Dépendance sexuelle

Version complète : Le sevrage d'eric44.
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Bonjour à tous.

Voila mon parcours:
Donc, je m'appel Eric, habite la région lyonnaise et j'ai 26 ans.
J'ai "atterri" ici après avoir longtemps "traîner" sur le site d'Orroz. C'est grâce à lui et à son site que j'ai pu mettre un nom sur le mal dont je souffrais.
Un moment aussi que je "lorgne" sur votre forum sans avoir réellement l'envi et surtout le courage de m'inscrire.

Ça fait maintenant prêt de 10 ans que je suis conscients de ça, mais malgré "tout" ce que j'ai entrepris, j'ai toujours rechuté.

Comme beaucoup, j'ai mis le pied dans l'engrenage du porno très tôt. Ça à commencer avec les revues porno qui traînés chez un ami d'enfance et qui ont aiguisés ma curiosité. Plus tard, au collège, les cassettes vidéos que l'ont s'échanger entre amis ont probablement "aggravé" mon cas, mais c'est réellement avec l’avènement d'internet que je suis passé à la vitesse supérieur.

Bien que ce "média" soit arrivé tardivement chez mes parents, le coté sans limite, rapide ont fait que j'ai petit à petit sombré. J'avais à ce moment là, un ordinateur dans ma chambre et j'ai passé (perdu en fait) énormément de temps à surfer sur des sites porno. De plus en plus frénétiquement, de plus en plus hard (sans jamais télécharger), il me fallait mon shoot !
Une fois consommé, je redescendait, et l'excitation faisait place à un sentiment de mal être, de dégoût !
C'est à cette époque que j'ai découvert le site d'Orroz (malheureusement déjà fermé) en cherchant des infos sur les "accro du sexe".
A ce moment, je sentait bien que quelque chose n'allez pas, mais c'est vraiment sont site qui m'as permis de mettre un mot sur le mal dont je souffrais.
Ces conseils ont été précieux, malheureusement, à cette époque, je n’était pas prêt (10 ans après non plus apparement).

Dur constat que je fait à l'instant, celui de me "battre" depuis 10 ans contre cette merde qui bousille ma vie!

J'ai pourtant une vie agréable, une compagne qui me suis depuis un long moment, sans savoir de quoi je souffre, un travail intéressant, des amis, mais voila, aujourd'hui, je n'en peux plus !
Je ne veux (peut) plus vivre ainsi, dans l'angoisse perpétuelle d’être découverts par mes proches, dans le dégoût de moi-même. De plus en plus, je m’abime, je sombre. J'ai l'impression d'avoir perdu la joie, le gout de tout. J'en ai marre de trainer cette merde, marre d'avoir peur, marre de "subir" ce que me dicte mon cerveau, marre de ne plus avoir le controle.

Aujourd'hui, après une énième rechute, je suis tombé contre mon grès contre un truc qui m'as choqué. Pas d'images pour une fois, mais un texte à la limite du supportable. J'ai fait une déclaration en ligne auprès du gouvernement pour qu'il fasse le nécessaire et supprime ce lien, mais le mal est fait. J'ai lu ce texte et j'en ressort choqué et pas très fier de moi, honteux de me dire que mes pratique addictive m'ont mené à tomber sur ce genre de choses. Je ne devrais pourtant pas avoir honte, je n'y suis pour rien, je n'en suis pas l'auteur, mais je me dit que si je n’était pas addict, je n'aurai jamais découvert ce genre de chose, et je "dormirai" mieux aujourd’hui.

C'est peut-être le déclic dont j'avais besoin pour me remettre en question et commencer SÉRIEUSEMENT un sevrage.
Je sais que ça ne va pas être simple, dernièrement (depuis 15 jours), j'ai beaucoup rechuté (en moyenne après 3/4 jours), mais je ne veux plus vivre ainsi, alors, il ne me reste pas 36 solutions.

Je ne veut pas passer par un psy ou un groupe d'entre-aide, je suis conscient que c'est risqué mais ça va aussi me permettre de mettre ma volonté à l’épreuve. Et le compteur en bas est un super objet pour renforcer ma motivation (à ce sujet, si certains d'entre-vous connaissent une application de ce type pour smartphone permettant de visualiser un objectif, je suis preneur !)

Merci de m'avoir lu.
Eric
Salut Eric,

Merci pour ce long message ! Cela nous permet de mieux cerner ton parcours et tes motivations.

Il y a un point précis sur lequel je voulais réagir, celui où tu dis ne pas vouloir passer par un psy ou un groupe d'entraide pour t'en sortir. C'est bien évidemment ton droit mais je tiens à te dire ce que j'en pense. Je vais essayer de te donner mon point de vue sans te blesser car tu arrives ici plein de bonne volonté et je ne voudrais vraiment pas te décourager.

Tout d'abord, j'ai envie de demander : pourquoi ? Pourquoi rejettes tu d'emblée l'idée de recourir à l'aide d'un psy ou d'un groupe d'entraide ?

Ensuite, voici mon point de vue, fruit de mon expérience personnelle, de lectures et d'observations de membres passés ou actuels du forum. Tu ne veux pas passer par un psy ou un groupe d'entre-aide. Je pense que c'est une erreur. Pourquoi ? Parce qu'il faut partir de ce qu'est une addiction, d'un point de vue médical. Voici comment le docteur William Lowenstein, qui est addictologue (et qui connaît bien le cas des addiction sexuelles) définit l'addiction. Il définit l'addiction comme étant "une maladie dont les caractéristiques sont l'inefficacité de l'effort pour s'en sortir et la perte de la volonté" (livre "Ces dépendances qui nous gouvernent", p. 16). Un peu avant il dit aussi : "Et que l'on cesse de croire qu'il suffit de vouloir "décrocher" pour pouvoir. Seul, sans l'aide de médicaments, sans consulter." (p.13). Ces phrases sont essentielles ! Tout est là. Les idées qui y figurent sont très importantes à intégrer. L'addiction neutralise toute volonté et sera dans la très grande majorité des cas toujours plus forte que la meilleure volonté du monde. Alors quand tu écris que "c'est risqué mais ça va me permettre de mettre ma volonté à l'épreuve", tout est déjà joué d'avance si tu es vraiment dépendant : c'est perdu d'avance ! Car ta volonté va lutter contre les mécanismes de l'addiction qui eux relèvent largement de ton inconscient. Tu vas demander à ton cerveau malade d'avoir malgré tout assez de force pour lutter contre une grosse partie de lui-même...

Alors tu vas peut-être penser que là tu te sens hyper motivé et que tu as une volonté inébranlable... Ce qui contredirait mes propos et ceux du docteur Lowenstein ! Saches quand même que souvent les dépendants qui commencent à se sevrer ressentent ce sentiment de "toute puissance", au moins durant la première semaine. Et après les difficultés arrivent ! Et si la rechute arrive le réflexe sera alors de se dire que c'est un problème de volonté : "je n'ai pas été assez fort" ou "j'aurais plus de volonté la prochaine fois". Et les rechutes se succéderont. Et les années passeront...

Quand je suis arrivé sur ce forum en juin 2010 j'étais comme toi. Je me disais que je n'avais pas besoin d'aide extérieure et qu'avec beaucoup de bonne volonté je m'en sortirais par moi même. Et en septembre dernier (2014 donc !) je me suis rendu compte de la connerie que j'avais fait ! Et j'ai commencé une thérapie avec une psychologue. Et même si je ne suis toujours pas sevré, j'ai depuis réussi mes plus longues périodes de sevrage (deux fois 3 mois de sevrage !) et ma vie a commencé à nettement s'améliorer. Ma vie s'est plus améliorée en 10 mois qu'en plus de 3 ans de tentatives de sevrage. Pourtant dès mon inscription certains membres "anciens" du forum m'avaient mis en garde, parfois de manière un peu virulente. Voici ce que m'écrivait (ici: http://www.dependance-sexuelle.com/sujet...0#pid30110) un certain Morbach :

Citation : L'ego, encore et toujours l'ego : y'en a qui iraient jusqu'à se tirer une balle dans le pied pour se prouver qu'ils sont capables de supporter la douleur. Tu vois Stef, attendre d'être face à tes limites, c'est te donner une chance de plus de t'enfoncer, et c'est sûrement pas quand tu seras coincé jusqu'au cou à force de stagner ou pire, qu'il te restera assez de courage pour te diriger vers un(e) psy. Evidemment que tu te fourvoies au sujet du psy , et t'es loin d'être le seul ; c'est pas pour être méchant que Dom te dit ça, t'es ni le premier ni le dernier à essayer de se persuader qu'il y arrivera mieux sans, voilà tout ( je penserais notamment à yannyann, Jim, Cielazur, et à d'autres ). Et attention, l'aide que t'apportera un psy est mille fois plus conséquente que celle que propose ce forum ; ici c'est de l'entraide, on est pas formés pour la psychothérapie.

Un autre membre, Mondom, rajoutait notamment ceci :

Citation : Mais, Stef, à quoi ça te sert de t'en sortir sans l'aide d'un psy? Qu'as-tu à prouver, quelle est cette raison supérieure qui prime sur le fait de mettre tous les atouts dans ta poche, d'essayer tous les moyens pour enrayer ce fléau le plus vite et efficacement possible? Tu veux essayer l'homéopathie alors que tu peux aussi essayer un médicament sans effet secondaire... Ce n'est même pas t'illusionner, ou alors quelle est ton illusion? De quoi as-tu besoin, sinon extraire cette dépendance de ta vie? Pourquoi as-tu besoin d'en passer par ces étapes laborieuses, si tu as la moindre chance d'en griller ne serait-ce qu'une demie pourquoi ne sautes-tu pas sur l'occasion la fleur au fusil? N'es-tu pas déjà suffisamment face à tes limites, à t'être rendu compte de ce que tu as bousillé déjà dans ta vie?

Désolé pour la longueur de mon message mais je crois que tu devrais aussi te poser toutes ces questions. Mon but en t'écrivant tout cela est d'essayer de t'aider à ne pas faire les mêmes erreurs que moi ou que tant d'autres. Je ne peux que t'inviter à survoler les parcours de sevrage des membres du forum en faisant attention aux dates (les parcours s'étalent souvent sur plusieurs années). Le sujet consacré à mon sevrage est ici : http://www.dependance-sexuelle.com/sujet...-juin-2010 Mais tu trouveras facilement pleins d'autres parcours...
J'entend très bien ce que tu me dit Steph, mais en un sens, je n'ai pas trop le choix.
J'ai un job qui est extrêmement chronophage (BTP), de ce fait, je n'ai pas de place pour des consultations ou un groupe d'entre-aide dans mon emploi du temps, sans éveiller de soupçons auprès de mon entourages, ce que je ne souhaite pas, tu comprendras.

Du coup, je doit avancer seul et ne compter que sur moi-même.
Je suis tout à fait conscients que ce que je dit peut paraître fou, je sais que je me lance dans un "grand combat", difficile, long, mais, comme je le disait, je n'ai plus le choix. J'ai trop souvent remis à plus tard ce sevrage, finissant par me convaincre que ce n’était pas si grave. 
Aujourd'hui, je sais que si je continu comme ça, cette merde va finir par me tuer (du moins, au sens psychologique du terme), donc, je n'ai plus le choix !


j'ai lu suffisamment de témoignages d'accro pour me rendre compte que c'est un travail de longue alêne, parsemé d’embûches, un travail de tout les jours, pas à pas, un jour après l'autre, mais je veut y croire. J'ai vu leurs rechutes, leurs abattement après, j'ai connu ça aussi mais mon tord à était de ne pas prendre ça assez au sérieux, même si j'était pleinement conscient du problème.


Je ne prétend pas être meilleur qu'un autre, ni plus fort qu'un autre, mon discours peut paraître hautain, mais ce n'est nullement le cas. J'ai essuyé pas mal de rechutes durant toutes ces années, mais à bien y réfléchir, avais-je vraiment pris conscience de la gravité de la chose ? Avais-je réellement fait le nécessaire pour stopper ce truc ? Non, sur que non !


Et puis, plus j'y songe et plus je me dit qu'il s'agit là d'une dépendance, tout comme le fumeur est addict à sa dose de nicotine. Alors, si certains arrivent par leurs seuls volonté à arrêter (alors que le manque est physique dans le cas de l'addiction à la clope), pourquoi cela ne serait'il pas possible pour nous ? Je crois aussi qu'il faut rationaliser la chose, pas la minimiser c'est sur, mais redescendre d'un cran.

Si j'analyse le truc à froid, mon addiction, c'est quoi ? Mon cerveau dit à mon corps de faire un truc contre mon grès en quelques sorte, dans le but de se satisfaire. Mais depuis quand, mon cerveau décide des chose contre mon grès ? Certes, plus facile à dire qu'à faire, mais en même temps, personne ne le fera pour moi...


Tu sais Steph, j'en suis arrivé à un point où je crois que j'ai fait le tour du sujet (j'ai l'impression d'avoir 60 ans quand je dit ça lol). En 10 ans, j'en ai tellement vu, que je crois qu'en un sens, il est temps pour moi de passer à autre chose. Et puis, mais je veux pas arriver à 40 ou 50 balais, et être comme tout ces mecs qui consomment du porno sans avoir conscience de la merde que c'est (je parle pas de nous les dépendants, ceux qui ont pris conscience de ça, je parle de ceux qui en rigole, qui pense que c'est anodin, et qui ne rendent même pas compte à quel point c'est minable à leur age de se cacher devant leurs compagnes, et d'en parler à tout bout de champs avec leurs amis parce que ça fait bien).


J'ai encore discuté avec un type de 40 ans dernièrement, et qui me racontait qu'il était fan d'un site de porno amateur bien connu, non sans une certaines pointe de fierté (du genre: "ouai, je regarde du porno, je suis un rebelle parce-que j'ai pas honte de le dire"), et en l’écoutant, j'ai ressenti comme une sorte de honte, et je me suis dit: "putain, c'est à ça que je vais ressemble dans un peu moins de 15 ans si je continu ?"

Je veux plus de tout ça, plus avoir honte, peur d’être démasqué, nauséeux après avoir consommé ou après être tombé sur le truc de trop comme dernièrement.

Le plus dur à mon sens, c'est sur le long terme. Je doit arriver à garder cela suffisamment "frais" dans ma tête pour ne pas me faire "avoir" quand quelques mois (si j'y arrivent) seront passés. Le problème, c'est que les premiers jours, ont est à fond, ont à eu sa "dose", donc ont se sent bien (c'est ce que dit Orroz), mais c'est vraiment après le plus dur, quand ont à oublié !
Mon problème, c'est vraiment "l'habitude" et aussi le fait que je doit tuer cette petite voie intérieur qui me dit: "allez, vas-y, juste un peu, c'est pas si grave" ou encore "tu regardes juste ça, et après tu stop".

Comme pour un alcoolique, je sais que pour moi, le porno est à bannir à jamais, que si je retente ne serais-ce qu'une fois, je replongerai, c'est sur.

Du coup, c'est un peu binaire ce que je vais dire, un peu ON/OFF, mais, dans mon esprit, le porno, c'est le mal! C'est blanc ou noir, basta ! y'a pas de "oui, mais...".
Et je dois garder à l'esprit ce "traumatisme" qu'est la découverte de ce texte horrible dernièrement comme je le disait dans mon premier message et m'en servir, garder cette sorte de haine en moi, la conserver pour avancer, c'est ce qui va me porter je l'espère.

Le plus dur pour moi, ça va être les jours avenirs, à partir de demain, après demain etc...  
Pour le moment, ça va plutôt bien même si je suis irritable dernièrement.
A bien y réfléchir, 80% de cette irritabilité viens de ma fatigue en générale (boulot, stresse etc), donc je compte profiter de mes vacances prochaines pour refaire le point, évacuer (sport), profiter de mes proches etc...
Les 20% restants, je ne pense pas que ce sois dû à un quelconque manque (pas encore du moins), mais plus à un gros raz-le bol de tout ça, une sorte de saturation mentale (trop de porno, trop de cette merde, pas d'avancement), du coup, je me dit que c'est en quelques sorte un mal pour un bien, tout comme ce "texte" qui m'as profondément choqué, ça tombe à point nommé. C'est un peu comme si tout se conjuguais pour me dire: "tu crois pas que c'est le moment de passer à autre chose ?"


Dernièrement, je tenais 3 voir 4 jours en moyenne, donc là, je vais essayer (non je vais !) d'aller gentiment jusqu'à une semaine, et ainsi de suite....
J'ai pas eu une vie simple ces dernières années (rien de dramatique non plus avec le recule et quand je lis les témoignages des autres dépendants), mais j'ai entrepris des choses que j'ai réussi, donc, en un sens, j'ai fait une première introspection sur moi-même, et je sais de quoi je suis capable, la force que j'ai en moi.
Je sais que je m'en relèverai une fois de plus et que j'en sortirai grandit. Je doit voir ça comme un nouveau challenge, un but vers lequel tendre !


Maintenant, faut juste que je reprenne le contrôle de ma vie, c'est pas à mon cerveau "reptilien" de diriger, c'est à moi!




Une dernière chose, en regardant un film dernièrement, je suis tombé sur une citation qui m'as interpellé. Je trouve qu'elle résume bien m'as pensée, aussi, je voulais la partager avec vous et j'espère que ça en inspirera certains comme ça m'as inspiré:


[font='DejaVu Sans Mono', 'Lucida Console', monospace]Je vais te dire un truc que tu sais déjà. Le soleil, les arcs en ciel, c’est pas le monde ! Y’a de vraies tempêtes, de lourdes épreuves aussi grand et fort que tu sois la vie te mettra a genoux et te laissera comme ça en permanence si tu la laisses faire. Toi, moi, n’importe qui, personne ne frappe aussi fort que la vie, c’est pas d’être un bon cogneur qui compte, l’important c’est de se faire cogner et d’aller quand même de l’avant, c’est de pouvoir encaisser sans jamais, jamais flancher. C’est comme ça qu’on gagne ![/font]


[i][font='DejaVu Sans Mono', 'Lucida Console', monospace]Rocky Balboa[font='DejaVu Sans Mono', 'Lucida Console', monospace], Rocky.[/font]
[/i]
[/font]

Merci Eric pour ta longue réponse.
Je comprends ta position. Je ne voulais pas être donneur de leçon en écrivant mon long message hier. Mais juste te faire profiter de mon niveau de compréhension actuelle de la dépendance et te faire partager mon expérience.
J'ai envie d'ajouter à la lecture de ton dernier message de garder une certaine ouverture d'esprit par rapport à cette idée de recourir à une aide extérieure. Tu dis ne pas avoir le choix, notamment par rapport à ton boulot et ton entourage. Je comprends cela. Mais si dans 3 ans tu te réveilles un matin et que tu te rends compte que tu n'as pas réellement (ou pas suffisamment) avancé vis-à-vis de ton addiction, tu te diras peut-être alors qu'en fait tu n'as plus d'autre choix possible que de faire appel à cette aide extérieure. On a toujours plus ou moins le choix, après c'est une question de priorité. Disons que dans l'état actuel des choses (et de ta croyance dans ta volonté) cela est compliqué pour toi de recourir à cette aide extérieure. C'est comme cela que je le comprends en te lisant.

Une question me vient à l'esprit :
Au-delà des complications "matérielles" que tu évoques (travail et entourage) as-tu un quelconque ressenti négatif vis-à-vis de l'idée de recourir à une thérapie par exemple ? Autrement dit, si tu n'avais pas les obstacles que tu évoques est-ce que tu serais prêt à recourir à ce type d'aide ?

En ce qui me concerne, je fais une thérapie depuis septembre dernier. Ma compagne le sait. Mais elle ignore tout de mon addiction sexuelle. Elle connaît en revanche d'autres problèmes que j'ai et qui sont liés à l'addiction sexuelle : un rapport compulsif à l'informatique et à la nourriture. C'était plus facile pour moi de lui faire part de ces problèmes que d'évoquer l'addiction sexuelle. Et puis je crois que cela protège mon couple de cette manière. On a pas forcement besoin de dire à son entourage l'objet précis de sa thérapie. Le simple fait d'avoir le sentiment de ne pas trop avancer dans sa vie peut-être une bonne raison d'entamer une thérapie. On a pas forcement besoin d'être "malade".

Tu évoques les fumeurs qui arrêtent de fumer par leur seule volonté. C'est vrai qu'il en existe, comme il existe des dépendants sexuels qui parviennent à se sevrer tout seul. Mais dans les deux cas, c'est toujours assez rare. C'est l'exception qui confirme la règle du nécessaire besoin d'aide. Je te souhaite de faire partie de ces exceptions ! Mais rien n'est certain...

Bon courage à toi et n'hésite pas à écrire ici régulièrement si tu penses que cela te fait du bien.
(05-08-2014 12:28)Stef a écrit : [ -> ]Merci Eric pour ta longue réponse.
Je comprends ta position. Je ne voulais pas être donneur de leçon en écrivant mon long message hier. Mais juste te faire profiter de mon niveau de compréhension actuelle de la dépendance et te faire partager mon expérience.

Pas de soucis Steph, si je suis ici, c'est aussi pour profiter des conseils d'autres dépendants. Et ça me fait plaisir que tu réagisse à mon post et que tu prenne le temps de me faire partager ton vécu. C'est important pour moi.

Sinon, pour répondre à ta question, non, je n'ai pas d'a priori à aller consulter un psy. Mon seul problème, comme je te le disait, c'est le fait que consulter impliquerai qu'une partie de mes proches soit au courant, ou, à défaut, se posent des questions...

Alors, si dans 3 ans comme tu dit, rien n'as bougé, j'envisagerai sérieusement une aide extérieur, car cela confirmera le fait que je ne suis pas capable de résoudre ça seul. 

Rien n'est vraiment compliqué en soit, comme dit l’adage: quand on veut, on peu.
C'est juste que c'est un peu ma façon d’être dans la vie. J'ai besoin de me confronter à mes problèmes, et j'ai du mal à faire appel au autres en générale si je sais (ou pense tout du moins) que je peut gérer ça seule. Dans certains cas, ça peut être une qualité, dans d'autres, un défaut, question de point de vue...

Après, je peu tout à fait comprendre que certains consulte et ai besoin d'une aide extérieur. De toute les façons, je ne pense pas que la solution miracle existe, je pense que chaque cas est différents, et que ce qui convient à un ne conviendra pas forcement à un autre... 

Et puis, poster sur ce forum, c'est peut-être une forme de thérapie pour moi, vas-savoir Rolleyes.

Je continuerai donc à poster sur le forum le plus régulièrement possible.
Pour le moment, ça va ! Ça "commence légèrement" à gratter, mais c'est gérable (les vielles habitudes ont la vie dur). Et puis, point positif, mon morale est revenu au beau-fixe, et ça faisait un moment que ça ne m’était pas arriver. Je pense que j'avais vraiment besoin de m'investir à fond dans ce sevrage, j'envisage la vie de manière plus sereine maintenant que j'ai pris cette décision.
Maintenant, je doit garder ça en tête et garder à l'esprit ce que je ressent en se moment (apaisement, calme, moins d’appréhension, de peur, meilleur estime de moi etc.) et me dire que ça ne fera qu'augmenter au fur et à mesure que j'avancerai loin de toute cette merde...
Petit post rapide, j'aurai préferai que ce soit pour donner des nouvelles positives...

Rechute donc, j'ai remis le compteur à zéro. 

En fin de semaine, j'ai plus ou moins craqué et me suis MB (sans support visuel et en m'obligeant à chasser d’éventuelles images) pour me soulager de cette tension accumulée.
Le problèmes est qu'en relisant ce que préconise Orroz, et ce que vous pensez de ça en générale, j'ai cru comprendre qu'il été préférable de supprimer aussi ce type de pratique si l'on veut vraiment avancer.

Du coup, dans mon esprit, ce sevrage étant plus ou moins clean, j'ai craqué. Ça m'as entre guillemets "donné une excuse" pour rechuter avec des vidéos... Dans ma tête, c’était déjà mort en quelques sorte, j'était déjà aller trop loin.
Du coup, plus j'y réfléchis et plus je me dit que ce n'est pas "net" comme sevrage, aussi, après avoir tourné ça dans ma tête, je relance le compteur à partir de ce matin, en supprimant, en plus du porno, la MB.

Sinon, pour faire un petit bilan de cette première période, j'arrivais plutôt bien à gérer, le manque ne s'est pas trop trop fait sentir jusqu'à présent (même si j'ai fait l'erreur de céder à la facilité en pensant que c’était "tolérer" et que ça a entraîné une rechute)...

Je suis en congés pour un petit moment, alors, je vais mettre à profit ce temps libre pour me "recentrer" sur moi-même, m'accorder du temps, ainsi qu'à mon couple, me reposer et reprendre un peu le sport, histoire de me sentir un peu plus seins, dans mon corps comme dans ma tête... Positive attitude en somme Big Grin

Ça me fout les boules d'avoir rechuté, mais j'ai fini le boulot sur les chapeau de roues, éreinté, H.S, alors, quand je me suis "autorisé" ce soulagement, ça à ouvert la porte à la suite. Dans ce même temps, une grosse dispute à éclaté avec ma compagne, du fait de ma fatigue excessive, donc ça ne m'as pas aidé, même si ça n'excuse rien...

Donc, maintenant plus d'excuses, d'autant que maintenant qu'on à mis les choses au clair avec ma compagne, je suis plus serein, plus calme, et moins à cran. Je redécouvre déjà mon couple, plus de complicité, moins de tensions.

Je repart donc plus motivé que jamais, je sent que c'est en bonne voie !
Je relance donc pour 30 jours dans un premier temps, RDV dans une semaine pour un premier bilan...
Salut Eric,

La rechute fait partie du processus de guérison. Il ne faut donc pas en culpabiliser, d'autant plus que tu n'es pas responsable de cette addiction et que notre volonté à ses limites face à elle.

La définition d'une rechute (et donc du sevrage) varie d'une personne à une autre. Il n'y a pas "une" bonne définition. Ceci-ci, il semble bien que souvent la poursuite de la masturbation soit un frein au sevrage chez beaucoup de dépendants. Il est donc préférable je pense de se sevrer également de la masturbation. La masturbation n'est pas un problème en soi mais sa pratique est rarement saine chez un dépendant sexuel. Enfin, c'est mon avis sur la question.

Sinon par rapport à ton boulot qui est fatiguant, je ne peux que te conseiller d'essayer de te construire des espaces d'expression de toi même. Des moments où tu t'investis dans des activités (personnelles ou avec d'autres). Cela peut être très variable : dessin, musique, sport, ballades, photo, activités associatives... A toi de voir ce qui pourrait te convenir. Ces moments aident à relâcher la pression et peuvent éviter de vouloir se soulager dans la porno. Quand on fait un sevrage, il ne faut pas abandonner l'addiction pour le "vide". Il faut remplacer l'addiction par d'autres choses plus positives.
Je crois que tu suis la bonne voie. Je dois dire qu'expérience faite, un sevrage sans masturbation est effectivement plus solide. Je tiens comme ça depuis 4 mois et même si c'est dur, je n'ai jamais tenu aussi longtemps alors qu'auparavant, je m'autorisais la masturbation sans porno. Pour moi aussi, la masturbation est la lézarde qui fait s'écrouler le mur.
Courage à toi!!!
Au niveau de la masturbation je pense que la bannir est probablement la meilleure solution dans ton cas, surtout si elle est associée au porno et puis ça va te rapprocher de ta femme, ce qui est super Smile

Maintenant dans certains cas, notamment le célibat, je pense qu'il est vraiment difficile de s'en passer, au début de mes sevrages, je voulais totalement m'en passer mais je me suis rendu compte que c'était vraiment compliqué...
En fait souvent j'avais envie de me faire plaisir mais pas forcément en regardant du porno, du coup en ce moment j'expérimente un sevrage total de porno mais je m'autorise de temps à autres une masturbation à un moment où je me sens bien et bien souvent avant de faire des activités que j'apprécie. Cette masturbation se fait sans fantasme aucun, uniquement en me concentrant sur mon plaisir et je dois avouer qu'après je me sens vraiment bien !

Le problème avec cette méthode c'est que la frontière entre fantasmes / pulsions et le vrai plaisir est jamais fort loin, le plus important c'est vraiment de bannir tout ce qui est en rapport au porno et aux fantasmes que chacun d'entre nous y associe.
Merci les gars pour vos réponses, ça fait plaisir de se sentir écoutez, soutenue et c'est agréable de pouvoir se confier sur ce sujet...

Plus j'y réfléchis, et plus je me rend compte que la MB en cours de sevrage été une erreur, et qu'elle m'aurait maintenu dans ce cercle vicieux. Et puis, à vrai dire, je crois que mon caractère "perfectionniste" sur certains points fait que dans mon esprit, ce sevrage était en demi-teinte du coups. Donc, un mal pour un bien, je repart sur une bonne base, sur quelque chose de clean !
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