Dépendance sexuelle

Version complète : CARNET DE JAN GAY DEPENDANT DEPUIS PLUS 25 ANS
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Salut les amis !
 
Le forum est très actif en ce moment et c’est une bonne chose, l’entre-aide est très forte et ça c’est le principal !
 
Je viens pour faire un bilan un peu plus global sur moi et cette fois « j’ai envie de regarder la moitié du verre plein », ceci aussi pour me stimuler, et je vais lister les choses qui ont déjà positivement évolué chez moi :
 
-        Plus d’application de rencontre gay sur mon téléphone, je récupère donc un temps de liberté assez considérable pour le consacrer à « ma vraie vie ».
-        K9 est installé sur mon ordi, donc plus de nuits à passer sur des chatcams, à m’exhiber et à mater.
-        Contacts des « pures sexfriends » sur mon téléphone supprimés ou tout simplement bloqués. J’ai gardé une liste de ceux qui m’importent le plus, la liste a été déposée à mon espace de travail avec le code pour accéder à K9, je n’y ai plus retouché depuis, ça doit faire 2 mois.
-        La révélation d’un proche sur le fait qu’il est un ancien sex-addict et nos discussions « de vive voix » sur l’addiction ! Un point très important qui me donne la possibilité de me confier (et de me réfugier !) à tout moment.
-        Le début de la pratique de la méditation qui procure un bien-être assez considérable et qui permet de lâcher-prise, corporellement et mentalement, qui permet de me sensibiliser et de m’interroger en profondeur, puis de me déconditionner de mes mauvaises habitudes petit à petit. A côté de ma psychothérapie, la méditation constitue pour la première fois une véritable piste concrète pour décrocher de ma dépendance ! C’est une piste aussi pour me retrouver, pour me satisfaire de moi et de ma vie !
-        Une « consommation » de plusieurs rapports (en moyenne minimum 3) par semaine et une quasi permanence de présence sur les réseaux de rencontres gays se sont vus réduites à des « craquages » tous les 8, 10, même 15 jours. Ce n’est pas glorieux dans les yeux de certains, mais pour moi c’est un sacré changement !
-        Mon suivi médical et la responsabilisation sur la nature des rapports durant mes craquages qui font que je ne me suis contaminé d’aucune MST.
-        Ma présence sur ce forum et les échanges approfondis avec certains membres (qui se reconnaîtront de toute façon, sans besoin d’étrangler qui que soit) ! Et je me rends compte que ce sont souvent les moments où j’ai cherché à épauler d’autres ici, et moins les moments où j’ai exposé ma situation et mes difficultés, qui m’ont fait avancer ! Simplement parce que ces moments engagent, car l’engagement envers moi-même me parait toujours compliqué…
 
Ceci sont donc les avancements les plus significatifs de ces derniers mois !
 
Mais je ne suis pas encore sorti de ma dépendance, j’avance lentement. J’envie sincèrement ceux qui y sont arrivés… Je comprends tout ce qu’il y a à faire, par où le chemin passe, mais ma dépendance est justement constituée de telle façon que cette compréhension ne suffit toujours pas. J’ai même la volonté d’arrêter, mais cette volonté doit probablement ne pas encore être assez forte... je ne sais pas… et ceci me fait peur, car j’espère toujours ne pas me retrouver un jour face à un évènement inéluctable pour dire « stop ! »…
 
Avec ce début de la gestion de ma dépendance d’autres phénomènes sont apparus : Des états d’anxiété, une résurrection d’un état dépressif et – nouveau – la procrastination ! Je me demande d’ailleurs, si à la base je ne présente pas également un TDA latent… seule la méditation m’aide à bien me concentrer et me remettre constructivement dans mon travail et mon quotidien…

Un début d’état dépressif, qui est réapparu malgré mes avancements par la méditation, a provoqué de la déception sur moi-même depuis quelques jours, et j’ai pu constater que l’envie principale qui me faisait avancer jusque-là, c’est-à-dire le fait de venir lire et poster ici sur le forum, se voyait soudain aussi bloquée… comme un phénomène de « procrastination envers le forum »…
 
Pour l’instant j’arrive à cadrer ma dépendance durant une semaine de travail « normale », ce qui n’a pas été le cas avant, et je le cadre aussi à certains weekends. Le problème apparait quand je me trouve face à une période de quelques heures (ou plus) de « libres, où il n’y a ni obligation de travail, ni mon ami à côté de moi… Et il va s’absenter de la maison pour plusieurs jours à partir de demain…
 
Je me sens donc anxieux et perdu, la peur de la rechute grandit, elle est haute comme « l’Empire State Building »… la logique du craquage a déjà pointé le bout de son nez à ma porte… Je ne sais pas comment trouver la force et la motivation, les raisons et alternatives pour ne pas craquer… Voilà où j’en suis… Je n’ai rien de plus fort ni de plus intelligent à vous avancer… certains y verront déjà de fausses excuses… c’est possible… et c’est certainement cette absence du pourcentage décisif de volonté qui me pose là, où je me trouve…
 
Donc, pour être parfaitement honnête c’est aussi pour ces raisons que je risque de m’absenter un peu du forum… je ne veux pas empoisonner le forum de récits graveleux et pathétiques de mes éventuels craquages, et je n’aurais d’ailleurs pas la force de les décrire pour ne pas les laisser apparaitre dans les yeux de certains comme une énième tentative de justification…
 
En tous cas, j’ai prévu de commencer ma journée de demain par la méditation et le sport. Mon ami (l’ancien sex-addcit) est prévenu de ma situation, nous avons envisagé que j’aille lui rendre visite (il est en couple, je précise) si je ne me sens pas bien…
 
Je suis fatigué, perdu… mais pas assez pour perdre toute énergie de combat !
 
Je ne vous abandonnerai pas, je ne m’abandonnerai pas…
 
Jan
« ma vraie vie »...
Celle que j'ai aperçue à côté de l'addiction ? Celle de ce type qui fait son boulot avec passion , maitrise, compétence ? Celle de ce type que j'admire ? Pour son courage de venir raconter ses "craquages". Admirable surtout d'avouer un "mensonge"... Ce type plein d'amour, de don, d'empathie, d'intelligence ? C'est le vrai Jan ça ?

Pourquoi la mettre entre guillemet cette "vraie vie" ? Pourquoi cette quête de gloire ? ("Ce n’est pas glorieux...") Pourquoi cette minoration de tes capacités ? ("je n'ai rien de plus fort ni de plus intelligent...")...

C'est une évidence que ça bouge. Que ça évolue.

Fr-Ed
Merci Fr-Ed pour tes mots.
Ils m’émeuvent et me renvoient un miroir qui fait du bien.
Quelques éléments seraient même à mettre sur la liste de mon bilan positif…
J
et Jan, ne soit pas trop dur avec toi... Tu avances (pourquoi ajouter lentement). Regarde le verre se remplir pas la vitesse à laquelle il se remplit. Ce qui est important est qu'il se remplisse !

La peur n'est pas une bonne conseillère. Essaie à travers la méditation de voir ce qui est du ressort de la peur, et donc simplement du registre des émotions. La peur n'existe qu'à travers toi, elle n'a de raison d'être qu'en toi (c'est facile à dire, je suis le premier à me laisser submerger par la peur...). 

Tu n'es pas en train de chercher des excuses, j'y vois plutôt une honnêteté de ta part. Tu as des leviers pour gérer cette semaine alors crois en toi: 1) il y a toi 2) il y a la méditation 3) cet ami que tu peux contacter 4) le sport 5) le forum 6) et toi encore... (pas d'ordre dans les numéros).
Les amis !
 
Je me suis battu. J’ai cherché à faire des efforts et à être volontariste.
 
Quand mon ami est parti cette nuit (voyage professionnel) une nervosité s’est installée en moi. Je n’arrivais plus à m’endormir… dans ma tête trottait l’idée : « Maintenant tu es seul, tu peux faire ce que tu veux. Si tu charges une app sur ton tél tu trouveras certainement un plan ! Il suffit de chercher le code dans le grenier pour débloquer ce portable »…
 
Ce qui était vraiment chiant, c’est que soudain mon cœur battait extrêmement fort. De n’importe quel côté que je me tournais, je l’entendais battre… même du côté droite par les pulsions des veines du cou et proche de l’oreille dues au poids de la tête sur le coussin…
 
En pleine nuit je me suis alors mis à méditer, à me concentrer sur ma respiration et mon corps.
Ce moment a été suivi d’une phrase à répétition : « Je n’ai pas besoin de ce à quoi je pense… ! ».
Puis, je me suis même adressé au « monstre-dépendance en moi » … ça semble ridicule, mais j’avais besoin d’exprimer que « le maître à bord c’est moi ! »... (Et comme ce monstre loge en moi: ) que n’importe quelle action de ce monstre contre ma véritable volonté est également une action néfaste pour lui, car me mener dans une voie sans issue lui portera également préjudice ! Tel un parasite, il dépend de mon existence ! Donc, si jamais il ne se résout pas à quitter mon existence, il faudra alors qu’il s’accorde à mes conditions de cohabiter !
 
Je sais que c’est très ridicule, mais j’avais besoin de ce discours intérieur, et les choses se sont d’ailleurs un peu calmées ensuite.
 
Et puis encore, je me suis dit, que n’aura que de réalité que tout ce à quoi je veux bien croire, et que je dois alors cesser de croire à tout ce que ma dépendance me présente comme « vérité »…
Du coup, je me suis énuméré plein de choses qui font sens dans ma vie, en dehors de ce que la dépendance veut bien me faire croire ! Et j’ai ensuite enchaîné toutes les choses qui n’ont pas de véritable sens, comme recharger une app p.ex., chercher un plan, vivre un moment sexuel…. J’ai espéré m’endormir là-dessus…
 
Je me suis activement battu. Tout ça a duré un certain temps... Et j’ai fini par m’endormir, et du moins à ne pas céder à cette pulsion pour chercher une aventure sexuelle en pleine nuit…
 
Mais malgré tous mes efforts le piège s’est refermé sur moi ce dimanche matin…
… je ne veux pas aller dans les détails… j’encaisse et je cherche à analyser…
 
Craquage donc. Le matin et l’après-midi même…
 
Ce soir je suis assis seul chez moi, et j’essaie du moins (à nouveau) de regarder la moitié du verre plein.
C’est important pour moi de ne pas sombrer dans la déception et la déprime ; la déprime arrive toujours sans que je contrôle…, ce soir je suis conscient de beaucoup de choses et ça va plutôt bien.
 
Au lieu de me lamenter je regarde tout ce qui a avancé dans ma vie depuis que je suis arrivé sur le forum. Je ne veux plus me rendre systématiquement malade par ces craquages qui m’arrivent. Mes craquages sont des moments qui témoignent finalement de mon éloignement de ma dépendance, car ils s’espacent de plus en plus, et leur ampleur et nature changent !
Puis, je regarde surtout ma vie, « ma vraie vie » et j’arrive de plus en plus à me raccrocher à elle pour me motiver d’avancer ! Ma vie vaut la peine, (et aussi difficile que ce soit à admettre pour moi, mais : ) moi aussi, je vaux la peine !
 
Je continuerai mon combat, mes amis ! Je réussis déjà à maîtriser mieux ma dépendance durant « une semaine de quotidien » et un weekend où mon ami est présent. Le problème, ce sont ces moments de « vide » imprévus… J’en prends conscience…
Et tout ce qui entre dans la conscience je le pose comme nouvel obstacle sur le chemin du « monstre-dépendance » !
 
Merci de vos mots gentils, de votre soutien, de votre bienveillance et de votre fidélité !
 
Fabrice, Ekeiloh et Fr-Ed… si j’arrivais à piger comment vous y êtes arrivés…
 
TontonDavid, stp. continue à « m’embêter amicalement » sur mes incohérences ! Ne me lâche pas, quitte à être désagréable ! On avancera tous les deux comme ça !

Blabla, je t'aime!
Yohann, Selmarin, JackieChoun, Livingston... écrivez* !!
 
Je ne veux pas sombrer !
Sombrer voudrait dire donner encore une emprise à ce « monstre-dépendance « !
Et ça : Hors de question !
 
Jan

[b]*[/b]P.S. après le mot gentil de Yohann je dois m'expliquer: Je disais "écrivez" dans le sens où j'aime lire vos postes, ce n'était pas forcément un appel à répondre à ce message de ma part, même si j'apprécie chaque contribution!
"Ecrivez"... J'ai le choix ? Smile

Et même si je l'avais, j'écrirai. Quoi, j'en sais rien, mais j'écrirai. 

J'ai lu hier ton message qui annoncait ta prise de recul avec le forum et je dois avouer que j'étais triste. J'ai appréhendé de ne plus voir tes messages, mais surtout j'ai appréhendé à cause de la raison de ton départ. Je t'ai senti défaitiste, tu avais simplement décidé de passer à l'acte pendant l'absence de ton conjoint. Je connais que trop bien ce sentiment.. on nous ouvre la porte de la "liberté" et... avant même que l'heure soit arrivée, on grossit ce que va être la tentation, et en fonction de la manière dont on se l'est dessiné, on décide qu'on se masturbera, qu'on regardera du porno, ou qu'on appellera notre plan cul... (rien que ce mot me plonge dans la frustration). 

Et c'est notre problème... On est tout le temps en train de prévoir, prévoir notre chute, prévoir notre réussite. Et on s'organise en fonction, on agit de la manière qui répond à nos prédictions logiques. Prévoir une chute, et ne pas chuter le moment venu est presque impossible pour moi, même si au moment ou je m'astique le membre, j'en ai pas envie.. tout simplement parce que j'ai prévenu mon cerveau que j'allais le faire, ou que c'était presque sur que j'allais le faire. Détrompe toi, dans le sens inverse non plus ce n'est pas bon.
Prévoir de ne pas le faire, de résister, et je parle en mon nom, me met dans un état de lutte.. et on ne peut pas lutter contre notre addiction, qui plus est, au sexe, qui est une chose fascinante... 

La seule attitude, c'est de repousser, d'éviter, de ne pas penser à après... mettre sur le côté de la tête, en se disant, quand l'envie viendra, on verra, mais MAINTENANT, qu'est ce que j'ai à faire à part me prendre la tête ? Sortir travailler, aller manger, etc.. Ne pas chercher des raisons de résister, la tentation sera toujours plus forte que nous en début de sevrage.., ne pas se confronter, on a aucune chance.
C'est l'esprit de la pleine conscience, mettre son cerveau dans un autre mode.. laisser tout l'univers du sexe de côté, lui laisser sa place, ne pas le juger, ne pas le combattre, et s'afférer à d'autres activités. Tu y penseras après.
Le amis !
 
Juste un petit retour matinal après mon poste d’hier soir : J’ai tout de même plongé dans un moment de déprime face à l’impossibilité de comprendre comment on peut rester aussi démuni face à sa dépendance et perdre le contrôle de sa vie. Toute compréhension n’y fait rien, aucune raison n’est (encore) assez forte chez moi pour me remettre sur le bon chemin quand le processus vers le sex est enclenché. Et après avoir beaucoup réfléchis au poste de TontonDavid je pense pouvoir affirmer que c’est une partie de volonté qui me fait encore défaut. D’un côté je veux arrêter tout sex en dehors de mon couple, et un pourcentage restant ne le veut toujours pas. Je dois donc avancer sur ce point !
 
Yohann a aussi raison en disant que la rechute se planifie déjà de façon sous-jacente en amont et ceci est lié à ce défaut de volonté, mais quelque part il faut aussi continuer à travailler sur l’image qu’on se fait de soi pour être encore plus efficace quand des moments de « vide imprévus » se présentent pour ne pas céder au réflexe de vouloir les remplir par le sex.
 
En tous cas, après cette rechute et le coup de déprime qui a suivi je me réveille fatigué, mais je sens que mon envie et ma volonté se retrouvent renforcées pour être encore plus efficace avec les éléments que je veux mettre en place durant mon prochain sevrage ! Je réfléchis à ce que je peux encore améliorer pour la suppression de mes anciens contacts et le blocage pour ne pas me faire relancer, comment éloigner les codes de blocage pour mes apps au téléphone encore plus efficacement.
 
Dans une méditation l’animateur disait en gros que notre cerveau ne tient pour vrai que ce à quoi nous nous mettons aussi à croire. Si nous sommes convaincus que le sex nous manque notre cerveau et en conséquence notre corps aussi vont se conditionner sur ça. Je vais travailler de plus en plus sur les réflexes à mettre en place qui me permettent de contrer directement ce que ma dépendance cherche à faire croire au reste de ma « machine vivante »… !
 
Mais Yohann a aussi raison sur le point que le combat contre la dépendance et le sevrage même demandent des efforts constants, ce sont des raisonnements quasi permanent en s’observant et en refusant dans un rythme parfois très soutenu de balayer toute pensée au sex de son cerveau. Même avant d’arriver à hier, j’avais probablement aussi tout simplement plus de force de lutter et besoin de m’accorder tout simplement un moment sans lutte… bien que ce soit une erreur, car le combat qui suit est à nouveau encore plus fatiguant….
 
Je comprends aussi que la dépression qui réapparait chez moi peut également être une conséquence de cela, une fatigue qui résulte de cette lutte permanente …
 
Jan
Salut Jan,
oui je crois que déjà ta rechute était planifié depuis vendredi. Tu sentais venir la pulsion, et la vague t'a submergé. Il y a deux axes de travail: la taille de la vague et apprendre à nager dans la vague. Je crois qu'il y a une part de peur, de manque de confiance en soi assez forte qui fait que tu vois la vague (tu la ressens) comme un tsunami, alors que si tu le regardes bien en face ce n'est qu'une vague qu'il faut laisser passer. De plus tu as habitué ton corps à ne plus savoir nager. La volonté, je pense, elle est à ce niveau. Il faut lutter contre la vague et changer le regard sur la vague.
J'ai longtemps cru que le sexe était essentiel, vital pour moi. Ce n'est pas le cas. J'avais détourné le sexe de sa fonction première: un don aux personnes que l'on aime, un don rare que l'on réserve qu'à quelques personnes. Mon corps a exprimé cela lors des méditations dont je t'ai parlées (j'en suis arrivé à cette analyse là). La conclusion aussi est que ce don peut être à soi même (masturbation).
Cette lutte (cette volonté que tu dois puiser en toi) est très fatiguante. Je me rappelle qu'il y eut une période dans mon sevrage où toute mon énergie était centrée sur cet objectif, je ne pouvais quasiment rien faire d'autre. Ce fut dur pour mon travail pendant cette période. 
Bonne journée à toi.
Fabrice
J'ai fait une réponse hier que je n'ai pas postée... mais voici ce qui me fait changer d'avis...
"Si nous sommes convaincus que le sex nous manque notre cerveau et en conséquence notre corps aussi vont se conditionner sur ça."


Voici le post rédigé hier :

"« Je n’ai pas besoin de ce à quoi je pense… ! ».
Sauf qu'une fois pensé c'est trop tard... et tout le reste c'est du détail... Le corps qui se manifeste etc etc... Parce qu'une fois l'idée plus qu'évoquée, alors la somatisation fait le reste.

Ça me fait vraiment penser à mes premières tentatives d'arrêt de la clope... Je décide d'arrêter. Mais sans mesurer vraiment ce que ça implique, suppose. ET combien de fois je me suis retrouvé à foncer dans un bureau de tabac, parce que j'avais pas vraiment essayé de faire sortir la clope de ma vie. Elle y était encore. Non pas chimiquement dans le corps appelant sa dose... Non. Juste parce que j'y avais pensé. Et à ce moment la, tout le reste n'était que l'expression du conflit de mes intentions: arreter de fumer et fumer. Jusqu'à je pense créer les manifestations physiques que j'interprétais alors, bien évidemment comme une besoin impérieux et supérieur de tabac... C'était tranché: j'avais un vrai besoin de fumer. On ne meure pas de ne pas fumer. On ne meure pas ne pas baiser. Les vrais besoins s'ils ne sont pas assouvis entraînent la mort. Besoin de boire, manger. C'est vital... Baiser...

Un truc qui m'avait aidé ça avait été de passer de la phrase je ne fume plus à la phrase je ne fume pas. Vois tu la nuance ? Le lien était rompu. OU du moins je forçais la rupture. Méthode d'auto suggestion... Certes artifice de langage, mais quand on voit la capacité qu'on a de se créer des besoins via des tensions... Je pense que c'est pas négligeable. Bon alors avec le sexe ?

Je crois Jan que tu raisonnes dans un registre qui est celui de la perte. Donc de quelque chose qui te quite, que tu ôtes à toi... Le manque de... Quoi substituer à cette perte ? Tu n'arrives pas à basculer vers le registre du changement intégral qui lui ne laisse pas de place à la perte. Fabrice dit métamorphose. Moi je dis changement... Je ne pense plus à m'occuper en allant tirer un coup. Je ne pense plus m'occuper devant du porno... Et je n'en éprouve pas le besoin.

Si je regarde ton post je ne vois pas non plus de besoin d'après ce que tu racontes. Je ne vois pas que brusquement ton sexe , ou tes hormones auraient pris le contrôle et que sous peine de mort tu as du les suivre... je vois juste que "tu t'es dis que". Et tu as lancé la machine infernale parce que dans ta tête et pas ailleurs tu ne veux pas tourner cette page. Alors après pour l'arrêter c'est impossible.
Je ne dis pas que c'est un manque de volonté, une faiblesse. Je dis juste que il faut que tu concentres ta reflexion à cet endroit là. La semaine dernière c'était dans ton récit la même chose. "Des idées de contacter mes anciens partenaires". Le travail de reflexion à mon sens doit se focaliser sur ce moment là. Juste avant... Pour ces idées d'occupation là. C'est pas le corps qui réclame. C'est l'esprit... Rien n'est désirable en soi. Rien n'est intrinsèquement attirant. Si quelque chose est désirable , c'est parce que je le désire... J'ai mis longtemps à comprendre ça... Avec la dépendance c'est très clair. Freud, Nietzsche...mes deux mentor sur ce thème là... "


Alors oui on revient vers tontondavid , avec la nécessité d'intérioriser. Pas dans le sens de l'introspection. Mais dans le sens d'adhérer complement à cette volonté, à cette intention. Sans ça tu resteras dans l'idée de la perte, du manque de ce que tu quittes ou de ce à quoi tu renonces... Et toujours ce renoncement finira par apparaitre comme "parfaitement arbitraire"... et ça ne fera que faciliter le retour de la rechute... Plein de choses chez toi alimentent cette idée d'une perte, et empêche de faire pleinement tienne la finalité du sevrage.

Tu veux sans vouloir... Tu l'as vu. Et je crois que tu es en train de réaliser pleinement ce que ça implique... Tu comprends que mes mises en garde contre l'utilisation des doctrines, théories , explications ne relève pas d'une critique. Mais que toutes ces explications ne servent à rien si on les utilise en étant toujours dans l'état d'esprit de la perte du manque du besoin. Elles finiront par se retourner contre toi, car la dépendance s'en servira. Elle viendront toujours légitimer l'impossibilité de l'action.

Je ne pense pas que Fabrice ou Ekeiloh invalideront cette étape intellectuelle indispensable: on n'abandonne pas, on ne perd rien, on change. Quelque part on accepte d'être autre. C'est à cette condition que la volonté sera force constructive et non plus simple ballotage....


Fr-Ed
Cela devient très théorique et à la fois très pratique. Je me retrouve dans ce que vous dites et plus particulièrement Tontondavid. Il y a eu chez moi comme une évidence que le sexe n'était pas vitale (n'était pas moi). Cela s'est imposé à moi. J'ai mis du temps à gérer cette peur de la perte. Je perdais ce qui me définissait, ce qui m'apportait du désir / plaisir. 
Est ce que cette peur de la perte est une forme de la dépendance ? Est-ce une prise de conscience liée à ma thérapie, à nos discussions ici, qui m'a amené à cette prise de conscience ? 
 
Par contre, je pense qu'il faut vraiment lutter pour sortir du cycle de la dépendance (ce que tu fais Jan avec force) pour faire naitre cette évidence. Même si il y a les rechutes, l'organisme / l'esprit assimile plein de choses (flou !) qui feront qu'un jour cette évidence sera là. Pas à pas, on ne rend pas une terre fertile simplement en la labourant et y jetant une graine, cela demande du temps.
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