Dépendance sexuelle

Version complète : Le sevrage d'eric44.
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Passage rapide pour clore ce week-end.
Mal commencé avec une nouvelle dispute avec ma compagne. Entièrement de ma faute, j’ai été dépassé par mes émotions. Tout cela est nouveau pour moi, j’ai vais devoir fournir beaucoup de travail prochainement pour comprendre ce nouveau mode de fonctionnement, comprendre pourquoi j’hyper-réagis sur des sujets notamment liés aux enfants, pourquoi cela me touche autant et comprendre comment canaliser ça.
Je vais devoir aussi bosser sur cette rage qui brûle en moi et trouver un moyen de l’extérioriser.

Second point à travailler: ce sentiments d’incomplétude. Il semble être en lien avec cette haine que j’ai contenu en moi et je vais devoir également trouver comment je peux aider car je sent que c’est ce dont j’ai besoin. J’ai besoin d’agir, d’aider, de rassurer pour avancer. Je ne sais pas comment encore mais je sent que je doit me diriger dans cette voie.

Voilà c’est encore très brouillon, mais j’espere avec le temps, trouver les clés de mon fonctionnement. J’ (je re) apprend à vivre depuis que j’ai arrêté le porno, j’avance dans l’inconnu a présent.

Je relance mon sevrage pour une semaine supplémentaire. Toujours pas de manque, toujours pas de rechutes, de masturbation, d’image: rien, clean ! On avance !
C'est important d'aider, surtout quand on en ressent le besoin. J'ai complètement changé de vie le jour où j'ai réussi à croire réellement que je pouvais apporter quelque chose aux autres.
Toujours en sevrage, quelques bref moments de manque. Pas vraiment du manque mais plus une sorte d'habitude, de souvenirs ou de réflexes dû à toutes ces années de dépendance. Bon, ça ne m’obsède pas pendant des heures, en générale, quand je me rend compte que ma conscience commence à dévier, il me suffit de me rappeler que je suis en sevrage pour stopper instantanément le processus et penser à autre chose, donc ça c'est plutôt positif.

J'ai encore fait ce rêve dernièrement que je rechutais. Je met ça sur le compte du sevrage, le manque s'exprime probablement dans ces phases là. A noter que je suis un grand somnambule, donc ayant toujours eu des nuits agitées, là encore je ne m'alarme pas outre mesure.

Globalement, ce sevrage se passe plutôt bien. Le seul bémol serait cette mélancolie qui m'envahie parfois et dont je n'arrive pas à expliquer l'origine. A voir si ce phénomène s'estompe avec l'avancement de mon sevrage, mais vu le dernier épisode, je pense qu'il y à une "fracture" en moi qui n'est pas guéri et qui ressort aujourd'hui avec la place laissée par le vide de la dépendance suite à ce sevrage.

Je cherche toujours comment l’apaiser, comment calmer cette rage en moi, et en quoi je peut être utile. Chaque jour passé loin de cette saloperie restaure un peu plus en moi de l'estime et une acceptation de ma personne. L'addiction à fait beaucoup de dégâts moralement tout au long de ces années, maintenant il faut réparer, et ce n'est pas une mince affaire.
Globalement devenir une meilleure version de moi-même, pouvoir se regarder de nouveau dans le miroir, ne plus se dégoûter c'est un travail de tout les instants. Un pas après l'autre...
Réparer, c'est le mot.
Passage rapide. Toujours en sevrage, toujours gérable. Plus d'image porno, érotique ou même juste sexy, plus de masturbation depuis 25 jours: Un record pour moi qui dépassait péniblement la semaine. 

Je ne m'explique pas pourquoi ce sevrage tiens jusque là ? Prise de conscience ? Tombé trop bas pour descendre encore ? Dans tout les cas, j'avance, un pas après l'autre, un jour après l'autre.

J'ai relu une partie de mon carnet depuis le début. Je pense que c'est un truc à faire de temps en temps, pour se rappeler tout ce par quoi nous sommes passés, et tout ce que nous ne voulons plus. C'est dingue toutes ces années perdues avec cette merde ! tant de rechutes partagées ici. Tant de doutes, tant de questions dont beaucoup subsistes encore. Mais il y a une constante: C'EST VOUS ! Vous qui êtes toujours là, vous qui écoutait sans jamais juger. Vous qui pardonnais mes égarements, qui répondez à mes questions, qui me donnez des pistes, les clés... Vous portez vos propres fardeaux et pourtant vous soutenez ceux qui trébuchent.

Merci à vous tous (Burrhus, Eikeloh, Fabrice et tous ceux que j'oublie). Merci d’être ce que vous êtes. Si je commence enfin à avancer, c'est grâce à vous. Je n'aurait probablement jamais les mots pour vous exprimer toute ma gratitude, alors Merci d’être là !
Et bien, que de fleurs. Perso, ce forum est une de mes communauté affective, ce n'est pas seulement le lieu où je raconte ma misère. Ce qui me plaît, c'est que la fanfaronnade ou l'hypocrisie n'ont ici aucun sens, et cela me repose l'âme
Salut Eric,

Bravo pour tes 25 jours ! Et de continuer, 24h à la fois. J'ai aussi déjà relu une fois ou deux fois des passages de mon carnet. Ça m'avait pas mal interpelé : beaucoup de constats identiques, les mêmes symptômes, les mêmes souffrances etc. Il reste de ça quand même une lucidité face au problème, un combat malgré quelques échecs, une envie réelle de s'en sortir aussi ! Je trouve qu'au bout de qq jours de sevrages, j'ai souvent eu tendance à me dire que c'était ok car j'étais loin du produit... Genre, tt ça est derrière moi. En oubliant qu'au contraire le sevrage engendrait une certaine fébrilité pendant qq temps, un manque pas toujours conscient, une hyper sensibilité parfois... Dans mon carnet, les jours, je les comptais comme pour battre un record d'abstinence, mais j'oubliais que la période était propice à un travail personnel. Aujourd'hui, j'ai une appli qui me rappelle chaque jour ma dépendance (je dois répondre à la question "avez-vous consommé ou non?"). C'est bien, mais ça ne suffit pas. Je vois surtout l'opportunité qu'offre cette période (j'espère tt ma vie hein Smile) d'abstinence : ressentir d'abord, le manque, la solitude, la frustration, la colère, la tristesse, la peur parfois... Vivre ça dans le corps. Alors, je ne me suis pas senti bien un paquet de fois, mm très mal, durant mes précédentes tentatives mais c'est cet état inconfortable et l'appui de mon analyste et de séances chez un hypnothérapeute qui m'ont permis tomber le masque. Le porn c'est juste pour faire comme si, ça ne sert vraiment à rien car on sait que c'est fake. Craquer vraiment en se sevrant est le seul moyen de se reconstruire en dehors du produit et en plus c'est passionnant comme expérience ! Bon courage à toi Eric et encore bravo pour les pas quotidiens Wink
Voilà, nous y sommes: 1 mois. 31 jours.

Hier, j’ai connu ma première vrai difficulté. La sensation de manque, le cerveau qui re bascule tranquillement en mode « pilote automatique ». Cette sensation qui devient omniprésente, qui obsède, qui paralyse. Il m’as fallu beaucoup de concentration pour arriver à reprendre mes esprits et rompre ce cycle. Pas de rechute cette fois-ci mais un rappel a l’ordre, une bonne piqûre de rappel. La preuve de la force de cette addiction, capable de se réveiller après 1 mois loin de tout ça, et de ré-émerger de là où j’ai tenté de l’enfouir.

Je savais que mon combat ne faisait que commencé. J’en ai maintenant la certitude.

Pas de quoi entacher mon morale pour autant. Je garde la tête froide, mais je reste vigilant. Je choisi d’être optimiste et de voir le verre à moitié pleins. Un mois sans rechute, sans écart, sans masturbation, sans même un visionnage de vidéo, d’image ou même juste de dessin lié de près ou de loin à tout ça, pour quelqu’un qui, comme moi, dépassait péniblement 4 jours de sevrage, quelqu’un capable de rechuter 1 heure après son dernier shoot et s’être promis de tout arrêter, cela relève du miracle.

Je ne m’explique toujours pas ce qui a changé cette fois: réel prise de conscience, tombé tellement bas que je ne pouvais que remonter ? Je ne suis pas sûr d’avoir un jour la réponse. Tout comme je ne saurais peut-être jamais pourquoi j’en suis arrivé là, pourquoi j’ai cette part d’hypersensibilité en moi doublé de cette rage, de cette colère, mais plus j’avance et plus j’accepte l’idée que je ne serais peut-être jamais et que je devrais vivre avec cette incertitude. Alors je vie au jour le jour, un pas après l’autre, du moins j’essaye. Et je tache d’apprécier cette nouvelle vie qui s’offre à moi. C’est l’inconnu. Je me redécouvre ou plutôt me découvre (cela fait tellement longtemps que je suis addicte que je ne suis pas sûr de connaître le « moi » sobre), tout comme je redécouvre mon couple. Je me surprend à être plus positif, à tempérer les choses là où j’explosais il y a un mois encore, à être plus serein. Je crois que pour la première fois depuis que j’ai mis un nom sur le mal qui me rongeait, je vie, je ne « sur-vie » plus.

Je sais que le chemin est long, que c’est une route sans fin, dans laquelle aucun retour n’est possible sous peine de replonger immédiatement, qu’au même titre que les ex-alcoolique, le moindre écart ne m’est pas permis. La journée d’hier en est la preuve.

Je relance le compteur pour 2 mois supplémentaires, soit 90 jours.

Je vous souhaite à tous de remonter la pente, d’avancer dans vos combats respectifs, et de vivre enfin. Vous le méritez tellement.
Joyeux noël à vous tous
Mais je suis teeeeellement heureuse de lire ça ! Oui je sais, tu as vécu un moment difficile, tu as senti le manque. Mais nous savions tous que ça allait arriver, toi le premier. Et tu n'as pas rechuté. TU AS GAGNÉ CETTE BATAILLE ! Et ton compteur se dote de deux mois supplémentaires.
Je suis très fière de toi (oui, je sais, la formule peut te sembler bizarre, mais moi, là, elle me tient à cœur) et je sais que tu vas aller loin. Bravo. Bravo. Bravo. Et n'oublie pas, tu n'es pas seul, même dans ton combat. On est là.
Bon, journée très compliqué.
Fin de matinée, une grosse poussée d’excitation. Énormément de mal à me sortir cela de la tête. Je me suis isolé un moment et j’ai fini par avoir, je le crois, une sorte d’orgasme « psychique ». Je ne sais pas trop comment l’expliquer si ce n’est que j’ai eu l’impression de jouir sans ejaculer, et surtout sans me toucher, uniquement à la « force » de mon esprit. Très étrange comme sensation, je n’ai jamais ressenti cela au paravant.

Le problème, c’est que cela ne m’as pas suffit et j’ai traîné cette « frustration » tout le reste de la journée. A force d’encaisser, j’ai fini par traîner sur mon téléphone et de fil en aiguille, une image en appelant une autre, j’ai fini par visionner des images de plus en plus sexy, et j’ai fini par me masturber, sans apport visuelle pour évacuer cette tension que je n’arrivait plus à contenir. Le mal est fait et c’est amère que je relance à l’instant un nouveau sevrage.

Le temps de l’analyse viendra, pour le moment, je doit me recentrer et me reconcentrer. Beaucoup de travail en perspective.

Merci à vous qui me suivez (Ekeiloh).
A bientôt
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