14-12-2016, 16:45
Chers amis !
Je dois employer à nouveau mon carnet comme pour restituer mon évolution du moment. Et les choses que je dois relayer ici ne sont pas glorieuses, je me sens presque retourné à ce que j’ai vécu il y a env. un an…
J’ai craqué lundi soir et il s’agit d’un rapport tel que je le redoutais, un rapport « hard » avec les produits et tralala. Ce qui est frappant à décrire, c’est avant d’aller à ce genre de rdv il y a une incroyable excitation mélangée à une immense peur. Puis, au moment d’être dans l’acte, surtout avec ces produits, on croit que c’est alors ça qu’on désire, et si nécessaire qu’on est prêt à changer toute sa vie pour intégrer ces pratiques, car ce n’est plus possible autrement.
Mais tout ça est un piège !
Un immense piège, un piège qui peut s’avérer fatal !
La nuit après fut difficile, sommeil en tranches et le matin réveil avec « gueule de bois » et un état proche de la déprime. J’ai dû prendre un demi-anxiolytique pour tenir. Je suis même encore aujourd’hui dans un état un peu instable…
Maintenant je me trouve à nouveau face à tout ça. Ce que j’ai fait je le trouve profondément débile et honteux, stupide, dégoutant… je ne trouve plus d’adjectifs… Je me trouve moi-même si stupide et dégoûtant, honteux… C’est dramatique tout ça !
Tout ça n’a pas de sens, p…in…
Qu’est-ce que c’est tout ça ???
Tout ce qui me faisait « kiffer » durant ce moment prend après-coup cet air de dégout, et j’espère que ce dégoût sera définitif pour que je rentre à nouveau dans la même logique que celle arrivée en avril dernier. En tous cas je le VEUX !
Je ne veux plus de ces trucs de m…de ! Je ne veux plus jamais y revenir ! Il faut que ce soit terminé,… mais qu’est-ce qui s’est mis en place dans ma personnalité pour en avoir été là et pour y revenir ? Quel merdier y a-t-il toujours à dénouer, pourquoi ne pas arriver à le saisir définitivement et à le résoudre ? Je veux simplement juste ma vie, une vie normale, m…de !!! Alors je dois à nouveau aussi regarder les vrais actes à mettre en place pour y arriver, ne pas construire des digues de sables, mais des digues solides pour me mettre à l’abri une fois pour toutes !
J’ai fait la semaine dernière des contrôles pour les IST. Heureusement les résultats d’analyses sanguins que j’ai faits sont tous ok, mais je suis quand même allé voir mon médecin ce matin pour qu’il me les explique bien.
L’anxiolytique pris a fait son effet, je commence à positiver pour prendre ce moment de craquage comme élément décisif qui me pousse à sortir à nouveau de toute cette m…e et donc à entamer un nouveau sevrage !
Mais quelle misère quand-même d’avoir été obligé de repasser par là…
J’aime ma vie, mon copain, j’aime mes amis, mon boulot … et je suis reconnaissant de pouvoir me confier à vous ici avec toutes mes incohérences et mon désarroi ! Mais il y a ma préoccupation de décourager peut-être certains ici qui voyaient éventuellement dans mon parcours un exemple et qui pourraient se dire maintenant que même au bout d’un sevrage de plus de 7 mois on peut retomber dans la m…de…
En un sens c’est vrai. D’un autre côté ce qui m’est arrivé a tout de même changé par rapport à ce que j’ai pu vivre avant. J’ai ce profond désir de revenir à ce qui m’a rendu heureux durant ces 7 mois de sevrages… Ces choses simples qui sont MA vie sont essentielles et magnifiques! Je me suis donc reconditionné malgré tout et j’ai construit une exigence à laquelle je peux aujourd’hui m’orienter. Reste toujours à savoir comment reprendre le virage…
Hier soir je me suis imposé aussi une soirée sans alcool, puis je me suis couché tôt et là maintenant avec une nuit de sommeil de presque 10 heures je me sens très bien !
Comment je suis retourné à tout ça ? Tout se passe comme avec la cigarette, il n’y a pas de petit craquage, rien n’est jamais anodin… Je me souviens de cette rencontre avec mon ex-amant régulier qui n’a pas complètement aboutie… Puis, j’avais fait la bêtise, quand j’ai été un peu ivre durant la soirée avec mes voisins, d’aller ensuite sur ce site de rencontre, quand mon nouveau smartphone n’était pas encore bloqué et de donner mon numéro de portable à certains gars. Le vrai craquage est arrivé 10 jours après quand un gars très sérieux m’avait donc proposé une rencontre juste à un moment où c’était « parfait » en termes de créneau. C’est là où les digues se sont effondrées.
Le mélange entre excitation et peur sont alors si énormes que le moindre détail pourrait me dissuader d’aller jusqu’au bout et de faire demi-tour. Mais peut-être que cette partie de « peur » est reconnue par notre cerveau comme un stimulateur supplémentaire… par cette bataille entre le « je veux et je ne veux pas », donc avec ce stress, le cerveau diffuse peut-être un maximum d’adrénaline ou d’autres hormones qui nous empêchent de laisser parler notre raison…
Je ne cherche pas à me défausser, à me justifier. Encore et toujours, comme à mes débuts, je m’efforce de regarder ce qui se passe et ce qui se dit en moi pour avancer avec cela ! Si on me demande pourquoi je vais à ce genre de rencontre j’ai spontanément envie de répondre : « Parce que je veux ce moment de relâchement complet de mon corps et de mon esprit ! Cet abandon profond qui est là et qui dure longtemps. Je veux aussi ce moment où quelqu’un s’occupe de moi en étant dans son plaisir en me faisant plaisir tout en étant à mon écoute et en respect de moi. Puis, je suis aussi dans ce partage en lui procurant ce même plaisir ».
Après je sais que tout ça est un leurre.
Voilà mon récit, mon constat.
La « mèche a été surtout rallumée quand un ami d’un couple gay avec qui je correspondais plutôt amicalement sur FB m’avait parlé de sa découverte des expériences auxquelles je fais allusion ici … ! La mise à l’abri est si fragile…
Et maintenant… ? Je suis déjà dans une logique de sevrage. J’ai effacé les contacts nouvellement (plus ou moins) rétablis. Dès que je pourrai accéder à l’ordinateur de mon ami j’effacerai aussi mon profil nouvellement enregistré sur ce réseau. J’ai déjà annoncé à certains de ses contacts que je me remettrai en sevrage maintenant. Ceux avec qui j’ai été en contact sont au courant de ma dépendance. D’ailleurs je n’aurais pas pu faire quelque chose avec un gars qui n’avait pas été au courant!
Mes incohérences et contradictions sont là, mais je ne réussis toujours pas à comprendre. Hier chez mon psy j’ ai demandé ce que je devais encore interroger ou approfondir pour voir finalement s’il y a un véritable et profond traumatisme dans mon passé qui a provoqué cette « faille » dans laquelle s’est finalement installée la dépendance…
Je crois que mon chemin consiste maintenant à regarder tous les éléments qui ont pu m’amener dans ma fragilité et de les poser les uns à côté des autres, de les regarder, puis de les accepter comme raison possible, et en « lâchant prise ».
Ensuite, de l’autre côté, je vais aussi devoir travailler sur les actes à mettre en place pour me protéger plus efficacement.
Attaquer sur les deux fronts. Je ne vois pas ce que je peux faire en plus.
Je pense seulement que je vais œuvrer aussi à un déconditionnement encore plus profond et volontariste ! Je veux travailler à y croire, à croire que je peux y arriver, que le sex n’est vraiment plus important dans ma vie, que je peux vivre sans. Je l’ai déjà prouvé. Quitte à procéder à une sorte de « auto lavage du cerveau ».
L’hygiène de vie dont j’ai déjà parlé y joue aussi. Je suis prêt à refaire plus de sport et à donner une place encore plus essentielle à la méditation.
Je crois que la base de mon combat se situe en grande partie ici : Renforcer mon hygiène de vie dans son intégralité. Je manque de mesure ! Je n’arrive pas à me modérer ! Je dois l’apprendre !
Voilà.
Encore beaucoup de mots.
Quelque part je suis content de partir ce vendredi pour les fêtes dans ma famille pour me reposer de tout cela !
Merci à vous tous !
Et désolé pour tous ceux que je peux éventuellement déstabiliser avec ce récit…
Surtout n’hésitez pas à me faire savoir si je dois modifier certains passages de ce long message…
Jan
Je dois employer à nouveau mon carnet comme pour restituer mon évolution du moment. Et les choses que je dois relayer ici ne sont pas glorieuses, je me sens presque retourné à ce que j’ai vécu il y a env. un an…
J’ai craqué lundi soir et il s’agit d’un rapport tel que je le redoutais, un rapport « hard » avec les produits et tralala. Ce qui est frappant à décrire, c’est avant d’aller à ce genre de rdv il y a une incroyable excitation mélangée à une immense peur. Puis, au moment d’être dans l’acte, surtout avec ces produits, on croit que c’est alors ça qu’on désire, et si nécessaire qu’on est prêt à changer toute sa vie pour intégrer ces pratiques, car ce n’est plus possible autrement.
Mais tout ça est un piège !
Un immense piège, un piège qui peut s’avérer fatal !
La nuit après fut difficile, sommeil en tranches et le matin réveil avec « gueule de bois » et un état proche de la déprime. J’ai dû prendre un demi-anxiolytique pour tenir. Je suis même encore aujourd’hui dans un état un peu instable…
Maintenant je me trouve à nouveau face à tout ça. Ce que j’ai fait je le trouve profondément débile et honteux, stupide, dégoutant… je ne trouve plus d’adjectifs… Je me trouve moi-même si stupide et dégoûtant, honteux… C’est dramatique tout ça !
Tout ça n’a pas de sens, p…in…
Qu’est-ce que c’est tout ça ???
Tout ce qui me faisait « kiffer » durant ce moment prend après-coup cet air de dégout, et j’espère que ce dégoût sera définitif pour que je rentre à nouveau dans la même logique que celle arrivée en avril dernier. En tous cas je le VEUX !
Je ne veux plus de ces trucs de m…de ! Je ne veux plus jamais y revenir ! Il faut que ce soit terminé,… mais qu’est-ce qui s’est mis en place dans ma personnalité pour en avoir été là et pour y revenir ? Quel merdier y a-t-il toujours à dénouer, pourquoi ne pas arriver à le saisir définitivement et à le résoudre ? Je veux simplement juste ma vie, une vie normale, m…de !!! Alors je dois à nouveau aussi regarder les vrais actes à mettre en place pour y arriver, ne pas construire des digues de sables, mais des digues solides pour me mettre à l’abri une fois pour toutes !
J’ai fait la semaine dernière des contrôles pour les IST. Heureusement les résultats d’analyses sanguins que j’ai faits sont tous ok, mais je suis quand même allé voir mon médecin ce matin pour qu’il me les explique bien.
L’anxiolytique pris a fait son effet, je commence à positiver pour prendre ce moment de craquage comme élément décisif qui me pousse à sortir à nouveau de toute cette m…e et donc à entamer un nouveau sevrage !
Mais quelle misère quand-même d’avoir été obligé de repasser par là…
J’aime ma vie, mon copain, j’aime mes amis, mon boulot … et je suis reconnaissant de pouvoir me confier à vous ici avec toutes mes incohérences et mon désarroi ! Mais il y a ma préoccupation de décourager peut-être certains ici qui voyaient éventuellement dans mon parcours un exemple et qui pourraient se dire maintenant que même au bout d’un sevrage de plus de 7 mois on peut retomber dans la m…de…
En un sens c’est vrai. D’un autre côté ce qui m’est arrivé a tout de même changé par rapport à ce que j’ai pu vivre avant. J’ai ce profond désir de revenir à ce qui m’a rendu heureux durant ces 7 mois de sevrages… Ces choses simples qui sont MA vie sont essentielles et magnifiques! Je me suis donc reconditionné malgré tout et j’ai construit une exigence à laquelle je peux aujourd’hui m’orienter. Reste toujours à savoir comment reprendre le virage…
Hier soir je me suis imposé aussi une soirée sans alcool, puis je me suis couché tôt et là maintenant avec une nuit de sommeil de presque 10 heures je me sens très bien !
Comment je suis retourné à tout ça ? Tout se passe comme avec la cigarette, il n’y a pas de petit craquage, rien n’est jamais anodin… Je me souviens de cette rencontre avec mon ex-amant régulier qui n’a pas complètement aboutie… Puis, j’avais fait la bêtise, quand j’ai été un peu ivre durant la soirée avec mes voisins, d’aller ensuite sur ce site de rencontre, quand mon nouveau smartphone n’était pas encore bloqué et de donner mon numéro de portable à certains gars. Le vrai craquage est arrivé 10 jours après quand un gars très sérieux m’avait donc proposé une rencontre juste à un moment où c’était « parfait » en termes de créneau. C’est là où les digues se sont effondrées.
Le mélange entre excitation et peur sont alors si énormes que le moindre détail pourrait me dissuader d’aller jusqu’au bout et de faire demi-tour. Mais peut-être que cette partie de « peur » est reconnue par notre cerveau comme un stimulateur supplémentaire… par cette bataille entre le « je veux et je ne veux pas », donc avec ce stress, le cerveau diffuse peut-être un maximum d’adrénaline ou d’autres hormones qui nous empêchent de laisser parler notre raison…
Je ne cherche pas à me défausser, à me justifier. Encore et toujours, comme à mes débuts, je m’efforce de regarder ce qui se passe et ce qui se dit en moi pour avancer avec cela ! Si on me demande pourquoi je vais à ce genre de rencontre j’ai spontanément envie de répondre : « Parce que je veux ce moment de relâchement complet de mon corps et de mon esprit ! Cet abandon profond qui est là et qui dure longtemps. Je veux aussi ce moment où quelqu’un s’occupe de moi en étant dans son plaisir en me faisant plaisir tout en étant à mon écoute et en respect de moi. Puis, je suis aussi dans ce partage en lui procurant ce même plaisir ».
Après je sais que tout ça est un leurre.
Voilà mon récit, mon constat.
La « mèche a été surtout rallumée quand un ami d’un couple gay avec qui je correspondais plutôt amicalement sur FB m’avait parlé de sa découverte des expériences auxquelles je fais allusion ici … ! La mise à l’abri est si fragile…
Et maintenant… ? Je suis déjà dans une logique de sevrage. J’ai effacé les contacts nouvellement (plus ou moins) rétablis. Dès que je pourrai accéder à l’ordinateur de mon ami j’effacerai aussi mon profil nouvellement enregistré sur ce réseau. J’ai déjà annoncé à certains de ses contacts que je me remettrai en sevrage maintenant. Ceux avec qui j’ai été en contact sont au courant de ma dépendance. D’ailleurs je n’aurais pas pu faire quelque chose avec un gars qui n’avait pas été au courant!
Mes incohérences et contradictions sont là, mais je ne réussis toujours pas à comprendre. Hier chez mon psy j’ ai demandé ce que je devais encore interroger ou approfondir pour voir finalement s’il y a un véritable et profond traumatisme dans mon passé qui a provoqué cette « faille » dans laquelle s’est finalement installée la dépendance…
Je crois que mon chemin consiste maintenant à regarder tous les éléments qui ont pu m’amener dans ma fragilité et de les poser les uns à côté des autres, de les regarder, puis de les accepter comme raison possible, et en « lâchant prise ».
Ensuite, de l’autre côté, je vais aussi devoir travailler sur les actes à mettre en place pour me protéger plus efficacement.
Attaquer sur les deux fronts. Je ne vois pas ce que je peux faire en plus.
Je pense seulement que je vais œuvrer aussi à un déconditionnement encore plus profond et volontariste ! Je veux travailler à y croire, à croire que je peux y arriver, que le sex n’est vraiment plus important dans ma vie, que je peux vivre sans. Je l’ai déjà prouvé. Quitte à procéder à une sorte de « auto lavage du cerveau ».
L’hygiène de vie dont j’ai déjà parlé y joue aussi. Je suis prêt à refaire plus de sport et à donner une place encore plus essentielle à la méditation.
Je crois que la base de mon combat se situe en grande partie ici : Renforcer mon hygiène de vie dans son intégralité. Je manque de mesure ! Je n’arrive pas à me modérer ! Je dois l’apprendre !
Voilà.
Encore beaucoup de mots.
Quelque part je suis content de partir ce vendredi pour les fêtes dans ma famille pour me reposer de tout cela !
Merci à vous tous !
Et désolé pour tous ceux que je peux éventuellement déstabiliser avec ce récit…
Surtout n’hésitez pas à me faire savoir si je dois modifier certains passages de ce long message…
Jan