Dépendance sexuelle

Version complète : Le sevrage de Thump
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Merci pour votre attention, Grandefi et Libredesoimême. Non, la colère n'est pas une nouveauté pour moi, pas plus que son expression. Depuis l'enfance, je suis en colère. Vers l'âge de 23 ans, j'ai commencé à la sentir et jusqu'à maintenant j'essaie de trouver un moyen d'en faire mon alliée plutôt que mon ennemie. Comment je la ressens ? A quelle fréquence ? Comment est-ce que je l'exprime ? Que m'empêche-t-elle de faire ? Que me permet-elle de faire ? A quoi me pousse-t-elle ? EtcMerci de tes compliments Grandéfi. Ils ont fait réémerger mon grand malaise vis-à-vis des compliments. Surgit la vague impression d'être un imposteur, de ne pas les mériter :"Avec tout le mal que j'ai fait, je les mérite pas. Et de toute façon le sevrage ne va pas durer, je vais me planter et alors il va voir que je suis un faible, etc"Conclusion : je ne parviens pas à les recevoir. Pareil pour les marques d'affection, surtout de la part des femmes : elles me manquent énormément, mais à chaque fois que j'en ai reçu, j'ai été dans l'incapacité de les accueillir, des les accepter, de vraiment les laisser entrer et germer en moi.  L'image que j'ai de moi-même est si négative, j'ai également eu l'impression de tant de trahisons -celles des autres et aussi les miennes- que les compliments et  l'affection demeurent en grande parti à l'extérieur. Je ne parviens que rarement à les laisser entrer.  Mais ça arrive parfois.
Purée, c'est la galère de vivre seul. Je n'aime pas ça. Ca me pèse beaucoup. 

Va falloir que je me bouge un peu pour trouver une copine. Je commence à me sentir plus détendu. Ces cinq derniers mois furent très éprouvant. Bon, ça commence à mieux aller. Je me laisse encore un peu de temps avant de commencer à sortir à nouveau. Enfin, je sais pas trop encore. Je vais y aller doucement. 

Du sevrage, il faut aller à la guérison. Le sevrage est la première étape de la guérison. Extérieurement, on peut ne pas voir immédiatement la différence entre se sevrer et guérir.  Se sevrer c'est s'efforcer de s'abstenir, alors que guérir c'est réduire la distance qui sépare certaines de nos envies et attitudes des valeurs qui nous constituent. Guérir, c'est parvenir à une harmonie qui permette de ne plus être en lutte ou pire en guerre avec soi de manière quasi-permanente. Si l'absence de lutte est -je pense- impossible, la raréfaction et l'apaisement des conflits internes est indispensable pour vivre bien. J'ai besoin de guérir. Et ma guérison passe par une prise en charge de moi-même, une plongée progressive dans davantage d'action. Je demeure très en retrait et très passif dans la vie.  Pour que guérir et vivre ne restent pas que des mots, j'ai besoin d'agir. Mon manque de d'habitude des structures internes bien définies m'impose pour l'instant de poser des jalons. J'ai besoin d'entreprendre, d'être actif, de définir des buts et d'agir pour les atteindre. J'en suis là à présent. Ne pas le faire reviendrait à une régression, et donc la noyade inévitable dans la compulsion. Je me dois d'être vigilant. J'ai besoin de me rappeler pourquoi j'ai choisi de me sevrer et pourquoi je ne veux pas retourner au soi-disant refuge des addictions. Les addictions empêchent de vivre, et tuent. 

 

Pour l'instant je n'ai toujours pas mis en place de manière planifiée et systématique un travail de guérison de mes dépendances. C'est vrai, je suis un sevrage et je suis suivi par un médecin et un psychothérapeute. Mais reste un travail de tous les jours bien balisé à mettre en place. Par moment, c'est fort difficile. Les pulsions sexuelles me tombent parfois sur la tête de manière violente.Bon il y a une période comme ça à vivre. Et puis des étapes à passer. Ya du boulot. Et je reste fragile.       C'est ma vie entière que j'ai besoin de transformer. Ya du boulot.  
Deux mois. Je devrais être content. Mais je suis rarement content. Je crois comprendre en parti les raisons de ce manque de joie quasi-permanent. Là, je me dis que deux mois c'est rien du tout par rapport à vingt ans de compulsion. C'est vrai mais en même temps je vais pas attendre 20 ans avant de me sentir libéré, tout de même. Et deux mois, c'est déjà un record.  C'est long pour moi qui compulsait quotidiennement. Plusieurs fois par jour. Via l'addiction sexuelle, mais aussi la cigarette, l'hyperphagie, la dépense compulsive... Je compulsais sans arrêt. Un grand drogué. Et là je commence à en sortir. Aller, j'ai maintenant besoin d'être très vigilant et de travailler pour me libérer.   
Salut Thump c'est très encourageant ton message. C'est sûr 2 mois d'abstinence n'effaceront pas 20 ans de compulsion. Mais comme tu le dis si bien tu vas  pas attendre20 ans pour te libérer de la main mise de ta dépendance, il y'a un début à toute guérison, tu es en train d'en aborder les 1eres étapes. Il faut que tu continues sur cette voie. Tu as été complétement sobre durant ces 2 mois ?

Asmyr

Salut Asmyr

Oui. Je pose pour le moment mon sevrage dans les termes suivants : pas de pornographie et pas de masturbation. 

Félicitation thump pour ces 2 mois. Ta vie n'a peut être pas changé pour l'instant, mais toi tu commences à changer. C'est déja un grand pas...
J'interviens beaucoup actuellement. Et sur mon fil -en tant que thérapie de soutien et objet transitionnel, pourquoi pas. Et sur le fil des autres. Là c'est peut-être un peu plus problématique. Ces messages sont-ils utiles ? A qui ? Aux autres et à moi ? Si c'est le cas et que cette utilité ne nuit à personne, voire à des effets thérapeutiques, c'est ok alors. Non pas forcément via ce qui y est dit, mais surtout par l'intention qu'ils traduisent et renforcent.  Maintenant se pose le problème de la pose. Je ne veux pas à travers ces interventions chercher à me construire une image, encore une autre image. Mais peut-on vivre sans image ? Est-ce que ça existe ? Je n'en sais rien.Bon, sans aller plus avant dans cette question d'image (ce n'est pas le moment pour moi de me chercher dans ces sujets vertigineux), je ne veux pas jouer à l'ancien ou au sage ou à je ne sais quoi d'autre. Je suis dans un état de grande souffrance, je suis seul, je me sens seul, je n'ai rien construit, je me dégoûte encore plus ou moins (et d'ailleurs un peu plus que moins) et je mets actuellement toutes mes ressources intérieures dans une lutte qui est une lutte pour ma survie puis je l'espère pour ma vie. Ca c'est la vérité du moment.

Je sais, je ne suis pas que ça. Mais c'est ce qui s'impose à moi et me cache le reste pour l'instant.   

Et tout de suite se repositionnent d'autres questions : est-ce que je viens de m'autoflageler en public ou est-ce juste une manière de me protéger d'un travers que je sens poindre ? C'est pas simple. Et il faut savoir faire la différence entre sobriété et anorexie. Dans tous les domaines d'expression. Je ne sais pas encore. Je crois avoir plutôt tendance à être anorexique dans ce qui est bon et profitable et à la fois boulimique/hémorragique dans ce qui est massif et nuisible.   
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