Dépendance sexuelle

Version complète : Le sevrage d'eric44.
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Bonjour Éric,

Merci pour ce long témoignage, et de t'être ouvert ainsi.

Je l'ai personnellement trouvé d'autant plus intéressant qu'il a trouvé des résonances en moi, je retrouve pas mal de similitudes entre ton parcours et le mien.
Je me pose moi aussi beaucoup de questions sur l'origine de mon addiction, et je me sens parfois « gêné » face aux histoires des autres membres, qui ont un passé beaucoup plus complexe que le mien, et qui me font presque l'impression d'être un privilégié, ou un enfant gâté.

Merci à toi aussi Corto pour ton message, ça me fait réfléchir à certains épisodes de mon enfance...
(22-04-2015 13:18)NostrumFellow a écrit : [ -> ]Je me pose moi aussi beaucoup de questions sur l'origine de mon addiction, et je me sens parfois « gêné » face aux histoires des autres membres, qui ont un passé beaucoup plus complexe que le mien, et qui me font presque l'impression d'être un privilégié, ou un enfant gâté.
C'est un peu le sentiments que j'ai oui... Mais je me dit que peut importe le "point de départ", la finalité reste la même pour nous tous....

(21-04-2015 22:16)Burrhus a écrit : [ -> ]Je pense qu'un jour tu te feras aider par un bon professionnel et tu avanceras encore, mais peut-être n'es tu pas pret.
Probablement pas encore, j'y arriverai peut-être si je suis toujours là dans quelques années... Pour le moment, comme je disait dans mon dernier post, même si je sais que c'est délicat, même si je sais que je me suis déjà ramassé à tenter un sevrage par moi-même, j'ai besoin d'essayer, de me confronté à ça, seule... Comme je l'évoquais dans mes premiers postes, il est difficile de concevoir une thérapie avec un professionnel sans éveiller de soupçons de la part de mes proches du fait de mon emploi du temps déjà bien pleins... Et j'ai aussi du mal à accepter de l'aide extérieur en générale (ça aussi m'as copine me l'as déjà reproché), même si je fait des efforts sur ce sujet...

(21-04-2015 21:56)Corto a écrit : [ -> ]En conséquence je pense que ça vaut la peine de te faire aider par un psy pour y voir plus clair.  (cfr le post récent d'Asmyr sur les niveaux de travail sur soi contre l'addiction) 

Courage, Eric. 


Corto

réponse idem à Burrhus...


Merci à tous pour vos réactions sur mon post ! Une chose est sur, le fait d'avoir "vidé" un peu mon sac hier m'as enlevé un poids. Un poids de quoi ? Je n'en sais rien car cela n'as rien d'exceptionnel, mais je pense qu'avoir pu sortir ça, et être lu par des gens dans le même radeau que moi, sans crainte d’être jugé, pour une fois, ça fait du bien !

Aujourd'hui, je n'ai pas eu de manque, faut dire qu'au boulot, nous n'avons pas chaumé donc ça occupe l'esprit aussi... A voir les prochains jours, pour le moments, je suis plutôt positif et ça c'est déjà un gros changement en soit parce que cette merde fini par vous faire voir la vie en noir et blanc (hormones ?)...

Aller, pour continuer sur ma "mouvance positive": Point positif du jour: bien avancé dans mon boulot, pas de manque et pas l'ombre de cette saloperie qui m'as hanté toute la journée...

Je file retrouver ma compagne, merci à tous et courage à vous !
Passage rapide du jour, pour le moment tout vas bien, le manque n'est pas trop présent.

Point positif, depuis le début de mon sevrage, nous nous sommes réconcilié ce même jour avec ma compagne suite à une dispute lié à mon "éloignement personnel" au seins de mon couple, dispute principalement dû au porno et l'effet qu'il produit sur moi (fatigue, irritabilité, isolement) et aussi peut-être un peu à des choses pas totalement digérés suite à l'histoire avec le gars à son bouleau. 
Je me suis dit qu'il fallait que je reprenne ma vie en mains de manière générale, et ça passait prioritairement par mon couple.

Depuis le début de mon sevrage et cette réconciliation donc, je redécouvre mon couple. Nous sommes plus attentionnés l'un envers l'autre, c'est un peu comme un nouveau départ... Une part de moi reste sur ces garde car pour le moment le manque reste gérable et si le porno à un effet hormonal négatif après le shoot, il peut aussi avoir un effet euphorisant lors d'un arrêt momentané. Donc je tâche de profiter de l'instant présent tout en faisant attention à ne pas reproduire les mêmes schémas habituels...

Point positif du jour: Je suis heureux de rentrer chez moi, et ça, ça faisait un moment que ça ne m’était plus arrivé !
Aujourd'hui, le manque deviens plus présent. Pas trop de problème dans la journée quand je suis occupé, mais là maintenant que je suis seul devant l'ordi, c'est plus difficile de na pas dévier. Comme je le disait, les vieux réflexes ont la vie dur et si je ne fait pas gaffe et ne garde pas à l'esprit que je doit me "fliquer", je peut vite r'emprunter la ppente savonneuse qui m'as conduit içi !

Et puis force est de constater que le sexe est omniprésent aujourd'hui dans notre société et plus particulièrement dans nos média. Vous cliquez sur un moteur de recherche et tombez sur des articles hyper racoleur qui parlent de stars fières de leurs seins, de photos sexy de stars "quiches" de la TV(poubelle)réalité... C'est déjà pas évident de ne pas aller cliquer sur ces liens pour voir de quoi il retourne (même si je sais par avance que ces "articles" ne sont fait que de vide), mais c'est carrément de la provocation pour un porno dépendant comme moi. Ça me fait un peu l'effet d'un diabétique dans une confiserie: t'as envie de goûter à tout mais tu peux pas parce que c'est néfaste pour toi...

Point positif: c'est le weekend, ça va me permettre de m’éloigner un peu d'internet (disons plutôt "d'internet sans surveillance") ce qui devrait me permettre de mettre 2 jours de plus entre moi et mon dernier shoot et d'avoir l'espoir de réduire encore un peu le manque...

Bon weekend à tous et bon courage dans vos sevrages !
(24-04-2015 18:14)eric44 a écrit : [ -> ]Et puis force est de constater que le sexe est omniprésent aujourd'hui dans notre société et plus particulièrement dans nos média. Vous cliquez sur un moteur de recherche et tombez sur des articles hyper racoleur qui parlent de stars fières de leurs seins, de photos sexy de stars "quiches" de la TV(poubelle)réalité... C'est déjà pas évident de ne pas aller cliquer sur ces liens pour voir de quoi il retourne (même si je sais par avance que ces "articles" ne sont fait que de vide), mais c'est carrément de la provocation pour un porno dépendant comme moi. Ça me fait un peu l'effet d'un diabétique dans une confiserie: t'as envie de goûter à tout mais tu peux pas parce que c'est néfaste pour toi...

Bé oui Eric,

mais le diabétique qui accepte sa maladie ne rentre plus dans les confiseries et trouve son bonheur ailleurs.

On est bien d'accord que notre société est toxique. Eloigne-toi de ces sites-là!

Courage,

Corto
Nouvelle rechute...

Et maintenant que je suis "redescendu", je reviens poster comme pour confesser mes tords. Je hais vraiment celui que je deviens quand le manque prend le dessus. Mon cerveau se met en "pilote automatique" et je suis le spectateur de mes propres pulsions... C'est comme si je me voyait de très loin au dessus entrain de glisser vers le porno et qu'une voir tres lointaine me dise que je fait une connerie, que c'est mal... Mais c'est voix est trop faible, de plus en plus jusqu'au moment ou ele se tais, presque comme résigné...
Et le côté Hyde de mon être prend une fois plus le dessus en détruisant au passage toujours plus le pauvre docteur Jekyll. C'est à la limite du dédoublement de personnalité !

Et a chaque fois la redescende et pire, j'angoisse, je suis mal, nauséeux. Je le sait pourtant que je serait comme ça a l'issue de ce "plaisir" qui n'est qu'un leurre mais la dépendance prend le dessus sur mon conscience annihilant un peu plus à chaque fois la combativité et mon optimisme sur d'éventuelle chances de guérisons... 

Je maudit vraiment le jour ou j'ai mis le doigt dans l'engrenage car la vie avec cette addiction n'est pas une vie...

Je déteste reelement celui que je deviens "contre mon gré" au fur et à mesure que je m'enfonce dans cette poisse. De moins en moins mon esprit tolère ces visions, et j'ai beau me dire que le temps fini toujours par guérir les blessures, j'ai peur que certaines ne se referme jamais totalement (je pense a mon subconscient). 

C'est tellement paradoxale: je déteste le type que je deviens sans pouvoir m'en empêcher. Je ment. Je ment en permanence, a mes proches quand ils me demandent comment ca vas, à ma compagne quand je rentre tard le soir en lui disant que j'ai trop de bouleau, pas vu l'heure etc. Et je me ment a moi même quand je me dit qu'un shoot de plus ne le fera rien, que je vais m'en sortir etc... Et le pire, c'est que les mensonges fonctionnent, s'il existait un monde pour le mensonge, j'en serait probablement le roi...

Mais de plus en plus, j'ai peur de l'après. L'après, c'est quand les gens ne me croiront plus, quand ils ne me feront plus confiance, quand ils seront... Parce que je sais qu'un porno dépendant sera forcément jugé, taxé de pervers par les non dépendants car incapables de comprendre...et je finirai comme un paria, le pervers du coin, l'infrequentable car les gens feront l'amalgames entre la dépendance au porno et les prédateurs sexuel !

Aujourd'hui, il est une certitude: je suis trop faible. Trop faible pour me "battre" contre mon connard de cerveau reptilien, celui qui sournoisement me fait m'approcher du précipice pour mieux m'y jeter. Je dois fuir, du moins le temps que mes pulsions se calment un peu, que le manque s'estompe car clairement quand j'ai une crise, je ne suis plus lucide. Je doit restreindre au maximum mon utilisations d'Internet sans surveillance car la tentation est trop grande et pour le moment je ne suis pas assez fort!
Bonsoir Eric,

ce soir, tu me sembles désespéré. Nous l'avons tous été, un soir de rechute. Tous, nous avons touché le fond. Ne t'en fait pas, c'est pour mieux remonter et tu rebondiras, c'est certain.
 Ne te déteste pas, c'est mauvais pour l'estime de soi. Regarde ton cheminement avec bienveillance et sans jugement. Considère les progrès que tu as fait et ceux qu'ils te restent à faire. La victoire est au bout du chemin, mais elle ne se laisse pas facilement gagnée, tu en fais l'expérience!  Garde la confiance en toi.

Au fait, tu n'es ni un faible, ni un pervers. Les faibles ne se battent pas et les pervers ne sont jamais désespérés, ils ne fréquentent pas notre communauté.

Haut les cœurs, la vie continue...et merci la vie.
Salut Eric,
ne baisse pas les bras et surtout ne te juge pas, et ne pense pas ce que les autres vont penser de toi.


Citation :Mais de plus en plus, j'ai peur de l'après. L'après, c'est quand les gens ne me croiront plus, quand ils ne me feront plus confiance, quand ils seront... Parce que je sais qu'un porno dépendant sera forcément jugé, taxé de pervers par les non dépendants car incapables de comprendre...et je finirai comme un paria, le pervers du coin, l’infréquentable car les gens feront l'amalgames entre la dépendance au porno et les prédateurs sexuel !


Je reprends ce que tu as écrit, non tu n'es pas un prédateur sexuel, non tu n'es pas infréquentable, non tu n'es pas un paria, non tu n'es pas un pervers. Tu es juste un dépendant sexuel, une personne malade.

De mon expérience, je retiens une chose importante: les proches (les vrais amis, ils sont rares et chers) sont prêts à entendre certaines choses, à nous comprendre, à nous aider et ne nous jugent pas. Pourrais-tu en parler à ta compagne ? Lui expliquer simplement que tu as mis le doigt dans un terrible engrenage, que tu veux en sortir...

Relis ce que tu écrivais lors du sevrage sur ton couple, sur ta proximité avec ta compagne, cela ne peut que t'encourager à continuer. La rechute s'est juste un petit pas en arrière, mais tu avances avec le sevrage.

Bon courage à toi
Une bonne nouvelles n'arrivant jamais seule, je me suis pris la tête avec ma compagne ce matin... 

Pour une connerie, elle m'as fait une remarque (plutôt elle m'as jeté un truc à la gueule) et je me suis "enflammé". Je sais que mon état joue sur mon morale, mes réactions, ma susceptibilité et mon énervement mais j'en ai marre d'avoir l'impression d’être toujours responsable de tout, de devoir tout gérer sans avoir droit à l'erreur sous peine de me faire tomber dessus...
Et à chaque fois, j'ai droit à la menace du "je me casse". Là elle parle de séparation !! Je suis dégoutté parce que j'ai beau être dépendant, je suis présent dans mon couple, je bosse dur pour assurer un minimum de confort. Quand elle est aller voir ailleurs, et m'as balancer le bébé dans les bras en me laissant le choix sur le sort de notre coupler et c'est moi qui ai dû faire les efforts pour digérer et accepter ça sans lui en vouloir, mais j'ai l'impression que tout ça, tout mes efforts ne compte pas, seuls restent les problèmes à la fin...

Je commence gentillement à saturer de tout ça ! J'ai l'impression que j'ai pas droit au bonheur moi. Quand c'est pas les problèmes au bouleau, c'est ma dépendance, mon couple etc... J'ai l'impression d'avoir payer plus que de raison. C'est pas de la jalousie mais j'ai pas l'impression que les gens autour de moi cumule autant de merdes. J'en ai marre d'avoir l'impression de devoir tout encaisser, de devoir toujours être fort, ne pas craquer, continuer à être sympa quand rien ne vas, essayer de voir l’éclaircie dans le chaos.

Putain cette dépendance c'est vraiment de la merde !
Eric,
même si la colère exprime beaucoup de choses, elle n'est jamais bonne conseillère. Si tu viens de t'enflammer pour une broutille, je te conseille de prendre sur toi, d'aller en parler calmement et sereinement avec ta compagne. On ne se sépare pas pour une broutille, à moins que ce soit l'arbre qui cache la forêt.
Il y a une phase où l'on trouve que les autres ne font pas d'effort, que le monde est contre nous. Dans un couple, c'est plus complexe, car il y a deux personnes. Il faut que chacun trouve son équilibre et s'épanouisse. Avec le recul, je m'aperçois que cela dépend beaucoup de nous, de notre état d'esprit. J'ai ressenti ce sentiment (et je le ressens encore), mais avec le sevrage (et aussi le travail sur moi-même), ce sentiment recule. Je regarde ma compagne différemment (ce qui fait que je vois aussi d'autres problèmes..).

Tu gardes beaucoup de tensions en toi, j'ai l'impression que c'est trop difficile pour toi actuellement. Peux-tu en parler à d'autres personnes ? Un(e) ami(e) ? Un psy ? Faire du sport ? N'hésite pas à venir écrire ici si cela te fait du bien. Ne te laisse pas emporter par le flot des émotions.

Un autre conseil, tu as le droit de ne pas être fort, de craquer. Ce n'est pas être faible, c'est juste être un homme. Tu as le droit d'exprimer tes failles, tes faiblesses. 

Bon courage à toi

Fabrice
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