Dépendance sexuelle

Version complète : Ce soir 19 Décembre 2009 j'ai décidé de me sevrer
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Ce soir, à la sorti de mon travail, j'ai pris le temps de passer à la pharmacie, de régler le dentiste, d'aller dans une jardinerie pour envisager de planter quelque arbuste dans mon jardin.

En fait, pour arriver à tenir dans le sevrage, et là je pense que c'est générale, il ne faut pas se contenter d'arrêter la MB et le porno compulsif, mais il faut changer ses habitudes de vie. Ce soir, je ne suis pas rentré directement chez moi. La plupart du temps je me dépêche de rentrer pour être chez moi. Après une journée de boulot j'aspire à être tranquille à ne rien faire. Malheureusement, ne rien faire chez moi se transforme à essayer de lutter contre le porno. Ce que je veux dire, c'est qu'il faut vivre autrement. S'occuper tranquillement après le travail, sans se mettre trop la pression, ça s'apprend et il faut le vouloir.Je me rappelle la première période de mon sevrage était un grand succès avant la rechute. J'avais changer de comportement. Je pensais que c'était le fait que je ne voyais pas de porno et que je ne me MB pas. J'ai tenue aussi longtemps car je voulais changer.Après j'ai eu des période de moins bien, où je me contentais de me sevré. Cela n'a jamais trop marché. Ma réflexion de ce soir m'ouvre un nouvel horizon. J'ai envie de me sevrer : OUI - J'ai envie de changer d'habitude de vie : je me sens fatigué certain jours et je n'ai pas forcément envie de faire des choses où de voir du monde. Pourtant, si je veux tenir définitivement, c'est sur ce deuxième point que je pense que cela peut se gagner. 269-17

Vendredi soir, c'est la fin de la semaine, j'ai envi de me relâcher un peu après avoir bien travaillé. Qui dit relâchement, pour moi, cela veut dire me mettre sur le porno et compagnie. Donc il faut que je me batte d'avantage le week-end. Ce qui m'a aider ce soir, c'est le témoignage d'incognito. Il démontre ce qu'il ne faut pas faire.A propos de témoignage, connaissez vous des livres de dépendants sexuels qui racontent leur descente au enfers. Je me sens voyeur en demandant ça, mais je pense que cela me ferai davantage réfléchir. C'est marrant que je dise que je me sens voyeur, alors que je n'avais aucune gène à voir du porno et à regarder à travers une webcam. 271-19
Personnellement je ne connais pas de bouquin de descente aux enfers, et il y a peu d'oeuvres d' "art" qui en témoignent, tant cela nécessite, pour l'auteur, de garder un soupçon de lucidité, ou d'avoir finalement repris le dessus, pour en parler au passé, donc. Cela signifie aussi que ceux qui s'enfoncent n'en reviennent que rarement, puisque ces récits sont rares. Ou qu'ils restent tant marqués que même l'expression de leur souffrance leur paraît impossible, des années après. En revanche j'ai chez moi un disque, qui s'appelle "The Downward Spiral", c'est d'un groupe qui s'appelle Nine Inch Nails. Les textes sont assez éloquents, et racontent l'épopée glauqueet morbide d'un type dans la drogue, le sexe (!) et la folie ; celui-ci finissant par se suicider. Eloquents ils le sont, parce qu'en bonne partie tirés du vécu de l'auteur, Trent Reznor, que John qualifiait une fois de "dépressif professionnel" tant ses oeuvres ( il est en quelque sorte le seul maître à bord de ce groupe : chanteur, compositeur, parolier, producteur, etc... ) foisonnent de mal-être et de ressentiment. A écouter, attentivement, à lire aussi, mais pas trop, parce que ça peut foutre le cafard assez facilement. La musique, travaillée, colle très bien au thème, aux paroles. C'est un tout assez déroutant.Le successeur de cet opus "The Fragile", est bien moins pessimiste, bien qu'il raconte la lutte perpetuelle d'un homme contre des penchants qui ne l'honorent pas ; la fin étant laissée en suspens. Depuis Reznor est sorti de la came, et on peut supposer que ce travaild'expression, de sublimation de la souffrance l'a aidé à se rétablir, m'enfin bref, je divaguesérieusement ...
Citation : grandefi a écrit: C'est marrant que je dise que je me sens voyeur, alors que je n'avais aucune gène à voir du porno et à regarder à travers une webcam. 271-19
C'est un étrange paradoxe en effet, je ne l'avais même pas noté auparavant ( merci ! ). Ce qui est étonnant ce n'est pas de se sentir voyeur maintenant, c'est de ne pas s'être senti voyeur auparavant, alors même que ça allait bien plus loin. Je ne pense pas qu'on ait besoin de se gaver de récits de gars qui en chient un max pour pas un rond pour se rétablir : ça aide un peu parce qu'on voit les choses sous une lumière plus crue ; ça empêche un peu la complaisance. Mais il y a une accoutumance, et un danger majeur. Ce danger ? Se dire que finalement notre situation n'est pas si mal, que comparé à la dépendance du pire des toxs, la nôtre n'est qu' une "petite pincée de sel sur la plaie ouverte de la frustration sexuelle, ça pique un peu et ça fait du bien quand ça s'arrête" (dixit John), et de minimiser donc notre propre problème, de le prendre moins au sérieux. Ce que semble vivre incognito actuellement, chacun de nous peut l'expérimenter, n'importe quand. Il suffit de cliquer, et de se laisser guider par la fée Carabosse de la pornographie.

N.B. : tu peux aussi essayer "Requiem for a Dream", le film, mais je te préviens, ça craint un max.

pourquoi ce besoin de ce nourir du mepris, de la bassesse??pourquoi? les dependants, sont etre attiré vers la bassesse, ce qui est meprisant, rabaissant, humilliant.. quand au fond d'eux-meme..une question a ce poser ca, a explorer..pourquoi etre attiré par ca, mais que dans notre vie reel, quelqu,un nous traite ainsi, on ne l'accepte pas du tout, on en est demoli??héhé Nine Inch Nails, ouff.. que de souvenir :)Requiem for a Dream, j'adore cette toune, hans zimmer, je suis une grande fan Smilehttp://www.youtube.com/watch?v=Klw9DSto3jU
Nuage m'avait répondu sur le post d'ingognito, je ramène cette citation sur mon post, car je la trouve très intéressante et j'ai envie d'ajouter deux choses :Desir de te tenir devant tes convictions? tes principes? les lecons que la vie te donnes via ton parcours?? c'est bon pour l'estime de soi ca, ici au quebec, on dit avoir une colonne, avoir des couilles, ou encore, faire un homme de soi1 - "Avoir des couilles" pour ne pas s'en servir. Pour un dépendant sexuel qui essaye de tenir son sevrage c'est un paradoxe. Justement je fais tout pour ne pas penser à mes couilles et ce que je peux faire avec, et en tenant mes convictions elle vont prendre de l'ampleur.2 - "Branleur" C'est un mot qui veux vraiment dire ce qu'il signifie. Branler, veut dire ne rien faire, rêver, attendre que le temps passe. C'est exactement le même état que l'on est après s'être "branler", avoir jouer avec ses couilles.J'en arrive à la même conclusion que Nuage : faire de soi un homme, c'est arrêter de jouer avec ses couilles comme un enfant.Je n'ai pas l'habitude de parler de façon crue (excepter dans les tchats adultes quand je suis dans un état second) et pourtant je tenais à dire mon analyse très très simpliste.  
"Requiem for a Dream" Merci pour vos conseils, je vais le visionner car ce n'est pas le genre de film que je regarde. Je ne pensais pas qu'un film de Batman traiterait un sujet aussi grave.
Ce week-end, j'ai mon fils. Si je ne m'impose pas de laisser de coté l'ordi, il y a de grande chance que j'aille par moment me perdre sur mon pc à regarder des choses inutiles sur internet. D'abord cela me prendra du temps que je ne passerais pas avec mon fils, ni à faire quelque choses de concret. En plus cela continue de m'écarter du porno.Car même avec mon fils, cela demande beaucoup d'investissement pour s'occuper d'un enfant de 7 ans, et dans les moments difficiles, de doutes je prendrais bien une dose de porno pour me soulager. Il m'arrive de n'être pas bien et d'avoir mal au ventre quand je suis seul avec mon fils car j'ai l'impression que ma vie est triste et en plus j'ai peur qu'il le ressente. Pourtant ce mal de ventre, il faut que je m'appuie dessus, car cela prouve que j'existe et que je peux me construire. C'est ce que j'apprends avec mon psy. C'est sur, une dose de porno, fait disparaitre ce mal temporairement, puis après m'occuper à essayer de remonter la pente.

Depuis quelque temps je m'occupe à améliorer mon quotidiens et c'est beaucoup mieux. Je vais éteindre mon ordi pour la journée et la soirée. 272-20

Tu sais, grandefi, j'ai moi aussi mes enfants que je ne vois pas bien souvent, moins régulièrement que toi je pense... Et j'ai ressenti exactement les mêmes choses que ce que tu décris, les mêmes angoisses, à ne pas savoir si je fais bien, à me sentir bloqué et finir par attendre qu'ils repartent pour que ces angoisses s'arrêtent, sentiment qui génère de la culpabilité et de l'angoisse en cercle vicieux etc...J'en ai moi aussi beaucoup parlé avec ma psy, et par moments trouvé ce qui se passait et réussi à le démonter, et puis par moments cela revenait... Cela m'a poussé à rechuter sans doute plus d'une fois... Comme tu décris, pour calmer la douleur... Et puis même si cela va nettement mieux, cet été par exemple il y a eu des moments où je m'y replongeais un peu (pas dans la rechute, mais dans l'angoisse par rapport par exemple au mooment où allait arriver le moment de se reséparer à la fin des vacances...) Le sevrage et le rétablissement m'aide énormément à gérer ces moments qui seront toujours difficiles. C'est mieux pour moi, et c'est mieux pour mes enfants, c'est certain. Je ne deviens plus prompt à m'énerver les derniers jours, je ne suis plus (ou en tous cas beaucoup moins) à attendre avec impatience que "ça soit fini" quand approchent les derniers moments...Et je sais (je l'ai vu dans leur attitude, et ils me l'ont même dit par allusion d'une certaine façon) que ce que je leur transmets est plus sain, moins de nature à les propulser dans les mêmes problèmes que ceux où je me suis réfugié dès avant leur âge... Alors ce n'est pas magique, je ne suis pas devenu Superman, ni SuperPapa, mais aujourd'hui je suis persuadé qu'ils ont le meilleur Papa qu'ils peuvent, qu'il leur convient bien et que le peu que je fais c'est tout du bon... Et cela alimente la spirale vertueuse plutôt qu'un cercle vicieux de boule dans le ventre à présent.

Je sais bien que ce n'est pas un conseil mais juste une histoire que je te raconte sur mon sujet à moi, mais c'est pour dire que cela existe, et c'est par l'introspection et le rétablissement de mes dépendances que j'en suis arrivé là. Ce n'est pas facile facile à déterminer, mais il est important je crois de se concentrer sur la question à se poser, du pourquoi et du comment on ressent ce qu'on ressent face à ses enfants... Culpabilité? Responsabilité bien ou moins bien assumée? Mensonge à soi-même, et lequel?  Angoisse, peur de quoi au juste? Est-ce que cela a rapport avec leur mère, et lequel? etc etc etc

Petite précision, Requiem for a dream n'est pas un film de Batman. Et c'est Clint Mansell qui fait la BO, pas Hans Zimmer. Je suis un fan également de Zimmer mais il n'est pas le seul grand compositeur de musiques de film ^^J'aimerais rebondir sur la notion de "faire de soi un homme". J'avoue sincèrement que je ne suis pas fan de cette expression. Bien souvent quand on vous parle de devenir un homme c'est à propos de tout et de n'importe quoi. Du style "les hommes ne pleurent pas" et autres clichés, ou même "tu seras un homme quand tu seras devenu responsable". Parfois je trouve que souvent ça donne un côté misogyne. Je comprends que l'on puisse l'employer dans nos situations mais je trouve ça limite. je comprends tout à fait où vous voulez en venir quand vous dites ça sauf que je trouve l'expression inappropriée. (Je sais, je pinaille sur un point pas très important.)Je ne me considère pas comme un "sous-homme" parce que j'ai une addiction, ni encore comme un enfant. Je fais parti de ceux qui fuient leur réalité (même si je suis en sevrage actuellement mais ce n'est que le début) et j'estime que quand je serais sevré, je ne serais pas plus un homme qu'avant. Je vivrais juste en paix avec moi-même et dans la bonne réalité, celle où je ne me mentirais plus.
Je ne sais pas pourquoi la video postée par nuage a en effet l'affiche d'un batman en guise de vidéo... C'est bien la musique de requiem for a dream.Pour en revenir à la question de départ, qui était de trouver des récits de dépendants qui s'enfoncent, il y en a je crois pas plus loin que sur ce forum... Plusieurs inscrits ont résumé leur "descente aux enfers", avec ou sans détails (croustillants ou inutiles?), il y a tout récemment en particulier incognito qui explique assez bien l'inexorable qu'il subit... Et le début de sont affaire sur le blog n'était pas mal non plus, avec l'aveuglement qu'il subit encore et toujours. Aveuglement qui empêche celui qui pose la question des récits de les voir alors qu'il les a sous les yeux... Et les a visionnés dans des films pornos sans doute, c'est la même chose, cette grande illusion non?Moi aussi j'ai beaucoup de mal avec l'expression "avoir des couilles" ou "être un homme", parce que ce n'est pas par les couilles ou la virilité qu'on est "un homme", il y a une différence morphologique entre un homme et une femme ok, mais le critère masculin qui se voudrait "sexe fort" ou autre me dérange parce qu'il véhicule plein de sexisme dont je n'ai que faire.La dépendance sexuelle participait de mon état de "ne pas avoir encore grandi" et donc être encore relativement enfant ou ado, pour ma part. J'en avais vaguement conscience mais évidemment avec un peu de recul la vision en est différente à présent.

Peut-être qu'on peut lire "faire de soi un homme" au sens de "faire de soi un être humain à part entière et sans boulet au pied qui nous rattache au rang d'ersatz"...? S'autoriser à être qui on est destiné à être? (Sans dimension grandiloquente au mot "destin", bien sûr...)

hé la gang, c'est une maniere de parler, un expression quoi ;-)j'ai pas le temps présentement, j,ai un souper a soir.. mais demain, je viendrai élaborer le sujet :)bon samedi mes loulous préféré.. grosse bise du quebec xox
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