Dépendance sexuelle

Version complète : Le Sevrage de Stef - (entamé le 13 juin 2010)
Vous consultez actuellement la version basse qualité d'un document. Voir la version complète avec le bon formatage.
Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47
Burhus,

Si tu le désires tu as toujours la possibilité d'éditer tes anciens messages pour en modifier des parties. Pour ma part je trouve tes interventions très pertinentes alors ne te prend pas trop la tête pour l'instant avec ça. S'il s'en venait à ce que tu agisse comme un prof ou un donneur de leçons nous t'aviserons en privée à ce moment là :-)
Burhus,

Je te remercie pour ton long message qui m'a sincèrement touché ! Merci d'avoir pris le temps de découvrir mon histoire. Désolé si je n'ai pas réagi plus tôt mais il me fallait un peu de temps pour assimiler tout cela. J'aime bien me donner le temps de la réflexion ! Je ne te trouve pas "petit professeur" moi non plus. Tu exprimes simplement ton vécu et ton ressenti.

Quand tu dis qu'il y a un environnement que j'ai subi, je pense que tu as raison. Quand on est dans la dépendance, les rechutes ou autres problèmes on se culpabilise beaucoup. Or comme tu le dis, on ne peut pas tout maîtriser et on subit un environnement dont on est pas responsable. Depuis septembre dernier j'ai entamé un travail de thérapie dans cet esprit : essayer de comprendre ce qui dans mon parcours m'a conduit malgré moi vers des formes d'addiction. C'est une manière d'essayer de me déculpabiliser. 

Merci aussi pour ce "petit truc" que tu me suggères. Je trouve cela intéressant. Je crois qu'une des clés pour s'en sortir se trouve en effet dans les relations sociales que l'on peut nouer. La rencontre peut faire tellement de bien parfois alors, lorsque je ne me trouve pas bien et que je m’apprête à "ratifier cette mauvaise image" de moi-même en me vautrant dans la dépendance, pourquoi pas la solliciter envers des personnes avec qui je ne suis pas en compétition . J'ai déjà remarqué en effet que certaines discussions, même très brèves, avec des personnes envers lesquels il n'y a pas vraiment d'enjeu, faisait parfois un bien fou ! 

Ton message me donne envie d'être optimiste ! J'essaierai de venir le relire dans les moments plus difficiles.
Bonjour stef

Je continue à te parler parce que j'ai beaucoup de choses à dire, je ne sais dans quel ordre y aller, ce sera peut-être un peu décousu. J'ai continué à lire ton sevrage plus précisément, je n'ai pas absolument tout lu donc peut-être que certaines choses ne seront pas adaptées, tu mettras donc les filtres qu'il faut si c'est le cas.

En ce qui concerne les chutes et les rechutes. Le sevrage est fait de chutes : l'on s'accorde un réconfort après l'effort, comme on ne connait pas le réconfort autrement que dans l'addiction, c'est dans l'addiction qu'on va le chercher. Est-ce pour autant que l'effort fait est annihilé ? non.

Il n'est pas annihilé parce ton corps-esprit, a expérimenté les bienfaits de la sobriété, et cela s'inscrit naturellement dans ta mémoire. Comme la nature ne garde que le bon et rejette le mauvais, ton psychisme va pouvoir s'appuyer sur le souvenir du bon pour le mettre en objectif, en faire un levier (je parle de ton inconscient, ce que tu ne maitrises pas). En multipliant les périodes de sevrage même courtes tu te donnes à manger du bon. Il est très nécessaire de faire découvrir à ton inconscient un bienfait qu'il ignore, et qu'il ne peut donc pas utiliser pour ton aide.

Il faut quelques fois 90 massages cardiaques pour qu'un cœur reparte. Il repart au 91ème, les 90 précédents ont semblés inutiles, mais aucun d'eux n'aurait pu manquer pour que le 91ème soit le bon.

Par rapport à ta longue période où tu n'est pas venu sur le site. Peut-être as tu l'impression de dire toujours la même chose, donc d'être immobile, et ça te déprime. Mais tu es ton propre père dans cette éduction que tu t'impose, et l'éducation passe aussi par la répétition. Quand une mère enlève le sein des lèvres du nourrisson, c'est une violence pour le nourrisson, mais il est impuissant face à cette violence. Toi tu t'impose une violence que tu dois gérer toi même, c'est donc particulièrement difficile.

L'éducation passe par la répétition, mais ce n'est pas tout à fait une répétition, parce que tu ne t'adresse jamais à la même personne, mais a une personne qui grandit. Exemple : pendant plusieurs années j'ai demandé à un de mes enfants de ranger sa chambre. Il ne pouvait pas le faire de lui même. Il y a eu donc le même ordre décliné sur tous les tons avec tous les arguments. Au final c'est bon, ...il a eu besoin de ce chemin là.

En te racontant dans tes échecs et tes victoires tu ne te répèteras jamais, et cela t'aidera de le faire parce que tu mettra des mots sur les choses présentes.  

J'ai d'autres sujets à aborder, mais si je fais des post trop long ça va gaver.
Bonjour burhus,

Ne t'inquiètes pas pour la longueur de tes posts, ce n'est pas un problème pour moi.

Tu as bien cerné la lassitude que je ressens parfois. C'est vrai que j'ai souvent eu le sentiment de stagner et de ne plus avancer. Ce qui explique sans doute pourquoi j'ai cessé pendant une longue période de venir écrire ici. J'avais le sentiment de ne rien avoir à dire de plus que ce que j'avais déjà pu dire. Mais je crois que tu as raison en ce qui concerne la répétition ! Quand je regarde ces 4 dernières années avec un minimum de recul je peux constater que les périodes de sevrages ont eu tendance à s'allonger au fil du temps. De quelques jours à quelques semaines, j'ai un jour réussi à atteindre plusieurs mois. Les jours où je ne suis pas dans l'addiction sont de plus en plus nombreux au fil du temps. Je profite donc régulièrement de périodes de mieux être et quand j'arrive à dépasser les rechutes qui surviennent par moment je n'ai qu'une envie, celle de revenir au plus vite vers ce mieux être.

Merci de m'avoir écrit cela car ce n'est pas toujours facile de prendre du recul sur soi-même. Ce qui me lasse parfois ce sont ces énièmes rechutes qui me ramènent vers les heures les plus sombres de mon parcours. Je me dirige certainement lentement vers la guérison mais j'aimerais que cela aille plus vite. J'aimerais que l'addiction soit une bonne fois pour toute derrière moi !

Ceci-dit, les choses progressent ! La thérapie que j'ai entamé depuis septembre dernier me fait du bien. Cela ne m'empêche pas forcement toujours de rechuter mais je sens que ce travail sur moi-même est important. J'ai déjà eu l'occasion de l'écrire mais depuis que j'ai pris conscience de mon problème d'addiction je ne peux plus faire comme ci je n'avais pas de problème. Cette prise de conscience et cette envie de m'en sortir me semblent indélébiles et durablement inscrites en moi ! Je vais donc continuer à répéter ces sevrages jusqu'à ce que mes problèmes d'addiction soient une bonne fois pour toute derrière moi ! 
Bonjour Stef

Je voudrais aborder deux sujets qui s'entremêlent et qui sont distincts. Le psy et la copine.

Avant cela, je suis obliger de t'expliquer comment pour moi la question du psy s'est posé, parce que nous sommes vraiment différent dans l'approche.

Ton premier post m'a posé la question de savoir si avec un passé si lourd, j'allais voir un psy. Je ne suis pas allé en voir avant le mariage, et après ce fut pour gérer des problèmes de violences dans le couple. J'en vois un aujourd'hui en couple : c'est le psychiatre qui a mis cette condition, pour rappel nous sommes suivi depuis 7 ans.

Pourquoi je ne suis pas allé en voir avant. Je me sentais fichu, (j'entend sur le plan sexuel). Je ne voulais pas m'illusionner, je me suis seulement demandé comment être fécond autrement, la spiritualité avait une ribambelle de réponses possibles, donc mes questionnements ont été plus spirituels que psychologiques. Par ailleurs regarder dans le rétro me désespérait, je préférais aller de l'avant qui ne pouvait être que meilleur. Il n'y avait pas vraiment de confusion dans mon histoire, c'était pas top, mais c'était claire.

Maintenant je reviens à toi. Pour toi, ce rendez-vous constitue un combat et une victoire. Je suis certain effectivement que cela t'aide et va continuer à t'aider, nous ne sommes donc pas comparable là-dessus; ce que je vais donc te dire n'est en aucun cas une relativisation de l'importance de ce mode d'aide pour toi. Je te partage juste des réflexions en l'air.

Je remarque dans tes posts une phrase très étonnante par rapport au rdv à prendre chez le psy (post N°91).

J'en ai parlé à ma copine ce midi, qui m'a dit que la manière dont je vivais mal cet appel était signe que je n'ai pas confiance en moi. Nous sommes le 8 décembre 2011. Tu parviens à ton premier rdv chez le psy quelque 2 ans plus tard quand elle menace de te quitter.

Pour moi il y a beaucoup de clefs dans ce constat. D'abord, tu parlais de ta copine avant seulement pour nous dire quand elle n'était pas là, et expliquer donc que ton sevrage serait plus difficile. Ensuite tu nous informes dans l'histoire de ton sevrage que tu lui as parlé de tes difficultés (tu n'es pas allé dans ta confidence jusqu'à nous donner le degré d'info partagé avec elle.) Ensuite tu nous donnes cette fameuse remarque du post N°91. Tu nous donnes cette remarque comme pour nous dire que tu n'es pas tout seul dans cette démarche, que tu es accompagné par celle que tu aimes.

Et bien moi, je pense que c'est tout le contraire. Je pense que non seulement tu n'étais pas accompagné dans ta démarche, mais plus encore, qu'elle en a été un frein.

Vous n'êtes pas ensemble par hasard. Vous êtes ensemble depuis assez longtemps (si je comprends bien) pour penser que c'est sérieux, (tu ne voulais pas qu'elle parte, donc tu l'aimes). Au moment ou tu avais besoin d'être valorisé, elle t'a dévalorisé.

Peut-être te valorise-t-elle dans des territoires où tu n'as pas besoin de l'être, et donc tu ne le reçois pas (alors qu'à ce moment là elle te donne tout son amour), peut-être qu'en te valorisant aux bons endroits elle t'aiderait. Et tu peux te dire l'inverse, peut-être que tu la valorises là où elle n'a pas besoin de l'être, et pas assez là où tu la révèlerais.

Mais dans les couples de notre espèce, (parce que moi je suis en plein dedans), on peut malgré nous faire croire à l'autre (et même peut-être à soi-même) qu'elle nous aime de la bonne manière, alors que non. Pourquoi cela ? parce qu'on veut l'encourager dans l'amour qu'elle exprime, et que soi-même on se cherche un peu donc on ne sait pas vraiment ce qui nous correspond.

Donc nous en tant qu'homme dans le couple, nous pouvons travailler à notre perte de cette manière-là.

J'espère que je n'ai pas été trop brouillon, mais surtout ne pense pas que je mette un jugement de valeur.

à bientôt.
Salut Burhus,

Merci pour tes réflexions que je ne prends pas mal.

Tout d'abord au sujet de ma copine et des difficultés dont je lui avais en effet fait part à un moment donné (sans entrer dans les détails), je lui ai fait part de tous mes problèmes d' "addictions" à l'exception de la porno-dépendance. C'est beaucoup plus facile d'avouer les problèmes alimentaires ou les excès concernant l'ordinateur et internet que tout de ce qui touche le porno. Aujourd'hui encore elle ignore tout de mon addiction au porno et je ne pense pas lui en parler un jour. Je pense que l'on est pas obligé de tout dire. Je ne me sens pas malhonnête pour autant. Comprendrait-elle en effet ce problème ? Je n'en suis pas certain du tout.

Quand à je que je racontais dans le post n°91 que j'ai été relire, en réalité je ne disais pas tout concernant la réaction de ma copine. Quand je dis qu'elle "m'a dit que la manière dont je vivais mal cet appel était signe que je n'ai pas confiance en moi" je ne mentionne pas le fait qu'elle n'a pas dit cela pour me rabaisser mais au contraire pour me pousser à réessayer de passer cet appel. En me disant cela, c'était pour me montrer que je n'avais pas de bonne raison de ne pas appeler, seulement des craintes ou un mal être. ET qu'il fallait que je persuade que ce manque de confiance en moi était en train d'effacer la volonté de m'en sortir que j'étais pourtant en train de manifester. De plus, à cette période là elle a vraiment été plus qu'encourageante pour que je passe cet appel: elle me donnait beaucoup de conseils par exemple. Elle essayait de me tirer vers le haut, ce que je rends pas compte cette phrase que j'avais marqué, je m'en rends compte en la relisant.

Ce qui est certain c'est que quand on est dépendant et que l'on vit en couple, on fait endurer à l'autre beaucoup. Je sais de quoi je parle. J'ai passé de longs mois enfermé dans mon mal être, replié sur moi-même, passant mes journées sur mon ordinateur à regarder des films (ou à ne rien faire réellement, à "traîner"), dépensant beaucoup d'argent pour satisfaire mes besoins compulsifs de nourriture, tentant sans y réussir de faire illusion durant les moments passés avec elle (comme le moment des repas), à être très agressif (je me souviens m'en être pris violemment à mon chat, ou alors à elle verbalement...), refusant souvent de faire des choses "simples" avec elle (sortir me promener par exemple)... Et elle est restée là malgré tout. Elle a cru à mes promesses quand je disais pour la énième fois que j'allais tout faire "cette fois-ci" pour m'en sortir. Si tu savais le nombre d'engueulades qui ont été provoquées par les conséquences de cette dépendance. J'en ai les larmes aux yeux rien qu'à l'écrire et à me repasser tout ça dans ma tête. Je ne sais pas comment j'aurais réagi à sa place. Tu sais, je crois que l'autre a aussi besoin de se protéger face à tout cela, et on ne peut pas lui en vouloir.

Et puis à un moment, en septembre dernier au retour des vacances (qui s'étaient une fois de plus mal passées, conséquence de mes problèmes), tout explose ! Elle souhaite me quitter. Et là c'est une énorme gifle. Désespéré je m'accroche à elle, je refuse cette idée. La suite tu le connais... Ce n'est pas facile de savoir comment on aurait réagi à la place de l'autre, si on serait resté autant de temps, ce que l'on aurait fait. 

Écrire ce post aura libéré pas mal d'émotions. Quelques larmes coulent sur mes joues... C'est bien, je crois qu'il faut libérer ses émotions. C'est peut-être aussi signe que je commence à prendre un peu de recul sur les moments les plus sombres que j'ai pu vivre et donc que je suis en train de m'en sortir...
Salut Stef.

Je savais que mon analyse avait ses limites, mais j'ai pensé qu'elle pouvait te donner des pistes de réflexions. De toute les façons, il n'y a que toi qui sait.

Je comprend pas trop ce que veut dire les petites étoiles jaunes, mais je vois que tu es monté en grade. Félicitation !!!Big Grin

Cette communauté me fait vraiment du bien, j'ai aussi envie d'y prendre ma place.
Ta réflexion m'a effectivement donné des pistes de réflexion et je t'en remercie ! Le fait que je ne partage pas tout à fait ton analyse vis-à-vis du comportement de ma copine n'enlève rien à cela. Cela a même libéré des émotions chez moi !!

Pour les étoiles jaunes, je crois qu'avoir franchi le cap des 250 messages postés m'a donné droit à une étoile supplémentaire !! Tongue

Cette communauté ne représente pas LA solution pour s'en sortir mais le fait de pouvoir livrer ici ce que l'on ressent sans crainte d'être jugé et de pouvoir donner et recevoir des conseils fait du bien. Parfois je m'éloigne du forum comme tu as pu le voir, mais il y a toujours un moment où je ressens le besoin de revenir ici.
Pour moi cette communauté est une communauté d'hommes qui se laissent rencontrer tels qu'ils sont, dans leurs pauvretés, ça me rappelle le monastère, et c'est le lieu où j'ai le mieux vécu ma problématique d'addiction, alors je me dis ... je suis peut-être dans la dernière ligne droite. ... J'espère.
Attention de ne pas juste résumer notre communauté à une communautaire masculine. Il y également des dépendantes au sexe, qui certes sont moins présentes, mais qui ont également leur place ici.
Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32 33 34 35 36 37 38 39 40 41 42 43 44 45 46 47
URLs de référence