Dépendance sexuelle

Version complète : Le Sevrage de Stef - (entamé le 13 juin 2010)
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Nouvelle rechute cet après-midi.... La 4ème depuis la dernière fois où j'ai quasi réussi à atteindre 3 mois de sevrage. Je suis en colère mais je n'ai pas envie d'en écrire plus. Je n'arrive pas à passer le cap de la semaine. J'écris surtout cela pour moi même. J'ai besoin de ne pas oublier les rechutes.
Demain est un autre jour.
En effet c'est ma devise. Je continue plus que tout à vouloir m'en sortir. Mais sur le coup c'est dur. La sensation très éphémère de plaisir est très vite remplacée par un moment plus durable de baisse de moral. C'est le fameux contre-coup bien connu des dépendants.
Reprise en main.

Après une dernière petite rechute ce matin, je me relance dans un énième nouveau sevrage ! Je ne lâcherai pas ces tentatives de me sevrer durablement tant que cela ne sera pas devenu une réalité. Je n'ai pas fait tout ce travail pour ne pas aller jusqu'au bout du processus.

Ma psy m'a dit il y a quelques jours que j'avais "vraiment avancé" depuis septembre dernier (moment où j'ai commencé à la voir) et que j'avais entamé un "énorme travail" sur moi même. De plus, les résultats sont déjà visibles dans ma vie : vie de couple, études... Tout n'est pas réglé, loin de là, mais j'avance.

Alors il me faut à présent tout mettre en œuvre pour sortir de ce cycle de petites rechutes qui alimentent d'autres envies de rechutes. Je vais en "chier" mais il faut vraiment que j'y parvienne maintenant et non dans plusieurs semaines ou mois. Il faut que je mette en place des stratégies pour contourner ces envies de rechuter. Je l'ai déjà écrit mainte fois, la volonté est largement impuissante face à la dépendance. Donc il ne faut l'affronter frontalement mais la contourner. Il faut à nouveau que j'essaie d'avancer sur mon rapport compulsif à l'informatique.

Je crois que je vais prendre le reste de cette journée pour réfléchir à ces stratégies.
Quelle illusion...

J'avais intitulé mon dernier message ici "Reprise en main". En fait de reprise en main il n'y en a pas eu. Je me suis juste donné l'illusion que j'allais me reprendre en main mais sans jamais vouloir véritablement en payer le prix. Comme le savent sûrement ceux qui ont un peu suivi mon parcours, je ne suis pas seulement dépendant au porno, même si mon principal problème est bien le porno. J'ai aussi par moment un rapport compulsif à la nourriture et j'ai aussi un rapport compulsif à l'informatique. Quand je suis dans la dépendance au porno, mon rapport à la nourriture et celui à l'informatique deviennent généralement compulsifs. Les 3 s'autoalimentent en quelque sorte.

Du coup mercredi dernier je suis venu ici écrire un message de "Reprise en main". Sauf que je n'ai rien essayé concernant mon rapport à l'informatique. Résultat : j'ai regardé plusieurs films chaque jour et j'ai passé une grosse partie de mon temps sur mon ordinateur. Le pire a été hier. J'étais seul de 13h à ce matin. Entre 13h et 2h du matin j'ai dû regarder au moins 5 films. Autant dire que je n'ai presque fait que cela. Et puis j'ai dérapé niveau nourriture. Alors forcement au bout d'un moment l'envie de rechuter avec le porno s'est fait sentir. Et j'ai rechuté.

Je voulais me sevrer du porno mais sans sortir de mon nid informatique (faussement) douillet. Pour se sevrer il y a un prix à payer, des efforts à effectuer et de bonnes décisions à prendre. J'ai fait tout le contraire. Même si j'écris tout cela et que je donne l'impression de m'accabler, je ne m'en veux pas. Je ne suis pas en colère contre moi même. Mon inconscient est plus fort que ma volonté. Tout cela je le sais.

Alors non, je ne vais pas venir écrire ici que je me reprends en main. Car alors que j'avais dit que j'arrêtais de fanfaronner, j'ai fait l'inverse en venant écrire ce message de "Reprise en main". Mais je vais essayer de ne pas baisser les bras pour autant.

L'heure est à la remise en question...
Merci de ton partage.
Je me pose quelques questions.
Comment pendant ton sevrage de trois mois ta relation avec ton amie a évoluée, sur quoi il y a eu de l'inédit, de l'étonnant pour tous les deux ? (je dis cela, mais la réponse est intime et je ne cherche pas à la connaître).
Je pense que dans ton sevrage de trois mois, il y a eu dans ta vie de couple des fondations que ton amie n'as pu que constater, même si il n'est pas toujours possible de mettre des mots dessus. En prendre conscience, est peut-être une aide.
Autre chose, j'ai constater dans mon parcours que je m'interdis certains plaisirs innocents tant que je suis dépendant, comme si il y avait de l'ordre de la survie que je me punisse (que j'autocensure mes visionnages de porno, puisqu'étant le seul à en être témoin personne autre que moi peut me tutoriser) ; en ce qui me concerne ce plaisir, c'est d'écrire des poèmes.
Avant, je me trouvais nul de faire cela, maintenant, je sais que cela me plaît, mais une force contraire me défend de le faire, parce qu'une voix intérieur me défend d'écrire du beau. Je lutte contre cette voix intérieur, que j'ai identifié comme faisant parti de mon processus d'automutilation, et je me force à écrire ces poèmes, contre ce courant contraire en moi. Quand je le fais, même si c'est quelques fois nul, j'en ressens une puissance de libération, et en fait c'est rarement tout à fait nul.
Je me dis que peut-être dans ta psychologie il y a quelque chose d'analogue, un territoire de créativité que tu t'interdis d'exploiter parce que une mauvaise image de toi même te fais dire que tu n'es pas à la hauteur.
Merci Burrhus pour ton message qui m'a fait beaucoup réfléchir !

En y réfléchissant c'est vrai que moi aussi je m'interdis certains plaisirs dans l'immédiat. Comme si j'avais une mauvaise image de moi même qu'il s'agissait d'entretenir. J'ai pourtant des envies ou des images de moi même prenant soin de moi (au sens large du terme). Mais je ne les mets pas facilement en pratique. Par exemple, j'aimerais lire le matin en me réveillant ou le soir en me couchant. J'aimerais cuisiner d'avantage, autre manière de prendre soin de moi. C'est comme si à coté du moi que je suis existait un second moi que je ne vivais pas. Les deux se rejoignent par moment mais ce n'est pas la règle générale. Je ne sais pas si chez moi cela relève de l'ordre de la punition, mais peut-être... En tout cas, je crois que tu comme tu l'écris cette mauvaise image que j'ai de moi même m'interdit d'exploiter ces envies ou territoires de créativités.

Il faut vraiment que je travaille là dessus. Que j'apprenne à "cultiver" ces envies de beau, de bien-être, d'expression de moi... Que je m'accorde des moments vraiment "pour moi", des moments qui me font du bien. C'est essentiel je crois dans le processus de guérison.

Merci encore de ton partage !
Hello à toi

J'ai toujours peur de tomber un peu à côté dans les réponses que je formule sur cette adresse. Je pense cependant ne pas trop me tromper en te disant qu'en effet, tu dois lutter contre ces diverses addictions en même temps. Puisque chacune d'entre elle te ramène aux autres, il n'y a pas d'autre choix que de renverser la table et tout bouleverser pour espérer vaincre ta dépendance. 
Après tout, tu as déjà réussi un long sevrage non? Quelles étaient les recettes mises en oeuvre à l'époque? Il y a sûrement des points à reprendre et des méthodes, des stimuli, des routines nouvelles que tu pourrais mettre en oeuvre pour te motiver. 

J'aime bcp le processus de la récompense pour ce qui me concerne. Chaque jour de gagné, je vais m'offrir une musique sur iTune, et à la fin, cela constitue une liste assez impressionnante de morceaux que j'adore et que je n'achetais pas avant et que j'écoute avec plaisir en m'imaginant victorieux! Certes, cela représente un investissement, mais au regard de ce que je peux claquer en tel rose ou à perdre du temps sur des sites X, c'est tout bénef. 

Réfléchis, toi aussi, aux diverses solutions possibles pour faire évoluer en profondeur tes rythmes de vie. Trouve toi des récompenses... Et si tu le peux, décompresse un peu. Je sais d'expérience qu'enchaîner les sevrages est épuisant. PArfois, quelques journées à se laisser aller, sans tomber trop bas non plus, peuvent te permettre de recharger les batteries, de te fixer un seuil, un cap, une date butoir, avant de repartir.
Ou veux tu en être dans un mois? 3 mois? 1 an? Réfléchis y aussi, laisse mûrir ta réflexion, et après, sois sans pitié ni concession envers toi même.
Vraiment intéressant ton message du 02/08 "quelle illusion "
Je crois que tu as tout compris. Reste maintenant à modifier le processus de récompense du cerveau. Prendre un couteau de cuisine au lieu de cliquer, ouvrir un livre au lieu de tenir la souris... Il y a vraiment quelque chose de physiologique dans ce besoin de tenir la souris ou de glisser son doigt sur un smartphone comme je le fais actuellement :-)

Il s'agit maintenant pour toi de trouver un ensemble de petites règles de vie.
Et ce n'est jamais fini :-) Ça s'appelle le processus d'amélioration continue !
En effet Dexter, je crois que je dois lutter contre toutes mes addictions en même temps ! N'en oublier aucune. Et c'est vrai que je connais déjà pas mal de recettes qui ont déjà fonctionné dans le passé. La première étant justement de m'attaquer en même temps à toutes mes addictions. Le plus dur reste à les mettre en œuvre, surtout dans les moments difficiles.

Ce qui fonctionne assez bien et qui m'aide à me sevrer du porno, c'est de contrôler mon rapport à l'informatique. Je crois qu'en me concernant c'est la clé. Lors de mon dernier sevrage de presque 3 mois, je n'avais pas réussi à véritablement avancer sur mon addiction à l'informatique (cela explique sans doute en partie les rechutes qui s'en sont suivies).
Cela implique :
- de compter strictement le temps que j'y passe chaque jour. A chaque fois que je vais sur internet il s'agit de noter l'heure de début et l'heure de fin. Une sorte de compteur donc !
- d'établir si possible une liste de choses à faire sur l'ordi avant de l'allumer.
- de ne pas regarder de films tout seul (sauf exception).
- de ne pas allumer l'ordinateur dès le réveil.

Depuis quelques jours, je teste quelque chose de nouveau. En me levant le matin, je m'accorde 1h pour moi. Peut importe ce que je fais de cette heure, tant que cela me fait du bien. Hier matin et ce matin j'ai dessiné. Cela m'a vraiment fait du bien ! L'échange que j'ai eu avec Burrhus il y a peu m'a donné envie de me lancer (voir ci dessus son message du 02/08 et ma réponse du 04/08). Il faut que j’apprenne à cultiver ma créativité ! En thérapie ma psy a vraiment mis le doigt sur mes difficultés à gérer les moments de solitude. C'est donc sans doute une première manière d'avancer sur ce point. Et puis c'est peut-être aussi une manière de me donner une récompense... Je m'offre de précieux moments réellement pour moi. Je pourrais certainement trouver d'autres manières de me récompenser. J'aime bien Dexter ton idée de t'offrir une morceau de musique pour chaque jour de gagné ! A chacun ensuite de trouver ses récompenses.

Et puis j'essaie d'être vraiment "présent" dans ma vie de tous les jours : être le mieux possible dans mon environnement, prendre soin de mon couple, prêter attention à mon alimentation...

J'ai aussi décidé de prendre des gélules d'une plante réputée pour aider à lutter contre la déprime et le stress. J'en avais déjà pris dans le passé et il m'avait semblé que cela marchait plutôt bien. C'est de l'automédication mais je me suis bien renseigné auparavant sur les doses, etc.

Comme tu le dis Florent, il faut que j'arrive à modifier le processus de récompense de mon cerveau. Je crois que ces recettes peuvent m'y aider (j'en ai d'ailleurs surement oublié ici...). Depuis quelques jours j'essaie de mettre tout cela en œuvre. Je ne me fixe pas pour autant d'objectifs. On verra bien ce que cela donnera ! Je vis au jour le jour.
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