Dépendance sexuelle

Version complète : CARNET DE JAN GAY DEPENDANT DEPUIS PLUS 25 ANS
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Bonjour Jan,

Je suis content de te lire !

Intéressante, cette idée de passivité. En effet, si je fais trop confiance à des défenses extérieures, ma vigilance intérieure risque de diminuer.
La comparaison avec le sport résonne aussi en moi : il faut pratiquer tous les jours pour garder son niveau. Il faut apprendre à vivre avec, car la dépendance risque de rester. Je me prépare à garder cette dépendance toute ma vie. Jour après jour, je dois apprendre à vivre malgré elle.
En tant que dépendant, je ne pourrai jamais dire "je suis rétabli". Au mieux, je pourrai dire "je suis en cours de rétablissement", mais avec toute la vigilance nécessaire.

Bravo pour ce sevrage monacal !
Bonne journée !
Salut Jan,

ton post me fait penser à ce que dans le sevrage nous sommes toujours dans la résistance. Nous luttons contre. Je m'aperçois qu'aujourd'hui la résistance est une lutte, une tension perpétuelle. Il faut lutter pour résister, pour gagner en volonté. C'est essentiel. Mais il faut aussi construire, c'est à dire se battre pour.
Je vais prendre l'image de la résistance pendant la 2nde guerre mondiale. Il y a eu la lutte contre les dictatures, mais en parallèle il y a eu chez les résistants cette volonté de construite un nouveau monde (conseil national de la résistance).
Donc oui nous devons être actifs dans la résistance contre et aussi pour !
Aujourd'hui, ce 'pour', pour moi c'est la liberté. La liberté d'être moi, de laisser ce moi s'exprimer, de m'accepter et d'avancer en accord avec ce moi profond. Je doute beaucoup, je m'interroge. Ce questionnement n'est plus source d'angoisse, mais de mouvement.
Je sens que les lignes bougent en toi. Les plus de 200 jours de sevrage ont modifié ta perception. Je ne sais pas si te relancer dans un sevrage encore plus fort (alcool, sexe.. vie monacale comme tu dis) est la solution. Tu te donnes du temps. Nous aurons l'occasion d'en reparler.
Je m'interroge (voir ma réponse sur la courbe en U). Je fais peut-être fausse route. Je m'aperçois que ce soir je suis très critique vis-à-vis du sevrage. Ceci est juste ma réflexion. A lire, peut-être à réfléchir et peut-être aussi à oublier.
Comme toi, je sais que nous devons faire attention à ne pas retomber dans nos comportements compulsifs, d'où une lutte active, mais pas que...
Fabrice
Merci les amis !

Fabrice, !

Je me pose aussi la question sur le sevrage, mais je pense en tous cas que dans un premier temps le sevrage est indispensable pour sortir des comportements compulsifs qui causent la souffrance en nous. C’est seulement après un temps assez long de sevrage comme pour toi et pour moi que nous sommes capables de juger de la pertinence du sevrage. Pour ma part je sais clairement que je ne veux plus retomber dans les parties de ma dépendance qui allaient vers une négation de ma vie. Et surtout je cherche à ne plus rien faire activement pour « faire des plans », je laisse venir et je juge à ce moment-là éventuellement si j‘accepte ce qu’on me propose, ou non. On m’a « proposé » quelque chose pour demain, j’aurai le temps, mais je n’irai pas. En tous cas je vais procéder ainsi pour un petit moment… Maîtriser. Avec une idée claire de ce que je veux dans l’absolu !

Je m’observe donc. Mon but reste néanmoins clair : Relancer un nouveau sevrage lié à une hygiène de vie plus affirmée encore. Cette « cure » dont je parle à Clarisse. C’est en ça que le sevrage a eu du bon : J’étais bien dans cette vie proche de mon ami sans mensonge ni calcul, sans souci autour de ma santé. C’est ça que je veux dans l’absolu !

Chez toi les choses se jouent maintenant autrement : Tu cherches à examiner ce que peut être un rapport avec un homme en dehors de simples plans sexuels à répétition. C’est compliqué à construire, parce que ces rencontres passeront forcément par la sexualité. Tu dois renforcer ta vigilance juste pour définir où est la limite qui te fait basculer vers la logique de la dépendance… Et ici il n’y a pas que la sexualité à prendre en compte pour toi : Considère aussi ta tendance à la dépendance affective, au doute sur toi-même, à l’angoisse ! Les limites que tu définiras doivent être des remparts qui te permettent de rester émotionnellement toujours maître de toi !

A bientôt !

Jan
Bonjour Jan,

Selon moi, il faut distinguer "sevrage" et "vie stable". Selon moi, le sevrage est une période limitée dans le temps, où on lutte contre les mauvaises habitudes, de façon active. A un moment, il faut avoir stabiliser sa vie et sortir du combat. L'objectif n'est pas la guerre permanente : c'est la paix. Le sevrage déblaie les obstacles du chemin. Ensuite, la vie reprend et va de l'avant.

Dans mon cas personnel, je vis le sevrage intensément, en changeant beaucoup d'habitudes, et travaillant sur mes défauts de caractères. Je suis très actif. Un jour, j'aurai déblayé les plus gros obstacles et je pourrai vivre une vie dans la liberté et selon mes choix.

Dans ton message, Jan, tu exprimes très bien les buts. Tu connais le pourquoi de la démarche. C'est très positif !
Chers amis !

Un court bilan (pour moi...) aussi de ma part.

J’ai donc vécu un craquage il y a plus de 15 jours. On aurait pu craindre un retour intensif et obsessionnel sur des réseaux de draguer et aux rapports que j’ai connus avant mon sevrage, mais ce n’est pas le cas. Je reste dans la même disposition qu’avant : Ne pas débloquer ni la protection sur mon ordinateur, ni celle de mon téléphone.

Comme exprimé, reste l’ordinateur de mon ami, mais je « teste » en quelque sorte une attitude de lutte plus active : Au lieu de me mettre le plus que possible à l’abri de toute tentation je veux aussi pouvoir résister consciemment à certaines choses. Pour le moment cela marche, pas de retour sur le réseau depuis 10 jours. Par téléphone j’ai eu quelques propositions de rapports durent ces 20 jours, pare que j’avais bêtement rappelé mes coordonnées à certains gars. Mais j’ai quasi répondu à aucun.

Difficile maintenant de valoriser ce qui s’est joué, mais j’ai actuellement l’impression qu’il me fallait revenir à tout cela presque pour constater à nouveau, telle une « deuxième couche », qu’il n’y a finalement vraiment rien à chercher, ni à trouver ! Ma dépendance voulait me faire miroiter un « besoin », un « regret » ou encore un « doute » sur des pratiques, des sensations... qui me manqueraient, mais pour moi il n’y en a pas.

Je me sens assez serein en plus. Rien de pulsionnel est véritablement arrivé, hormis le premier rapport qui m’a fait craquer et une « vague » qui a suivi durant quelques jours. Mais le premier rapport s’était plus fait sur un effet de « la proposition au bon moment dans les bonnes dispositions », donc une sorte d’opportunité. Sinon je n’aurais pas cédé. Actuellement je laisse donc venir les choses. Je me rends donc compte de tout ce dont je n’ai finalement pas besoin… En fait dans ces rapports il n’y a rien dont j’ai vraiment besoin. Les 7 mois de sevrage m’ont aussi conditionné sur une vie hors toute logique de dépendance et de sex. Une envie, une nostalgie de cette « vie sans » est maintenant existante ! Si je réussis à résister, c’est bien grâce à cette envie et cette exigence nouvellement construite !

Me reste à interroger si et quand j’entame une discussion avec mon copain sur des parties de ma dépendance pour reconstruire réellement nos rapports sexuels. Ce point est très difficile pour moi ! Si je le fais, je ne parlerai alors que de mes connexions frénétiques sur des sites porno et des "tchats" avec caméra, mon ami est assez intelligent pour imaginer éventuellement le reste… Voir que je suis sex dépendant pourra aussi l’amener à s’interroger sur sa propre tendance depuis des décennies de visualiser du porno et de pratiquer de la MB, pour voir si par un « ajustement » de sa part il ne peut pas aussi contribuer à la reconstruction de notre sexualité… Mais je ne le forcerai à rien, je le poserai juste face à cette interrogation, à lui aussi de voir comment il peut s’investir dans notre évolution. Encore une fois, je ne veux le rendre responsable de rien du tout dans ma dépendance, il s’agit de réfléchir à notre sexualité à deux…

Et la conviction de relancer un nouveau vrai sevrage est également acquise. Je travaille seulement sur « la prise du virage » : En avril cette expérience quasi traumatique m’a donné la force de prendre une décision. Actuellement je suis un peu désarmé et me rends compte que j’attends quelque part une impulsion extérieure…

Pourtant ma décision est prise. La reprise du sevrage ne saura tarder…

A bientôt tous !

Jan
Jan,

j'aime te sentir serein, j'aime te lire avec cette paix intérieure. Il y a quelques temps l'idée de discuter avec ton compagnon n'était même pas imaginable... et maintenant c'est toi-même qui en parle. Il y a beaucoup de choses qui ne s'expriment pas, qui se ressentent. Je crois qu'un moment les mots viendront, les gestes, les expressions. Peut-être provoqué, mais surtout laissé venir.
Pour le sevrage, il faut vraiment voir ce que tu attends de ce sevrage ?? Tu le dis toi-même, tu sembles libéré de tes comportements compulsifs. Je fais le même constat pour moi.
Tu as écrit
Citation :C’est en ça que le sevrage a eu du bon : J’étais bien dans cette vie proche de mon ami sans mensonge ni calcul, sans souci autour de ma santé. C’est ça que je veux dans l’absolu !
Je crois que cela ne s'appelle pas un sevrage, mais simplement de la fidélité pour la personne que tu aimes... Les rencontres d'un soir ne t'apportent plus rien. Ta vie est ailleurs...Elle est celle que tu as choisi de mener, cette belle vie auprès des personnes que tu aimes.
Fabrice
Bonjour Jan,

Je te remercie pour ce témoignage qui m'encourage.

Je retiens ces mots : "Si je réussis à résister, c’est bien grâce à cette envie et cette exigence nouvellement construite !".

L'envie, le désir sera toujours la meilleure motivation. C'est le meilleur barrage contre les vagues. C'est la liberté. Et ta vie s'organise sur cette envie de liberté. Et c'est une envie contagieuse qui tu souhaites partager avec ceux que tu aimes. C'est beau !

J'aime la sérénité qui se lit dans ton témoignage !
(09-12-2016 20:17)Tiago a écrit : [ -> ]Bonjour Jan,

Je te remercie pour ce témoignage qui m'encourage.

Je retiens ces mots : "Si je réussis à résister, c’est bien grâce à cette envie et cette exigence nouvellement construite !".

L'envie, le désir sera toujours la meilleure motivation. C'est le meilleur barrage contre les vagues. C'est la liberté. Et ta vie s'organise sur cette envie de liberté. Et c'est une envie contagieuse qui tu souhaites partager avec ceux que tu aimes. C'est beau !

J'aime la sérénité qui se lit dans ton témoignage !

Rien a ajouter ! Bravo à toi JAN
Merci les gars (et les filles, mais Clarisse et Unefille se font rares en ce moment.... J'espère que vous allez bien!!!)!

Ça fait du bien de se sentir entouré et épaulé!

Bon dimanche à tous!

Jan
Bonjour Jan,

Je suis toujours très content de te lire et d'en apprendre plus sur ton beau chemin !

Je te souhaite aussi un bon dimanche !
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