Dépendance sexuelle

Version complète : CARNET DE JAN GAY DEPENDANT DEPUIS PLUS 25 ANS
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Bonsoir tous!

Je dois donc préciser que je parle de ma rechute de ce midi... J'ai cédé et je suis allé voir mon amant régulier.

Il y aurait beaucoup de choses à dire sur cela, dans quel contexte cela s'est produit...

Pour l'instant j'essaie de comprendre en me restituant étape par étape ce qui s'est passé et dans quel état j'ai été, ce qui a manqué pour me contrôler, ce qui a fait que j'ai lâché...

Il me faut du temps pour y arriver, je veux du temps pour pouvoir écrire... mais en plus, je suis très occupé profesionnellement. Ca risque ne pas pourvoir se faire avant vendredi...

J'ai remis mon compteur à 0, dès mon retour sur le forum...

Je vais dormir pour chercher à mieux comprendre...

Jan
Coucou Jan,
De tout coeur avec toi. La rechutte (j'aime pas ce terme) est souvent une étape dans le rétablissement. Essaie de comprendre en toi ce qui a mené à cette situation.
Tu avances. Comme l'enfant qui apprend à marcher, tu tombes, mais toujours se relève pour continuer. On n'a jamais vu un enfant rester a 4 pattes (parole de mon médecin de famille, j'ai mis du temps à me mettre à la bipédie.... Tiens j'avais jamis pense a cela...).
Bises et surtout continue.


PS: cet acte est-il un acte compulsif? Ou bien simplement l'envie de partager un bon mement avec ton amant?
 
Ton amant est-il celui qui est au courant de ta démarche de sevrage, si oui, comment à t il vécu cela pour toi ? y a t il eu entre lui et toi autre chose que du sexe, une rencontre plus importante que la seule pulsion charnel (par rapport à d'habitude avec lui) ?

Quelle est la frustration que tu as vécu que tu n'as pas pu intégrée dans une dynamique plus créative ? quelle est l'angoisse qui à fait blocage sur la vue d'un bel horizon ?
Bonjour mes amis !
 
Je prends donc aujourd’hui le temps de poster ici plus en détail pour parler de mon craquage de mercredi dernier. Ce sont de simples raisons de planning qui m’ont empêché de le faire avant. Puis, j’ai découvert aussi les témoignages de nouveaux venants auxquels j’avais besoin de réagir (TontonDavid). 
 
Donc mercredi, en rentrant chez moi en fin de matinée, mon « amant régulier » m’a appelé. J’ai été à vélo, je lui ai répété que j’avais redémarré un nouveau sevrage, et nous avons alors raccroché. J’insiste maintenant sur ce qui suit : Ce n’est pas lui qui a insisté ou qui a rappelé… : J’ai tout simplement regardé l’heure pour constater que j’avais techniquement le temps d’aller le voir, faire « un plan » avec lui, et rentrer, sans que mon copain ne s’aperçoive de mon heure de retour à la maison… Et soudain le bouton s’est mis sur « ON »,… une machine s’est mise en route,… la voix qui appelait « Non, tu ne le rappelle pas !! » devenait de plus en plus faible… des œillères se sont mis en place,… j’ai rappelé et j’ai foncé… littéralement… avec mon vélo… !
 
Un mélange de culpabilité et d’excitation s’est d’abord installée, mais une fois que j’avais rappelé « T » je me suis dit que je n’allais pas en plus maintenant me casser ce que je considérais maintenant comme agréable par des pensées négatives… La rencontre s’est donc faite, sans remord, sans culpabilité. Mon amant était heureux que je me sois finalement décidé de venir le voir.
 
Il est vrai que lors du rapport les sensations de jouissances étaient largement plus fortes pour moi que hors contexte de sevrage ! Mais au bout du compte, j’ai surtout constaté que ce rapport n’avait pas du tout été nécessaire ! J’aurais pu m’en passer : Jouir pour jouir, comme se soulager aux toilettes... C’est une logique masturbatoire ; comme le gamin qui se masturbe juste pour se vider les c… ! Tant qu’on en est là de notre sexualité, tant que c’est juste la jouissance déliée de l’autre et du plaisir, on restera de simples petits branleurs de 15, 18, 20, 30, ... 45, 50 … ans!  C’est juste la pratique et les prises de risques, les enjeux psychologiques et relationnels qui changent, ou qui ne se greffent dessus, rien d’autre ! ON EST DE PETITS BRANLEURS BIEN TETE A CLAQUE ! C’est comme ça que je me vois en tous cas !
 
Mais le désir, lui, il est où ? Quand peut-on dire: je désire l’autre vraiment, même sans que cela me procure forcement la jouissance par mon organe génital ?? J’entrevois qu’une attitude adulte face à la sexualité se profile ici ! Merci de cette ouverture donnée clairement par Fr-Ed il y a quelque temps déjà !!!
 
L’impression qui a suivie était alors celle d’un grand vide… Je n’étais pas déçu de moi, il y avait juste ce vide… L’emballement, la frénésie, … tout ça s’était arrêté, … le calme-plat en moi… La seule chose qui m’animait c’était la pensée de décevoir peut-être certains ici… Ce calme était aussi là, parce qu’intérieurement je me suis refusé de me lamenter sur moi-même. Je ne voyais pas d’utilité de pleurer en plus sur mon sort, mais plutôt d’inscrire ce moment de faiblesse dans mon parcours pour mieux observer « la bête » dans l’espoir d’éviter plus tard les mécanismes qui se sont mis en place. Quel autre choix ai-je sinon ?? Je ne cherche surtout pas à ce qu’on ait pitié de ma faiblesse. Nous savons tous ici où nous en sommes, nous les dépendants. Le temps des pleurs et regrets, des psychodrames doit être derrière nous, ce sont la lucidité et le regard le plus honnête sur nous-mêmes qui peuvent nous faire avancer, rien d’autre ! Ok, on est peut-être des victimes, mais ce constat nous avance à quoi ? Je travaillerai là-dessus avec mon psy, sur le forum je veux construire une attitude de combattant, avec du courage, car « face à la bête » il faut cesser de se complaire dans la douleur et les larmes, un homme qui pleure et qui souffre ne peut pas se battre… !!!
 
(C’est très chiant,… je me relis et justement en lisant ces mots, je chiale ! Aller, un petit instant avant de se remettre en selle…)
 
Je m’efforce alors simplement de me restituer ce qui s’est passé... Mon amant a finalement d’abord été respectueux de mon choix ! C’est en moi que les choses se sont déclenchées ! Ce n’est pas « T », c’est quelque chose en moi qui m’a poussé de plus en plus pour passer cet appel. Et ce qui est surtout frappant, avant tout, c’est de constater comment de l’autre côté la voix qui appelle à la raison se trouvait étouffée par la pulsion qui grandit. La raison appelait pourtant, criait même, mais « la bête » avait envoyé son « avant-garde » pour éloigner la raison de plus en plus, pour la prendre en otage, pour la bâillonner, afin que « la bête » se remette tranquillement à l’œuvre… !
 
Donc oui Fabrice, c’était un acte purement pulsionnel ! Mais la proximité avec mon amant, la confiance, ont pu favoriser ce craquage ! Je n’ai tout de même pas rechargé les fameuses apps sur mon téléphone, et même si je sais comment contourner le blocage de « K9 » sur mon ordi, je n’ai nulle envie de le faire ! Le craquage est lié au rapport avec cet homme-là, il est lié à notre proximité !
 
Je me suis senti comme sous hypnose, tout en étant conscient… C’est assez terrifiant comme sensation… : Je sais que je ne dois pas faire ce qui se dessine devant moi, je sais que je ne veux pas, mais j’avance inexorablement dans cette seule direction ! C’est une perte de soi-même, une perte de pouvoir et de puissance… c’est terrifiant ! C’est la pensée obsessionnelle qui prend le dessus !
 
Et c’est ce point qui me semble maintenant essentiel pour moi à aborder ! J’ai pu même donner ici des conseils à certains sur des mécanismes de protection à mettre en place, chez moi à ce moment précis, rien n’a aidé ! Cet état pulsionnel, ces œillères, tout a été plus fort ! La voix de la raison était pourtant encore bien audible, mais le programme qui a été déclenché avançait inexorablement !
 
Je pourrais le crier tellement je suis effaré devant mon impuissance, tellement je vois cette perte de contrôle, cette perte de force! La raison pourtant était bien là, mais rien n’y faisait ! Je répète tout le temps que c’est terrifiant, parce que c’est ainsi que je le ressens : C’est comme perdre toute force physique, rester conscient et constater que quelque chose fait quelque chose de moi que je ne veux pas, et pourtant cela se produit ! Un "auto-viol", intellectuel, émotionnel... C’est terrifiant parce que cela frôle presque une certaine schizophrénie…
 
Putain mais quel est cet endroit où la raison a beau « raisonner » et « résonner », mais où il y a perte de puissance, fuite de force et mort de raisonnement TOTAL… ???
 
Je veux revenir ici aussi sur la question de la transgression que j’avais mentionné dans un de mes postes précédents et que Fr-Ed a contesté en quelque sorte parce qu’il lui semblait que je l’avais trop généralisé … Je parle ici alors pour moi, cherchant à savoir si certains de vous se retrouvent dans ces propos: Ce phénomène de pulsion me fait tout simplement remonter à des moments de mon adolescence quand, p.ex. mes parents partaient de la maison, que je me retrouvais seul, et que je me disais que maintenant je pouvais faire des choses qui étaient interdites,… la masturbation entre autres… Ce phénomène je l’ai souvent retrouvé plus tard… : Mon copain part pour une raison « X » ou « Y », le conditionnement de la transgression renaît aussitôt et une voix en moi me dit : « Bon, alors, maintenant on fait quoi ? On fait un plan ? On voit qui ?? »…
 
Là, à l’instant même, j’y suis justement : Mon copain part à une activité... « T » m’avait dit qu’il serait disponible se samedi… croyez-moi, la « garde avancée du monstre » est en train de piétiner et de sautiller sur place cherchant des angles d’attaque pour reprendre en otage la raison… Mais pour l’instant j’ai « poussé un grand coup de gueule » en disant que mercredi était déjà suffisant et qu’il ne faut peut-être pas exagérer… ! Très contrarié, tel un chien insolent, le monstre se recouche donc dans sa niche, sa garde rapproché se retire, boudeuse… !
 
Si un jour je faisais un film sur la sex dépendance, je ferai un film d’animation… !
 
Pour répondre aux questions de BURRHUS : Oui, cet amant est au courant de ma démarche ! J’ai déjà parlé de lui, c’est le seul que j’appelle « régulier », nous nous voyons depuis 11 ans… Je l’appelle « T » ici… Je ne peux pas te dire comment il a « vécu cela pour moi »… « T » est dans une claire logique de plaisir et de jouissance avec moi. Notre relation ne se base quasi que sur cette notion, même si en 11 ans, du respect et de l’amitié se sont mis en place entre nous. Je viens de le dire plus haut, « T » avait parfaitement accepté mon refus, c’est sur ma propre initiative que les choses se sont faites mercredi. Il m’avait appelé, j’ai refusé, il a accepté ; je le rappelle, on ne peut donc pas attendre de sa part de raisonner à ma place ! Et comme il est au courant de ma démarche, nous avons bien entendu discuté un moment, après le rapport, et je lui ai dit que je pensais aussitôt repartir dans un nouveau sevrage. Nous allons maintenant nous contacter dans quelques semaines pour reprendre des nouvelles…
 
Tes deux questions suivantes… je les comprends mal… il faut dire que je suis parfois sujet à des « latences »… (Fr-Ed, arrête de rigoler.. !) Je vois à peu près de quoi tu veux parler… je ne peux simplement dire qu’il n’y a aucune sensation de frustration pour moi qui serait à la base de mon craquage. Il n’y en a pas après non plus ! C’est de la pure pulsion et perte de contrôle ! Et c’est surtout cette idée obsessionnelle qui s’ancre dans mon cerveau et qui fait « bouchon » face à tout le reste, surtout face à la raison ! Comme je l’ai dit en haut, je n’ai même pas pu mettre en œuvre mes propres techniques de protections pour utiliser l’énergie pulsionnelle au service de quelque chose de plus « créatif » (comme tu dis) ou de plus « utile »… Ce virage-là, je ne le maîtrise pas du tout face à une pulsion aussi forte! La notion « d’angoisse « et celle d’un « bel horizon » ne fait donc pas écho chez moi, il n’y avait pas d’angoisse, et tant que la raison ne pouvait pas agir, toute notion « d’horizon meilleur » est alors inexistante à ce moment précis où la pulsion forte se met en route…
Je ne sais pas si j’ai saisi tes questions…
 
Nous échangeons effectivement beaucoup ici avec Fr-Ed, il y a beaucoup d’explications à cela... Mais – je ne pense pas trop m’avancer pour lui en utilisons le pluriel, dans ce cas contraire balance-moi alors un de tes fameux scuds, cher ami ! – j’ai mentionné face à lui que le refuge sur le forum se niche aussi quelque part à des endroits où la dépendance prenait place avant. Pour moi, c’est aussi et encore une façon de ne pas vouloir me regarder et regarder ma vie, en face… Nous, les dépendants, nous sommes très tournés vers nous-mêmes et je sens de plus en plus le besoin d’impliquer dans ma pensée les éléments fondamentaux de ce qui fait ma vie, mon copain p.ex.
 
Nous en parlons peu, Fr-Ed, tu ne parles d’ailleurs jamais de ton mari ! Je pense que le temps doit venir où nous cherchons à définir si nous faisons notre démarche ici juste pour nous-mêmes et comment nos femmes, conjoints ou copains, copines, maris… peuvent avoir leur place dans notre processus d’avancement, ou mieux, peuvent même constituer un élément moteur… Je crois qu’il est trop simple de nous dire, si j’avance pour moi, j’avance forcément pour elle/lui… C’est très égoïste comme pensée, même si moi, je suis aussi dedans…
 
Je ne suis pas très précis dans ce que j’avance ici, mais je pressens tout simplement une attitude différente à partir du moment où nous réfléchissons notre travail sur nous aussi en y impliquant l’être qui nous est cher ! Je ne parle pas ici de l’impliquer activement, mais juste comme moteur, comme faisant partie de nous ! Les témoignages de Tontondavid m’ont beaucoup bouleversé et poussé dans cette direction de réflexion !
 
Je crois qu’il y a de choses insoupçonnables à découvrir, si nous nous posons réellement face à nous-mêmes… Si je cherche parfois une extrémité émotionnelle, Fr-Ed, c’est parce que je ne veux plus accepter une réflexion basé sur un état de banalité en moi… ! J’ai longtemps cherché à juste être intelligent, ça n’a rien donné ! J’ai l’espoir que l’émotion amène mon intelligence plus loin… Et ça, ce n’est pas de la complaisance de la douleur ou de la souffrance, au contraire ! C’est faire définitivement mienne l’énergie de « la bête » pour la faire souffler dans le sens de nos voiles (ou de notre vapeur)!
 
Merci mes amis !
 
Jan
"j’avais techniquement le temps"


alors pourquoi avoir choisi cette option plutôt que d'aller acheter un bouquin, aller voir un monument, aller manger un gâteau ... Pour ça et pas autre chose ? Parce qu'il est dispo ? Parce qu'il est là ? Ce que tu décris ça ressemble bien aux mécanismes du cycle de la dépendance et du passage à l'acte... Quel est l'élément déclencheur qui a induit toute cette bascule ? On se retrouve devant une perte de contrôle...

Revenons à cette transgression... Tu l'origines, ou la situes, dans l'enfance. Dans la liberté offerte par le départ temporaire des parents. Je crains fort que tous les enfants ne sautent pas immédiatement sur cette occasion pour se livrer à la masturbation, à la transgression sous forme sexuelle.


Généralisons... Tout le monde ne profite pas de la "liberté" pour se livrer à la sexualité... C'est pas parce qu'on a du temps , qu'on doit l'occuper à baiser, à jouir , à faire des plans...

Venons en maintenant à cette présence sur le forum... Elle est très claire en ce moment pour moi... Un état de stress très elevé. Je viens pour occuper le temps qu'avant je passais à baiser. C 'est ma stratégie de soutien temporaire avant que d'autres choses prennent le relais. Je sais que le temps libre, que je fabrique est MON piège. Alors je viens. Pour ne pas craquer... Et je n'ai eu de cesse de le répéter, de le constater... Quand ça va mal, vaut mieux venir trainer dans le coin... 

Quant à mon mari et au sens de ma démarche je voudrais juste dire deux choses. J'ai évoquée que ma responsabilité et ma culpabilité dans cette situation était assez lourde de conséquence pour ne pas plonger mon époux dans un tel choc. Je ne veux pas le voir souffrir. Et, chose sur laquelle je ne reviendrais pas, c'est mon intimité. Elle ne regarde personne d'autre que moi. L'essentiel est dit sur ma relation à lui.

Et seconde chose de plus clinique. Je considère la dépendance, mon addiction au sexe, comme une pathologie. Comme une maladie. Je me soigne. Aurait on l'idée d'exiger d'un cancéreux, d'un tuberculeux qu'il guérisse pour les autres , pour son conjoint ? Je ne crois pas que faire ça pour les autres aie un sens... Pas plus que lorsque nous nous livrons à notre dépendance nous le faisons contre eux... Seule leur implication directe si elle existe , et c'est le cas de tontondavid, peut alors prétendre à une injonction à l'effort, à la gratitude tant son attitude est noble , exceptionnelle et admirable. 

je ne vais pas m'étaler sur des propos personnels car il s 'agit de ton carnet même si j'y ai été plus qu'invité d'honneur.

Moi je crois que tu dois virer T, l'exclure, et avec, tout ce qui appartient à cette partie "dépendance" de ta vie... Je suis persuadé que sans ce coup de fil... tu serais venu poster sur el forum de ton état du moment.

Quant à l'émotion qui nous pousse plus loin, ma formation , mon éducation , mes études, mes convictions politique me conduisent à relativiser la pertinence de ce moteur, de cette énergie... à moins de postuler que l'émotion est forcement bonne. 

L'énergie de la bête n'est pas l'énergie de la vie...Pour revenir à une terminologie plus psychanalytique, l'énergie de la bête est bien la pulsion de mort ( Freud : deuxième topique lien problématique entre  compulsion de répétition et pulsion  de mort)... Sa force est le côté obscur jeune padawan... Ne te laisse pas entrainer par la facilité du coté obscur. 

Fr-Yoda-Ed.... 


PAs de scud, je suis en rupture de stock. 
Fr-Ed!
MP...

Désole!
J
Salut Jan,
tu as répondu à ma question en décrivant dans le détail ton escapade. Je me suis retrouvé dans tes déboires. Combien de fois en quelques secondes j'ai pu complètement basculer du coté obscure de la force. Pas d'explication, et c'est vrai que c'est déstabilisant et notre libre arbitre en prend un coup. Comme toi, je n'ai jamais réussi à faire marche arrière, à reposer la bouteille. Dès que mon esprit avait basculé, il n'y avait plus que la consommation qui comptait.

Donc comme FrEd, je pense que tu laisses une brèche dans le sevrage (et plus globalement dans ton rétablissement) en restant en contact avec cet amant. En espérant ne pas trop te provoquer, mais l'idée qui m'est venu en te lisant, aurais-tu ce type de pulsion pour l'être qui t'ai cher. A midi, téléphonerais-tu à ton ami en lui disant vite je prends mon vélo et je viens chez toi pour baiser. En fait, je me fais aussi la remarque à moi, et bien pour moi la réponse est claire, c'est non. Qu'est ce qui t'accroche à cet amant si ce n'est le sexe ? Le pulsion du sexe ? L'appel du sexe ? J'ai l'impression que cet amant c'est mon Paris à moi (je chutais toujours lorsque je passais des soirées à Paris). C'est la personne (le lieu pour moi) où nous savons que nous pouvons retrouver notre dépendance. C'est rassurant (actuellement j'ai besoin d'être rassuré).  Je sais que c'est dur, j'ai mis du temps, donc prends ton temps, mais je crois qu'au fond de toi, tu commences à voir ce que sera la conclusion. J'espère que tu ne m'en veux pas d'être aussi direct.

Au fait, tu ne nous déçois pas. On t'aime comme tu es !

Peut-on se servir de la bête pour avancer ? Pas de réponse. J'ai reformulé la question pour moi. La peur peut-elle me permettre d'avancer ? Je ne sais pas. Mais je trouve cela dangereux. Je préfère apprendre à vivre sans (ou ne plus lui laisser de place pour s'exprimer). D'ou mon travail sur mes modes de pensée et d'action. Comprendre comment je fonctionne et essayer de modifier ma réponse à certaines situations. 

Pour le reste, bravo pour la reprise du sevrage et surtout d'avoir résister à la tentation qui se représentait à toi. J'ai l'impression que tu n'as pas trop vécu la rechute comme un échec (ce que ce n'est pas). C'est une étape. Alors courage et continue à marcher vers ton rétablissement. 
 Fabrice ! Fr-Ed ! Tontondavid ! Chers amis !
 
Vos réponses me placent à nouveau face à moi-même et je vais alors devoir être à nouveau honnête envers moi-même… J’ai réfléchis en vous lisant… Je regarde en avant en cherchant à imaginer ce que sera ma vie au bout du sevrage, des sevrages… J’espère surtout que sur ce parcours se produisent « de petits miracles » qui vont au fur et à mesure changer ma perception, ma réceptivité, mon conditionnement … pour commencer à penser et à envisager ma vie autrement !
 
Mais ta question Fabrice, « frappé le clou sur la tête », comme on dit dans ma langue maternelle ! Oui, avec mon copain je ne chercherai certainement pas une sexualité débridée qui s’inscrit (encore et toujours) dans une logique de transgression, dans laquelle je me prouve évidemment quelque chose. Non seulement que je rempli ce manque de virilité que je sens en moi pour le remplacer par « l’autre masculin » en faisant des plans, mais quelque part je me prouve quand même à moi-même aussi que j’ai du courage de faire ce que je fais ! En gros, « une mauviette » n’a pas assez de c…s pour aller se faire des plans, donc je me prouve que je suis un mec..., je le vois comme ça en tous cas!
 
Je ne peux pas pour le moment imaginer de vivre sans sex en dehors de mon couple. Mais cela dépendra bien-sûr de la façon comment j‘arrive à reconstruire ma sexualité avec mon copain. Peut-être que lui aussi cherchera à ce que notre sexualité sorte un peu des schémas très répétitifs dans lesquels elle était tombées… !
 
J’ai expliqué à Fr-Ed que tout d’abord j’ai énormément d’estime et aussi de l’affection pour mon amant « T ». Sa vie n’a pas été facile, il s’est beaucoup confié à moi, il a pleuré dans mes bras, et ces dernières années il s’est sacrément bien sorti des soucis dans lesquels il a été… ! J’ai annoncé au début que je suis ici sur ce forum parce que je veux surtout sortir de cette frénésie et folie sexuelle dans laquelle je suis tombé à partir du moins d’octobre, impliquant rapports à risques et hards et les drogues ! Je dois déjà freiner « cet engin-là » qui s’est mis en route, pour retrouver une intégrité physique et psychologique ! C‘est mon premier objectif !!! Pour l’instant je n’arrive pas à regarder au-delà…
 
Et c’est par simple réalisme, car je connais mes faiblesses, que je n’exclue pas « T » de ma sexualité ! Il constitue dans l’étape dans laquelle je suis (pas dans l’absolue !!) « un garde-fou » ! Pour le dire plus simplement : Je crains de retomber dans des réflexes pires qu’un rapport avec lui, si je ne peux plus le contacter. J’ai peur que la chute soit d’autant plus forte et violente ! C’est en fonction des objectifs que je me suis posés pour CE sevrage que j’ai alors remis mon compteur à « 0 » après le rapport de mercredi !
 
Voilà ma seule explication le concernant ! Je ne suis que là où j’en suis et c’est déjà pas trop mal comme ça… !
 
Jan

P.S. il me semble avoir posté cette réponse mais je ne sais pas où elle est passée...
mystère.. désolé si elle apparait deux fois, quelque part...!
Citation :En ce qui concerne le couple et la sexualité, c'est tout aussi complexe. Il faut reconstruire mais comment? La maladie est tellement sinueuse qu'elle laisse des traces indélébile...

Tout est dit, et le champs est une ruine après la bataille. Mais il faut y croire.


Jan, je ne comprends pas pourquoi tu veux voir une transgression dans ce qui est une dépendance. Je ne comprends pas vraiment, peut-être n'ai je pas vraiment lu tout ce que tu as écrit sur ce sujet.


Pour la fidélité, je n'en suis pas un défenseur. Il est possible d'avoir une vie avec plusieurs amants. Ce que je dis est que dans notre cas, cela n'est possible que si cela repose sur un désir (comme dit Fr-Ëd) ou amour mutuel (je préfère, car le désir peut mener à la convoitise). Aujourd'hui, dans mon cas, je fais le constat que le seul amour physique qui n'est pas destructeur (déstabilisateur) est celui avec ma compagne(et encore, parfois je m'interroge... car aujourd'hui j'ai retrouvé un désir / plaisir avec ma compagne comme jamais avant... est ce que je fais un transfert ? Je dois arrêter de me poser des questions !).


Après une fois cela dit, on fait tous notre tambouille, et parfois cela donne un super repas ! A toi de trouver ta voie.
Chers amis !
 
Je voudrais juste revenir sur cette question de transgression …
 
Bien-sûr que tout acte pulsionnel est avant tout un acte lié à la dépendance ! Mais je crois qu’une part de mes réflexes pulsionnels est liée à un conditionnement et qu’une partie de ce conditionnement intègre, lui, aussi le « moteur de l’interdit »... Ce moteur se déclenche parfois lié à un temps qui se libère ou aussi à un espace précis qui me rend l’interdit possible.
 
Pour mieux m’expliquer j’aimerais revenir sur les échanges que j’ai pu avoir avec certains entre vous : Beaucoup semblent avoir vécu leurs premières expériences sexuelles (comme moi) dans des contextes singuliers, clandestinement, caché, impliquant parfois des partenaires « non convenables » (un adulte, un voisin, an pote, un frère, une sœur,…) ou dans des contextes auxquels on ne s’attend pas de prime abord. Ces « initiations » se sont souvent aussi répétées, sur des années !
 
D’ailleurs nous ne sommes souvent au début que dans un apprentissage « mécanique » de la sexualité, délié à priori de toute notion de désir. « Désir » et « plaisir » se confondent facilement quand on débute, et on peut longtemps rester « en plan » avec cette confusion (jeu de mot consciemment choisi !), toute notre vie peut-être…
 
Déjà la masturbation est souvent vécue ainsi (pour moi en tous cas), mais ça dépend peut-être aussi si on y a été initié par quelqu’un (c’est mon cas), ou si on a vraiment été seul à découvrir sa sexualité par la masturbation. En tous cas – on nous le dit : la MB est aussi un acte très intime, et à priori « ça ne se fait pas», donc cachons-le plutôt. Mettons-le plutôt (aussi) du côté de « l’interdit ».
 
Je parlais donc plus du fait que durant cette période des premières initiations sexuelles cachées et de la masturbation adolescente je me suis totalement habitué à vivre ma sexualité comme quelque chose qui se pose dans un espace interdit… C’est donc bien l’acte de dépasser cet interdit qui constitue une transgression, ou est-ce que je comprends toujours mal ce terme ?!
 
Pour ma part en tous cas je me demande si quelque part je ne (me ?) suis pas conditionné par cette partie interdite de la sexualité... Etant homo en plus, même si j’ai cherché comme nous tous ici une certaine normalité, la société me renvoie quand même toujours que je ne serai jamais dans la normalité. Pacs, mariage, rien n’y changera rien !
 
Je me demande donc si ce conditionnement par l’interdit n’alimente pas aussi en partie mes pulsions… Moi en tous cas, dès que je voyais un espace de temps qui se libérait, côté boulot ou parce que mon copain n’était pas là, j’ai tout de suite réagi en pensant à remplir cet espace par l’interdit qu’est la sexualité pour moi, puisque je ne l’ai appris que comme ça et en plus je l’ai « cultivé ainsi » … comme quand j’ai pu réagir dans mon adolescence quand je me retrouvais seul à la maison… ou que le voisin m’amenait faire un tour en voiture …, caché bien-sûr, puisque c’était « interdit » ce qu’on faisait… !
 
Je ne sais toujours pas si je suis clair… En tous cas moi, j’ai vécu la naissance de ma sexualité comme un interdit, je pense être conditionné par ça, plus tard j’ai cultivé cette perception, (effet boule de neige) et je me demande si ce conditionnement ne m’amène pas à rechercher constamment l’excitation de cet interdit initial... 
 
Jan

P.S. : J’ai parlé avec lui cet après-midi, nous nous reparlerons après mon sevrage, mais j’ai bloqué tous les numéros de téléphone de « T » sur mon portable… Putain, qu'est-ce que je vous aime, ou qu'est-ce que je tiens à vos opinions en tous cas...!
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