(27-10-2020 01:33)Callahanz a écrit : [ -> ]Salut Éric,
Merci pour ton retour, super motivant, je suis content que tu puisse commencer à sortir de cette mauvaise période.
Merci pour ton passage Callahanz.
Oui pour le moment, mon sevrage tiens. A vrai dire, pour la première fois depuis que j'ai découvert mon addiction et entamé mon premier sevrage, je sent que ça va durer car je ne suis plus dans l'optique de tenir le plus longtemps possible (ce qui sous--entend qu'on vas céder à un moment ou à un autre), mais dans la "vie après l'addiction". Le jours où j'ai cru être découvert, l'idée même de tout perdre à été un électrochoc. L'électrochoc dont j'avais finalement besoin pour enfin me prendre en mains et me remettre en question.
Clairement, dernièrement, je faisait fausse route. L'addiction qui engendre de la fatigue, une irritabilité qui pesait sur mon couple et me rendait colérique, grincheux, irritable, bref un cercle vicieux. Tout est tombé en même temps, un situation à la limite de la rupture dans mon couple, mon travail ingérable, moi qui m'était un peu perdu dans ma vie, et au moment même où j'ai décidé enfin d'avancer, pour de vrai, tout à changé !
Nous avons beaucoup discuté avec ma compagne suite à cette crise que nous avons rencontré dernièrement et qui nous amené à une séparation pur et simple, et, sans lui avouer le mal dont je souffrait, je lui ai promis que j'allais faire des efforts pour changer de comportement. Et depuis, beaucoup de chose ont changées en très peu de temps: J'ai l'impression de redécouvrir ma compagne, de retomber amoureux. La dépendance avait carrément annihiler les sentiments, je pense que je finissait par fonctionner en pilotage automatique, à vivre avec quelqu'un plus en colocation plus qu'en couple. Une chose aussi que faisait ma dépendance, c'est accentuer ma jalousie et entretenir et raviver de vieux dossiers. De ce fait, cela engendrais des tensions dans mon couple qui engendraient à leurs tour un fonctionnement compulsif et entretenais ma dépendance.
Maintenant, je fait des efforts pour avancer et comme elle se sent mieux dans notre couple, j'ai retrouvé ma place et l'impression de manque de temps pour moi dont je lui avait fait part s'est résorbé de lui-même puisque comme je suis plus présent, elle est moins en demande lors de mon temps libre et tout s'est naturellement équilibré.
Aujourd'hui, le gain est énorme. J'ai retrouvé une énergie que je pensais avoir perdu, dont j'attribuais la perte à mon travail alors que la cause était surtout morale. J'ai retrouvé un sommeil de qualité, réparateur. Mon couple est reparti de plus belle, le désire et la complicité sont revenus. Je prend plaisir à retrouver mes proches le soir en rentrant, j'ai retrouvé l'envie de retrouver mon foyer à la fin de la journée là où je fuyait mes problèmes dans le porno comme d'autre les noies dans l'alcool. Je me redécouvre à m'émerveiller quand je regarde mes enfants, à être plus patients avec eux, plus présent. Au travail, je suis de meilleur humeur, plus positif, moins fatigué. Physiquement, le plus impressionnant, c'est la manière dont mon cerveau fonctionne. Je gère beaucoup plus de choses, plus facilement là où jusqu'à présent je saturais. J'ai l'impression d'avoir retrouvé toutes mes facultés, d'être plus performant, tout en faisant moins d'efforts. C'est impressionnant de constater toute l'énergie perdu dans l'addiction.
Aujourd'hui, je pense avoir retrouvé un équilibre. J'ai passé tellement d'années à vivre en tant que dépendant que j'en arrive presque à croire que je n'ai jamais vécu normalement. Et avec le recul, je pense que beaucoup de chose et d'erreurs de mon passé son liées à mon addiction. Clairement. Ca explique beaucoup de chose et sans dire que tout n'est que ma faute, beaucoup de situations résulte de ça.
Ma plus belle récompense aujourd'hui, c'est d'avoir enfin compris ça, et de voir à quel point tout peut être plus facile quand le reste fonctionne. Ma compagne qui me dit se sentir épanouie depuis notre discussion, cette complicité retrouvé, ma capacité à gérer les tensions là où jusqu'à présent, j'aurais pris la mouche, fait la gueule ou envoyer les choses valsées, je me surprend à laisser couler, à relativiser, à être positif.
Même le boulot qui est source de tension en ce moment, j'arrive à le gérer parce que je me sent bien dans ma tête, plus fort, et que je sais que dans ma vie personnelle, j'ai retrouvé un équilibre et ça me porte. Et ça va même plus loin que ça, parce que je ne vie pas dans le monde merveilleux des bisounours, je sais qu'il y aura des jours sans, des tensions qui viendront avec le temps, comme chez tout les couples, mais je l'accepte. Je sais que maintenant, je peut y faire face et ,ne pas retomber dans mes vieux travers, que céder à l'addiction ne résout rien, qu'au contraire, cela complique les choses et que cette vie là n'est plus pour moi.
Mes proches sont tellement mieux sans tout ça, tellement plus heureux et je leurs doit bien ça. Voir le bonheur dans les yeux de mes enfants, putain ça n'as pas de prix. Ne plus se sentir honteux, ne plus mener de double vie, ne plus vivre dans cette peur d'être découvert, jugé, ne plus perdre de temps sur l'ordi alors que je pourrais passer du temps avec eux, rentrer la conscience tranquille, son devoir (travail) accompli fièrement sans arrière pensée, c'est tellement bon. Etre tout simplement heureux de rentrer chez soit le soir, retrouver les siens, ne plus fuir ses problèmes, juste vivre enfaite.
Dernièrement, j'ai attaqué le livre d'un sportif qui explique comment la peur peut être un moteur dans la vie si on sais l'utiliser. J'ai passé trop d'années à avoir peur d'être découvert alors qu'il me suffit d'avoir peur de recommencer pour juste avancer en fait.
Les premiers jours de mon sevrage, comme souvent au début d'un sevrage, j'ai eu des nuits agités. Et je me suis réveillé un bon nombres de fois avec la peur d'avoir céder à nouveau. Aujourd'hui, ça va mieux, ce cap est passé. La seule chose à garder à l'esprit, c'est la noirceur de cette vie passé, la tristesse, le vide, et tout ce que j'était en train de détruire en poursuivant dans cette voie égoïstement. Et je sais que je ne veut plus jamais revivre ça et faire revivre ça à ma famille, je m'en veut déjà assez pour tout le mal que je leurs ai fait subir involontairement.
Il n'est jamais trop tard pour changer et se reprendre en mains, pour moi, ça a commencé il y à 19 jours, et à cette date là, j'ai commencé à vivre enfin...