Dépendance sexuelle

Version complète : CARNET DE JAN GAY DEPENDANT DEPUIS PLUS 25 ANS
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Chers amis !
 
Quelques semaines d’absences déjà. Je prépare ce poste sans même avoir regardé le forum...
Je pense me soumettre à l’évidence : J’ai décroché du forum.

 
Je tenais malgré tout à donner quelques nouvelles. Et elles ne sont pas mauvaises:
Côté travail les choses se stabilisent un peu.
Côté personnel et physique, j’ai passé une phase de grande fatigue et déprime latente, que j’ai réussi à prendre en main.

 
Côté dépendance finalement : Statut Quo ! Pas de rechute !
Ma logique de ne plus être en recherche active de rapports et surtout de ne plus rechercher ou céder à des rapports « hards » tient! Plus de retour sur les réseaux et refus systématiques même des propositions qui arrivaient par-ci, par-là!
Concernant les pulsions ma « technique » se poursuit aussi : Dès que la moindre résonance d’une image ou d’une idée de sex monte en moi je la bloque avant même qu’elles ne deviennent sensation. De ce fait il n’y a plus de combat en moi, juste vigilance et réaction directe.

 
Je n’ai pas encore atteint le stade espéré de reconstruire et de limiter la sexualité à mon copain, puisque je la vis - et exclusivement pour le moment – avec mon amant, que je vois sporadiquement suite à ses relances. Il reste alors du travail ! Mais l’état actuel n’a plus rien à avoir avec les batailles menées avant, avec les souffrances et les douleurs ressenties.
 
Ce n’est pas une finalité, cette une étape ! Mais elle me semble importante ! Merci à DEXTER qui m’a mis sur cette piste du « sevrage partiel et progressif » ! Je vais découvrir maintenant où j’en suis de mon compteur que j’avais mis à 55 jours (je crois)… Je prolongerai donc la période, toujours sous le même « contrat de sevrage ». Je découvrirai également où mes amis fidèles en seront… TIAGO doit maintenant avoir atteint ses 365 jours…
 
En ce jour fatidique pour la France (j’espère que vous avez voté, on ne m’a toujours pas accordé la nationalité française, pourtant demandée depuis bientôt 1 an et demi...) MERCI encore une fois à vous tous et surtout bonne chance à nous pour sortir, définitivement, de cette dépendance !
 
Jan
Bonjour Jan,

Cela me fait plaisir d'avoir de tes nouvelles ! Et les nouvelles sont bonnes !

Tu as pu traverser une période difficile, et c'est un succès !
Côté dépendance, c'est plus qu'un statu-quo, c'est une situation positive et stabilisée, avec de très bonnes perspectives !
Il faut s'en réjouir !

J'aime beaucoup ta technique : agir au plus tôt, dès le premier signe, à la première pensée indésirable. C'est très sage. Il est plus facile d'éteindre une allumette qu'un incendie.

Merci pour ton témoignage et pour ton beau parcours !
Bonjour les amis !
 
Un petit passage ici parmi vous ! Juste pour dire que tout va bien ! Pas de changement !
 
Côté boulot les choses s’éclaircissent donc, mes efforts semblent payants. Et je retrouve à nouveau une nouvelle motivation ! Surtout grâce à ma nouvelle collègue ! Ouff !
 
Côté sevrage je reste au même point, plus d’envies ni de pulsions. J’en reste à mes rencontres avec mon amant.
D’ailleurs mes derniers prélèvements sanguins ont aussi tous été bons ! Aucune infection etc. J’ai toutes les raisons donc d’être léger !
 
Ce que je veux souligner à nouveau c’est cette dimension physique de mon sevrage :
Les pulsions en général sont physiques. Ce sont des moments où nous laissons résonner en nous des images et des souvenirs, ce sont ces images et souvenir qui nous « pénètrent » et que nous laissons agir en nous. J’ai la chance maintenant de pouvoir les bloquer en moi dès qu’un élément déclencheur (image ou souvenir donc) apparaît ! Mais ça a peut-être aussi à voir avec ma détermination et mon refus de ce que je ne veux plus. Je ne veux vraiment plus revenir à ce que la dépendance m’a imposé avant !
 
Malgré ma vigilance habituelle je suis donc plus confiant ! Raison pour laquelle j’ai augmenté mon compteur à un an…
 
Je vous embrasse tous en ce week-end de 4 jours bien ensoleillé !
 
Jan
Bonjour Jan,

Merci pour ces nouvelles très positives et réjouissantes ! Et bravo !

Moi aussi, je te souhaite un bon week-end !
Rechute sévère au bout de 111 jours
 
Hello tous !
 
Je me rappelle des moments où j’ai été présent ici plusieurs fois par jour il y a un an environ… Je tenais même le rôle de modérateur pendant un temps… Le retour des anciens me semblait toujours un peu étrange, ces anciens me semblaient plus perdus encore que les présents… Je ne sais d’ailleurs pas exactement ce que je peux dire de constructif aujourd’hui pour les membres du forum… Je viens juste relater ici d’un craquage, un craquage sous toutes les formes que je souhaitais bannir de ma vie. Il s’agit pour moi donc avant tout d’être honnête. Rien d’autre.
 
Je mets la suite en italique. Pour celles et ceux qui ne me connaissent pas elle relate de mon passé. Les anciens peuvent reprendre plus loin pour ne pas se fatiguer avec un nouveau de mes méga-longs messages.
 
Pour celles et ceux qui me liraient pour la première fois, voilà le tableau : Je suis gay et sex dépendant. Non dépendant de pornographie ou de masturbation. Après avoir passé des années dans des saunas, puis les dernières années à être fourré sur des applications de rencontres gay, quotidiennement, pour des recherches de rapports (alors que je suis en couple) je suis arrivé sur le forum en octobre 2015. Je venais de rencontrer des pratiques dites « hards » accompagnées de drogues. Si vous avez besoin de précisions je peux les donner en message privé. Mon parcours était donc plutôt « carabiné ». Au bout de 6 mois et finalement d’une expérience d’une nuit entière avec 15 types j’ai coupé net à tout cela et je me suis mis à l’abri de toute tentation. Bien entendu j’ai aussi vérifié que durant ces moments extravagants je n’avais pas attrapé une MST. Par chance tout s’est bien résolu. Je suis resté « clean », comme on dit.
 
Suite à ça je suis resté 122 jours sans aucune sexualité et les rapports hors de mon couple n’ont repris qu’au bout de plus de six mois (je crois que j’ai dépassé les 200 jours). Puis, il y a eu des moments très sporadiques où j’ai recraqué pour ces pratiques : Octobre 2016, février et mars 2017. Mais pas d’excès ici ou d’utilisation de drogues. A partir de mars d’ailleurs toute sensation de pulsion ou de résonnance dans le corps était partie. Je me sentais à l’abri complet.
 
Erreur. C‘est une nouvelle stratégie « de la bête-dépendance », celle de te convaincre qu’elle n’existe plus. Elle affaiblit ta vigilance et te réattaque quand tu as baissé la garde !
 
Les moments de fragilités pour céder aux pulsions d’une dépendance - les possibilités de rechutes - se situent à deux endroits: Soit durant les périodes de trop grande pression, soit au moment où ces pressions relâchent. Et c’est mon cas ! Je sentais les choses venir depuis quelques semaines… Le papier caché sur lequel était noté le code de restriction de mon smartphone fut vite retrouvé… le smartphone débloqué… puis l’appli rechargée…
 
Au bout de trois semaines (le moment devait être propice, un tel rapport ne se réalise pas « vite fait », il implique une longue planification et « du temps d’exécution ») j’ai accepté deux rencontres avec 5 gars et qui ont duré plusieurs heures… La dépendance est clairement présente là, où l’on se dit qu’on veut arrêter à tel moment, mais qu’on prolonge encore et encore et encore… Effarant comment on devient le maître des mensonges auprès de son partenaire. Cette pression-là rend d’ailleurs presque fou, ou malade… ou les deux à la fois …
 
Je ne cherche plus ici à faire une analyse psychologique du comment du pourquoi. Je refuse de me positionner en victime. Je ne veux rien excuser. Je veux avancer. Parce que la vie a besoin de moi. Et moi j’ai besoin de la vie. De ce fait, ce genre d’aventure ne peut prendre place dans ma vie. Alors je fais seulement un constat, puis je tire mon bilan :
 
Le constat est que durant ces moments, sous l’influence des drogues (je précise prises de façon « douce » et non « hards », pas de piqure, ni de « sniff »,… on peut boire ces produits) je me sens totalement décalé des autres. Je suis extrêmement soucieux de bien faire, mélangé à une façon d’être anxieux… je ne suis donc pas suffisamment « relaxe » pour être au même niveau que les autres, sauf au moment même du rapport (peut-être justement… !). Je ne suis donc pas non plus « moi-même » dans ce que je peux avoir de positif en moi, je ne suis que nervosité et angoisse que j‘essaie de maîtriser. Donc, face à ces quelques moments de sensations physiques recherchées, tout le reste ne vaut absolument pas le coup ! Mais pas du tout !! Toute cette préparation, tous ces mensonges montés, toute la peur qui accompagne, toute l’appréhension, toute l’angoisse, toute cette sensation d’être décalé, d’être « à côté » des autres et pas vraiment « avec eux »… donc finalement toute cette solitude !
 
Et surtout toute cette distance que cela a avec ma « vraie vie » !
 
Si mon témoignage peut avoir de la valeur pour vous autres ici c’est que la dépendance m’a demandé plus et encore plus… pour arriver à cet extrême, mais dans lequel il n’y a toujours pas d’accomplissement. Lisez-le éventuellement comme une image grossie de votre souci, traduisez-le pour vous… éventuellement. La dépendance demande juste toujours plus, mais pour arriver nulle-part ! Nous cherchons quelque chose qui n’existe pas. Ce que nous cherchons, ce qui nous manque, est ailleurs !
 
Ce qui est terrible pour moi c’est que je l’avais déjà compris… Je me sentais même déjà presque guéri… et pourtant… ! Désolé alors de décourager éventuellement certains par mon exemple ! Le chemin est long et rocailleux, chacun doit le faire seul et avec ses propres armes.
 
Pas de tergiversation psychologique alors. Ça fait trop longtemps que je vois des psys pour encore croire que la solution est ici. La thérapie n’est qu’un complément à notre combat. Maintenant je veux poser des actes. Et encore des actes. Mon ordinateur est bloqué. Mon smartphone aussi, mais j’avais le code chez moi. Ça a marché un certain temps, mais ce n’était pas suffisant. J’ai donc confié mon code à Fabrice aujourd’hui.
Fragilité : Le papier est toujours dans mon bureau…
Là, où je n‘arrive pas à comprendre c’est pourquoi je ne le jette pas…
Probablement, parce que samedi je serais seul et il avait été prévu que je revois les gars à ce moment-là…
Consciemment je veux justement éviter cela, voilà pourquoi je cherche à couper avec tout moyen de tentation…
Mais mon "double", la "bête en moi", me dit qu’il ne faut pas passer à côté de cette opportunité… : Du moins, comme je serai seul, il n’y a pas tant de pression pour mentir… alors? !!!
 
Je vais devoir me battre ces prochains jours… !
 
Mes chers amis ! Je ne viens pas ici pour solliciter de la compassion. Je sais que vous êtes bienveillants. Je viens témoigner le plus ouvertement possible de mon parcours. D’un, par souci d’honnêteté. Puis, en espérant comprendre quelque chose en écrivant et du moins à tirer un peu de force de ce témoignage auprès de vous. Car me livrer m’engage. Rester seul ne m’avance à rien. On avance si on se regarde en face renforcé par le courage de se donner aux autres tel qu’on est.
 
Mais finalement en apportant un nouveau morceau au puzzle immense de ce forum dédié à la sex dépendance, j’espère que quelques-uns parmi vous comprendrons un peu mieux ce qui leur arrive. C’est donc le souci du partage et de l’entraide qui m’amène à nouveau à témoigner ici.
 
Merci à vous tous ! Bon courage à vous tous !
 
Jan
 
Bonjour Jan,

Tu as tout mon soutien dans ce moment difficile !

Ton récit est très touchant et il me fait de la peine, mais j'ai l'espoir d'y voir un pas en avant, dans la bonne direction.
D'abord, ton honnêteté est un bon signe : le déni n'est plus là, le déni n'a plus prise, le déni n'a pas de place chez toi.
Ton regard est lucide et tu ouvres beaucoup de pistes : 
- les situations dangereuses : quand la pression est excessive, quand elle disparaît,
- la mécanique de la rechute : il est capital de connaître cette mécanique pour l'éviter,
- la nouvelle stratégie de la dépendance : faire croire à la guérison définitive,
- la valeur du témoignage pour ton propre rétablissement,
- etc.

Merci pour ton partage. C'est toute la valeur de ce forum.

Je crois en ton rétablissement ! Ces 111 jours ne sont pas perdus : ils sont écrits dans ton histoire, définitivement.
Tu y as beaucoup appris : ces acquis sont ... acquis définitivement.

Cette rechute est un vrai pas sur le chemin du rétablissement.
Merci Tiago!

Te savoir comme soutien me réconforte!
Pour tes valeurs! Pour ce que tu défends! Pour ta bienveillance qui va au delà des mots!

Immense Merci!

Jan
Samedi 22 7 2017. 14 h 30.

L'heure du rdv avec les autres gars est passé...
Je n'ai pas rechargé l'app. On ne m'a pas contacté non plus. Mais la journée n'est pas finie...

Je suis seul chez moi. Je le serai jusqu'à dimanche soir, même lundi matin si je le voulais...
Le temps s'écoule devant moi...
Très doucement...

Sieste.
Maintenant méditation.

Un pas.
Et encore un autre.
Et un autre...

Cela peut faire très mal.
Je m'y refuse.
Je vis.

Jan
Bonjour Jan,

Bravo pour cette splendide réussite !
Un pas de plus vers la liberté ! Un pas que rien ne pourra effacé. Un pas définitif, entré dans l'histoire. Bravo !

Tu as raison de choisir la vie !
Bonjour chers amis !
 
Petit retour sur ces derniers jours :
Cette semaine j’avais rejoint des amis au bord de l’océan pour quelques jours. Le retour à la maison était prévu pour hier, et c’est maintenant que mon ami et moi nous nous retrouvons pour des jours de congés dans ce contexte familier. Du coup je sentais le grand risque d’un nouveau craquage. D’autant plus que les dernières expériences que j’ai faites s’étaient (du point de vue de la dépendance) très bien passées, avec des gars respectueux, soucieux de protection etc…
 
Je voulais absolument éviter que des pulsions vers ces « plans fétishes et hards » allaient m’envahir et me prendre mon temps. J’avais viré à nouveau l’app correspondant de mon smartphone et supprimé tous les numéros de téléphone de mes récents contacts, mais je pensais me souvenir du code de restriction… J’ai alors communiqué avec Fabrice, j’ai changé de code et je le lui ai confié. Puis, geste éminemment compliqué pour moi, j’ai détruit le papier et effacé toute trace sur mon téléphone du transfert de ce code à Fabrice.
 
Ne plus pouvoir mener moi-même une rechute, ne plus "avoir de contrôle" sur cette éventuelle future rechute, c’est un pas énorme pour moi. C’est comme marcher seul, pour la première fois, sans une main qui me tienne. Je me relis et vois à quel point cette perception est paradoxe, car justement Fabrice me protège maintenant en quelque sorte…

Mais je sens déjà comment ce repos et ce calme que je cherche s’installent ! Des pensées vers une rechute ne peuvent plus s’ancrer en rien et disparaissent alors très vite ! Donc ne plus laisser d'emprise à la dépendance est essentiel!

Me restent les pensées à des rapports plus « classiques » avec mon amant, dont j’attends plus impatiemment l’appel... Mais le but de mon sevrage reste celui d’éviter tous rapports extrêmes et des rapports à risque.


Cet après-midi je reprendrai donc aussi la méditation !

 
Je pose des actes ! C’est ainsi que j’avance maintenant !
 
Bon courage à tous !
 
Jan
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