excuse-moi, à force de radoter je bégaie. Et puis il y a des bugs sur le forum, c'est vrai que quand je mets des liens qui pointent vers des articles de mon blog, l'activation des tags html fait zapper au navigateur les séries de chiffres séparés par des slashs, donc pour y avoir accès, il faut faire des trucs tellement compliqués que j'y renonce. Le mieux c'est que tu vas sur mon blog, tu ouvres la liste des articles dans la colonne de droite, et tu cherches les articles "peur de la mort" et "victimes consentantes".Mais je vais essayer de les recopier plus bas.L'idée, c'est que la nostalgie se fout de ta gueule et zappe tes mauvais souvenirs, et qu'il faut persévérer. Elle finit par se lasser.les articles :
29 avril 2006Je n'ai pas grand-chose de nouveau à dire sur la dépendance, car qu'elle soit sexuelle, opiacée, pochtronale ou spirituelle, elle consiste toujours à "effacer la douleur par ce qui la provoque" selon le mot de Russell Banks, et c'est salvateur quand tu le comprends dans le bon sens. Mais se sauver de quoi, et pour aller où ? Je n'ai pas évoqué comment les Pink Floyd avaient prédit dès 1975 (et
Guy Debord huit ans plus tôt, dans des termes à la fois plus poétiques et plus confus) que nous finirions dévorés par nos amies les machines dans leur flamboyant et neurasthénique "Wish You Were Here", car ça donnerait du grain à moudre à ma tendance à la victimisation, et je ne veux pas prendre mon cas pour une généralité; encore moins évoquer une énième fois la situation pathétique de tous ces accros d'Internet qui préfèrent s'aggriper au néant glacé de leur écran plutôt que d'aller chercher à accomplir leur destin, aussi anodin ou grotesque qu'il fût, dans le réel, à commencer par moi ces dernières années. Si je ne me fends non plus d'aucun billet d'humeur sur la situation internationale, qui ne laisse pourtant pas pas d'être préoccupante, c'est parce qu'ici je ne fais aucun complexe de n'évoquer que moi et mon rapport à la Maladie. Je pourrais aider mes frères d'infortune sur les forums de naufragés, mais plus j'abstine et moins je me sens légitimé d'un discours rédempteur sur des bienfaits que je suis encore loin d'apprécier à leur juste valeur; d'ailleurs, un nouveau cyber-pote m'a gentiment fait remarquer que sur ces forums, j'avais tendance à radoter. Je peux très bien me contenter de radoter ici sans ennuyer personne. Bien que je reste très vigilant sur l'émotionnel pour éviter tout désagrément durable, je me sens un peu dans la position du mec décrit par Flo : quelqu'un qui souffre (d'un excès de plaisir, par exemple&hellip
entame une ascèse. Son ascèse le rend meilleur. Devenant meilleur il se la joue et devient puant. Etant puant ça lui retombe sur la figure, et il souffre. Souffrant, il a un accès d'humilité. Son humilité le rend meilleur. Devenant meilleur il redevient puant…Où est le progrès dans tout ça ? Un mal entraîne un bien, et un bien entraîne un mal. Il serait temps de voir que ça n'a pas de fin.Ainsi parlait Flo.Bref, il n'y a que l'abstinence à long terme qui permette de se débarasser de cet encombrant mépris pour soi-même, générateur de bien des errements. Heureusement, le travail s'est jeté sur moi comme la vérole sur le bas-clergé breton, et je suis charette jusqu'à fin mai. Ce qui ne veut pas dire que je me réfugie dans l'hyperactivité tel le workholic de base, mais il n'y a plus trop de place pour d'encombrantes questions en ce moment.comme le disait Orroz,"tu n'es ni un monstre, ni un pervers, mais bien une victime de cette société trop permissive qui s'est laissée avoir par la "libération sexuelle" et l'invasion de la pornographie. Mais tu es aussi une victime consentante, et c'est cela qu'il faut d'abord traiter. Tu as fait le premier pas en venant sur ce Forum, à toi de faire tous les autres en te sevrant."J'aime bien ce terme de victime consentante : il faut commencer par cesser de consentir, et continuer de commencer.Ce qui me travaille en ce moment, c'est mon couple, enfin, ce qu'il en reste après le Tsunami. Pour entrer dans un espace neuf, il s'agit quand même de renoncer à se plaindre d'avoir tout gâché, et pour ça il faut bien que les morceaux de semoule qui flottent à la surface du gâchis soient scrutés à deux. En sombrant benoîtement dans le porno, j'ai fui - et cru échapper aux - responsabilités de ma vie exogène.Aujourd'hui elles s'imposent à moi.C'est pas trop tôt.D'une compagne plaisante, j'ai réussi à faire une femme irritable, auprès de laquelle je professe souvent des opinions démenties par mes actes. Ma femme, c'est mon Golem. Elle me rappelle qui je fus, et qui je pourrais être. Evidemment, cette perception déformée et culpabilisée est fausse et nourrirait mon dépit si je la laissais faire : l'avantage, c'est que grâce au sevrage, je vois que mon couple était un drame auquel je ne crois plus.Ma chérie est d'une grande patience.Je ne sais pas si mon "couple" va exister un jour. Ca fait 15 ans que je le boude,et je lui en ai mis pas mal dans la tronche. Je vais pas accuser Jeannette d'avoir été une victime consentante de mes erreurs. Ca serait un peu fastoche. Là encore, aucun discours n'est légitime. S'il ne me vient spontanément que des excuses ou des regrets, il n'y a que des actes à poser.C'est presque reposant.Je voudrais remercier au passage mes appétits grossiers (dans le sens où il est clair que j'ai eu les yeux plus grands que le ventre) de m'avoir offert l'éjaculation précoce comme conséquence assez directe de ma fuite au porno, alors que j'étais plutôt un bon coup. Au moins comme ça je ne peux plus entretenir la moindre illusion sur ma capacité à satisfaire sexuellement cette femme noire hypothétique qui n'existe que dans ma tête, bien qu'elle pousse une bonne gueulante sur The Great Gig in The Sky, dernier morceau de la face A de Dark Side of The Moule.
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Merci John pour tes sages conseils, malheureusement deux de tes liens ne fonctionnent pas ! 1 jour à la fois j'arrive a me frayer un chemin mais je suis dans une phase où j'éprouve de la nostalgie, j'essaye de penser à autre chose pour me débarasser de ces idées mais la situation est sous contrôle et le risque de rechutte n'est pas au rouge. je me sens beaucoup mieux sans cette satanée dépendance et je connais bien les conséquences d'une rechutte, donc je reste sur mes gardes.
18 octobre 2006 Toujours dans les films pour marchands de pizzas jusqu'au cou, mais il ne faudrait pas se laisser noyer sous des flots de sauce tomate sans réagir.Quelqu'un sur le forum des dépendus notait l'autre jour que le cyberX lui semblait "lié à une sorte de comportement suicidaire dû paradoxalement à une peur de la mort."Pour moi cette peur de la mort traduit en fait une peur de la vie, ou plutôt un obscurcissement ou ignorance sur ce qu'elle est et ce qu'on est venus y faire.Dimanche soir en bossant un peu l'allemand avec mon fils, j'ai une fois de plus constaté son incapacité à manier les rudiments de la langue de Goethe, qui se présente comme un jeu de légos sans grande fantaisie quant à la structuration grammaticale des propositions interro-négatives, pour ne rien dire de la rugosité lexicale ou de la soumission de son professeur à des diktats issus d'un autre âge; d'accord, c'était sans doute une connerie de lui faire prendre allemand première langue, alors qu'avec l'initiation Pink Floyd que je lui ai fait suivre, il est tiré d'affaire en anglais, puisque son intérèt est suscité. Mais l'allemand, avec sa dyslexie dysorthographique - quels mots savants ils ont inventé pour décrire des gamins déficients à l'écrit - c'est un peu trop schwer pour lui, et bien qu'il engloutisse le PNB d'un petit état africain en cours du soir, c'est pas avec ça qu'il va remonter sa moyenne générale.Est-ce que je vais pour autant me lamenter d'avoir été absent pendant les 24 heures de souffrance foetale qui ont précédé sa naissance et qui l'ont peut-être prédisposé à subir cette affection pas trop rare - du fait d'avoir fêté un peu trop fort et en avance sa venue au monde, ne réintégrant la clinique qu'à l'heure fatidique où il me fallut sectionner le cordon ombilical quasiment avec les dents tellement ma main tremblait en tenant les ciseaux du fait d'une gueule de bois carabinée ?Regretter d'avoir choisi de le mettre dans une classe de germanistes où j'espérais qu'il serait tiré vers le haut s'il s'y faisait des potes ?Flipper sur son avenir ?Rêvasser sur sa scolarité dans le primaire, qui fut bienheureuse, à tel point qu'on ne détecta sa dysorthographie - putain, rien que le mot c'est un test pour savoir si tu en souffres - qu'au cours de sa sixième ?Allons donc.La nostalgie est une fuite moins voyante que la culpabilité, mais non moins réelle.
Elle gît là, la peur de la vie, tapie dans les plis d'un repli -une retraite pas du tout spirituelle- sur des gravats dans une maison vide. Embusquée dans sa toile, la peur nous attend, tel le perroquet lové dans son sac de couchage qui tente d'engourdir le client par ses billevesées pour l'enrôler ensuite dans ses casernes tantriques. Il suffit pour lui céder de se sentir fatigué, par une nuit sombre, le long d'une route solitaire de l'information, alors qu'il cherche une citation qu'il ne retrouve pas. Il suffit d'un site web abandonné, et d'un homme que le manque de sommeil a rendu trop las pour continuer son googlage. (merci dado !)La compulsion pornoïque, comme le dit une revenante plus fantomette que fantomatique sur le forum suce-cité, c'est "1 - j'essaie de me retenir, 2 - je craque, 3 - porno porno porno, 4 - je vais me coucher en me sentant comme une merde. Pour moi, un jour il y a une petite phrase qui m'est venue en tête : mais enfin, QUI t'oblige à faire ça ? Tu es libre ou pas ? Tout de même, y a personne qui te FORCE à faire ça ??"Une autre amie me dit :"Dépendance aux autres, toujours le même terrain miné."Et pourtant, très peu d'espoir de s'y faire sauter, parce que c'est nous qui avons placé les mines et qu'on sait les désamorcer quand c'est vraiment important.Un autre, qui a essayé au moins aussi longtemps que moi de faire le malin avec ses déficiences, en récolte des fruits existentiels si âcres qu'il s'interdit de m'en décrire le goût, dont je me doute néanmoins et m'inspire pour seule réponse : tant que nous attribuons aux circonstances extérieures le pouvoir de nous faire tomber du coté de la confiture, on l'a dans le cul. (enfin je lui ai benné un camion de flo pour faire bonne mesure, mais je réserve ma gentillesse pour ceux qui en ont vraiment besoin)Et pour chacun de nos scénarios-catastrophes, il y a un antidote, qui s'ancre avec la pratique, et que personne ne peut faire découvrir à ses camarades, mais dont l'existence se propage par la rumeur que certains l'ont trouvé pour eux.Un fameux poème du XIIIème siècle en fait déjà état :"Une joie, une déprime, une bassesse,une prise de conscience momentanée arrive,Tel un visiteur inattendu.Accueille-les, divertis-les tousMême s'il s'agit d'une foule de regretsQui d'un seul coup balaye ta maisonet la vide de tous ses biens.Chaque hôte, quel qu'il soit, traite-le avec respect,Peut-être te prépare-t-ilA de nouveaux ravissements.Les noires pensées, la honte, la malveillance,Rencontre-les à ta porte en riantet invite-les à entrer.Sois reconnaissant envers celui qui arriveQuel qu'il soit.Car chacun est envoyé comme un guide de l'au-delà."
Merci John Pour les articles je vais prendre mon temps pour les lires apres les avoirs imprimer tantôt.je fais un passage furtif sur le forum pour vous annoncer qu'Aujourd'hui Lundi 10 Nomvembre je boucle ma 12ème semaines de sevrage ce qui fait 84 jours, j'en suis trés fier de moi et je suis trés serein. je me dirige vers les 3 mois dans 10 jours. bilan en quatre mots :Je me sens BIEN.bon courage tout le monde