Dépendance sexuelle

Version complète : CARNET DE JAN GAY DEPENDANT DEPUIS PLUS 25 ANS
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Ton message est dense, merci pour ce partage Jan.
Merci aussi pour ta présence sur ce forum et pour ta bienveillance vis-à-vis de nous tous.
Le forum t'apporte beaucoup et tu nous apportes beaucoup.
En fait, j'avais posé cette question car je pensais qu'il n'y avait pas de déclic, il y a une évolution, des changements. C'est surement un peu plus complexe. Nous avançons, nous essayons et un jour les choses s'imposent à nous. Elle s'impose à nous car il y a une volonté, une force, une conscience... et de cela découle des objectifs clairs. Lorsque les objectifs sont clairs, il n'y a plus qu'à faire. 
Je vais donc me reciter, et tu as raison Jan "Nous ne perdons rien, nous gagnons !". 
Le forum permet de rompre la solitude, il nous empêche de ronronner dans notre dépendance.
Bravo Jan pour ton parcours, je suis heureux pour toi !
Profites de la vie, de ton compagnon, de tes amis... Vis !
Fabrice
Merci Jan pour tes analyses, je suis content que tu t'en sorte, et t'encourage à continuer sur cette voie, tu as dit quelque chose dans ton post qui m'a interpellé c'est que tu ne veux plus être dans une logique de dépendant.


Je regardais un doc la semaine dernière sur l'inconscient et les mécanismes du cerveau, dans ce documentaire était relaté une expérience de sociologie qui date des années 70 il me semble, c'était des enfants que l'ont a isolé seul dans une salle avec sur la table un bonbon, l'enfant avait le choix entre mangé ce bonbon tout de suite ou attendre quinze minutes pour en avoir deux, ils prennent tous le choix d'attendre, ils sont ensuite filmé dans cette salle, seul avec ce bonbon, ils ont toutes les difficultés du monde à résister, il se grattent, sont stressés, se tortillent, donnent des coups de pieds dans le vide au final quasiment tous mangent le bonbon sans réussir à atteindre le quart d'heure.

Que nous dit cette expérience ? Qu'au final le plus résistant à été celui qui avait focalisé son attention  sur autre chose, il ne regardait pas le bonbon, il jouait, vaquait à ses occupations et sa rejoint parfaitement ce que t'a dis sur le fait de ne plus être dans la logique de dépendant et de profiter simplement des instants sans se réduire soit même à ce statut de " dépendant " je pense que l'une des clés de la réussite du sevrage et d'essayer de faire pleins de choses qui nous occupent l'esprit, que ce soit du sport, de la lecture, du jardinage ect... À partir du moment où notre esprit ne fait que résister passivement devant ce bonbon je pense qu'on devient vulnérable.

Pour info les enfants de l'expérience on était suivi sur 30 ans ensuite, ceux qui avaient résister le plus longtemps étaient ceux qui avaient le mieux réussi socialement, ils ne sont pas tombé dans la drogue, l'alcool ou d'autres dépendance. 
Merci à vous tous pour vos réponses en encouragements!
Ma vie change, je change, de jour en jour!
L'abstinence totale est troublante, mais je reste curieux de voir ce qui se présentera alors derrière...

Musasji:
La mention de cette expérience des années 70 est intéressante!
Après, je ne sais pas si une partie de la conclusion de l'expérience me séduit...
Moi je me demande simplement ce qui a amené certains enfants à résister et d'autres non...
Est-ce que ça veut dire qu'ils sont plus intelligents? Qu'ils ont des dispositions plus favorables depuis la naissance?
Faut-il éduquer les enfants très tôt à résister à des envies et à savoir se maîtriser?

Ce qui est important pour nous aujourd'hui est ce que je lis chez certains ici :
Je crois que Fabrice insiste sur le fait que notre cerveau est l'organe le plus flexible! Nous pouvons le reprogrammer!

Donc oui, l'essentiel est la focalisation sur autre chose, et je crois que cette "autre chose" doit vraiment inclure une part de plaisir! Tu le dis toi-même: L'enfant continuait à jouer, à s'amuser... C'est essentiel, sinon, nous ne restons que dans la privation et la pure conception d'un combat. Et un jour on s'épuise et on craque...

Je vis en ce moment cette reprogrammation de mon cerveau, c'est très inattendu et assez surprenant, mais je suis surtout profondément heureux de tout cela!

Jan
Bonjour chers amis !
 
Je dépasse les 5 semaines de sevrage et comme j’ai mentionné, ma dernière éjaculation remonte à env. 10 jours avant le début de mon sevrage ! Mon état de fatigue s’estompe. J’ai l’impression qu’une nouvelle étape dans « mon évolution d’en terminer avec la dépendance » commence maintenant. Jusqu’à présent, à cause de ma fatigue et de mes obligations professionnelles, je n’ai ni trop pensé au sex, ni ressenti de pulsions. Maintenant que j’ai moins d’obligations et moins de fatigue, mon combat devient un peu plus « concret » : J’ai des journées où je dois à nouveau plutôt travailler à la maison, c’était dans ces moments-là où ma dépendance se déployait avec force, la semaine qui est devant moi serait une « semaine type »… mais hors de question de céder !
 
Les réflexes renaissent légèrement, des pulsions deviennent parfois un peu plus présentes. Mon esprit « glisse » vers des idées, soudain des images me reviennent à l’esprit, des souvenirs,… mon appareil génital cherche aussi à se rappeler plus fortement à ma mémoire… mais j’arrive tout de même à mettre clairement une barrière dans mon esprit. Quelque chose en moi dit « Non ! » ou « Stop ! » ou « Je n’en veux pas ! ». Décrire ou expliquer comment ce réflexe a pu se mettre en place est très compliqué … Je crois que c’est arrivé à force de le vouloir, de me heurter, de ma casser la figure, encore et encore… mais en regardant toujours mon objectif : Vouloir en finir avec cette dépendance !
 
Du coup, c’est inconcevable pour moi de gâcher 5 semaines d’efforts et 5 semaines d’ouverture vers ma nouvelle vie ! C’est surtout ça aussi : De ne pas uniquement raisonner en termes « d’efforts », mais surtout « d’acquis et de gains » !
Puis, tous les rapports sexuels vécus dans la logique de ma dépendance me semblent maintenant aussi tellement banaux et anodins face à ce que je suis en train de gagner: Que serait ces quelques moments d’un rapport, cette brève jouissance vécue face à ce que je suis en train de gagner ?
 
Car je gagne, je gagne, je ne perds rien du tout ! Cette conscience change tout !
 
Ce qui est très beau d’ailleurs c’est que quand mon esprit « vagabonde » vers des idées de sex et que le « stop ! » arrive dans ma tête, une idée très positive se réveille instinctivement, et c’est celle de penser à la reconstruction de ma vie sexuelle avec mon copain ! C’est très agréable de « changer de programme » et de ne plus concevoir le sex dans une idée de « besoin », de pure consommation ou de satisfaction toutefois banale, mais du prolongement de la relation que j’ai avec mon ami !
Je ne sais pas si je me fais bien comprendre, mais c’est complètement autre chose ! Intégrer la sexualité comme élément très positif dans ma relation, c’est travailler activement à tirer ma vie vers quelque chose de positif et de constructif ! Fini le « se laisser simplement vivre sur la vague des pulsions, des envies et faiblesses ». Je vaux mieux que ça ! Je suis dans ma vie, je la mène concrètement ! Je ne suis pas victime, je suis acteur ! Rien ne vaut cette attitude et cette nouvelle position dans ma vie !
 
La méditation m’aide aussi beaucoup pour poser simplement face à moi toute remontée de pulsion comme un phénomène, et non comme une (fausse) vérité à laquelle je dois me soumettre. Je remarque que ce phénomène se produit, je le note, je l’observe et je le laisse passer ! C’est en ça que je constate que notre cerveau est véritablement flexible et que nous pouvons le contrôler à partir du moment où notre volonté et notre capacité de nous remettre en question nous ont amené à trouver la clé pour déverrouiller nos blocages psychologiques!
 
Tout ça pour dire que « la bataille » pourrait maintenant devenir plus concrète, mais que je pense posséder des armes pour me lancer dans d’éventuels combats : Une idée ou pulsion monte parfois, comme montait l’envie de reprendre « juste une cigarette » il y a plus de 11 ans, mais lui opposer cette nouvelle sensation de liberté dans laquelle je suis et les valeurs qui se concrétisent maintenant dans ma vie fait très vite retomber toute envie trompeuse !
 
Je ne lâcherai pas et maintenant c’est le temps qui jouera pour moi !
 
Bonne journée à tous !
 
Jan
Salut Jan,

Bravo pour ces cinq semaines ! Et bravo pour ton parcours, qui est un bel exemple de combat, plein de motivation, très positif ! Ta « métamorphose » (si je peux dire) est impressionnante.

Continue comme ça, et bon courage pour cette semaine où le combat sera plus concret. Mais avec les acquis que tu as sur ces dernières semaines, tu vas assurer et ressortir encore plus fort et déterminé Wink
Merci...!

Vos mots me touchent!
Les postes que je lis par ailleurs aussi!

C'est l'envie de répondre avec fierté à toute cette amitié et bienveillance sur ce forum qui rend ma détermination encore plus forte pour continuer le chemin que je viens d'entamer.

J'ai envie que le temps avance pour enfin pouvoir croire avec raison en ce changement, de pouvoir l'affirmer, pouvoir sortir de ma méfiance, bien que pour moi il n'y ait plus de retour envisageable! Il n'est plus possible!

Il est définitif!

Voilà, c'est dit!

Et il est clair que j'attends avec impatience les 55 jours... pour pouvoir mettre ensuite mon compteur à 101 jours, puis à 366.

Ça, c'est déjà décidé!

Jan
salut Jan,

oui ton parcours est impressionnant. Ne brule pas les étapes, laisse le temps s'écouler normalement. Profites simplement des changements en toi, reste vigilant (surtout cette semaine où tu es un peu plus libre). 

C'est clair, tu ne reviendras pas en arrière, tu avances, nous t'avons parfois bousculé, mais tu as tenu ta ligne. Le temps est ton ami. 

Je suis heureux pour toi ! Profites en, tu le mérites !

Fabrice
Salut Jan,

Ce que tu réussis est remarquable !

Citation :Maintenant que j’ai moins d’obligations et moins de fatigue, mon combat devient un peu plus « concret »

Tu deviens plus fort, cela se voit : tu repousses l'adversaire, tu lui reprends du terrain, tu gagnes en liberté de mouvement.

C'est un très bel exemple pour moi qui débute la lutte ...

Bravo !
Chers amis!
 
Tout ce qui m'arrive actuellement n'aura pas de sens si je ne m'efforçais pas de comprendre comment ce changement en moi a eu lieu. Je cherche à chaque poste de décrire mieux encore (et donc de comprendre de plus en plus) ce processus qui s'est mis en route... D’abord pour l’ancrer en moi, afin que ce processus soit vraiment irréversible, mais aussi pour le partager avec vous tous ! Je m’efforce donc de décrire ce changement avec le plus de pertinence possible dans l’espoir d’aider le plus grand nombre ici à avancer dans la bonne direction !
 
A mon dernier rdv chez mon psy j'ai soudain compris que cette nuit de folie, cette montée en spirale des derniers mois de ma dépendance avec l'utilisation de drogues... m'a tout simplement fait comprendre la totale absurdité et le non-sens de toute ma dépendance et donc de la direction absurde que prenait ma vie. Cela ne voulait tout simplement plus rien dire de moi que d’exercer des pratiques sexuelles extrêmes sous drogues… Il n’y a plus de sens, plus de vie la dedans, plus rien de mes valeurs profondes… il y a juste fuite de soi et négation de tout !
 
Quelque part je suis donc un peu triste de faire ce constat fort, triste dans le sens où cela voudrait dire qu'il faut alors avancer très loin dans la dérive pour enfin ressentir l’intégralité de son absurdité et de sa dangerosité.
 
Comment alors faire comprendre cela à quelqu'un qui est plus dans la dépendance du porno? Car je ne veux surtout pas catégoriser nos dépendances en "plus lourdes" et "moins lourdes". Mais dans mon cas - dans le cas d'une dépendance sexuelle avec rapports à risque réguliers et prise de drogue -  on peut qualifier l'ampleur de cette dépendance de « réelle menace vitale »! Je crois que c'est plus compliqué d'atteindre cette dimension pour la dépendance au porno et à la masturbation, car la dangerosité est plus sous-jacente, plus vicieuse, moins palpable… cette dangerosité s’impose avec moins d’évidence… J'ai alors presque tendance à m'estimer "heureux d'avoir souffert de cette dimension précise de la dépendance" pour me retrouver un jour si fatalement et brutalement face au mur…
 
Ma conclusion est donc que pour sortir de la dépendance, il faut atteindre la compréhension de l’absurdité totale de là, où nous mène la dépendance, et à quel point l’endroit où nous mène la dépendance ne veut surtout plus rien dire de nous et de tout ce qui nous semble faire sens dans nos vies !
 
J’espère me faire comprendre et ne pas donner une impression complaisante ou prétentieuse, c’est difficile d’exprimer clairement mon point de vue… Bref, je m’efforce donc de tirer l’essence de mon parcours et de mon évolution pour vraiment pouvoir les comprendre et les partager avec vous tous ici, afin qu’ils servent « d’outil » au plus grand nombre. En tous cas c’est mon souhait ! Je ne sais pas si c’est possible, car les nuances de nos dépendances sont certainement aussi nombreuses que nous sommes tous différents…
 
Jan
Le connard est très fier de toi...

Il est même revenu de te l'écrire sur ton carnet...avant de disparaitre à nouveau...

Garde le cap. On finira par se trouver.

ce sera quand même cette vieille signature...pour toi !
Fr-Ëd 
Le Cönnard
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