Dépendance sexuelle

Version complète : Le sevrage de Thump
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Je suis entièrement d'accord avec toi. Cette addiction est une manifestation de notre impossibilité à faire face. A quoi? Au stress, au regard des autres, à nos responsabilités, à n'importe quelle situation difficile pour laquelle nous ne nous sentons pas assez confiants, pas assez compétents, pas assez dignes, etc... C'est un travail sur l'estime de soi qu'il faut faire, petit à petit s'engager les yeux ouverts sur ces routes qu'on a trop longtemps évitées et arpenter le chemin. Il n'y a pas d'autre issue. Sinon nous resterons dans l'enfer que nous connaissons.
De toutes façons, je ne vois pas comment faire autrement. Il n'y a pas d'autre alternative : je ne peux pas vivre avec ces addictions qui me bouffent. J'ai fait le choix -et le traitement pour mon trouble me permet- de tenir et c'est pas facile tous les jours. Mais, qu'avais-je lorsque je cédais régulièrement à l'addiction ? Du plaisir -petit- et surtout le soulagement d'une tension...Pour un petit moment...Parfois très court. Et un moyen d'échapper au monde. Et des attitudes de plus en plus irresponsables. Et des choix de fuite quasi-constant, montés en système de fonctionnement.  Me voilà donc. En phase de sevrage. Et dans un sacré vide. Plus d'addiction. Pas encore de vie. Plus de protection contre ce vide et cette solitude abyssale. Mais bon, j'ai trop connu le désespoir, l'affolement, la panique, la résignation. Et puis l'espoir, tout de suite trompé. Et puis donc la panique, l'affolement, la lutte, l'abrutissement, la fuite. Et la terreur, et puis la panique, le désespoir. Et à nouveau l'espoir, tout de suite trompé. Et puis...Donc je suis là maintenant devant mes ruines, je regarde et je ne sais même plus quoi ressentir devant.  Me voilà maintenant. En phase de sevrage. Et maintenant ? Et après ? Qui vivra verra. Que serra serra.
Pas grand chose à ajouter aujourd'hui. Ah si ! Quelque chose commence à fixer mon attention.Ce qui sur ce forum, et dans pas mal de communauté, est appelé dépendance affective.

C'est bien sûr le gros du problème. Un nouveau sevrage va peut-être se révéler nécessaire ; je veux dire par là, une extension du sevrage. Mais comme précédemment, l'abstinence ne suffira pas. Pourtant, elle est indispensable pour l'addiction sexuelle. Qu'en est-il pour la dépendance affective ? De quoi faudrait-il se sevrer ? Selon quelles modalités ? Si vous avez quelques idées documentés sur la question, n'hésitez pas à les partager ici.

Merci

Quand je suis allé aux réunions DASA, j'ai été étonné que chacun se présente comme "dépendant sexuel et affectif". J'étais le seul à dire "dépendant sexuel" seulement. Mais en fait j'ai constaté que j'étais aussi dépendant affectif. J'ai constamment un manque lorsque les gens ne m'aiment pas, ou ne m'apprécient pas, ce qui m'a conduit à mettre en place ce masque de quelqu'un de sympa, marrant, consensuel et tolérant. J'ai été comme les autres voulaient que je sois pendant tellement longtemps... Le fait que je trompe ma copine et que je saute sur tout ce qui bouge venait de là: je ne me sentais pas normal, pas digne et donc je me rassurais en me disant que si les filles voulaient coucher avec moi c'est que je valais quelque chose. mais tout ça ne vaut rien, car il n'y avait aucune sincérité de ma part. Je ne pense pas qu'il faille faire un sevrage supplémentaire ou une extension du sevrage. Simplement éviter toute relation de dépendance envers quelqu'un et continuer ton sevrage du porno. La dépendance affective cessera lorsque tu seras affectivement fort et libre, lorsque tu auras repris le contrôle de ta vie et que tu en seras fier.
Wink moi aussi je disais dep sex avant, et pas dep aff et sex, car je ne savais pas ce que c'était.pour moi la dep aff, c'est plus un manque d'estime, et de confiance en soi. Enfin il y a un manque quelque part, et il faut essayer d'y remédier de façon positive et non de façon négative. Il te faut changer des comportements qui te sont nuisibles en comportements qui te valorisent et qui te permettent de satisfaire tes besoins. Et le sevrage consiste à arrêter tous tes comportements qui te pousse à satisfaire tes besoins de façon négative.
Merci John et Raoult pour vos apports. A creuser, a creuser. L'abstinence des comportements et produits toxiques n'est qu'un aspect du travail. C'est vrai, agir de manière responsable et positive est indispensable. Mais comment est-ce possible de manière continue, habituelle, pour ainsi dire naturelle, le coeur en avant  ? Les carences affectives dont je souffre, comment y palier ? Les doubles-liens qui me paralysent, comment les dénouer ?  Les croyances aberrantes qu'on m'a transmis et avec lesquelles j'ai grandi, qui sont devenus miennes en partie, comment les transformer ? Durant mon parcours en thérapie, j'ai repéré de manière indubitable des carences affectives très profondes -qualifiées "d'archaïques". Et des blessures graves aussi. Comment résoudre cela ? Comment obtenir la nourriture affective en l'espace-temps figé en moi ? ; là et où j' en ai besoin ? C'est là-dessus qu'il va falloir que je rebosse, tout en poursuivant avec beaucoup de vigilance mon sevrage. 
Hier, je suis retombé dans la compulsion alimentaire. J'ai pas ingéré des quantités énormes, mais j'ai mangé beaucoup de sucre alors que je ne supporte plus ce nutriment qu'a dose très réduite désormais. Compulsion alimentaire donc. Aujourd'hui fatigue, déprime, apathie. Pas quelque chose d'inhabituel hein. Plutôt mon quotidien de la déprime, du manque d'énergie et de l'apathie. Sauf que sur la route de rétablissement que je parcours maintenant, je ne peux plus vivre selon ce schéma d'ensevelissement passif. J'ai besoin de ma vitalité et de mon énergie pour avancer. Doucement, intelligemment, avec continuité  sans brusquerie inutile, mais avancer.  Alors ces journées d'épuisement, j'ai envie de les réduire au maximum. Je crois que j'ai à présent besoin de tenir une sorte de journal de bord de mon activité, des tâches quotidiennes à accomplir, de mes progrès, de mes faux-pas, de mes avancées. Jusqu'à présent c'est l'inconscience, l'imprévoyance qui prévalait dans ma vie. J'ai besoin d'avancer les yeux ouverts, le regard dirigé dans la bonne direction, attentif à ce que je fais et prêt à effectuer les ajustements nécessaires pour progresser. Vu mes problèmes d'attention et le poids d'une vie de mauvaises habitudes, je dois mettre en place et m'astreindre à ce qui dans un premier temps va m'apparaitre comme une rééducation (et donc demander des efforts parfois pénibles). Peu à peu, ces tâches de rééducation n'en seront plus et deviendront -je pense- intégrées à un fonctionnement quotidien fluide. Alors, je serais peut-être prêt pour relever d'autres défis. Je me rends bien compte que ce qui précède manque de clarté. Disons pour simplifier que je dois mettre de l'ordre dans la gestion de ma vie quotidienne : courses, ménage, tâches administratives, santé physique, santé financière, etc. Pour pouvoir aborder les yeux ouverts la construction de ma vie affective, pour restaurer mon rapport à l'autre et à moi-même. J'ai besoin d'un certain niveau d'ordre dans ma vie quotidienne pour pouvoir construire des relations d'amitié et amoureuses. C'est un peu caricaturale, mais je vais essayer comme ça. On verra comment les choses avancent et les ajustements au schéma que je pose actuellement. 
Oui, c'est ça. Rééducation, et ne plus agir comme on avait l'habitude de le faire, c'est là qu'il faut travailler. Faire face aux obligations même si ça fait ch..., jusqu'à ce que ça devienne un réflexe et plus une corvée.  Une fois que c'est fait, c'est là que se trouve notre liberté. Liberté de ne rien foutre par exemple, mais avec l'esprit tranquille. Evidemment le sevrage est essentiel. Sans sevrage, toutes ces obligations nous paraissent insurmontables car le principe de plaisir gouverne notre vie.
Il s'agit pour moi d'avancer maintenant. Ca me fout le trac. Je sens encore presque comme un gamin (de plus de quarante ans). C'est carrément désagréable. Mais enfin, désagréable ou pas, hein.....Je vais avancer et je verrai bien. Que serra serra. 
Voilà, j'avais écrit un assez long post sur l'importance de l'enfance dans notre dépendance. Je suis persuadé que la guérison passe par terminer le processus de développement de l'enfant. Tous les termes depuis quelques posts sur ce thread renvoient au vécu de l'enfance : se rééduquer, grandir pour avancer, apprendre à gérer ses émotions, ...J'ai la flemme de réécrire ce pavé.  

Thump, merci de m'avoir fait découvrir le site recovery nation, j'en apprécie le discours et j'ai fait le choix de suivre les étapes.

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