Dépendance sexuelle

Version complète : CARNET DE JAN GAY DEPENDANT DEPUIS PLUS 25 ANS
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Bonjour Jan,

Je te remercie pour ce beau message. Tu sais comme je soutiens ta démarche et comme j'admire tes avancées !

Ton message m'invite à continuer à être vigilant. L'animal en moi est toujours dangereux. Il attend patiemment, et sa patience est grande. Alors je m'appuie sur tous les moyens : programme de blocage, réduire le temps sur écran, écouter ma météo personnelle, entendre les signaux (fatigue, frustration, ennui, tristesse), etc.
L'automne est toujours un période difficile pour moi, surtout le mois de novembre. Alors, j'entends ton invitation à redoubler de vigilance !

J'aime beaucoup l'idée de changer la disposition des meubles. Chez moi aussi, les habitudes sont ancrées dans la géométrie des lieux. Alors pour changer les habitudes, je vais aussi changer les lieux !

Merci pour ces conseils précieux !
Bravo pour cette nouvelle étape, qui va réussir et qui va m'inspirer !
Chers amis!
 
Un évènement marquant s’est produit hier.
Et je ne sais pas comment « classer » cet évènement, sans le dramatiser, ni le minimiser…
Il s’agit d’une rencontre avec mon amant.

 
Mais avant d’en parler, quelques explications « techniques »: Sur mon téléphone on peut soit bloquer un correspondant, soit le supprimer. Dans le premier cas, le correspondant ne peut plus nous joindre. Mais il reste dans le répertoire du téléphone, donc on peut être tenté de le « débloquer » pour le relancer, ce qui m’était déjà arrivé avant… Dans le second cas on ne peut plus joindre le contact. Mais lui, il peut toujours nous joindre! Par contre, bloquer ET supprimer à la fois ne marche pas.
 
En début de semaine j’avais donc supprimé le contact de cet amant. Hier après-midi mon téléphone sonne. J’ai décroché et c’était lui. Mon copain se reposait dans une autre pièce et l’échange n’était donc pas évident. Mon amant a insisté pour que nous nous voyions enfin au bout de ces 6 mois pour parler. J’ai été embêté… comme il est difficile de trouver des disponibilités communes, en dehors de cet après-midi on aurait pu trouver un créneau ensemble dans une semaine. Mais je n’avais surtout pas envie de m’empoisonner la pensée avec cela pendant sept jours… J’ai finalement accepté de récupérer mon amant quelque part après son travail pour le raccompagner chez lui et donc pouvoir discuter.
 
Dans la discussion qui a suivi j’ai surtout bien expliqué où j’en étais côté dépendance et côté sevrage. On a discuté dans la voiture et j’ai finalement accepté de monter boire un café chez lui… Une partie en moi s’est bien-sûr demandée pourquoi j‘acceptais d’aller jusque-là... puis, une autre partie en moi a également fini par me dire que cela ne servait à rien de dramatiser, car justement le fait de dramatiser ramènerait d’autant plus cette rencontre dans une logique culpabilisante et compulsive.
 
Bien entendu nous avons parlé de nos envies de recommencer quelque chose ensemble… J’ai pourtant constamment mis en avant ma volonté de tenir mon sevrage… Cet amant qui n’a jamais été très câlin a fini par ma caresser affectueusement. Toujours habillés, les caresses ont alors fini par partir en dessous de la ceinture… Les choses sont restées très, très soft, rien à voir avec nos retrouvailles d’avant... (Si besoin je donnerai des détails en message privé) Quelque part je crois que cela l’arrangeait aussi de n’avoir (quasi) rien à se rapprocher face à son propre copain ! On s’est quitté en disant que je ne le rappellerai pas parce qu’il me fallait plus de temps pour voir clair, si et comment je peux replacer une éventuelle relation entre nous dans ma vie.
 
Il me faut donc parler de ça ici ! Car je ne sais pas situer ce rapprochement avec cet amant... Si je veux être honnête, je l’ai tout de même un peu souhaité, et ça c’est un point important où mon sevrage ne m’a pas encore fait avancer ! Je me réconforte dans l’idée de ne pas avoir été à l’initiative de notre rencontre. Mais c’est un peu me défausser et ne pas assumer ma part de responsabilité dans ce qui s’est passé… Là aussi je dois avancer !
 
Pourtant, en sortant de cette rencontre hier j’ai été assez serein. En évitant de dramatiser il redevenait surtout clair que je ne veux toujours rien revivre de ce qui a fait ma dépendance juste avant mon décrochage du mois d’avril : Je ne veux plus de ces recherches et rencontres frénétiques, plus de ces rapports extrêmes, plus de fuite sur des apps, plus de nuits passées devant une cam… Je veux rester concentré sur ce qui est essentiel dans ma vie, sur mes valeurs, mon couple, mon travail, ma famille, mes amis !
 
Ce qui me préoccupe donc c’est comment situer maintenant ce rapprochement face à mon sevrage… Pour moi je n’ai pas été dans la logique de la dépendance. Après le rapport avec mon copain en août je me suis accordé quelques masturbations et j’ai tendance à situer le moment vécu avec cet amant dans le prolongement de cela... Encore une fois mes objectifs sont très clairs : La sexualité ne va plus prendre le dessus sur les choses essentielles de ma vie! Mais pour être honnête jusqu’au bout, plusieurs choses autour de ma rencontre d’hier me rappellent toutefois ma dépendance :
 
Premièrement le fait d’avoir du mentir à mon copain pour justifier mon départ ! D’ailleurs, avec mon copain nous n’avons plus rien fait suite à notre rapport en août et je suis personnellement toujours un peu en blocage de ce côté-là… Même si j’en donne l’indication à certains membres du forum que la sexualité ne doit plus être une part centrale de notre vie, je suis maintenant à nouveau face à la question sur la place que je veux accorder à la sexualité... Car envisager d’avoir un amant donne quand même une certaine importance à la sexualité dans ma vie …
 
En plus, la situation entre mon compagnon et moi ne m’aide pas, dans le sens où nous n’avons toujours pas parlé de ma dépendance et que je reste ainsi toujours seul à devoir tenir mon combat, que j’ai au moins tenu durant quasi 6 mois ! Mon copain m’avait toujours accordé un certain espace de liberté. On en est donc toujours un peu là ! Notre relation ne m’aide donc pas, du moins pour accorder une place déterminante à notre relation je suis le seul à devoir faire l’effort !
 
Puis, bien évidemment le sentiment de trouble mélangé à une sensation d’excitation m’ont ramené aussi à la dépendance. Beaucoup de choses dans la rencontre d’hier n’étaient donc plus dirigées par ma volonté. J’ai glissé dans cette rencontre sans véritable pouvoir de résistance, de plus avec cette part d’excitation…
 
Mon problème est donc de savoir si le moment avec cet amant se situe déjà en dehors de mon sevrage… Dois-je remettre mon compteur à « 0 » ?? Si je devais répondre sur le forum à cette interrogation je dirais « Souviens-toi des conditions que tu as toi-même posé pour le sevrage ! ». Il est clair qu’au début un tel rapprochement n’aurait pas été en accord avec mon sevrage. Mais à ce moment-là je n’aurais pas non plus été capable de contenir un rapprochement tel que je l’ai fait hier.
 
En gros ma question serait : Serais-je capable d’avoir des relations avec ce gars sans rentrer à nouveau dans la dépendance ? Je me rends compte qu’au sujet de cet amant je n’ai jamais réussi à être très clair… nous nous fréquentons depuis plus de 11 ans… ! Si ces rapports pouvaient finalement se situer en dehors de toute logique compulsive, se poserait alors la question sur la notion morale ! La notion morale revient donc à nouveau dans mes interrogations sur la sexualité et comme je l’ai déjà mentionné il y a longtemps je me demande dans quelle mesure la notion morale ne constitue pas aussi le terreau de la dépendance…
 
Et pour revenir au début de mon poste : Je ne veux donc ni minimiser, ni dramatiser cet évènement, car l’un ou l’autre m’amènerait certainement dans une réaction inadaptée. Je veux rester mesuré ! En tous cas, si mon amant me rappelle je lui demanderai de ne plus me contacter au moins avant le mois de novembre. Je dois voir ce que ce rapprochement provoque en moi. Je ne veux surtout pas perdre les acquis essentiels de mon sevrage ! Si cela devait se produire, un tout nouveau combat commencerait alors !
 
Je viens de relire quelques postes sur le forum … il y est question de faire la différence entre « sex » et « sexualité »… Pourquoi cette évidence ne peut tout simplement pas être présente avec force et constance…?
 
En conclusion je cherche donc à me rencontrer avec indulgence, mais toujours avec vigilance. Sans vouloir m’excuser, je pose ces 6 mois de sevrage face à 28 ans de dépendance. Il est évident que tout ne peut pas être réglé. Je dois donc admettre sereinement que je suis bien arrivé dans une nouvelle étape de mon combat ! Mon devoir est de bien redéfinir mes objectifs et d’employer tous les outils acquis pour avancer dans cette direction !
 
Demain je revois mon psy, la première fois depuis début juillet ! Et je n’ai plus fait de médiation non plus durant ces évènements compliqués qui ont rythmé mon été…. Cela aussi peut expliquer certaines choses…

Il me reste donc encore clairement du chemin à faire …

 
Jan
Jan
bon ben tu as " testé "...loupé.
Avoue que c'était un peu risqué non...
genre : " j ai décroché de la came, et je monte boire un verre chez un ancien partageur de lignes...et merde, j y mets le doigts. Oh, juste le petit, et juste sur 1 cm de gencive, ouffff... " LOL
je sais pas moi, la prochaine fois, parler ok, mais dans un bar, et un SANS backroom le bar Blush

plaisanterie à part. Cet amant, il a contribué en partie à ce que tu arrives à ta fameuse soirée " no limits / les miennes dépassées " ?
alors il est à éviter. Car visiblement, lui, il ne " respecte pas " ton choix / besoin de survie de stopper tout ça.

peut etre a t il des sentiments, peut etre, sur, que c''est difficile de tirer un trait sur 11 ans...
peut etre est il un égo centré qui s'en fout du mal qu'il peut refaire et veut juste " rejouer " avec l'un de ses jouets, utilisant , à ta grande surprise, les calins pour te surprendre et te faire ( à moitié ) craquer.

je ne suis pas sure qu'une personne qui, dès la première " discussion" après 6 mois de pause, connaissant le souhait et le sevrage de l autre, sa fragilité...ne sait " pas se tenir " ...pas sure qu' il le respecte et fasse attention à lui s'ils reprennent une relation tous les 2.

mais ça peut etre une bonne expérience / point d évaluation de l avoir rencontré.
t as testé...t as vu. tu es fragile, et surtout : tu n as pas envie de replonger !!

postif non 
bon courage à toi
Merci Clarisse pour ta réponse !
Et merci à Fabrice de m’avoir répondu en privé !
 
Juste pour être plus précis : Cet amant n’a pas du tout participé à cette soirée « too much », il en aurait même trop peur ! Il est sûr que nous nous sommes attachés l’un à l’autre au bout de 11 ans, nous avons pas mal partagé, surtout quand il a été célibataire et en souffrance à cause de son homosexualité. En plus, durant 5 ans mon copain a habité dans une autre ville que moi, mais les rapports avec cet amant se sont essentiellement basés sur le sex !
 
Dans la rencontre de samedi il y avait l’initiative de mon amant, mais il y avait aussi ma réponse à ça. Je crois que je peux prendre pas mal de responsabilité sur moi, car j’ai bien entendu cherché en quelque sorte à « jouer avec le feu ». Bien-sûr qu’on aurait pu discuter dans un café ou un autre lieu, mais j’ai certainement voulu me « tester », comme le dit Clarisse, ne serait-ce que pour voir où sont mes limites.
 
Je comprends qu’ici il y a une partie de ma dépendance qui n’est pas réglée :
J’ai lutté depuis mon arrivée sur le forum il y a presque un an à maîtriser mes pulsions.
Au début je n’y arrivais pas du tout !
Je cédais au bout de maximum 5 jours,…
je ne pensais qu’au prochain coup comme une bouée de sauvetage…
je ne pouvais pas me séparer de mes apps sur mon téléphone …
j’y étais à n’importe quel moment de la journée et de la nuit…
puis le soir et la nuit j’ai été souvent fourré devant des chats sur cam…
ici sur le forum, je tournais en rond avec mes excuses…
les obsessions étaient bien présentes…
j’avais compté durant un footing qui avait duré 1 h que mes pensées divaguaient vers le sex au moins 100 fois, sans que je puisse le contrôler…
j’ai été en plus tombé dans des rapports « hards » accompagnés de drogues…
Tout ça a constitué prioritairement tout ce que j’ai cherché à combattre et je ne veux surtout plus y retourner! Ça pour moi, c’est une certitude ! Un bout de chemin a donc été accompli!
 
Mais pour être honnête je pense que je me suis toujours dit dans une partie de moi-même que si « le sex venait à moi » (que je ne serais donc pas à l’initiative d’une rencontre), selon la personne, je pourrais céder… Je dois donc reconnaître qu’une faille est restée en place ici chez moi. Elle se présente plus clairement maintenant et je dois travailler sur ça !
 
Ce qui est certain, c’est ce qui s’est passé samedi avec cet amant ne m’a rien apporté, et imaginer ce qui a été le sex entre nous avant et voir vers quoi aurait pu tourner notre rencontre ne m’intéresse plus vraiment. C’est drôle… dans un immeuble qui se situe à 100 m de chez moi un couple gay habite au dernier étage. Ils ont un grand balcon qui donne donc au-dessus de toutes les maisons. Hier je les ai aperçus, je ne comprenant pas très bien ce qu’ils faisaient. Mais il venait clair qu’ils étaient visiblement en train de baiser sur le balcon… Je n’étais pas choqué, mais quel besoin d’aller jusque-là… ? J’y ai vu l’expression des excès dans lesquels peuvent tomber nombre de gays et de personnes qui ont un rapport au sex comme je l’ai eu. J’ai trouvé ça ridicule et pathétique…
 
Ce qui m’apparait plus clairement maintenant après 48 heures de ma rencontre est que je veux vraiment me reconcentrer sur mes objectifs et les valeurs que j’ai su réveillé durant mon sevrage. Et Fabrice m’a fait comprendre que le rapprochement avec mon ami doit être la priorité de mon avancement. Même si je reste conscient que le sex ne doit plus prendre cette place centrale qu’il avait avant, la sexualité doit en avoir une. La place de la sexualité doit se construire sur ce lien avec mon ami, sans que je sois obligé de lui exposer ma dépendance, mais en parlant de nous !
 
Et ce qui m’apparait aussi maintenant c’est que je veux à nouveau plus de temps pour moi ! Du temps pour m’éloigner encore plus de tout ce qui a fait ma dépendance, inclus les rapports avec cet amant. Comme les rapports extrêmes que j’ai bannis de ma tête je dois passer dans une période ou également les rapports avec cet amant doivent totalement sortir de ma tête. Je suppose qu’il va me rappeler et je vais donc lui présenter ma décision !
 
Un élément est aussi à prendre en compte : Le travail avec mon psy et surtout la méditation m’ont aidé à décrocher de la dépendance. Mais mon été a été très difficile, des raisons familiaux m’ont amené hors de la France plusieurs fois, j’ai rencontré la maladie de deux proches, puis le décès de l’un d’eux… certains soucis sont toujours présents. Des soucis se dessinent aussi du côté de mon travail… Je viens juste de reprendre la méditation ce matin (ça m’a fait un bien fou et m’a recentré !) et je revois mon psy pour la première fois cet après-midi depuis début juillet ! Ce recadrage est donc bien nécessaire et je travaille également à concrétiser une meilleure hygiène de vie, p.ex. en me couchant beaucoup plus tôt pour mieux pouvoir me concentrer aussi sur mon travail.
 
Merci à vous tous de m’avoir lu et de me soutenir !
 
Jan
Salut Jan,

tu as raison de commencer par tout le chemin que tu as parcouru. Comme je me rappelle des longues discussion où tu essayais toujours de te justifier. Il fut un temps où les longs messages étaient la signature de Jan… toujours à justifier la dernière rechute !)
Aujourd'hui, ce n'est plus la même logique. Nous (car je suis aussi à une étape un peu similaire) devons réfléchir à la place que la sexualité doit jouer dans notre nouvelle vie… et cela passe parfois par des tests (comme tu dis Clarisse). Une chose est sûr, la sexualité n'est pas l'alpha et l'oméga de nos vies. Nos priorités doivent être ailleurs, dans nos couples, dans nos relations aux autres, dans notre travail… Il s'agit de bâtir ce que nous rêvons de réaliser. Pour la première fois, mon psychiatre m'a parlé de liberté et non plus d'aliénation ce matin (ses paroles sont assez rares…).  Jan, tu deviens libre, le champ (voire le chant) des possibles est immense. Peut-être es-tu en train de retrouver cet être inaccompli, en fait je préfère cet être qui s'accomplit (nous serons toujours des êtres inaccomplis).
L'erreur est de partir de la sexualité pour bâtir une relation. Reconstruit avec ton compagnon une vie commune, faite de partage, d'amour, d'échange, de bonheur. Alors sur ces bases, tu verras quelle place à le sexe, il n'y en aura peut-être même pas… qui sait ? tu ne peux répondre à la question aujourd'hui. Concentre toi sur tes objectifs, sur toi, sur ton couple. Le sexe, c'est secondaire (voire moins que secondaire). 
C'est un autre mode de pensée pour nous dépendant qui avons trop basés notre vie sur le sexe. La liberté que tu gagnes tous les jours t'éloigne de ce mode de pensée pour te rapprocher de l'essentiel. Parfois, des éléments nous rattrapent, mais je trouve que tu as plutôt bien géré ! (mieux que moi il y a quelques semaines).
Fabrice
oui, parfois on a " besoin " de tester pour voir le chemin parcouru.

par exemple Clarisse allant au repas annuel du foot de son mari et se limitant à 1 apéro et 2 verres de vin à table, lolBig Grin.
Au milieu de ces buveurs et buveuses festifs, mais excessifs...De quoi être fière !

pensées positives à vous.
Les amis !
 
D’abord « Bravo ! » Clarisse pour la maîtrise de ta consommation d’alcool ! Je connais malheureusement aussi le souci d’une consommation d’alcool (légère: bières) trop régulière et je suis actuellement aussi en « décrochage » de ce côté-là…
 
Plus de 48 heures se sont maintenant passées depuis ce moment avec mon amant. J’ai craint de me sentir déstabilisé, fragilisé et d’être en route pour une réelle rechute… Mais ce n’est pas le cas, du moins pas pour le moment… Je sens plutôt une détermination renaître pour reprendre là où j’en étais juste avant, et elle est assez forte ! J’ai envie que le temps avance pour me donner raison et me rassurer complètement !
 
Et c’est surtout mon copain qui me revient en tête et (je dirais) « en cœur ». C’est la pensée à lui, à nous, qui me motive, qui me sauve : je veux consolider mon rapprochement avec lui et nous allons devoir parler de nous, de notre relation et de notre sexualité. Sans pour autant thématiser ma dépendance, il y a un chemin pour se retrouver dans plus de sincérité, je crois. Mais je dois attendre le moment, il a aussi vécu des choses douloureuses sur le plan familial et il faut lui accorder un peu de temps…
 
Puis, ce qui vient à mon secours aussi c’est le souvenir de tout ce qui s’est produit de bon en moi depuis que j’ai mis ce coup d’arrêt aux pratiques de ma dépendance en avril. C’est ce qu’on peut appeler « le déconditionnement et le ré-ancrage », c’est en cela que le sevrage est essentiel : Je pense à ces moments où je me suis retrouvé, moi. Des moments simples quand j’ai été parfois seul dans mon pays natal… des moments où j’ai été dans ma famille, auprès de ma mère… puis auprès de la famille de mon ami… Ce sont aussi mes projets professionnels qui me stimulent, ma volonté de ne surtout plus me perdre pour me déconcentrer de mes objectifs professionnels…
 
Hier quand j’ai parlé avec mon psy, je lui ai dit que j’espère quelque part que mon amant me rappelle vite, car j’ai envie de lui dire vite que je ne suis vraiment pas prêt à ce qu’on se revoit. Du moins pas « sexuellement ». En fait j’ai hâte de mettre ça au point ! Je sais que je devrais lui dire que nous devons complètement cesser de nous voir, mais je n’y arrive pas encore. Cela se fera avec le temps je pense. Comme pour ces deux autres « sex-friends » que j’avais toujours sur mon téléphone (dans le but de les avertir de mes sérologies). Je dois d’ailleurs trouver le moment pour récupérer « le paquet (d’anciens « accessoires de jeu »)» chez l’un (et surtout savoir ce que j’en ferai ensuite…) et après supprimer son contact. L’autre « friend » je l’ai maintenant bloqué, puisque c’est lui qui me contactait régulièrement.
 
Pour mon amant de longue date je pense que je dois finir par l’oublier complètement. Et si son souvenir ressurgit, c’est à ce moment-là que je peux m’interroger si je veux le revoir ou  non. Comme toujours, il ne faut pas crier victoire trop tôt, mais je pense bien que je passe maintenant vraiment dans une nouvelle étape de mon décrochage : Après avoir réussi à freiner mes pulsions je dois maintenant faire le deuil réel de ma vie d’avant … Et mon amant en est un représentant très constant… Pourtant, c’est vrai, quand je regarde mon parcours, il y a beaucoup de choses qui ont avancé ! La difficulté avec cet amant est que nous avons tout de même une histoire commune de 11 ans, même si cela s’est essentiellement basé sur le sex. Pour m’éloigner encore plus des idées ou envies de rapprochement avec lui il n’y a pas d’autres chemins que de donner cette importance qu’elle mérite à ma « vraie relation ». Et cela passe par le courage du maximum de sincérité, mais (encore une fois) sans que le trop de confidence provoque des effets négatifs.
 
Peut-être qu’il me fallait ce moment de transgression de samedi pour me rendre compte de tout cela…
 
Merci à vous tous !
 
Jan
Bonjour Jan,

En lisant tes derniers messages, j'ai été impressionné par la solidité de ta démarche. Je suis loin d'en être là.

(03-10-2016 09:03)JAN a écrit : [ -> ]mais j’ai certainement voulu me « tester », comme le dit Clarisse, ne serait-ce que pour voir où sont mes limites.

Pour commencer, tu oses aller à la limite : la dépendance est clairement dans ses derniers retranchements. Ton état d'esprit actuel se caractérise par la liberté, tu explores les limites de cette liberté, pour pouvoir mieux repousser ces limites.

(03-10-2016 09:03)JAN a écrit : [ -> ]Tout ça a constitué prioritairement tout ce que j’ai cherché à combattre et je ne veux surtout plus y retourner! Ça pour moi, c’est une certitude ! Un bout de chemin a donc été accompli!
Dans tes messages, tu affirmes très souvent tes objectifs forts et tu montres une détermination sans faille. Tu as des objectifs clairs et tu les tiens. C'est beau, c'est solide !


(03-10-2016 09:03)JAN a écrit : [ -> ]certains soucis sont toujours présents. Des soucis se dessinent aussi du côté de mon travail…
Tu es aussi conscients des menaces potentielles. Tu as une vision claire de la situation, et tu as un plan bien défini. La vision claire est un signe évident de rétablissement.

Merci de partager ces messages très lucides et riches en enseignement pour moi !
je pense  a toi bisoussssssss
Chers tous !
 
Encore une fois merci de vos messages !
 
Fr-Ed, je suis parfaitement d’accord avec toi : Il ne faut pas jouer avec le feu et il faut résister ! De toute façon ça devient presque passionnant d’avoir acquis quelques outils et de les utiliser pour résister! Le vrai travail commence maintenant, car il se fait de plus en plus consciemment ! Et on observe qu’on en est toujours dans les mêmes mécanismes avec la dépendance, même si avec le temps on a banni des parties de notre dépendance, il reste de petites braises au milieu de ce tas de cendre ! Il ne faut jamais souffler dessus et l’alimenter ! Je le sais clairement !
 
Du moins j’ai acquis certaines certitudes déjà, et ça c’est assez formidable ! Parce que pour moi, avoir des certitudes sur la dépendance était difficile : Les pensées (ou même pulsions) aux pratiques que j’ai connues avant mon décrochage n’existent plus ! Si le souvenir de cela arrive parfois, je suis pris d’une sensation de dégoût profond, et ce sont mes projets, personnels ou professionnels, qui se posent au-dessus de ces souvenirs et auxquels j’ai envie d’accorder la place nécessaire.
 
Je n’ai plus de temps à perdre avec des conneries !
 
Cet amant se situe à un autre endroit : 11 ans de rencontres et donc forcément de liens qui se sont construits. Il est difficile de le situer entièrement dans le tableau des rapports compulsifs… c’était éventuellement le cas il y a quelques années quand je pouvais encore le contacter quand je voulais. Mais depuis qu’il est lui-même en couple ce n’est plus possible.
 
Je ne sais pas si je me fourvoie, mais j’ai envie d’exprimer les choses comme je les sens : Oui, la relation avec ce gars était quasi exclusivement basée sur le sex. Mais j’ai « classé » ses relations presqu’au même niveau que la masturbation, ou du moins d’un prolongement de cela. Et en lien avec ça j’aurais tendance à (re)commencer ici une discussion sur nos valeurs et exigences morales : Où se situe en fait la limite entre un comportement compulsif et un rapport qui ne l’est pas et qui se situerait dans la catégorie « tromperie » ? Où est-ce que notre conscience morale prolonge le besoin de rester en sevrage et donc clairement de nous inscrire aussi dans une logique de « fidélité » qui est une considération clairement morale ?? Par le sevrage ne nous rapprochons nous pas aussi de considérations que certains qualifieraient « d’erronées » ?
 
Je ne sais pas si je m’exprime clairement… je suis conscient de jeter une pierre dans la marre… En tous cas je n’ai pas de réponses à ces questions. Et si j’attends que cet amant me rappelle pour lui dire que je ne souhaite pas que nous nous revoyons avant un certain temps, c’est simplement parce que je ne veux pas prendre le risque de réveiller mes anciennes pulsions. Je ne suis pas encore prêt. Je ne peux donc juger mes comportements que sur cette seule base : Eviter tout ce qui peut se rapprocher de la dépendance !
 
Et le temps sera mon allié ! J’ai donc besoin de ce temps dans l’espoir que même les rapports avec cet amant rentreront aussi dans cette espace en moi qui refuse déjà tous ces autres rapports auxquels j’ai fait allusions plus haut.
 
Donc c’est vrai, je me concentre sur tous les acquis qui se sont installés avec ce sevrage, et même si je rencontre parfois la sensation de vide je me dis que j’ai gagné en liberté de faire de ce vide quelque chose de constructif, quelque chose au service de plein de choses : mon travail, les amis, mon couple… au service d’une notion de bonheur que je considère bien mériter, comme tant d’autres !
 
J’ai posé 183 jours de sevrage. C’était conscient ! Cela représente 6 mois ! A la fin de ces 183 jours cela fera exactement 1 an depuis mon inscription ! Donc mon décrochage complet s’est fait au bout de 6 mois également, hasard heureux ! J’ajouterai 183 jours prochains pour parfaire ce déconditionnement ! Une année impose des rythmes différents selon les saisons et les obligations qui arrivent avec les saisons. Je dois repérer mes différentes réactions selon les obligations qui s’imposent à moi selon les saisons de l’année. Et je suis d’ailleurs déjà en plein dedans…
 
Merci encore à vous et bon courage à tous !
 
Jan

P.S. Relance de mon amant ce matin vers 11 h. J'ai refusé et expliqué à nouveau mon besoin de poursuivre dans la logique de ces derniers 6 mois...
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