Dépendance sexuelle

Version complète : CARNET DE JAN GAY DEPENDANT DEPUIS PLUS 25 ANS
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Bonjour Jan,

Bravo pour ces 223 jours !!!

J'admire ta persévérance et ta bienveillance pour toi et pour les autres !
Malgré des situations compliquées, tu gardes le cap, tu avances calmement vers ton objectif, tu conquiers la liberté.

Pendant ces journées, il a fallu résoudre toutes les difficultés ... Je suis conscient de la force de caractère qu'il a fallu déployer pendant tous ces mois. C'est très beau et très encourageant pour moi !

Quelle belle source d'inspiration pour tous (et surtout moi) qui luttent dans le rétablissement !
Bonjour Tiago!

Merci de tes encouragements. Je vais faire sous peu un poste plus détaillé sur ce que je cherchais à exprimer cette nuit...

Merci encore à toi!

Jan
Bonjour Jan,

J'ai hâte de te lire !

Dans le sevrage, je découvre la patience, je regarde pousser et grandir ... Fabrice parlait de germination. C'est exactement cela

A bientôt !
Chers amis !

Mon sevrage est terminé. Je dois parler de ce qui s‘est produit dans ma vie. Samedi dernier. Et pas seulement… Et pourquoi je n’en parle que maintenant…

Il y a plusieurs raisons qui m’ont freiné pour ne pas en parler tout de suite.
D’une je voulais trouver le temps pour décrire clairement ce qui s’est passé.
Puis, il y avait aussi mon regard sur certain(e)s du forum qui ont déjà du mal à tenir des sevrages plus courts, et il y avait donc ma crainte que de voir un gars trébucher après 217 jours pouvait éventuellement les démoraliser encore plus… Je me souviens ici de moi-même quand je ne tenais pas mes sevrages plus de 5 jours… voir un gars craquer au bout d’un sevrage plus long me minait le moral deux fois plus… ! Bien entendu cette raison ne tient finalement pas, et il y a aussi de la déception sur moi-même et peut-être aussi une certaine blessure d’orgueil d’avouer un échec…

Mais je dois avant tout parler de l’amitié, l’affection profonde même, qui s’est installée entre Fabrice et moi… Nous vivons à 400 kms l’un de l’autre, nous ne nous sommes jamais rencontrés, mais nous nous sommes beaucoup rapprochés par nos correspondances, aussi en dehors du forum… Nous sommes conscients que d’autres facettes de notre dépendance peuvent aussi se cacher sous ce rapprochement …

La vie de Fabrice change en ce moment. Difficile et maladroit d’intégrer dans mon explication des éléments sur sa vie, car mes appréciations sont forcément très subjectives … J’ai alors et finalement parlé de tout ça avec lui, il m’a autorisé de pourvoir m’exprimer comme je le sens, même si pour lui il y a des désaccords sur certains points. Il s’exprimera alors sur ça…

Chez Fabrice, il y a donc la relation avec sa compagne qui bat de l’aile. De l’autre côté je crois qu’il cherche probablement aussi à voir si l’expression de sa dépendance, qui le poussait systématiquement vers des rapports avec des hommes, ne dit finalement pas quelque chose sur son identité propre… D’après moi, il doit alors avoir toute la liberté possible pour pouvoir en juger, et ne surtout pas retomber dans des logiques de la dépendance. C‘est très personnel comme décision, j’admets, mais je craignais qu’avec notre proximité affective, me voir vaciller pourrait pourtant le fragiliser encore plus et le repousser vers la dépendance…

Fabrice venait juste de vivre une première semaine seul ! Si, me voyant vaciller, il repassait finalement lui aussi par des actes liés à la dépendance, il pourrait ne pas vivra son éventuelle homosexualité - si elle venait à se confirmer - comme une affirmation de son identité propre, mais plutôt comme une énième expression de sa dépendance. Il ne pourra alors pas faire un vrai choix. Sans vouloir ici me prendre pour plus que je ne suis, je me voyais donc face à cette « responsabilité ». C’est peut-être une erreur d’appréciation de ma part, en tous cas la raison pour laquelle j’ai mis du temps avant de poster est principalement ici !

Il me fallait donc avant tout le courage d’en discuter avec Fabrice. Car à un moment mon honnêteté me regarde. Et je dois aussi avancer dans mon impasse, avec l’aide de tous. La vôtre, et celle de Fabrice aussi !

C’est donc cette raison-là qui m’a retenu pour parler de moi… Ma raison se discute donc, comme mon regard sur ce qui arrive à Fabrice en ce moment… j’en suis conscient ! Je vais alors parler de moi dans une certaine limite pour ne troubler personne. Je ne vais donc pas aller dans les détails mais juste rester sur les faits :

Après avoir passé une soirée arrosée avec mes voisins et ami(e)s il y a plus de 15 jours (j’en ai parlé) j’avais donc rechargé des apps sur mon nouveau smartphone, qui n’était pas encore bloqué, et j’ai discuté avec des gars que je connaissais. Troublé par ça, le mardi suivant je suis allé voir un ami, qui a également été sex-dépendant, et je lui ai demandé de bloquer mon nouveau téléphone. Ce qu’il a fait.

Mais l’un des gars, que je connaissais déjà d’avant, m’a recontacté le vendredi après par sms et il m’a proposé un « plan » pour le samedi. J’espérais que la nuit suivante allait me porter conseil, eh bien cela n’a pas été… J’ai passé une nuit avec un cœur qui battait sans cesse à 100 à l’heure, incroyable et effrayant même, la nuit était donc quasi blanche...

Après cette rencontre samedi dernier, c’aurait pu s’arrêter là, tous les accès de mes outils informatiques aux réseaux sont bloqués… Et non (!) : Il reste l’ordinateur de mon copain… !!! J’y suis allé deux fois cette semaine pour tchater… Et vendredi après-midi je me suis retrouvé avec un autre gars…

Maintenant je ne sais pas très clairement où j’en suis…
Qu’est-ce que c’est ce revirement ?
Est-ce que je vais arriver à le stopper ?
Comment ?
Dois-je enfin avancer du moins des parties de la vérité sur ma dépendance à mon copain pour lui demander de protéger l’accès à son ordinateur par un code… ?
Je crois que je ne vais pas pouvoir y échapper... peut-être tant mieux d’ailleurs… !

C’est très primaire de le dire et c’est aussi une autre raison d’avoir tardé à vous en parler, mais pour être honnête je crois que la dépendance remérage maintenant et me demande « d’en profiter quelque temps »… Bizarrement quand je surfais et même durant le « plan » vendredi après-midi j’ai été très détendu, c’était un peu comme « retrouver mon ancienne vie »… Les facettes de la dépendance ne sont pas que noires et blanches. Du moins notre façon de les percevoir. Il faut se méfier de cette classification des phénomènes !
Mais soudain il est à nouveau difficile de juger où commence le leurre ici…

C’est assez déstabilisant de voir que le ressenti de la limite entre sevrage et dépendance est complètement imperceptible… J’ai l’impression d’avoir « glissé sur la frontière » sans me rendre compte que je suis soudain à nouveau arrivé à un endroit que je connaissais déjà et que je souhaite à priori ne plus rencontrer… Je cherche à comprendre ce qui se passe actuellement…
Peut-être que je me refuse tout simplement d’admettre ce qui m’est arrivé… :
J’ai foiré… !

Un aspect qui m’amène à cette perception pas nette est que je ne suis pas en souffrance à cause de ce qui m’est arrivé. La difficulté est probablement que je dois faire un travail mental et conscient pour admettre que j’ai franchi cette limite… Peut-être que c’est ça aussi qui a constitué chez moi cette fragilité naissante depuis un certain temps et qui est certainement celle que rencontrent toutes celles et tous ceux qui trébuchent au bout d’un sevrage plus long :
La souffrance disparait. Une (fausse ?) confiance s’installe. Une habitude de cet état. La vigilance diminue alors. C’est comme un élastique qui a été fortement tendu au début et qui se détend avec le temps… chez moi en tous cas l’appel de plus en plus grandissant à mon mental, donc quelque part à ma volonté, ne suffisait plus… Moins il y a un besoin en termes de ressentis et plus ça fait appel à un travail actif mental chez moi, moins la vigilance marche… J’en ai beaucoup parlé avant, surtout dans mes discussions avec Fr-Ed…

Pour moi je sais que je dois donc reconstruire un sevrage qui se base encore plus sur un déconditionnement complet. Je le sentais venir… j’ai déjà parlé il y a plusieurs semaines de ce besoin de poser des actes nouveaux et plus forts dans ce sevrage… Je dois maintenant surtout réussir à reprendre le virage… !

Je n’ai aucune excuse pour ce qui est arrivé. Je pourrais pourtant me réfugier derrière ces mois difficiles que j’ai vécus sur le plan familial avec maladie graves, décès même, de proches, un autre décès probablement à venir…
Il y a aussi des soucis énormes côté travail qui sont toujours là…
Mais je ne veux plus d’excuses ! C’est cette attitude-là aussi qui m’a beaucoup poussé à accepter faussement une sorte de « fatalité de la dépendance » ! Mais je ne suis plus une victime ! Je refuse cette complaisance ! Les échanges de l’an dernier avec Fr-Ed, m’ont ici été très profitables…

Je ne veux donc pas avoir pitié de moi. J’ai tenu mon sevrage comme un homme, je tombe donc comme un homme. Je veux juste être adulte et responsable. Regarder les faits et poser des actes. Ma voie est là. Je m’entraîne…

Au moins sur ce point-là j’ai avancé ! Les actes que j’ai posés jusqu’à présent n’ont pas suffi et la dépendance est toujours là. Eh bien, je chercherai à reposer de nouveaux actes !

Je n’ai pas perdu. J’ai avancé. J’aurais préféré avancer autrement. Mais c’est ainsi. Ma détermination est là. Peut-être que je passerai par un moment de turbulences, mais ma trajectoire est claire. Là aussi, j’avancerai en homme, cet homme que je deviens, de plus en plus…

La dépendance ne se réveillera en tous cas pas comme avant, ne serait-ce déjà parce que je ne ferai pas sauter les verrous mis en place : Je ne débloquerai ni mon ordinateur, ni mon smartphone. Les points de faiblesse resteront les quelques gars qui ont mon numéro téléphone et qui auront éventuellement envie de « remettre ça », puis cette possibilité d’aller sur l’ordi de mon copain… Donc ici il y a du travail … !

En résumé : Nous nous entraidons sur ce forum, mais au bout du compte nous nous battons donc tous toujours seuls ! Pour moi, et comme conseil principal (en vue de mon expérience) :

Si on veut réussir à décrocher de la dépendance il faut forger sa détermination ! Le point de faiblesse principal pour nous tous est ici !

Si on est déterminé et prêt à changer, il faut alors verrouiller toutes les possibilités qui pourront constituer des points de fragilité (accès vers les sites et apps etc.) dans notre combat ! TOUS !

Puis, il faut « se mouler » dans (= croire en !) cette nouvelle réalité de vie !

Ça tient finalement à la simple phrase :
« Je ne vois que ce que je crois ! » …
Cette compréhension est essentielle pour moi !

Moi je vois très clairement que je dois me détacher complètement de la logique que m’impose la dépendance. Je dois me forcer à croire en une vie à laquelle j’ai goûté ces derniers 7 mois pour me sauver de tout ce que la dépendance me propose de destructrice. Car je choisi la vie. C’est un lavage du cerveau, ce reconditionnement. Pourtant il faut l’accepter et l’accomplir !

Notre évolution, notre « mutation », notre guérison, c’est donc avant tout un chemin !
Et nous, nous sommes avant tout que des hommes…

Une autre certitude encore s’impose à moi : Celle de devoir aussi gérer ma « dépendance parallèle », qui est ma réaction fragile à l’alcool. Même si je ne me « bourre pas la gueule » tous les soirs, quand je consomme un peu plus d’alcool cela fait tomber mes barrières. Mon prochain vrai sevrage sexuel complet sera donc également accompagné d’un sevrage de l’alcool ! Cela passe donc par une hygiène nouvelle de vie et complète ! Et je le savais…

Ce sevrage-ci est alors fini.
Je remets le compteur à 0.
De 223 jours affichés redescendre à 0... Cela fait très mal ! Que ce soit une leçon… !

Mais au début, j’ai eu du mal à tenir 5 jours, puis 20 jours ! Pourtant, en avril dernier j’ai défini un sevrage de 30 jours. Je l’ai tenu et rallongé à 55 jours, puis à 101, puis à 183. J’ai été sexuellement totalement abstinent durant 122 jours ! Et j’ai finalement abouti à 217 jours avec un objectif de 365 jours…

Je ne vais pas seulement regarder le verre à moitié vide ! Même si on tombe, le sevrage n’est pas une compétition, c’est un chemin sur lequel il se passe quelque chose à chaque instant ! On capitalise de la vie nouvelle et de l‘exigence concrète et vécue sur nous ! J’ai donc pas mal gagné !

Je reste fier de ce que j’ai découvert et bâti sur cette route !
Il faut maintenant que je reprenne le virage…
Cette dépendance / ces dépendances ne m’aura / ne m’auront PAS … !!!

Jan
" Dois-je enfin avancer du moins des parties de la vérité sur ma dépendance à mon copain pour lui demander de protéger l’accès à son ordinateur par un code… ? "
Ben alors ma Big Carotte ?!
j ai lu ton texte...tu y parles de ton ami. Je remarque que c'est rare...Il est souvent comme..." absent " , dans tes textes ici du moins.

pour le protéger ? ou il est en parti " absent " de ton esprit aussi ?

Ou parce que tu le considère " en dehors " de tes problèmes de dépendance ? ne veut pas l y en mêler, ici, dans ton carnet.

mais, dans ce cas, peut etre se demander s'il n y a pas une " petite " implication de ça dans tes actes.

ton copain : il ne demande jamais où tu vas ?? tu es libre et ne dois pas " rendre de compte", il s'en fout d 'où tu vas et ce que tu fais ?
pas d engagement de fidélité ...ok, mais pas de questionnement, ça serait pas perçu quelque part comme un " je m'en fous de toi " ?

ne serait ce pas ça dont tu aurais besoin, qu'il te demande de stopper, qu'il te dise : " tu me fais peur, ou tu me fais mal. T imaginer à la soirée où tu aurais pu ressortir en arret cardio vasculaire à cause des drogues, ou avec une prescription pour une tri thérapie , je ne peux pas " .
vous en etes d où de l'intime entre vous ? de la sexualité entre vous ? ( t es pas obligé de répondre, le questionnement est pour toi ).

je dis ça, car tu parles de Fab...et lui reconnaissait comme un sentiment de " vide et d ennui " vis à vis de sa compagne, une fois la dépendance mise en retrait...

bon courage ma Big.
( et pour l alcool, je ne peux que te conseiller dans un premier temps de faire un test d évaluation de ta consommation sur une semaine, test qui fut une bonne claque dans la tronche pour moi : http://alcool-info-service.fr )
Bonjour Jan,

Bravo pour cette honnêteté.
La chute fait partie du sevrage. Il faut la faire parler : tu le fais. Elle est instructive et source de progrès, de nouvelles approches dans ton sevrage. Tu y as découvert beaucoup de choses : il faut écouter ces signaux.
La rechute est l'occasion de rebondir avec plus d'énergie. Profites-en !
L'important, selon moi, est de se relancer dans un sevrage. Prendre une date. Déterminer la durée, l'objectif. Fixer les limites du sevrage. Se rappeler les raisons du sevrage. Et se consacrer au sevrage à 100%. Le sevrage, rien que le sevrage.

Tu fais de parler à cœur ouvert ici, sans rien dissimuler. Chez moi, la dépendance se manifeste par le mensonge, le déni, la dissimulation. En luttant contre ces trois attitudes, je repousse la dépendance. Peut-être peux-tu traquer le déni et le faire reculer ?

Tu ne veux pas d'excuses. Tu dis qu'il n'y a pas de fatalité. Tu as raison ! La dépendance peut être vaincue. Tu lui as arraché 233 jours. Ces 233 jours sont gravés dans l'Histoire de l'Humanité, rien ne pourra les effacer. Tu peux même y ajouter des jours encore. Aujourd'hui même, tu peux y ajouter un jour de sevrage de plus !

Tu parles de vie et de mort. Ce sont des sujets graves. Beaucoup ici parlent de ces sujets. J'y pense aussi. J'ai la conviction que le combat contre la dépendance est un chemin de vie. C'est un combat sérieux, vital.

Tu parles de ton souci de protéger les autres, en n'annonçant pas immédiatement ta rechute ... C'est une belle attitude. Mais l'essentiel n'est-il pas ailleurs : avoir une détermination d'acier dans le sevrage, être droit et inventif.

Tu parles de la fausse confiance du sevrage long. C'est vrai, la vigilance est difficile à maintenir dans le temps long. Mais il n'y a pas de fatalité, tu le reconnais.

Et le compagnon ? Je rejoins les interrogations de Clarisse. Si l'ordinateur du compagnon est un cheval de Troie dans ta défense, il va falloir lui en parler ... Tu reconnais d'ailleurs que cette transparence pourra être très positive.

Et la méditation ? Tu n'en parles pas dans ton message ... Tu pourrais prendre un temps de méditation plus long, ou plus régulièrement ... Pourquoi ne pas essayer ?

Tu peux rester fier de ce que tu fais, de ce que tu donnes !
Tu restes une magnifique source d'inspiration pour beaucoup ici (dont moi) !
Reprends le chemin !
Courage ! Cela en vaut la peine ! Choisis le chemin de vie !

Fraternellement !
Mon ami Jan (et bien plus encore),

nous avions déjà parlé en aout d'évoquer notre rapprochement affectif, puis non. Aujourd'hui d'un commun accord, nous avons décidé d'en parler. J'ai été troublé par notre chute quasi-simultané sans que l'un ne sache que l'autre avait ou allait chuter... Comme un petit fil invisible.

Tu parles avec beaucoup de mots négatifs dans ton post, tu parles 'j'ai foiré', de déception. Ce sentiment est normal, mais tu dois voir le chemin parcouru et surtout je crois que tu ne dois pas te laisser aller à en profiter. J'ai déjà vécu des rechutes, et pour mon cas, je sais que les mécanismes peuvent se remettre en place assez rapidement. Donc sois vigilant, je ne peux que t'encourager à relancer un sevrage en réfléchissant clairement sur les limites de ce sevrage.

Nous en avons déjà parlé, Clarisse a relancé le sujet. Tu dois vraiment clarifié ta position par rapport à ton ami. Quelle place pour lui dans ta vie ? Dans ta sexualité ? Dans ta lutte... Ne réponds pas maintenant, mais simplement pense-y.

Je voudrais redire ce que j'ai dit en privé. Oui, il faut de la persévérance, de la volonté. Accepte les choses telles qu'elles sont. Ne lutte pas contre le présent (tu es alors dans la souffrance).

Tu écris:
"Puis, il faut « se mouler » dans (= croire en !) cette nouvelle réalité de vie !"

Je pense que tu es dans la résistance avec ce "il faut". La vie est telle qu'elle est. Je t'ai déjà cité cette parole de Marc Aurèle, je vais encore le faire. Accepte la vie, ne lutte pas contre. Il n'y a pas de nouvelle réalité, il y a une réalité et une seule, c'est celle de l'instant présent.
"Accepte tout ce qui vient à toi et qui est tissé dans la trame de ta destinée, car quoi d'autre pourrait convenir le mieux à tes besoins ?"

Ne t'oblige pas à croire en cette nouvelle réalité. Elle est là, tu ne la changera pas. Fait avec. Accepte.

Tu as les clés en toi avec la méditation. Continue, avances, marches. Et tu as raison, nous sommes seuls face à notre dépendance, la clé est en nous. Mais nous sommes là pour toi, pour t'aider, t'accompagner, te soutenir. Tu sais que tu peux compter sur moi.

Fabrice
Les amis !

D’abord merci pour vos mots !

Si je poste ici c’est bien parce que j’ai besoin de vous tous ! Il y aurait beaucoup à dire sur ma rechute, mais je vois que je dois parler d’un chapitre beaucoup plus intime encore : Ma relation.

Cela est pour moi tellement intime que j’ai beaucoup hésité à en parler ici sur le forum ouvert.
Je vais pourtant le faire, mais je crois que je vais ensuite effacer ce message dans quelques jours, quand vous y aurez (éventuellement) réagi. Ceux qui liront vos messages concluront ensuite, s’ils veulent.

Ce qui est clair c’est que je scinde les choses entre tout ce qui concerne ma dépendance et le sevrage, puis tout ce qui fait ma relation, donc ma « vraie vie ». Depuis toujours !

En ce qui concerne cette relation, je la vis donc depuis plus de 15 ans. Les rapports avec mon ami ont toujours été satisfaisants. Pourtant, très vite dès le début je l’ai trompé. J’ai été déjà – sans pouvoir la nommer – dans la dépendance depuis plus de 12 ou 13 ans…

Mon copain m’a toujours dit qu’il ne pensait pas qu’un homo puisse être fidèle. Il n’a pas tort et ça aussi, je pense, dit quelque chose sur la dépendance, parce qu’on est majoritairement des mecs en manque de confiance en eux qui nous retrouvons dépendants… Si le fonctionnement gay peut être une mesure, il faut alors le regarder de plus près…

Mon copain m’a dit dès le début qu’il m’accorderait ma liberté, sans pour autant chercher à savoir ce que je fais. Pourtant lui, il ne va pas voir ailleurs ! Je le pensais au début, mais nous avons pour des raisons professionnelles vécu 5 ans séparés l’un de l’autre. Et alors que je peux être très « suspicieux » et jaloux même, il ne m’a JAMAIS donné ne serait-ce qu’une seule raison de croire qu’il pourrait aller voir ailleurs….

Ce qui l’intéresse en dehors de notre relation par contre, et il l’a dit dès le début, c’est de visionner régulièrement du porno et de pratiquer la MB. Il collectionne photos et vidéos, pourtant je ne pense pas qu’on puisse ici parler aussi de dépendance. Là aussi, dès le début il a été très clair ! Sa façon de faire ne nous a en plus jamais rien enlevé de notre intimité. Je ne crois donc pas qu’il soit « dépendant qui s’ignore »…

Pour aller plus dans le détail sur nos rapports j’ai par contre très vite compris qu’il n’était pas nécessaire que je prenne quelque initiative que ce soit. Quand ça devait se passer, c’est lui qui me le faisait comprendre. Et c’est une question de personnalité, ici, comme pour plein de choses, c’est « quand il veut, comme il veut »… Au début quand je tentais de prendre l’initiative je pouvais toujours espérer, rien à faire. J’ai donc vite laissé tomber. Mais rassurez-vous: A pleins d'autres niveaux (je crois tous d'ailleurs) de notre vie je ne cède pas! Ce qui crée d'ailleurs majoritairement les tentions et conflits entre nous!

Et franchement, rien de ce que je viens de dire n’a réellement été un problème. C’était franchement ok comme ça ! On a vécu comme ça je dirais bien 12 ou 13 ans. Mais là, ça fait bien plus que deux ans que rien ne s’est fait entre nous sur le plan sexuel. La « reprise » au mois d’août a été une exception complète ! Auparavant ma dépendance ne jouait pas dans l’irrégularité naissante de nos rapports, mais ma conscience sur des risques que je commençais à prendre ailleurs a fini par me freiner, moi, pour ne plus « répondre aux signaux » qu’il m’envoyait pour dire qu’il en avait peut-être envie…

Puis, mon ami n’est pas quelqu’un qui communique autour de ce genre de choses ou qui « aime couper les cheveux en quatre ». Il n’est donc nullement suspicieux, curieux ou jaloux. Franchement ce qu’on peut dire de lui c’est qu’avant tout il veut surtout avoir la paix. Il ne veut pas de soucis, de problèmes ou d’embrouilles. Tant qu’il en est là, il se passe aussi de sex, puisque à côté il a toujours sa collection impressionnante de photos et de vidéos, et quand le matin, ça sent un peu fort une certaine crème corporelle dans son bureau, je sais qu’il s’est br…lé.

Voilà le tableau ! Pas grand-chose à rajouter.
Maintenant je vais surtout m’atteler à vous dire que mon copain n’a aucune responsabilité dans ma dépendance ! Bien entendu on serait ailleurs, si on parlait plus de nous et de notre relation, de nos envies sexuelles.
Mais probablement aussi, on ne serait plus ensemble. Voilà la vérité vraie !

Ma dépendance est mon problème. Je ne veux pas l’emmerder avec ça. Ma route est de maîtriser d’abord ce problème, et quand je serai convaincu d’y arriver (mieux qu’en ce moment en tous cas !) là je devrai parler avec lui de lui et de moi et de notre relation… et de notre sexualité !

C’est comme ça que je le vois, et même si je suis souple à pleins d’autres niveaux et si je peux douter quelque part de moi, pour moi cela est la meilleure façon de faire ! Ma dépendance est mon problème… Même si on communiquait plus etc. etc. etc. je serais dépendant ! Et je le rendrai probablement plus malheureux en plus que ce qu’il est actuellement. Pourquoi lui faire mal ?
Croire que l’amour, l’affection et l’indulgence de l’autre puisse m’aider, est une erreur ! C’est une idée « fleur-bleue », irréaliste (pour moi) de la relation amoureuse, en tous cas entre les deux hommes que nous sommes.

Le bonheur et le malheur sont à partager dans un couple. Ok ! Mais je ne veux céder en aucun cas à un renvoi de responsabilité sur l’autre dans la problématique qui est le mienne. Parce que de toute façon on ne change jamais l’autre, et l’autre ne me changera jamais !

Oui, c’est presque du « chacun sa m…de », mais franchement je trouve que c’est presque plus honnête comme ça… Mon mec l’a très bien compris depuis le début, je crois ! C’est bien pour ça peut-être que ce n’est pas lui qui est dans la m…de, mais moi !

La parfaite fusion entre deux êtres n’existe pas. En tous cas je ne le crois pas. Je ne le crois plus !
Ce qui peut exister pour moi c’est l’ajustement le plus favorable entre deux individus. Ça oui ! Ça existe. La vie est très rarement l’acquisition « du meilleur », pour moi. Toute fatalité est là ! La vie c’est toujours « le meilleur compromis entre plein de composantes » ! Peut-être parfois ce compromis se rapproche de cette harmonie parfaite tant rêvée… Mais pour y parvenir chacun doit soigner son individualité, sans égoïsme, et donc surtout ne jamais commettre l’erreur de croire que « le malheur, c’est l’autre ». C’est beaucoup, beaucoup trop simple !

Le malheur avant tout, c’est nous ! Alors occupons-nous de nous-mêmes !
C’est mon opinion. Et je suis super ferme là-dessus !

C’est pour ça : Jusqu’à preuve du contraire, mon mec, c’est le meilleur qui puisse exister !
Pour moi !
Et je me dois de le préserver !

Jan
Bonjour Jan,

C'est très intéressant ce que tu écris sur la vie de couple.
C'est très instructif pour moi, qui ne connais pas les joies et les difficultés de la vie en couple ...

En effet, comme tu l'écris, évoquer la dépendance dans le couple pourrait causer beaucoup de problèmes ... C'est mieux de l'éviter. C'est vrai que la condition humaine est très solitaire. Les problèmes compliqués sont difficiles à expliquer ... et surtout la dépendance que nous combattons ici.

Citation :Le malheur avant tout, c’est nous ! Alors occupons-nous de nous-mêmes !
Je suis complètement d'accord. Impossible de changer le monde, il est comme il est. Mais je peux devenir meilleur, et le monde en deviendra meilleur ...
Cher amis !

J’ai relevé hier chez le psy une piste sur ce qui m’a éventuellement aussi amené à craquer au bout de 7 mois.

Certes, la possibilité de charger des applications sur mon nouveau téléphone non-bloqué au début (bloqué maintenant) a remis un mécanisme en marche, mais je crois finalement que se « blinder » partout face à la tentation provoque aussi une sorte de « passivité du combat ». On s’abrite derrière des « digues », probablement construites « qu’en sable » et « non-consolidées » encore. La moindre forte pulsion ou tentation peut les affaiblir et les faire s’effondrer.

Dans cette nouvelle partie de mon parcours je dois donc regarder comment ne pas juste me « cacher » devant la dépendance, mais comment je peux aussi me rendre actif face à elle, comment travailler ma résistance activement, comme ne pas aller sur l’ordi de mon ami p.ex. C’est comme « se muscler » sportivement, ça ne marche pas sans faire de sport. Et on ne peut pas travailler sa résistance face à la tentation s’il n’y a plus de tentation…

C’est une nouvelle piste... Je dos la tenter et je vais donc surtout reprendre la médiation et l’intégrer totalement dans ma vie,… comme la douche du matin et le brossage des dents !

Et je sais malgré tout que je vais aussi devoir discuter avec mon ami… : En allant sur son ordi j’ai vu aussi une petite partie de ce qu’il télécharge côté porno. La plus grande partie de ce qu’il télécharge est sur un disque dur externe, je crois que lui dévoiler ne serait-ce que des parties de ma dépendance peut aussi le faire réfléchir sur lui… donc sur nous !

Il est maintenant par contre aussi difficile pour moi d’admettre que lui aura toujours sa sexualité, même si elle n’est liée qu’au porno et à la MB, si je suis moi à nouveau dans un sevrage presque monacal. Car début janvier je vais y repartir en l’intégrant complètement dans ma nouvelle d’hygiène de vie liée aussi à un sevrage alcoolique. Cela ne veut pas dire pour autant que je repars d’ici là dans un comportement sexuel déchaîné et compulsif comme avant. Aujourd’hui p.ex. je n’ai rien sur mon agenda, mais j’ai décidé de me rendre actif dans ma résistance… je ne cèderai pas à la facilité de pouvoir « draguer… Le reste je le laisserai arriver. Mon (ancien) amant régulier m’a recontacté dimanche, il est seul en ce moment et il voudrait que nous nous revoyions…

Bonne journée !

Jan
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