Dépendance sexuelle

Version complète : Le sevrage de Thump
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La difficulté se situe au niveau de l'évaluation. A quelle mesure étais-je coupable de ce que j'ai vécu ? (Et je veux pas de subtilité du genre "responsable" mais...C'est coupable ou rien). Une fois cette mesure déterminée, je pourrais me détester au plus juste de ce que je mérite. Pas trop mais pas trop peu. C'est vraiment débile tout ça. Si je vais au commissariat et que je raconte ce que j'ai fait, eh bien je ne crois pas qu'ils m'enverront en prison. Si j'insiste, j'aurai peut-être droit à l'hôpital psychiatrique. Mais bon. Au travail, j'aurais pu me faire virer. Mais maintenant c'est trop tard, car je taf à peu près correctement. Et en tout cas pas suffisamment mal pour justifier un licenciement. Je sais pas si ya des lourdages rétrospectifs possibles, même si j'ai été nullissime toutes ces années.  Je ne parlerai pas de Dieu car je le connais pas assez. J'y connais d'ailleurs quasi-rien. Donc, je ne parlerai que de moi par rapport à l'image que j'ai de Lui. Et je dois dire que ma vision et mon vécu du Sacré m'amène actuellement plus de peur et de douleur que de confiance et d'amour. Et je me demande avec angoisse "Qu'ai-je fais pour mériter ça" ? La culpabilité qui revient. Justifiée ou non, toujours au poste !Donc avant d'avoir accès aux médocs il y a un an, j'étais dans la brume. La brume qui ne se dissipait que par endroit et par moment. Elle est encore là. Moins dense. Maintenant, je vais devoir affronter ma profonde culpabilité ou elle va me tuer. Je vais devoir refuser le désespoir ou il va me tuer. Je vais devoir faire face et me battre ou la peur et la haine de moi-même vont me tuer. Je suis engagé dans une lutte à mort. Je n'ai pas de doute quant à ce fait. Je vais devoir me battre au risque de mourir, faute de quoi la mort me fauchera.Le temps se presse pour moi. Il y a urgence. Et je ne veux pas vivre crispé de regret, de haine et de peur. J'ai connu mieux que ça, j'ai même connu un peu de bon . Je pars à sa recherche. Aux moments les plus difficiles, j'ai besoin de me souvenir que le désespoir n'est pas une solution, que la souffrance n'est pas une fin, et que les autres sont là.    
Je reviens d'une séance chez le psy. Je suis sur les rotules et plutôt dans un état de grande fatigue et d'importante douleur. C'est super dur. J'espère que cet état va pas durer encore des mois car c'est très difficile de vivre ça. 
Vivre seul est totalement anti-naturel. Le simple fait de vivre seul constitue à mon sens un choc pour une personne et peut générer ou au moins amplifier des troubles. Je ne parle pas bien entendu d'une solitude voulue, transitoire et limitée à quelques semaines ou quelques mois grand maximum. Non, je parle d'un célibat de plusieurs mois, de plusieurs années.Je parle de vivre seul chez soi et de ne pas partager la plupart de ses repas. Je parle de se coucher le soir seul dans son lit, et le soir d'après aussi, et le soir d'après. Je parle de ne rien partager, non pas parce qu'on à rien à partager, mais parce qu'on n'a personne avec qui partager. Cette situation est hautement pathogène, quelque soit la raison dont elle découle.Espérer guérir en demeurant dans cette situation autistique est pour moi illusoire. Bien sûr, je sais que l'addiction ne se guérit pas d'une relation de couple, et je lis bien le témoignage de tous les dépendants en couple qui se trouvent aux prises avec la compulsion sexuelle, le porno, les chats, la prostitution etc. L'addiction sexuelle ne se guérit pas d'être en couple, mais elle se nourrit bien sûr du dénuement affectif, sensuel et sexuel.  Et si être en couple ne suffit pas pour être comblé sur tous ces plans, être seul suffit par contre pour s'en trouver carencé sévèrement. Une relation de couple et une bonne relation de couple, je ne ferai pas sans pour aller au-delà de la simple sobriété. La sobriété pour elle-même a un intérêt trop limité ; ce qui m'intéresse, c'est ce sur quoi elle me permettra de déboucher. Il n'y a pas de relation à soi sans relation à l'autre. Et sans relation à l'autre, la vie ne me semble présenter aucun intérêt. 
Aujourd'hui, j'ai vécu une journée de répit. J'appelle ça "répit" car ça fait de long mois maintenant que j'avance dans un état de tension et de peine si élevées que je n'ose croire que le calme corporel et psychologique va durer. Enfin, j'espère que si. Le calme signifie pour l'instant, principalement, pas de désespoir, pas de fatigue débilitante, une relative aisance de mouvement. J'essaie de mettre le doigt sur le paramètre qui a provoqué ce changement. Pas évident. J'ai quelques pistes ; ça reste des hypothèses. Pas trop difficiles à tester néanmoins. Je peux toujours essayer, et je verrai bien.  Bon, un mois et 21 jours de sevrage. Je devrais être content. C'est une avancée. Mais j'ai peur de rechuter. Cette état d'abstinence est si court comparé à deux décennies d'addiction qu'il me parait ridiculement petit, isolé et éminemment fragile.  C'est comme si je n'y croyais pas à cette possibilité de vivre hors de l'addiction. Et maintenant que je tiens des temps de plus en plus long et que je perçois la possibilité de ne plus rechuter, il faut faire face à une vie nouvelle, une vie que je connais pas. Renoncer à l'addiction, maintenant que j'en ai la possibilité grâce à mon traitement -entre autre- c'est entrer dans une nouvelle vie et lui faire face. J'ai un sentiment  d'envie mais aussi d'incrédulité et d'étrangeté face à ça, que je ne connais pas.
Cette nuit j'ai fait un rêve qui fait que le réveil est pénible. J'ai rêvé d'une ex que j'ai quittée dans ma si coutumière stupidité, mon si coutumier aveuglement. Et là je suis tout seul. Avec le regret d'avoir gâché les opportunités qui m'ont été données et la peur maintenant rester seul le restant de mes jours. Le pire c'est que j'ai également quitté d'autres femmes qui me plaisaient beaucoup. Faut être fou à lier pour faire ce que j'ai fait. Je ne me comprends pas. Comment ai-je pu faire ça ? J'ai quelques pistes pour répondre. Elles ne m'apportent hélas aucune consolation. Attention : ces remords et ces regrets lancinants sont autant de murs qui m'empêchent de vivre. Ils sont d'autres pièges, d'autres obstacles à la vie. Je dois les considérer et les traiter comme ce qu'ils sont : des habitudes hautement nuisibles dont je dois me débarrasser. 
Cette nuit j'ai fait un rêve qui fait que le réveil est pénible. J'ai rêvé d'une ex que j'ai quittée dans un accès de stupidité qui me fut si coutumier. Et là je suis tout seul. Avec le regret d'avoir gâché les opportunités qui m'ont été données et la peur maintenant rester seul le restant de mes jours. Le pire c'est que j'ai également quitté d'autres femmes qui me plaisaient beaucoup. Faut être fou à lier pour faire ce que j'ai fait. Je ne me comprends pas. Comment ai-je pu faire ça. J'ai quelques pistes pour répondre. Elles ne m'apportent hélas aucune consolation. Attention : ces remords et ces regrets lancinants sont autant de murs qui m'empêchent de vivre. Ils sont d'autres pièges, d'autres obstacles à la vie. Je dois les considérer et les traiter comme ce qu'ils sont : des habitudes hautement nuisible dont je dois me débarrasser. 
La projection est une force puissante. Ces jours ci j'ai des montés de colère lorsque je lis le récit d'un dépendant qui rechute. J'ai tellement peur de rechuter moi-même, je me vois tellement dans ces rechutes que je me braque considérablement lorsque je lis ces témoignages. J'ai envie de prendre le dépendant par le col, de le secouer violemment et lui hurler aux oreilles d'arrêter ses conneries, qu'il est en train de se tueeeer, de se condamner, qu'il faut qu'il cesse tout de suite, maintenant, plus jamais demain ou après un autre fix.Bien entendu, je ne le fais pas. Ni sur leur fil, ni sur celui-ci. Je n'ai pas à faire violence aux autres. D'ailleurs me faire violence à moi-même ne me mène à rien, ne m'amène rien et pour tout dire ne marche pas.  Oui, j'ai peur de retomber dans les griffes de l'addiction. J'ai très peur. Et il y a de quoi. Maintenant, je dois faire en sorte que cela ne se produise pas.  
A ce jour, c'est aussi ici , sur ce forum, ma maison. Tout le monde a besoin d'une maison. J'ai autant besoin d'une maison que vous. Pourquoi m'en voulez-vous pour cela ? Pourquoi me méprisez-vous d'avoir besoin d'un refuge ? J'avais les sites pornographiques et la masturbation comme maison. Il faut bien se trouver quelque part. Ailleurs, je croyais qu'on ne voulait pas de moi, et d'ailleurs j'y croyais tellement que lorsqu'on voulait de moi, je ne pouvais pas y croire et je n'étais plus là moi-même. J'abandonne. J'abandonne ce lieu de désolation, cette grotte noire, sombre, humide et isolée qu'est la compulsion. La répétition en rond de soi-même mutilé jusqu'à la folie. J'avais ces derniers jours repris la cigarette. J'arrête. Maintenant. Pas demain. Je ne veux plus d'aucun refuge sombre, humide et isolé. Bien sûr, ça va prendre un peu de temps à sortir de là, à trouver l'air libre et la lumière. Mais je vais mettre un pied devant l'autre et avancer. En cas de fatigue, je me reposerai. Mais jamais je ne veux repartir en arrière. Me cacher à nouveau dans la drogue, dans la grotte. Dans 8 jours, je passerai à 2heures de net par jour au lieu de 3 comme c'est le cas pour l'instant. D'autres choses au niveau de l'action et de ma santé physique. Mais ici n'est peut-être pas le lieu pour tout détailler. Peut-être me faut-il tenir un journal perso aussi. 
Respect et admiration Thump.Tu mène très bien ton sevrage. La colère commence à sortir, c'est un changement pour toi. Exprime là, met la à profit pour toi et pour les autres. C'est une force...
Pour répondre à un de tes posts précédents...Exprime toi sur les forums des autres, avec colère ou bienveillance...A te lire, j'aimerais des fois qu'on me botte le cul, après mes rechutes que me rendent minables... 

J'ai l'impression que mon sevrage revient à apprendre à marcher seul une deuxième fois: Au début on tombe, on se fait mal, on fait l'effort pour quelqu'un ...puis un jour on marche seul sans effort. Voilà ce que j'espère atteindre, très bientôt !!!!

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