Dépendance sexuelle

Version complète : Le sevrage d'eric44.
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Mon dernier "shoot" à l'instant:
sordide, dégoût de moi-même. Pas de mot pour exprimer ce que je ressent, juste envie de disparaître, me terrer dans un trou, dormir une semaine entière pour oublier tout ça !

Je me bat réellement pour ne pas gerber. littéralement !

Là c'est bon, je coupe avec cette merde, j'en peux plus de tout ça, maintenant il faut que ça cesse ! trop de temps que je repousse ce sevrage, que je n'y crois pas, que je me trouve des excuses: "encore une dernière fois", "juste un peu...", "recherche ça ou ça", "et si...." etc

faut vraiment que je quitte ce monde virtuelle de merde parce que je passe à coté de ma vie, je m’abîme, je me détruit et détruit ma relation avec mes proches, ma joie de vivre, mon envie de vivre simplement.

je suis allée trop loin, cette fois, ça passe ou sa casse !

bon courage à vous tous, sincèrement, et si un Dieu existe, qu'il soit avec vous !
Les choses sont claires, je n'ai plus d'autres choix que de changer. Pour les autres, mais avant tout pour moi.

En toute lucidité, et pour répondre au précédent commentaire, je n'ai jamais fait de réel bilan, pas de point sur le chemin parcouru.
À la fois, comment le pourrais-je ? Je suis toujours sur le bord de la route, attendant que les choses avancent pour moi, sans faire le nécessaire pour y parvenir.

Un heureux événement est arrivé dans ma vie dernièrement. Raison pour laquelle j'ai pris un peu de distance avec le forum dernièrement. Je ne voulais pas mêler cette période avec ma dépendance. Je pensait que je changerai suite à ca, que j'arrêterai, que je "mûrirai" enfin, mais en réalité, il y avait peu de chance sans m'en donner les moyens.
Et dans ce domaine, je procrastine à mort. Je remet à plus tard.

J'ai repoussé repoussé repoussé sans réellement actée les choses. Et je me retrouve là, au fond du trou, plus de 10 ans après avoir mis des mots sur ce qui me ronge.

Aujourd'hui, je n'ai plus le choix, je souffre trop de cette situation, je n'en peux plus de perdre le contrôle et de subir cette dépendance, d'avoir la boule au ventre en sachant que le soir, mon subconscient va m'amener là où je ne veut pas.

Je ne veux pas que mes proches me vois comme ca. Je ne veux pas bousiller ce temps que je pourrais leurs accorder à gâcher ma vie.
Je ne veux pas voir la déception dans leurs yeux, ne veux pas être ce mari infidèle, ce père absent ou dépendant.

Je veux et je vaux mieux que ca. Maintenant, je doit me comporter en homme et me battre pour avancer, dépasser ca.

Petit, j'etait le gringalet de service, quand je repense a mon enfance, j'ai toujours cette petite amertume, ce mal au fond de moi.
Comme je l'ai dit dans mes précédents postes, j'ai eu une enfance heureuse, mais je n'ai subis aucun traumatisme pouvant expliquer ma dépendance.
Je ne veux pas épiloguer là dessus, je sais que j'aurais à creuser à ce niveaux, faire cette introspection en moi pour comprendre pourquoi j'ai toujours ce vague à l'âme, cette boule au ventre quand je repense à cette période.

Mais l'heure n'est pas à l'introspection pour moi en ce moment. Pour l'instant, il me faut digérer et accepter ca. Penser mes plaies, me reconstruire.

Si j'évoque mon passé, c'est parce que j'ai vécu des choses difficiles (pas de viol ou d'abus non plus), mais je me suis battue pour dépasser ca, pour m'élever. Je suis comme ça, et sans me vanter, je suis quelqu'un de combatif. Après tout, à force de me rabaisser, de me trouver minable, autant reconnaître en moi ce trait de caractère.

Si je dit tout ca, c'est parce que je sais que j'ai eu à me battre toute ma vie, et je sais ce dont je suis capable.
Tout ce que j'ai eu, je le doit à moi-même, parce qu'on m'as éduqué comme ca: "ne jamais dépendre de personnes, se "faire" tout seul"...

Aujourd'hui, même si je me sent abattu, au fond de moi monte cette colère, cette rage, celle qui a été mon moteur tant d'année pour avancer, me dépasser, triompher, relever la tête après le chaos, rebondir, créer, entreprendre !
Je vais la garder en moi, la préserver, l'entretenir, comme un outil nécessaire à cette bataille, parce qu'elle doit me servir, être un moteur pour dépasser et vaincre ça.

Demain viendra le temps du combat, long et douloureux, mais dans mon cas, l'issue n'est pas négociable...
et c'est la plus belle des récompenses qui m'attend à l'issue de ce chemin: la vie, tout simplement...
Bonjour Eric44,

Je te remercie pour ton témoignage, plein de courage et de lucidité !

Tu écris :
Demain viendra le temps du combat, long et douloureux, mais dans mon cas, l'issue n'est pas négociable...

Tu es combatif, tu as ce trait de caractère. Tu n'arrêtes pas sur un problème, tu le surmontes. C'est une qualité très précieuse dans ta démarche. Tu dois cultiver ce trait de caractère : c'est un atout. Tu parles de colère, de rage : tu as de l'énergie. Voici un nouvel atout.

Je crois au pouvoir des mots. Quand tu parles de "combat long et douloureux", n'est-ce pas mieux de penser en termes plus positifs ?
Par exemple : "ce combat m’emmènera loin", "ce combat mobilisera toutes mes énergies", "ce combat sera un chemin de vie", etc.

Courage ! Tu mènes le bon combat !
Oui je viens de faire un bilan, je pense que c'était nécessaire, a chaud, pour acter ce nouveau sevrage.
Ca peut paraître prétentieux, ou même un peu superficiel mais j'avais besoin de poser cette motivation. Comme une première pierre sur le chemin que je doit entamer.
À lire si je doute ou faiblit par la suite

Après ma dernière rechute, j'etait au fond du trou.
Des rechutes, j'en ai eu, régulièrement, mais celle-là, elle a été violente.
Quand tu te retrouve à devoir te retenir de gerber, c'est que t'es vraiment aller trop loin...
Psychologiques j'avais vraiment envie de me coller un pruneau (je le ferait pas, mais c'est un peu l'idée)

Pour l'instant, ça va, je garde la tête froide. Cette dernière rechute est encore bien présente dans ma tête, donc pas trop de pulsions ou "d'envies".
Je sais que les jours prochains vont être décisif pour la suite de mon sevrage. Il faut vraiment que je garde en tête l'état dans lequel j'ete après cette rechute.

Pour le moment, je suis appaisé, j'ai passé un week-end genial avec ma famille, loin de cette merde et ca m'as vraiment fait du bien. Beaucoup moins de tensions, j'ai vraiment apprécié et profite de cette accalmie.
Même m'as compagne la remarqué !


Le premier cap pour moi, c'est dépasser la semaine. C'est un truc que je n'ai pas réussi depuis des années. Je ne me souviens même à quand remonte la dernière fois où j'ai tenu aussi longtemps...

Si, pardon, QUAND j'aurais passé ce premier cap, mon objectif sera de dépasser les 15 jours. C'est ma limite personnel, et je crois que ça ne m'est arrivé qu'une seule fois depuis que j'ai mis un nom sur mon problème il y a plus de 10 ans.

Si (non) QUAND j'aurais réussi cette étape, cela devrait m'apporter une force et une motivation supplémentaire pour ne pas craquer, et avancer...

Et puis je l'ai promis dans le creux de l'oreille de mon enfant, et je ne veux pas rompre cette parole...

Bon courage à tous dans vos sevrages !

Une dernière chose pour ce Soir:
J'ai un truc qui me trotte dans la tête depuis un moment et je n'arrive pas à me l'expliquer :
J'ai constaté ca en revoyant ce film la dernière fois. Incassable avec Bruce Willis.
Pour ceux qui n'ont pas vu le film, dans celui-ci, le héros n'est pas heureux dans sa vie, car il ne s'"accompli " pas.

Sans parler du côté super-héros (rire), je me suis beaucoup retrouvé dans ce film et dans ce "mal-être " qu'éprouve le héros, sans pouvoir comme lui l'expliquer.

Je veux dire par là que j'ai tout pour être heureux, sérieusement: une famille, la santé de les proches, la mienne, un job correct. Non sérieusement, tout pourrais être encore mieux mais ma vie me plait beaucoup (hormis la dépendance) et pourtant une part de moi à ce "vague à l'âme", une sorte de mal-être, sans que je n'arrive à l'expliquer...
C'est comme si je devais faire quelques chose pour ne plus ressentir ça, mais sans savoir quoi ?

Je ressent ça aussi quand je suis au contact de gens "démunis", souffrent d'un handicap, victimes d'autres personnes.
J'avais déjà évoqué ça dans un de mes précédent post, ce sentiment de justice, d'envie de protéger,, cette douleurs face à la peine des autres.

Est-ce que je souffre d'un "excès d'empathie "
Est-ce que certains d'entre-vous ressentent ou on déjà ressentit ce mal-être dans leurs vie (pas forcément que face à des démunis j'entend, mais en général) ?
Est-ce que c'est un dès effet de la dépendance ? Hormones ?
Est-ce que ça passe avec l'avancement du sevrage ?

Si vous avez des pistes, je suis preneur d'avis parce que je ne sais pas trop quoi faire à ce sujet....
Bonjour Eric44,

Mal-être, vague à l'âme ... Ces sont des signaux qui indiquent que quelque chose n'est pas ajusté. Un besoin ignoré, une situation insatisfaisante, etc.
Si c'est possible, il est utile d'examiner ces sentiments et de savoir ce qu'ils signifient exactement.

Chaque personne a besoin de s'accomplir. Il faut trouver sa voie véritable. Dans mon cas, la dépendance est une mauvaise réponse à un besoin intérieur. Dans le sevrage, et dans le calme hormonal, j'apprends à écouter mes vrais besoins.
Je pense effectivement que la dépendance à mis en valeur un manqué dans ma vie, mais à l'heure actuelle, je n'arrive pas à mettre les doigts dessus, ni a savoir exactement d'où ça viens.

Je pense que c'est lié à mon enfance, probablement au fait que j'ai du éprouvé une certaine frustration avec la situation sociale de ma famille, ce qui expliquerai en partie ce ressenti face à l'injustice en générale mais ce ne sont que des hypothèses.

Peut-être que c'est encore trop tôt et qu'il faut encore que j'avance dans mon sevrage pour comprendre certaines choses...
Re-salut eric44, tu penses que ta situation social dans ton jeune âge visiblement castratrice serait responsable d'un besoin de jouissance rapide ???
Un peu comme-ci tu voulais dominer cette ancienne situation ???
Comme une frustration tu le précises clairement ....
je ne sais pas si on peut parler de situation castratrice (je n'ai pas vecu l'enfer non plus) mais il est fort probable que mon enfance ai influé dans ma vie actuelle et soit une des causes (probablement pas la seule non plus) de mon addiction.

Je vais voir au fur et à mesure de l'avancée de mon sevrage si ce sentiment de mal-être disparaît (donc hormonale) ou s'il persiste auquel cas, il me faudra en trouver les causes.

Dans ce cas là, sans recourir à une aide extérieure (psy), pour des raisons que j'avais déjà expliqué précédemment, j'avoue avoir un peu de mal à entrevoir comment obtenir plus de réponses qu'aujourd'hui en me questionnant moi-même si je ne sais pas accès à ces réponse actuellement...
Salut Eric,

le bonheur matériel, professionnel, familial est une chose. Comme toi j'ai tout pour être heureux (travail, famille, vie sociale...) et pourtant. Aujourd'hui, je commence à comprendre que le plus important est la paix intérieure, la sérénité de ce moi profond, de permettre à ce moi de s'exprimer. Dis autrement d'être moi, d'être libre.

Tu dois persévérer dans le sevrage. Comme tu le dis, je suis sûr que cela va te permettre t'avancer sur une meilleure compréhension de toi. Cela peut parfois être difficile car tu risques d'être confronté à des éléments que tu ne veux pas voir (ou que tu ne peux pas voir). Je sais que tu ne veux pas aller voir un psychiatre. Réfléchis vraiment. Cela peut être une aide importante. Ce le fut pour moi. Tu peux aussi prendre le temps de lire. J'ai appris beaucoup dans la lecture de différents livres sur le bonheur, sur l'enfance, sur les enfants intérieurs. Au début tout cela me paraissait presque ésotérique (voire sectaire), et j'ai trouvé des réponses, du moins des pistes, à des questions que je me posais.

A toi de voir, mais tu as fait le bon choix en te relançant. Tu avances, écoute ce mal-être en toi. N'essaie pas de le chasser, plonge dedans pour en comprendre les racines.

Fabrice
Merci Fabrice pour ce message.

Oui, je vais essayer de plus m’écouter dorénavant. Lors de mes précédentes "tentatives" de sevrage, j'ai tenté de passer au delà des choses, avec le résultat que tu connais, à savoir rechutes et stagnation dans mon avancée (même si d'autres choses en sont également responsable).

Pour le moment, je me sent plutôt serein et en paix avec moi-même. Je sais que j'ai fait le bon choix en entament ce nouveau (premier vrai) sevrage. Donc une partie de moi est apaisée. Du coup, cela rejailli sur mon couple et le temps que j'ai passé avec ma compagne et mes gosses ce weekend m'ont vraiment reboosté et ont été un havre de paix dans cet océan de noirceur vécu dernièrement et dont l'apogée à été mon dernier shoot.

Maintenant, je sais que je doit encore apprendre à gérer les déceptions et le stress sur la durée car il m’apparaît clairement avec le recule, que ces éléments donnent lieux à des crises (exutoires ?).
Pour le moment, je suis dans le démarrage donc, j'arrive à garder la tête froide, mais qu'en seras-t'il dans le futur ? Sur la durée ?

J' avoue que c'est un peu ça qui m’effraye dans l'avenir, ça et les moments ou je serait seuls, avec du multimédia à dispo. En ce moment, je limite au maximum ces périodes propices à la rechutes.
Je ne suis pas assez fort pour me confronter à cela, alors mieux vaux fuir et rester éloigné le temps que la tempête se calme...

La prochaine grosse phase (en plus du manque qui ne vas pas tarder à pointer le bout de son nez) vas être de comprendre pourquoi j'ai ce mal-être en moins et ce ressentit face à la souffrance des autres.
Je fait un blocage à ce niveau là.
J’espère donc trouver un moyen de débloquer l'accès à cette partie car je suis certains que c'est une des raison de mon comportement addictif, avec cet "hyper-empathie" et que mon sevrage passera par cette compréhension là...
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