Dépendance sexuelle

Version complète : Le Sevrage de Stef - (entamé le 13 juin 2010)
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Oui, je trouve ça très bien. C'est vraiment très bien.

Ekeiloh

Salut Stef,

Je suis super contente que ça se passe bien pour toi, pour ton couple. Ton message sur le freedom week m'a interpellée: tu dis que tu continue ton sevrage... en t'autorisant la masturbation. J'avoue que je ne comprends pas trop le principe. Si tu considères, si tu sens que tu es rétabli, et que la masturbation n'est plus un problème pour toi, tant mieux, c'est super. Mais pourquoi l'inscrire dans un processus de sevrage?

Je prends un exemple que j'utilise souvent, mais qui est parlant: un alcoolique en sevrage ne boira pas un verre, pas une goutte. Il n'a même pas droit au sirop pour la toux. Par contre, une fois rétablit, une fois son sevrage achevé, il peut boire une coupe de champagne au mariage de sa fille. ll peut gouter une bière locale au fin fond de l'Allemagne. Il peut sentir et admirer la robe d'un verre de vin millésimé 1993.

Si tu penses pouvoir profiter de la même manière, alors d'accord, tu es rétabli. Mais en sevrage? Vraiment?
Merci Ekeiloh pour ton message. Je m'attendais à une telle réaction en écrivant que je m'autorise la masturbation.

Le sevrage vise mes comportements compulsifs et non spécifiquement la masturbation. J'ai suffisamment avancé dans mon propre rétablissement pour que la masturbation ne soit plus obligatoirement inscrite dans le sevrage. Avant cela n'aurait pas été possible. Je dois cependant rester vigilant car la masturbation n'est pas sans danger pour moi.

Pour être tout à fait honnête, certaines récentes masturbations (deux je crois bien) se sont faites devant quelques images érotiques. Mais je n'ai pas ressenti que ces masturbations étaient compulsives. Je ne me sentais pas mal après comme cela était si souvent le cas autrefois. Pas de sentiment de honte non plus. Pas de sentiment d'avoir rompu mon sevrage. Ces moments étaient relativement brefs et ne se sont pas répétés sur la même journée. Je vais cependant essayer de ne m'autoriser que des masturbations sans support. Cela limitera les risques.

Aujourd'hui pas de masturbation, la preuve selon moi qu'il ne s'agit pas d'un retour dans la dépendance. Juste quelques envies sexuelles. Les jours à venir le confirmeront.

En revanche, hier et aujourd'hui j'ai eu quelques difficultés concernant ma dépendance affective. Ma copine est en vacances à 8500 km de moi en ce moment et ce depuis 10 jours. On s'est envoyés au moins un sms par jour depuis son départ. Dimanche elle m'a dit qu'elle m'aimait. Et lundi pas de message de sa part. Ce jour là j'ai ressenti une attente assez forte d'un message de sa part. Cela a commencé à m'angoisser un peu. Cette angoisse s'est prolongée aujourd'hui mardi. Toujours pas de message de sa part. Cela m'a fait pleurer. J'ai tout de même réussi à relativiser les choses en fin de journée. Comme me l'a dit une amie, ma copine sait que l'on va se retrouver à son retour. Elle est en confiance, alors elle ne se sent pas dépendante de nos messages.

En réalité, cette difficulté que je traverse est sans doute liée à quelque chose qui me fragilise en ce moment : ma thèse. Ma thèse est intimement liée à pas mal de difficultés que j'ai traversé ces dernières années : dépendances, histoire avec mon ex, rupture... J'ai beaucoup de retard et je dois décider si je tente de la finir ou non. Je suis d'ailleurs censé me remettre dessus en ce moment et j'ai tendance à repousser ce moment. Cela est source de tensions chez moi. Fragilisé là-dessus, je crois que j'ai transféré cette angoisse sur mon couple, d'où ce retour d'angoisses affectives. Je pense vraiment que l'explication est là car ces derniers mois j'ai vraiment beaucoup avancé sur la question de la dépendance affective. Cette nouvelle relation que je vis porte la trace de ce rétablissement. Car jusqu'à présent, le fait que notre relation soit à distance (ma copine est à 300km d'où je suis) ne me posait pas spécialement problème. Avant je n'aurais pas réussi à vivre une telle relation.

Bref, rien de très grave. J'apprends à vivre pour la première fois en couple différemment. J'ai suffisamment avancé en amont pour que mes dépendances et angoisses ne se répercutent plus négativement sur mon couple. Alors oui tout n'est pas encore réglé et parfois quelques retours "en arrière" se produiront, mais globalement je suis bien dans ma vie.

Ekeiloh

D'accord. Personnellement je n'ai pas cette vision là du sevrage, je pense que comme Orroz disait je crois, "tout plaisir non partagé mène à la dépendance", du moins en période de sevrage. Et je me pose d'autant plus la question que ta dépendance affective réapparait (certes pas aussi violente et présente que d'habitude, mais elle est pourtant bien là) juste quand tu nous annonces que justement tu t'autorises la mb. Et comme tu le sais, je ne crois pas aux coïncidences Wink

Bon rétablissement Smile
Je suis d'accord avec cette phrase d'Orroz, sauf que me concernant cela fait longtemps que la dépendance sexuelle n'a plus vraiment de prise sur moi. Les sevrages que je fais à présent sont des sevrages au sens strict du terme, mais sur le plus long terme, force est de constater que je suis en sevrage depuis longtemps. De plus, cela fait 10 jours que je m'autorise quelques masturbations, tandis que mon problème de dépendance affective ne date que de deux jours. La coïncidence n'est peut-être pas si évidente que cela, je ne sais pas...

En fait je suis peut-être déjà en post sevrage ?

Quant à la dépendance affective, celle-ci est présentement liée à une difficulté autre (ma thèse). Ayant du mal à faire face à cette difficulté, je ressens ce besoin de prendre appui sur mon couple. J'ai besoin d'être sûr que mon couple va bien, même si j'ai déjà tous les éléments pour dire que oui. Cela se traduit donc par un manque évident de confiance en moi et en ce qu'on a déjà réussi à construire ma copine et moi. On a tous besoin de nombreux points d'ancrage dans nos vies. L'un de mes points d'ancrage (mes études) vacille alors j'ai tendance à (trop) me raccrocher à un autre : mon couple.

La solution ? Faire ce que j'ai fait ces derniers mois. Ne pas miser que sur un seul point d'ancrage (mon couple) mais sur de multiples points d'ancrage : mon couple, mes amis/famille, mon projet de bande dessinée...
Salut Stef,
comme Ekeiloh, je pense que la mb est une porte d'entrée. Mais j'analyse cela en fonction de mon état où clairement je suis encore dans la dépendance. La discussion est toutefois intéressante par rapport à la fin d'un sevrage et à la 'sortie' d'une dépendance (à discuter).
Je voulais intervenir sur la thèse. C'est une étape importante, un cap dans sa vie. Je comprends que cela puisse être angoissant, stressant. La rédaction est un moment de remise en cause intellectuelle, difficile parfois à supporter. On se retrouve à justifier des choix que l'on a fait et que l'on ne ferait plus aujourd'hui. C'est une épreuve usante, mais tu en ressortiras forts et plein de confiance en toi. Quel plaisir, quelle fierté que de tenir en main le manuscrit que l'on va déposer! Tu es aujourd'hui dans une dynamique positive avec ton couple, profites de cette dynamique, de cet ancrage pour donner le dernier coup de pédales pour arriver au sommet. C'est le bon moment. Courage, tu vas y arriver !
Comme j'avais commencé à l'évoquer, j'ai passé une partie de la semaine sans aucune nouvelle de ma copine alors que celle-ci est en vacances pour 3 semaines à 8500 km de chez moi. Cela a fini par bien m'angoisser, comme si j'avais une peur énorme de la perdre. Je me suis mis à pleurer plusieurs fois. En fait, j'ai compris que ma réaction face à l'absence de sa part était intimement liée au contexte du moment : une difficulté à me remettre à ma thèse (qui est trop liée à mes problèmes passés, à mon ancien couple...) et le contexte de fin d'été qui me renvoie à mes deux derniers été où à chaque fois au retour de vacances mon ex avait voulu me quitter (la seconde fois ayant été effectivement marquée par la rupture). Dans un autre contexte, ma réaction aurait été différente, j'en suis persuadé.

Ce qui est positif c'est qu'hier, alors que je n'étais vraiment pas bien, j'ai réussi à relativiser les choses. Le fait d'en avoir parlé à plusieurs personnes m'a bien aidé. Tous m'ont dit que j'étais en train d'angoisser pour rien et qu'il fallait que je fasse confiance à ma copine. Et puis hier j'ai regardé l'actu du pays où elle est et j'ai lu que le pays connaît de grosses pannes d'électricité. Cela m'a donné une bonne raison crédible de ne plus flipper. Je me suis senti nettement mieux, en confiance. Et quelques heures plus tard, dans la soirée, j'ai finalement reçu un message de ma copine qui se terminait par un "je t'aime". Le positif est que j'ai réussi à me calmer avant de recevoir son message et que je ne me suis pas réfugié dans le porno durant ces journées qui m'ont semblé interminables.

C'est une petite victoire dont je suis plutôt fier ! Et puis cette expérience m'a montré que même si j'ai bien avancé sur le plan de la dépendance affective, tout n'est pas encore réglé. Il faudra que j'avance là-dessus en thérapie.

Sur ma thèse, j'en profite pour répondre à Fabrice. Oui la thèse est une moment de remise en cause intellectuelle. Mais étant donné la nature de l'exercice (un travail très solitaire), c'est aussi une confrontation permanente à soi-même : pourquoi on l'a fait? Qui on est ? ... Et ce moment de confrontation avec moi même s'est traduit par une explosion de mes dépendances et d'intenses périodes de mal-être. Ma thèse est aussi synonyme de la relation avec mon ex, de nos difficultés et y compris de notre rupture.

Sinon une solide discussion avec une amie m'a permis de mieux me situer par rapport au sevrage dans lequel je dis être en ce moment. Je m'autorise en effet la masturbation, ce qui pourrait paraître contradictoire avec l'idée d'un sevrage. En réalité la masturbation n'est a priori plus problématique pour moi aujourd'hui. Je suis en effet à un moment de mon parcours de dépendant où la dépendance au porno ne fait presque plus partie de ma vie. La masturbation a longtemps posé problème pour moi, me ramenant inévitablement au porno et à des comportements compulsifs. Cela n'est plus le cas aujourd'hui visiblement. En revanche, le porno reste problématique et me ramènerait à coup sûr à la compulsion. Mon sevrage est donc orienté vers le porno et non la masturbation même si j'essaie de limiter cette dernière et de rester vigilant.
Salut à tou-te-s,

Un mois que je n'ai rien écrit à mon sujet. En réalité j'ai été bien occupé ces derniers temps et peu présent sur le forum. Mon sevrage au porno se poursuit. Plus de 3 mois de sevrage, bientôt 4. Tout se passe bien de ce coté là ! Ce nouveau sevrage confirme ce que je pensais et vivait déjà depuis un certain temps : la dépendance est de moins en moins présente dans ma vie, presque absente en fait. Ma sortie de la dépendance est en train de devenir durable, je le sens.

Ces dernières semaines ma vie a pris de nouveaux tournants. J'avais déjà écrit que cet été avec ma copine on avait eu un coup de cœur pour un endroit où nous sommes allés, endroit où vit une partie de ma famille. On avait d'ailleurs décidé d'aller s'y installer dans un an. Depuis d'autres événements ont accéléré les choses. Nous sommes maintenant en train d'y acheter une maison et nous pensons nous y installer en janvier prochain. Nous partageons un projet de vie similaire. Et puis il y a quelques jours une autre nouvelle est arrivée : ma copine est enceinte ! Je vais donc devenir papa ! On est super heureux tous les deux !! On ne faisait pas tout pour que cela arrive mais comme on ne se protégeait pas, on savait que cela pouvait arriver. Et une semaine avant d'apprendre la nouvelle, on en avait justement parlé. On avait décidé de ne rien changer et de laisser les choses se faire naturellement... Tout ce qui nous arrive nous semble tellement évident.

Je m'étais toujours dit que je n'aurais pas d'enfant tant que je n'aurais pas résolu mes problèmes et que je ne me sentirais pas un minimum équilibré dans ma vie. Désormais cela est fait. Mes problèmes sont derrière moi, ma thérapie va vers sa fin et je suis super heureux dans ma vie. Tout va bien désormais. J'ai rencontré la femme de ma vie, j'en suis certain. En quelques mois, ma vie est devenue si belle...

Rien n'est dû au hasard, en tout cas peu de choses. C'est parce que je m'en suis sorti que j'ai pu rencontrer ma copine. C'est parce que je suis bien dans ma peau que je n'ai plus les peurs qui m'habitaient autrefois. Je n'ai pas peur que ma copine soit en ce moment à 300km de chez moi. Je n'ai pas peur d'acheter une maison avec elle. Je n'ai pas peur non plus d'avoir un enfant avec elle... Je suis juste heureux de tout ce qui m'arrive.
Quel bonheur ton post. Merci pour qui tu es et ce que tu nous fais partager de toi.
Le bonheur est contagieux, alors vive la contagion ! C'est vraiment super tout ce qui t'arrive, tout ce qui vous arrive. Et surtout nous pouvons nous en sortir et de belle façon.
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