Dépendance sexuelle

Version complète : Le Sevrage de Stef - (entamé le 13 juin 2010)
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Citation : Stef a écrit: Mais je préfère être face à mes limites avant de commencer cette thérapie. Je peux t'assurer que si il le faut, je la ferais! [...] En fait, en ce moment je m'observe et si je vois d'ici peu qu'un psy est vraiment nécessaire, je ferai la démarche! Mais d'une certaine manière j'ai déjà l'impression d'avoir entamé une thérapie... Parler de mes problèmes sur ce forum en est une des facettes.
L'ego, encore et toujours l'ego : y'en a qui iraient jusqu'à se tirer une balle dans le pied pour se prouver qu'ils sont capables de supporter la douleur. Tu vois Stef, attendre d'être face à tes limites, c'est te donner une chance de plus de t'enfoncer, et c'est sûrement pas quand tu seras coincé jusqu'au cou à force de stagner ou pire, qu'il te restera assez de courage pour te diriger vers un(e) psy. Evidemment que tu te fourvoies au sujet du psy , et t'es loin d'être le seul ; c'est pas pour être méchant que Dom te dit ça, t'es ni le premier ni le dernier à essayer de se persuader qu'il y arrivera mieux sans, voilà tout ( je penserais notamment à yannyann, Jim, Cielazur, et à d'autres ). Et attention, l'aide que t'apportera un psy est mille fois plus conséquente que celle que propose ce forum ; ici c'est de l'entraide, on est pas formés pour la psychothérapie. 
Citation :

[...] Et puis je ne suis pas tout seul. Avec ma copine on parle de mes problèmes, on expérimente... Il y a juste sur l'addiction au porno qu'elle n'est pas au courant. Il y a déjà tellement de choses sur moi dont elle est au courant... Je n'ai pas envie de désenchanter tout ce qui me concerne auprès d'elle.

Donc les vrais problèmes, c'est pas la peine d'en parler ? Evidemment que ça lui ferait un choc, mais est-ce vraiment un couple stable que celui qui ne repose pas sur la transparence ? De la même façon, en tant que conjointe, elle peut te soutenir, mais n'est pas là pour jouer le rôle d'une infirmière, et ne sera pas à même de jouer le rôle de psy non plus. Parce qu'à force elle le saura, et le plus tard sera le pire. On rigole pas avec ce genre de choses !

Mais, Stef, à quoi ça te sert de t'en sortir sans l'aide d'un psy? Qu'as-tu à prouver, quelle est cette raison supérieure qui prime sur le fait de mettre tous les atouts dans ta poche, d'essayer tous les moyens pour enrayer ce fléau le plus vite et efficacement possible? Tu veux essayer l'homéopathie alors que tu peux aussi essayer un médicament sans effet secondaire... Ce n'est même pas t'illusionner, ou alors quelle est ton illusion? De quoi as-tu besoin, sinon extraire cette dépendance de ta vie? Pourquoi as-tu besoin d'en passer par ces étapes laborieuses, si tu as la moindre chance d'en griller ne serait-ce qu'une demie pourquoi ne sautes-tu pas sur l'occasion la fleur au fusil?N'es-tu pas déjà suffisamment face à tes limites, à t'être rendu compte de ce que tu as bousillé déjà dans ta vie? Tu maintiens ta copine dans un mensonge par omission, tu dis toi-même que tu la laisses 'illusionner sur ton compte, ne veux pas lui montrer qui tu es réellement... Mais à quoi bon fonder un couple si c'est pour ainsi être dans le mensonge, ne serait-ce que par omission? Tu consommes l'histoire affective pour en tirer tes bénéfices, mais tu n'es pas dans l'échange parce que tu ne te dévoiles pas, ne t'engages pas... C'est d'une honnêteté discutable non? Tu la laisses croire à l'enchantement en sachant que même si bien sûr tu n'es pas un démon, tu es en tous cas autre que ce que tu t'arranges pour qu'elle croie de toi... Tu ne lui rends pas service, et à toi non plus je crois...Le forum n'est PAS une thérapie, c'est ce qu'on a tendance à croire en le découvrant, mais ce n'est qu'un leurre qui nous arrange parce que cela laisse la dépendance avec un sursis... Le forum ne fera pas ton travail de décrochage à ta place, et de te confronter aux autres te permet certes d'identifier certaines choses et de réfléchir, mais le concret ne se contente pas du virtuel d'un site internet...Ah, j'ai dit les mêmes trucs que Morbach. Bon, je vais repartir en vacances alors. John, il y a une place à côté de ta serviette??Smile
Merci à toi aussi Morbach pour ton réalisme et ton juste diagnostic de la situation! Je sais que vous avez raison sur la question, et que penser que je pourrais m'en sortir seul est très certainement une illusion. La question de voir un psy s'est déjà posée il y a quelques années pour d'autres problèmes que l'addiction au porno. Je n'en ai finalement pas vu à ce moment là, mais j'ai essayé de travailler sur moi même avec certains succès. Je n'ai cependant pas la prétention de croire que je peux tout faire tout seul. Je sais aussi qu'en parler avec ma copine serait la meilleure solution. Mais je ne lui cache pas tous les vrais problèmes que j'ai. Au début quand on s'est mis ensemble, je lui ai avoué avoir déjà eu des problèmes de violence, et avoir déjà fait peur à mes ex copines. Je l'ai prévenu qu'elle risquait de faire face à des réactions parfois exagérées de ma part. Cela est en effet arrivé par la suite et on travaille ensemble sur la question. Donc je ne lui cache pas tout. Il y a quelques semaines j'ai accepté de faire face à mon problème d'addiction au porno et de le reconnaitre. Je crois avoir passé un cap psychologique dans la prise de conscience de mon problème. Peut-être qu'il faudra nécessairement que je passe par une thérapie, et que cette thérapie me permettra d'aborder d'autres problèmes que j'ai, comme mes réaction exagérées... Problèmes qui ont sans doute tous les mêmes origines! Mais je crois qu'il me faut encore un petit peu de temps pour franchir le cap de prendre un rendez-vous chez un psy. J'ai envie de laisser passer l'été, de voir comment se déroulent les semaines à venir, et d'aviser d'ici la fin de l'été. Ce n'est qu'une histoire de quelques semaines. Si d'ici là j'en suis toujours au même point, je pense que je serais alors mieux préparé à prendre cette décision. Mais merci d'être franc et direct avec moi car même si je ne prends pas la décision d'une thérapie tout de suite, l'idée fait son chemin dans ma tête et encore plus en lisant vos commentaires...Morbach et Mondom, vous faites une thérapie? Est ce que vous avez pris la décision assez rapidement? 

 

Tu sais, Stef, j'ai oublié d'être un peu coulant dans mon message. C'est un peu une coutume de ce forum, d'être exigeants envers nous-mêmes, parce qu'on a soif de résultats et hâte de s'éloigner de la mélasse rosâtre...Tu ne peux pas aller plus vite que la musique, et les prises de conscience en étapes successives prennent du temps. On essaie de t'aider à avancer, à ne pas stagner, on ne sait pas mieux que toi d'ailleurs mais on te balance nos semaines ou mois d'avance... Tu en tireras ce que tu pourras, tu en laisseras ce que tu en auras à laisser, tu y reviendras, tu pèseras les pours , les contres, tu te confronteras à leurs évolutions, c'est utile même si ça ne fait pas tout.Je continue de croire que, même si c'est très bien que tu ne caches pas tout à ta copine, c'est beaucoup moins bien que tu lui caches des parties, le package c'est Stef tout entier et pas seulement une partie plus ou moins émergée de l'iceberg, et si elle se sent d'être à tes côtés c'est pour que la confiance soit de mise... Mais c'est à toi de voir, je ne suis pas conseiller conjugal non plus!Ce qui m'a décidé à entamer mon travail chez ma psy il y a plus d'un an, c'est quand j'ai lu orroz.net et que j'ai compris que je voulais mettre toutes les cordes à mon arc. Je me suis inscrit ici, j'ai acheté le livre d'orroz et des dizaines d'autres, que je n'ai même pas encore tous lus, j'ai été voir cette psy, je suis allé promener ma fraise en réunion DASA (http://www.dasafrance.free.fr), j'ai cogité et j'ai causé... Le temps avant de se décider est fonction de chacun, moi j'ai voulu ne pas perdre de temps et j'ai préféré risquer de perdre deux heures et quelques euros mais en contrepartie j'avais la possibilité peut-être de refermer la page sur 35 ans de ma vie gâchés... Et j'ai eu confirmation que j'avais fait les bons choix je crois!Pas pour frimer mais pour te dire que c'est possible, aujourd'hui je ne vois plus ma psy, j'irai cependant lui faire un coucou, et aussi en DASA de temps en temps encore parfois pour (comme le fait de venir ici, encore très régulièrement) continuer à réactualiser mon rétablissement, je me considère relativement loin des affres de la dépendance mais je sais que je n'en serai jamais absolument détaché, ce n'est pas une faiblesse mais un fait, il faut que je me surveille, et je vis normalement, libre, heureux, comme jamais auparavant. Et persuadé que c'est à la portée de tous, à condition de ne pas s'en empêcher...
Sur la question de savoir s'il faut ou non avouer à la personne qui partage notre vie, j'invite personnellement à la plus grande prudence. L'expérience du forum d'Orroz, mais aussi de groupes en douze étapes comme les Sexoliques anonymes suggère de bien faire attention de ne pas se précipiter et d'éviter de se laisse déstabiliser par les torts que pourraient cause certaines révélations. J'ai le souvenir d'un participant qui a provoqué l'explosion de son couple en agissant ainsi, et par la même occasion l'explosion de sa volonté de s'en sortir. Or, rien n'est plus important que le sevrage d'un dépendant. S'il commence à mettre quelqu'un d'autre ou quelque chose d'autre en priorité, il se met en danger.L'important, dans l'immédiat, c'est le sevrage, reconnaître que l'on est impuissant devant le produit. L'important est d'y aller un jour à la fois. La 9e étape des SA suggère c'est vrai de réparer nos torts, mais des amis rétablis de cette fraternité me rappellent aussi que cette étape doit se faire à condition de ne pas faire du tort à d'autres. Et qu'avant tout aveu, il faut en parler à quelqu'un qui maîtrise vraiment bien le programme (en SA, un parrain qui a vraiment fait les 12 étapes).À partir du moment où l'on devient sobre, où l'on n'utilise plus son partenaire, on commence à réparer ses torts je pense. Ça peut très bien s'arrêter là. Je ne suis même pas sûr que la vie en couple suppose une transparence totale. Pour être autonome on a aussi besoin d'un jardin secret que l'on peut effectivement partager - pour éviter qu'il ne devienne un nid de culpabilité - à une personne qui ne risque pas de déguster affectivement en le découvrant, comme un psy, mais aussi un autre dépendant qui est passé par là. Courage à toi, Stef. 
Merci Bruno59 pour ton point de vue sur le fait de tout dire ou non à la personne avec qui on vit. C'est vrai que c'est délicat. Sur le principe j'aimerais lui dire le maximum de choses sur moi même, et lui faire partager mes problèmes... Mais je ne veux pas que cela me complique encore plus cette épreuve. Hier soir, quand je me suis retrouvé dans mon lit, je me suis mis à penser que je lui disais tout sur ma dépendance, et à vivre cela dans une sorte de rêve semi-éveillé. Ca me semblait assez réaliste comme pensées, et ce matin je me suis dit: "et si je lui disais"... Ces pensées assez "réalistes" que j'ai eu m'ont fait admettre que ce n'est pas si inconcevable que ça l'idée de lui en parler. Je commence à réfléchir assez sérieusement à cette idée, parce qu'on est super complice et qu'il y a déjà d'autres choses sur moi dont je lui ai déjà parlé. Et puis je suis dans la position de celui qui admet qu'il a un problème et qui souhaite s'en sortir, ce qui est bien mieux que celui qui se fait surprendre par sa copine... Mais j'hésite vraiment! Il y a 15 jours de ça, j'étais avec ma copine et on en est arrivé à parler de l'image de la femme dans notre société, et à un moment j'ai failli lui lacher mon problème... Enfin disons que l'idée m'est passée par la tête, et puis je ne l'ai finalement pas fait. Elle doit revenir de vacances dans deux jours, donc je vais voir si je me sens capable de lui en parler et si je juge que c'est le mieux à faire ou non. Mais j'aime bien ce que dit Mondom quand il parle du "package tout entier"!Ca resterait aussi mon idéal, mais je suis bien obligé de composer avec la réalité... ce qui oblige parfois à des compromis. Quand je vois le nombre de "dépendants" qui viennent sur ce forum, quand je me regarde, quand je pense à tous ceux qui n'ont jamais ouverts les yeux sur leur dépendance, je me demande comment ça se fait que l'on soit si nombreux à avoir ce rapport si particulier au sexe, et au porno... Quelle société étrange!

Merci à vous en tout cas!

Stef, évidemment cela t'appartient, je donne mon point de vue et pas un "conseil d'expert" que je ne suis pas. En DASA on développe un concept complexe, celui de la Puissance Supérieure, qui quand tu commences à utiliser cette notion te permet de suivre plus facilement tes instincts et d'identifier tes volontés et autres... La lucidité aide à faire la différence entre les voeux pieux, les "je suis sûr que ceci va donner tel résultat", et la réalité de l'éventail de tes possibilités... Ce qui ne veut pas dire que cela le réduise, bien au contraire!
Encore une rechute, mais je n'ai qu'une certitude: la fatalité n'existe pas! Nouveau sevrage qui débute et plein de motivation!!!

Des messages de ma part suivront prochainement... Bon courage à vous!
Merci pour ce message stef , quel plaisir a l'avoir lu , bon c'est sur c'est long mais sa vaut le coup ! 

Non sérieusement c'est chiant parfois quand le forum supprime nos messages au moments de posté ou autres.

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