Dépendance sexuelle

Version complète : Le sevrage de Thump
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Boah, Thump, le temps perdu, le temps perdu... Moi je suis un poil plus jeune, je suis sur le point de mettre un terme à une xième relation longue (3ans cette fois, marié même) qui foire, sous sevrage! Je me dis que si j'avais été lucide j'aurais mieux fait d'éviter cette relation destructrice et j'aurais peut-être été mieux inspiré par un peu de vide, de "temps perdu".

Pourquoi penser au temps perdu? A moins que tu sois en mauvaise santé? Ce que je ne te souhaite pas évidemment.
Mais à 46 ans, je pense que tu as 1000 choses à vivre!
Déjà, perso, à choisir si je devais revivre une partie de ma vie, ce ne serait pas mes plus jeunes années, mais celles depuis mon sevrage! Quand je vois les bonnes surprises que la vie a pu me réserver dans ces 8 années, où j'ai certainement été plus léger et audacieux qu'auparavant, je crois en la vie, je crois en l'apparition d'énergie en térawatts au départ d'une tête d'épingle. Et je t'écris ça en étant plutôt dans le creux de la vague!
Je te souhaite la même chose avec ton sevrage.


Evidemment, le bonheur ne va pas frapper à ta porte tout seul. Mais je ne te connais pas encore suffisamment (beaucoup de pages de retard à lire sur ce forum!) pour comprendre ton contexte et suggérer comment aller le provoquer... 

Sortir, nature, associations, culture... en tout cas anticiper, se faire un programme pour ne pas se retrouver trop souvent  tout seul (comme moi et toi face à notre ordi! heureusement qu'il y a le forum, mais ce n'est pas le Graal non plus)


Quand tu écris "un cap", tu te l'es défini, ou bien tu attends de constater quel cap tu auras franchi?



Courage,

never give up!

Corto
Moi, si j'avais à changer quelque chose dans mon histoire passée, je ne changerais rien.
Il faut que tu sois fier de l'unicité de ton histoire.
Qu'est-ce que tu as raté ?
Surement pas ce que tu es aujourd'hui qui est fait de qui tu étais hier.
C'est la meilleure base possible pour demain qui se construit maintenant.
Oui j'en conviens sans doute le sevrage va t'aider à retrouver une mens sana. Mais ta dernière phrase m'inquiète: qu'en est-il du corpore sano qui l'emballe? As-tu un problème de santé qui limite ton autonomie? Sinon, sors-tu chaque jour? Il y a peut-être bien à gagner du côté physique en faisant abstraction des préoccupations, non?
Quelques pistes de réflexion à partir de ce sentiment de temps perdu, dont le constat est légitime, mais faut pas stationner dessous plus que de raison :
1/ Il ne faut déclarer la guerre à la mélancolie qu’à condition d’être certain de la gagner. Le mieux c’est de la laisser faire son petit business, elle déballe ses verroteries sur son petit tapis élimé à même le trottoir, tu les mates en passant, d’un air vaguement intéressé (la mélancolie a le chic pour proposer des babioles défraichies à des prix attractifs, mais finalement tu te rends compte que tu les as déjà en double et qu’il est inutile de les racheter à un vendeur à la sauvette) et tu continues ton chemin sans avoir mis la main à la poche pour sortir ton portefeuille, et tu t’en trouves mieux.

2/ sur la problématique du pardon : se pardonner à soi-même d'avoir perdu tout ce temps à se faire du mal en croyant se faire du bien. Il faut du temps, de la patience, et ne pas y songer trop souvent : il y a des peines qui se soignent dans l'obscurité de notre âme pendant qu'on s'occupe ailleurs.

3/ « La jeunesse refuse la précarité », dit le disciple. 
- Combat perdu d'avance, dit le sage : rien n'est plus précaire que la jeunesse. A part bien sûr la vieillesse. »

4/ Comme je le disais il y a 3 siècles en ouvrant mon blog, à partir du moment où j'ai compris l'enchainement des causes et des effets, (et le désir s'accroit quand l'effet se recule, disait Corneille je crois) j’ai perdu la liberté de surfer sur les sites de cul. Mais j'ai gagné celle de ne pas y perdre ma vie, mon estime, ma compagne et mes roubignolles...Que j’aie parfois momentanément perdu de vue ce fondamental en dit long sur mes limitations (plutôt que de repartir dans un trip “trahison, mensonges & goût immodéré du drame”)... mais quoi faire du passé, sinon le reconnaitre pour ce qu'il est et aller de l'avant ? un jour de post-rechute, une amie bouddhiste me disait : "Prenons une analogie. Je me suis fixée tant de pratique par jour. Il y a des jours, rares, mais existants, où je n’y arrive pas. Je pourrais me dire “bah c’est trop dur, fais ce que tu peux”. Non, le lendemain, je m’y remets comme s’il n’était rien arrivé. Comme s’il n’y avait jamais eu d’accroc. Cela préserve le sentiment de continuité d’une pratique sans accroc. Ce qui n’est finalement pas un mensonge, car rétrospectivement, un accroc par-ci par-là n’a rien changé. Tout est question de l’interprétation que nous en faisons. Si nous lui accordons la moindre importance, il a des chances de se reproduire. Etrangement, le déni dans ce cas est une bonne chose. C’est le déni de sa faiblesse, qui débouche sur une force qu’on s’ignore. Parce que si je me dis “je suis faible, je vais faire ce que je peux”, je ne vais plus rien faire. J’entretiens donc l’illusion de ma force afin de lui permettre d’exister, et ça marche. Et à la fin de l’année, je vois qu’il y a très peu de jours de rechute. Mais il faut que ça soit clair. Dans l’idée, AUCUN n’est permis. Si ça arrive, on oublie et on continue comme avant : AUCUN n’est permis." j'ai mis le temps, mais aujourd'hui je vois tout à fait ce qu'elle voulait dire. 

5/ Donc, bonne journée à toi.
Bravo pour tes presque deux mois Thump!et je vois qu'il existe de l'espoir et du positif dans ton chemin,ça fait bien plaisir!
N'hésite pas à préciser ces moments de fatigue et de dépression si tu en ressens le besoin...je t'encourage à parler plus concrètement de ta vie si l'occasion se présente...
Bon courage à toi!
Allez Thump, j'apprécie la note optimiste de fin de ton dernier post!

Je pense qu'il te faudra moins de 2 mois pour avoir une "action quotidienne normale". Il me semble dans ce que j'ai pu comprendre (surtout de tes silences!) qu'il est important de forcer un peu les choses du côté des sorties, de l'exercice.

Bravo pour tes deux mois! Continue comme ça.

Corto
How does it feel?
Je ne sais pas si ta question est vraiment ouverte ou juste un auto-encouragement, mais je me permets de te répondre car j'ai cette expérience du sevrage de longue durée, avec la nuance que chaque histoire au départ est différente.

A six mois je me sentais mieux dans ma peau, le dégoût de moi-même s'effaçait. Par la suite j'ai repris plus confiance en moi.
Les images de porno accumulées dans la tête commençaient à disparaître, des fantasmes plus personnels pouvaient petit à petit se reformer.

Cela tout en restant très vigilant à éviter tout support visuel limite (pas de télé, pas de magazine un peu people avec des seins et des fesses dans tous les coins, pas de site limite), à décider à l'avance d'éviter certains quartiers... Aujourd'hui je me sens relativement libre par rapport à ça; je ne me sens plus sur mes gardes, mais si la moindre de ces sollicitations arrive devant moi, je la rejette rapidement, sans m'en sentir perturbé.

Dans les années qui ont suivi, il me semble que j'ai développé plus de projets et ai été plus à l'écoute des autres.


Courage, prends soin de toi.

Corto
Salut Thump ! Je suis assez admiratif pour tes 63 jours... Car depuis des années en essayant d’arrêter par moi même, je ne tenais pas plus de 2 ou 3 jours !
Je suis d'accord avec John en ce qui concerne la mélancolie, et la plupart des émotions perturbatrices qui peuvent venir te plomber le moral.
Il ne faut pas partir du principe qu'elles viennent de toi, de ta raison, à partir de là elles n'ont plus de raison d’être.. Il faut les voir comme des ennemies, des enquiquineuses, qui viennent te tenter.
Ces sentiments tu n'en veux pas, il ne t'apporte que de la tristesse et de la tentation de retomber, alors tu t'en déleste. Si tu vas a la cueillette aux champignons, tu n'es pas obligé de tous les ramasser, sinon tu risque de tomber sur un vénéneux qui pourrait te tuer Wink
Bravo Thump pour tes 2 mois de sevrageSmile!   Tu dis que pour l'instant tu te donnes le temps et que tu remets a plus tard. Et si c'était justement l'un des nœuds du problème? Perso, j'ai fini par me rendre compte que la passivité ou l'inactivité installe en nous un état dépressif. D'où la rumination, les pensées négatives, mal être. Je ne sais pas, peut être que tu pourrais explorer la voie du sport et la voie médicamenteuse pour reprendre des forces( magnésium, calcium, vitamine c...) Bref c'est toi le Doc. En tout cas un grand chapeau pour le chemin parcouruWink!
C'est moi ou t'as un coup de mou aujourd'hui ?
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