Dépendance sexuelle

Version complète : Le Sevrage de Stef - (entamé le 13 juin 2010)
Vous consultez actuellement la version basse qualité d'un document. Voir la version complète avec le bon formatage.
Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47
Je vais me coucher, sans rechute aujourd'hui. Mais ce soir je ressens de la "haine" envers cette putain de dépendance de merde! Je viens de me prendre la tête pendant presque une heure avec ma copine par téléphone. Je suis certain que c'était en grande partie à cause des effets du tout début de la nouvelle tentative de sevrage que je viens de commencer. Je suis facilement irritable quand je débute un sevrage. Le corps réclame sa dose! Voilà pourquoi je hais cette dépendance qui non seulement me pourrie ma vie mais également tout ce que je tente de construire autour, à commencer par ma vie de couple. 

Je sais que cette haine n'est en rien constructive - quoi que?!! - mais j'avais juste besoin de l'exprimer et avant tout de me l'exprimer!

Bonjour Stef, en tout cas tu fais preuve de bcp de lucidité je trouve, identifier que sa colère est due au manque il faut déja avoir pas mal avancé dans le sevrage pour avoir cette lucidité. Pour courage pour la suite. [img]http://www.dependance-sexuelle.com/uploads/smil3dbd4d6422f04.gif"[/img]
Merci cmb! Au bout de 3 ans de tentatives multiples pour se sevrer, de réussites partielles, d'échecs, de doutes, de volonté malgré tout d'y arriver un jour... tu finis par repérer des choses ! A condition bien sur de s'observer. Je sais vraiment quel est mon état d'esprit quand je débute un sevrage. Cela commence souvent par une phase "critique". A ce moment là je dois lutter pour amorcer le sevrage. J'ai alors du mal à m'investir dans quoi que ce soit. La lutte interne est violente. J'ai alors l'impression d'avoir un esprit "malade". Puis quand la phase critique est passée, je parviens à m'investir dans mon travail ou autre. Et j'ai moins l'impression de lutter. J'ai alors l'impression d'aller de l'avant, même si la menace de la rechute reste quasi omniprésente.  Là j'en suis encore à la phase "critique". Je n'ai pas rechuté aujourd'hui et je m'accroche en attendant le matin où je commencerais à me sentir mieux et à sortir de cette sensation de léthargie. Mais je ne reste pas passif, j'essaie de me prendre en main. J'essaie de faire attention à ce que je mange, de ne pas me coucher trop tard, de ne pas rester trop tout seul... Même si j'ai réussi à faire quelques trucs aujourd'hui et à voir du monde, je n'ai pas réussi à me remettre dans mes études. Demain matin j'aurais réussi 5 jours de sevrage et j'entamerai mon 6ème jour. Cela fera bientôt une semaine de sevrage. Je sais que dès 10 ou 15 jours de sevrage, je devrais commencer à me sentir un peu mieux.
Je vis excatement les même moments que toi et je pense en être à peu près au même stade d'avancée, les rechutes sont de moins en moins présente et de plus en plus espacées. Néanmoins elle sont toujours là. J'essaye donc d'intégrer le fait quelles font parti de la démarche, je constate aussi que j'ai beaucoup mais beaucoup moins d'obsession, je ne me culpabilise plus et ca m'aide. Je sens que le porno et la masturbation ont perdu beaucoup beaucoup d'intérêt chez moi, j'en suis comme lassé. Ca ne me procure même plus le dixième de mes jouissance passées, je me rapproche de plus en plus de fille bien réelles.Je sens que je commence à en voir le bout et paradoxalement je suis pratiquement sur qu'il y aura encore quelques rechutes (sans paraitre pessimistes). Je fais tout pour ne pas les provoquer mais je ne les redoute plus comme par le passé. Fritzecat disait que l'on est guéri le jour où on a décidé de lutter. Il a raison parce qu'en suite plus rien ne sera comme avant. On va y arriver, encore quelques efforts. 
Merci cmb pour ton témoignage. Cela fait toujours un peu de bien de voir que d'autres personnes comprennent les difficultés que l'on traverse parce qu'elles les traversent elles aussi...J'ai vraiment du mal à passer dans une phase positive. Je tiens toujours mon sevrage mais je n'arrive pas à sortir réellement de cet état de mal être. Je n'ai à nouveau pas réussi à me remettre dans mes études aujourd'hui, même si j'ai essayé de faire d'autres choses. J'ai aussi vu un ami ce soir pour essayer de ne pas rester dans ma bulle. Et puis j'ai à nouveau eu une discussion "compliquée" avec ma copine ce soir au téléphone. J'en ai marre ! Je paie vraiment ma dernière rechute et cette amorce de sevrage au prix fort. Résultat: la colère reste présente ! C'est cette colère qui me donne la force de ne pas lâcher cette nouvelle tentative de sevrage. Je m'accroche ! J'ai hâte de goûter à nouveau aux bienfaits du sevrage et d'entrevoir au loin le sentiment de liberté qu'il procure, car là j'ai l'impression d'en être encore bien loin...

Et oui cmb, on va y arriver, mais le plus tôt sera le mieux!

Rechute hier...Je n'arrive pas vraiment à me retrouver en ce moment et à repartir sur une bonne dynamique. Je pensais que venir écrire ici m'aiderait à tenir mon nouveau sevrage, mais visiblement non. Je n'abandonne rien mais je vais m'éloigner un peu du forum durant les semaines à venir. Je reviendrai dès que j'arriverais à nouveau à vraiment avancer. Je repars en sevrage dès aujourd'hui et je me suis fixé plusieurs objectifs, à court terme, moyen et long terme. Je vais profiter des vacances pour essayer de me retrouver et de trouver la force de repartir sur un sevrage constructif. Car il ne s'agit pas uniquement de lutter contre la tentation omniprésente de la rechute, mais aussi de construire des cadres rassurants autour de soi. Car sinon c'est le vide qui nous guette. Depuis 3 ans de tentatives de sevrage, il y a pleins de choses que j'ai compris. Et la compréhension n'est pas encore terminée. Ces derniers jours, il y a encore beaucoup de choses que j'ai compris. Je sais que 3 mois de sevrage ne seront pas suffisants pour me mettre à l'abri. Il va falloir que je regarde bien au delà pour envisager un sevrage qui réussisse un jour. Je vais partir me ressourcer un peu dans un autre cadre. Ma compagne sera avec moi et j'espère que cela nous permettra un peu de nous retrouver. Je vais essayer de puiser dans ce moment la force de repartir sur le chemin qui mène à une plus grande liberté ! J'ai exprimé beaucoup de colère ces derniers temps, mais je reste malgré tout optimiste ! 

A bientôt !

Après un été à tenter de relancer un énième nouveau sevrage, à devoir supporter toutes les conséquences au long terme de ces années d'échecs à vouloir me sortir de mes problèmes, après avoir dû faire face à la volonté de ma copine de me quitter samedi dernier (à cause de la dégradation de notre histoire, non sans lien avec mes problèmes !)... j'ai pris lundi un rendez-vous avec un psychiatre, rendez-vous que j'ai eu ce matin (jeudi 12 septembre). Il y a deux ans de cela je parlais déjà de faire une thérapie, mais je n'avais jamais franchi le cap de prendre un premier rendez-vous. Maintenant, devant les désastres de ma vie, je n'ai plus d'autres choix ! J'ai convenu ce matin avec le psychiatre de suivre une psychothérapie sur le long terme. Il m'a orienté vers une psychologue compétente pour ce type de problèmes. Je devrais commencer à la voir très bientôt.Ma copine a voulu me quitter samedi ai-je écrit juste au dessus. Devant ma réaction de désolation, elle a finalement accepté de me laisser une "chance". Ça a vraiment été une putain de claque ! Je veux tout faire pour réparer tout le mal que je nous ai fait. S'il n'est pas déjà trop tard... J'ai vraiment le sentiment de l'avoir rattrapée au vol ! Pourquoi n'ai je pas pris ce rendez-vous plus tôt ?? Mystère... Ce qui est certain est que tous ceux qui me disaient depuis le début de me faire aider avaient tous raison. Chacun ici devrait se faire aider. Personne ne s'en sortira tout seul. 
Cela fait des mois que je n'ai rien écrit sur ma dépendance. J'en ressens le besoin là car je tente de relancer un nouveau sevrage et je dois bien admettre que c'est dur. Je ne me sens pas très bien. A chaque début de sevrage je dois accepter ce passage difficile du début puis en général quelques jours après je commence à me sentir mieux.

En septembre dernier j'ai en effet commencer une psychothérapie que je continue toujours aujourd'hui. J'ai également commencé à recoller les morceaux avec ma copine. Nous sommes toujours ensemble aujourd'hui. J'ai réalisé un sevrage de 3 mois puis au retour de noël les choses se sont un peu gâtées. Plusieurs rechutes ont eu lieu jusqu'à présent. Là j'essaie de repartir sur une nouvelle tentative de sevrage et j'en chie dans l'immédiat ! Les progrès ont été indéniables depuis septembre dernier mais je ressens vraiment le besoin de parvenir à me sevrer une bonne fois pour toute de cette saloperie. Je le savais déjà mais ces dernières rechutes m'ont conforté dans l'idée que ces pratiques sexuelles compulsives m'apportent bien plus de mal que de bien. A chaque fois, je perds toute motivation dans ce que je fais. Mon comportement avec ma copine se dégrade. Un mal être s'installe.

Aujourd'hui je me suis fixé un objectif symbolique de 100 jours. Pourquoi 100 jours ? Parce que dans 100 jours arrivera une date spéciale pour moi. 100 jours qui en appelleront inévitablement 100 autres, etcetera... C'est à chacun de trouver des "symboles" qui peuvent nous aider dans la guérison. Moi je crois que cela peut m'aider donc je teste !

Chaque jour est important, je dois passer celui-ci au mieux en attendant le jour prochain où mon cerveau commencera progressivement à se détacher du besoin de compulser...
Bonjour stef.

Comme tu es le premier à m'avoir écrit, c'est ton parcours que j'ai lu en premier.

J'ai parcouru d'une manière assez sérieuse l'histoire de ton sevrage. J'ai de l'affection pour toi, ton courage, ton honnêteté, la longévité de ta démarche. J'aurais beaucoup de choses à dire parce que si je vis certaines choses comme toi, sur certains points je n'ai pas du tout la même approche.

Je vais commencer par ce qui est différent. En ayant été victime d'un viol dans ma jeunesse, je sais qu'il y a des choses cassés en moi qui ne sont pas de mon fait, alors je ne culpabilise pas vraiment. Je veux être sevré pour manger une nouvelle herbe plus fraiche et plus belle, et quitter une vase qui ne m'intéresse pas et me dégoute. Je pense que toutes proportions gardées, tu devrais aussi considérer que tu as un environnement que tu as subit, que tu ignores peut-être (et même probablement) et dont tu n'as pas à te sentir responsable. Un environnement que tu ne maitrises pas et que tu ne maitriseras probablement jamais tout à fait, mais est-ce important de tout maitriser ?

Après 17 années de lutte, j'ai appris à m'aimer "dans" cette difficulté (à ne pas confondre avec aimer cette difficulté). J'ai eu des vraies victoires, c'est à dire des victoires que je considère comme définitive, sur tout un pan de pratiques secrètes humiliantes pour moi. Et puis à 50 ans avec mon parcours où il y a eu prostitutions et tournages de films pornos, j'ai des motifs de fierté. En effet je n'ai connu qu'une femme (à part une prostituée à l'âge de 20 ans), et je fais l'expérience du plaisir donné et reçu dans la seule aventure sexuelle qui vaille : la fidélité. J'ai trois gamins merveilleux qui me donnent les soucis d'un papa. Je ne pouvais pas imaginer cela quand j'avais seulement ton âge, si on m'avait dit cela, j'aurais pris cela pour de la science fiction. C'est pour ça que je sais que l'avenir ne nous appartient pas, mais en ce qui te concerne, il sera heureux parce que tu as la beauté intérieure du courage et de la droiture... et ça paye.

Autre chose que je voulais te dire. Autrui est un mystère, tout comme toi, un mystère habité. La sexualité n'est pas pour lever le mystère de l'autre, mais pour se réjouir qu'il est un mystère. Ce sont deux mystères qui se rejoignent et s'amplifient dans l'amour. Le porno c'est du spectacle, il y a donc intrinsèquement le mensonge en lui, car l'intime ne peut être publique. S'il est publique, il n'est plus intime et donc ce n'est plus de la sexualité dans son essence, c'est à dire la rencontre de deux intimités qui se donnent l'une à l'autre par amour.

Tu gères beaucoup d'addictions (d'ailleurs, méritent-elle toutes le terme d'addiction) à la fois, tu te mets une pression très forte. Ca te rend nerveux : l'élastique s'écarte entre la haute image que tu as de toi, et le droit que tu estime avoir d'être honoré par de l'amour jusqu'à cette hauteur. Tu es dans une impasse, donc énervement, violence, et comme tout te semble absurde, tu vas faire quelque chose d'absurde : te dire que tu es moche. C'est ce que tu te dis quand tu regarde des films pornos, ça te soulage, parce que cela devient en adéquation avec l'absurdité apparente du moment.

Un petit truc : quand tu te sens moche, et que tu es prêt à ratifier cette mauvaise image de toi-même en te vautrant sexuellement sur des images moches, au lieu de cela, va voir des personnes que tu trouves moches (des pauvres, des personne âgées, des handicapés ou que sais-je, ou des gens qui ont des défauts que tu estimes inacceptables) et communique, tu n'auras pas besoin d'en imposer parce que tu ne seras pas en compétition, tu ne te sentiras pas le besoin de prouver quoi que ce soit. Tu feras plaisir et tu t'enrichiras d'une rencontre nouvelle et inédite. Au final tu transformeras la mauvaise image de toi même en une joie, et là tu as tout compris.
En me relisant, je me trouve un petit peu "petit professeur". Je le regrette.
Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47
URLs de référence