Je veux juste une autre pensée, juste une autre penséééééééééééee !! »
 
Mais les choses vont en se renforçant… : Ce weekend j’ai même dragué un mec dans la rue… encouragé par le fait qu’il ne cessait de se retourner sur mes regards insistants (autrement je n’aurais pas eu le courage)… je suis allé jusqu’à lui révéler mes envies de lui … jamais encore j’ai fait ça de ma vie… ! Probablement que ce comportement sans limite a quand même été aussi provoquée par les effets du produit…
 
Epuisé par tout ça je me dis de plus en plus souvent, que je VEUX juste retourner à une vie normale… Et je suis face au même constat que vous, même mon psy me le fait remarquer : les choses semblaient avancer et soudain ce bouleversement nouveau (Alien se rebelle) et encore plus fort… je n’y comprends rien non plus, mais je dois avancer ou trouver la force d’une décision, si je veux sortir de tout ça…
 
Certains de vous parlent d’un « déclic » pour stopper le cycle infernal de la dépendance… quand va-t-il enfin arriver chez moi ce « déclic » ? Je ne veux pas tomber séro-po pour enfin vivre ce « déclic », quelle conclusion minable de mon parcours alors ce serait… ! Mais alors que j’ai vécu quasi 28 ans de dépendance sans me faire de soucis autour de ma dépendance, parfois je me demande si tout ce malaise que je vis maintenant n’est pas là, car inconsciemment je sens que les derniers rapports non-protégés m’ont été fatale… J’espère vraiment me tromper… !
 
Qu’est-ce que j’ai adoré ces quelques jours de sevrage ou j’avais enfin la paix… et pourtant une autre chose m’a repoussé à nouveau vers cette plaie… j’ai cherché à m’expliquer quel mécanisme me pousse,… avant c’était de la reconnaissance, un besoin de m’affirmer, avec l’âge aujourd’hui le premier sentiment qui impose une compréhension pour moi c’est que j’ai la peur de perdre une journée de plus du reste de ma jeunesse … Je crois que c’est principalement ça qui a pu arrêter mes sevrages, ou plus encore : y rentrer avec une forte appréhension ! Pour dépasser cela il faudrait vraiment être capable de s’oublier…
 
Je veux me reposer de tout ça …
 
Merci mes amis !
 
Jan
Bonjour Jan,

tu te réveilles aujourd'hui car cela devient ingérable pour toi aujourd'hui. La dépendance (l'allien) demande toujours plus, tu es dans cette spirale. Il n'y a que la volonté pour s'en sortir et de la méthode.

Comme nous tous, tu grandis. Que c'est difficile de quitter l'enfance ! De prendre des responsabilités, de se dire que maintenant c'est nous qui gérons la situation.

Je pense qu'il ne faut pas s'oublier, pour moi c'est tout le contraire, il faut s'accepter. Il faut accepter la personne que tu es, accepter tes blessures, mais aussi accepter la belle personne que tu es, les belles choses que tu as faites, accepter la complexité, la beauté de ton être. Je crois que l'oubli nous mène au reniement et nous plonge encore plus dans la dépendance.

Il est vraiment important que tu mettes rapidement une limite (un arrêt) à ta consommation de drogue, il y a vraiment un risque pour ta santé physique et mentale, je crois que tu en as pris conscience.

Je suis sûr que tu as en toi les ressources pour avancer plus sereinement. Peut-être pas à pas. Nous sommes à tes cotés.
Un petit exercice intéressant à faire.
Il prend une à deux heures si tu le fais bien, et les effets sont durables.
Tu remontes aussi loin que tu peux dans ta mémoire, et tu mémorises les gens et/ou les circonstances qui ont fait de toi quelqu'un, où tu t'es senti justifié, unique et gratuitement aimé, où tu t'es senti grandir. Juste ça, pas plus. Rien de négatif.
En prenant conscience de ce que tu as reçu gratuitement des autres, tu es comme dopé par le désir de mériter ce qu'ils t'ont donné.
Bonsoir à tous,

Si je peux me permettre de donner mon avis sur la chose.. Le déclic dont tu parles Jan, c'est l'expression d'un ressenti, et en ce sens, ce ressenti ne change rien d'une envie compulsive de passer à l'acte. Nous sommes victimes de nos sensations, de nos émotions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises, nous ne savons pas y mettre un frein. Tout chez nous est quadruplé. Et c'est la raison pour laquelle "ce déclic" ne tient pas assez généralement longtemps pour s'en sortir complètement et durablement. Contrairement à ce que de nombreuses personnes pensent, je suis persuadé qu'arrêter n'est pas une question de volonté. La volonté doit concerner le fait de se prendre en main pour recevoir une aide extérieure (thérapie classique, groupes d'entraide, groupes de 12 étapes, thérapie cognitivo-comportementale, etc.). Ceux qui ont réussi sans entreprendre un vrai changement et un vrai travail dans leur vie quotidienne sont rares à mon humble avis. J'ai du mal à espérer devenir l'une des exceptions qui confirme la règle pour mon cas.
Oui  Yohann, la volonté seule n'est pas suffisante, mais elle est nécessaire. Je ne sais pas vraiment si il y a un déclic (pourtant je l'ai écrit); je pense qu'il y a un moment où l'on se sent assez fort, avec assez de volonté pour se lancer dans un sevrage, après on apprend en marchant, en chutant en gardant l'espoir (pas fort, mais toujours un peu) et de la volonté (parfois très peu).
Ce moment, il vient car je voyais que j'arrivais dans une voie sans issue (plonger de plus en plus bas dans la dépendance), que ma thérapie m'avait ouvert des portes, que peut-être simplement une fée est passée par là à ce moment. Plus qu'un déclic, c'est peut-être une conjoncture...mais ce n'est pas le fruit du hasard, il y avait la prise de conscience, la thérapie, l'aide d'une amie...Donc oui il faut accepter d'être humble et d'accepter l'aide extérieur. Il faut créer les conditions du succès de notre sevrage et plus généralement de notre rétablissement. Et je crois que c'est ce que nous faisons tous ici à notre façon, à notre rythme, pas après pas.
Mes amis !
 
Je lis tous vos messages ! Infiniment MERCI !!!
 
Merci FABRICE et BURRHUS pour vos soutiens fidèles !
 
BURRHUS, demain j’appliquerai ta méthode, déjà au moment de mon footing, puis j’écrirais tous ces moments « d’amour gratuit ». Je m’efforcerai de les mériter !
 
Merci aussi à toi YOHANN de te préoccuper te moi… ! Je fais une thérapie depuis 3 ans, 10 autres années ont précédées chez un autre psy entre 1992 et 2002… C’est bien ce travail sur tant d’année auprès de médecins qui n’a pas avancé ma problématique centrale qui m’inquiète encore plus et c’est pour cela que m’accroche à ce forum… !
 
Je n’ai plus la force de répondre en détail maintenant, j’écris depuis quelques heures déjà…
 
Ma journée a été une nouvelle surenchère par rapport aux précédentes, nouvelles découvertes de pratiques et de mon corps… Tout s’accélère encore… Oui ! OU cela s’arrêtera ???
 
Quand je me visualise mentalement je suis une épave, un blessé de guerre, je tiens à peine debout… Et c’est vous me portez… Merci infiniment !
 
A très vite !
 
Jan
Tu sais dans le film "il faut sauver le soldat Ryan", à la fin, le chef du groupe qui avait la charge de sauver le soldat est sur le point de mourir, et le soldat Ryan, qui vient d'être sauver approche son oreille du mourant qui n'a presque plus de force pour parler, et il entend les dernières paroles de celui qui lui a sauvé la vie: " mérite le!"
Moi ça me retourne, et puis c'est si bien joué.
Oui mais c'est un film américain Smile
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