Dépendance sexuelle

Version complète : Le sevrage d'eric44.
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Allez on est là, ne lache rien. Ça va être une semaine compliquée mais tu es le plus fort, tu vas virer toutes ses merdes de ta tête.  Tiens le coup.
(03-08-2020 09:31)Ekeiloh a écrit : [ -> ]Allez on est là, ne lache rien. Ça va être une semaine compliquée mais tu es le plus fort, tu vas virer toutes ses merdes de ta tête.  Tiens le coup.

Bonjour Ekeiloh.
Une fois encore, merci pour ton soutient indéfectible, c’est précieux !

Première nuit plutôt tranquille, j’ai évité les situations à risques, la fatigue a fait le reste: tombé comme une masse vers 23h.
Comme je l’ai dit, dans ma tête je suis en guerre contre cette saloperie qui me pourrit la vie depuis maintenant trop longtemps, et tant que je garderai ça en tête, ça devrait aller...

Je prendrais un peu de temps ce soir pour faire le point sur tout ça.
Bonne journée à tous, et encore bravo à toi Ekeiloh !
Bon,
Petit bilan de sevrage.
Pour le moment, il tiens toujours. Je sent qu’une certaine tension sexuelle est en train de s’installer donc je dois plus que jamais garder en tête pourquoi je fait ce sevrage et tout ce que cela engendre. Ce serait tellement facile de me laisser aller à mes vieux démons, sûr que j’aurais du plaisir immédiat, mais je sais aussi que derrière ce sera la descente aux enfer, probablement suivi par les rechutes à répétition et le morale à zéro, la déprime, l’énervement, la fatigue et tout le merdier. Et au final écorné encore un peu plus le peu d’estime de moi qu’il me reste.

Alors comme me l’as conseillé Ekeiloh, je doit me rappeler le positif dans ce sevrage et ça c’est plutôt facile.

Premièrement c’est mon morale qui est vraiment bon. Bon bien sûr il y a parfois des bas, lié à la fatigue, dés contrariété professionnelle, etc, mais c’est un vrai changement. Je suis de meilleur humeur au travail, plus sociable, moins râleur et beaucoup plus positif surtout face aux contraintes et imprévus.

Ensuite c’est la fatigue. Je savait que ma dépendance consommait de l’énergie mais le sevrage a vraiment confirmé cela. Plus encore que la fatigue physique, c’est surtout la fatigue psychique qui est le plus impressionnant avec la dépendance. 15 jours que je n’ai pas cédé et c’est impressionnant les effets sur la mémoire et la concentration. Je suis vraiment bluffé. Dernièrement, je me rendait bien compte que je ne percutais plus grand chose que j’avais du mal à retenir des informations, mais je mettais ça uniquement sur le compte de la fatigue liée à mon activité professionnelle, je me disait que j’avais trop tiré sur la corde. Maintenant je me rend compte que ma dépendance n’as pas que des effets sur mon physique, et que c’est loin d’être aussi anodin que ça en a l’air. Après seulement 15 jours de sevrage, c’est inouï à quel point je suis plus vif et plus réactif, ma mémoire meilleur et j’imprime les choses plus rapidement sans devoir faire un effort de concentration.

Physiquement aussi c’est mieux, beaucoup moins de coup de pompe, de bâillements, de passage à vide. J’ai pas encore repris une activité sportive mais je sent que l’envie est là. Encore quelques semaines à serrer les dents et je devrait pouvoir retrouver un peu de temps pour remettre en route la machine, refaire un peu attention à mon hygiène de vie.

Comme l’un de vous l’as écrit dans son carnet, le plus frustrant, c’est de ne pouvoir partager tout cela, ces sentiments, ces doutes, ces interrogations avec aucun de mes proches. C’est un combat que je doit mener seul: les échecs, les rechutes, mais aussi les petites victoires, je doit les gardées pour moi.
Peut-être qu’un jour, si je m’en sort et que j’arrive à mettre assez de distance avec ma dépendance, alors je pourrais en parler, évoquer ce passé et raconter comment je m’en suis sorti, pour le moment je n’en suis qu’à 15 petits jours, un simple pas sûr un chemin infini. Ça apprend l’humilité.

On vit quand même une drôle de vie, on créer nous meme notre propre prison, on est dépendant de quelque chose qui n’est pas palpable, qui n’est même pas physique pour mon cas, et qui a mon grand désarroi est disponible de partout, légal et ne coute rien. On souffre en silence, on garde cette part d’ombre en nous parce que c’est tabou et mal vu, on échange avec de parfait inconnu sur internet, c’est compagnons de galère dont on ne sais que ce qu’ils veulent bien nous livrer, on partage leurs joies, leurs peines et on fini par s’attacher à des profils, des pseudos en sachant pertinemment qu’on ne pourra jamais mettre un visage ou un nom sur ces avatars...
Drôle de vie que la nôtre...

Je vais tacher de couper un peu et de me reposer. Je vais avoir besoin de toute mon énergie pour combattre ce qui vas arriver tôt ou tard. Je n’oublie pas que je suis en guerre contre ma dépendance.

Bonne nuit à vous tous mes compagnons de galère qui luttez contre vos propres démons, je vous souhaites à tous d’atteindre vos objectifs
Félicitations et courage !
Merci aussi pour ce témoignage ... "On crée sa propre prison"... Phrase magnifique et pleine de vérités !
Redémarrage d'un sevrage pour moi depuis hier soir. 
Très compliqué pour moi également, gros passage à vide et problème perso. Je sais que d'autres membres du Forum galère aussi. Courage
J'aimerais partager cette journée avec vous. 
Aujourd'hui, j'ai eu peur, peur comme ça ne m'etait plus arrivé depuis longtemps. Aujourd'hui, un malentendu m'as amené à pensé que cette "double vie" qui est la mienne allais être découverte par mes proches. 
J'ai passé les deux pires heures de ma vie, à attendre et à me remettre en question: j'ai dû, je pense, passer par toutes les phases:
"Ils (mes proches) vont me juger"
"Qu'est-ce qu'on va penser de moi"
"Ce que j'ai fait n'est pas si grave ? "
"Ils ne vont pas comprendre, je vais tout perdre"
"Si tout doit être découvert, alors j'assumerais mais vais-je pouvoir affronter leurs regarde".

Pendant ces 2 petites heures, je suis passé par tout les stades, j'aurais voulu disparaître dans un trou de souris, fuir à mille lieu d'ici, et au final, ce qui m'as fait le plus mal, c'est l'idée d'affronter le regard de mes propres enfants si un jours ils apprenaient que leurs père n'est pas réellement celui qu'ils pensent connaître, qu'il mène en quelque sorte une double vie. C'est l'idée de voir la déception dans leurs regards qui m'as été le plus insupportable durant cette attente. 

Mes parents n'ont pas eu des vies facile, et même si aujourd'hui c'est plus simple pour eux, ils restent des modèles pour moi, par leurs force de caractères, leurs capacité à ne jamais renoncer, à se battre et avancer malgré les difficultés de la vie. Et j'ai compris que voir la déception  dans le regard de mes gamins équivaudrait à un échec de ma part dans mon rôle de papa. 

Alors, cette journée m'as fait comprendre que ce combat, je ne le menait pas que pour moi, mais pour ma famille, ce que j'ai de plus cher au monde, et que c'était mon devoir de leurs transmettre des valeurs, mais aussi de les tenirs autant que possible éloigné de cette saloperie qu'est le porno. Je ne serait pas l'homme le plus fort du monde, pas le plus intelligent, le plus riche, le plus beau, mais tant que je verrais cette lueur dans le regard de mes enfants quand je leurs parle, alors j'aurai le sentiment d'avoir réussi ! Et meme si j'arrive à me sortir de tout cela, et que je sais que je ne pourrais jamais leurs raconter ce que j'ai vécu et comment je m'en suis sorti, ils verront la fierté dans les yeux de leurs papa, et je saurais que j'ai fait ce qu'il fallait ! 

Avoir peur d'être découvert confirme bien à quel point ce fonctionnement est nuisible et malsain. Et si je ne veux plus de ça aujourd'hui dans ma vie, je n'en veux surtout pas dans celle de mes enfants. La vrai motivation, je crois qu'elle est là

Bon courage à tous,
Un petit message rapide pour redonner un peu d'espoir à ceux qui doute. Je n'en suis qu'au début de ce sevrage, et même si j'ai souvent trébuché, même si j'ai probablement souvent crié victoire trop vite, pour la première fois depuis une éternité, j'ose espérer une rédemption, une issue heureuse à mon addiction. 

Je crois que la vie m'as offert une seconde chance et je fait tout pour la saisir. Peut importe que l'on appelle ça le destin, Dieu ou la chance, le fait est que pour la première fois depuis très longtemps, je sent enfin un  changement en moi. J'ai quasiment touché le fond il y a peu, j'ai cru tout perdre et à la vérité j'ai été à deux doigts. Je ne sais pas de quoi demain est fait, mais je sais que j'aime la vie qui s'offre à moi aujourd'hui : ne plus avoir peur de cette part de moi-meme, recommencer enfin à vivre avec fierté, sans culpabilité aucune, sans arrière pensée, une complicité que je redecouvre avec celle qui partage ma vie, un désir saint qui revient, vivre l'instant présent. Mais aussi relativiser, positiver, être de meilleur humeur, ne plus s'enerver, s'emporter pour un rien, partager des choses, voir le bonheur dans les yeux de mes proches. Une chose est sur, ma vie d'avant ne me manque pas, et je ferait tout pour ne plus revivre ça et surtout faire revivre ça a mes proches. 

Peut importe de quoi demain est fait, je vais continuer à me battre et avancer. Maintenant je sais ce qu'est la vie, la vrai vie. C'est tellement plus beau loin de toute cette fange... 

Garder espoirs vous qui luttez pour avancer, une vie meilleur nous attends, maintenant je le sais.
Encore un petit poste rapide pour rendre compte de mon avancé. Depuis le départ de ce nouveau sevrage, je trouve une sorte d'équilibre et d'apaisement pour la première fois depuis très longtemps. Je retrouve de l'énergie malgré le contexte très pénible et anxiogène de mon travail, je suis globalement plus positif. C'est surtout ce point là qui est le impressionnant et le plus appréciable. Ce n'est pas de l'euphorie, mais ça met surtout en relief la négativité qu'apporte au quotidien l'addiction. Ça fait tellement longtemps que je suis embourbé là dedans que j'ai fini par croire que j'etait comme ça, que c'était mon caractère, et le fait de voir les choses en noirs, cette fatigue psychologique était devenu mon quotidien et la norme. 
Pour mon couple également, tout est tellement plus simple depuis que j'ai pris la décision d'avancer enfin. L'impression de re découvrir ma compagne, tout est si facile, agréable. La sensation dense re découvrir, reprendre du plaisir à passé du temps avec l'autre. Je me rend compte qu'avec le temps, j'avais oublié tout ça. L'énervement, la fatigue, la déprime engendrée par mon addiction avait pris le pas sur tout ça et fini par prendre toute la place. 

Tout ça pour dire que ça confirme chaque jours un peu plus que je veux tout faire pour ne pas retomber dans mes vieux travers. Quelques secondes de plaisir, solitaire, ne valent pas une vie compléte de déprime, d'isolement et de manque d'estime de soit. C'est certains !
Salut Éric, 

Merci pour ton retour, super motivant, je suis content que tu puisse commencer à sortir de cette mauvaise période.

Citation :Quelques secondes de plaisir, solitaire, ne valent pas une vie compléte de déprime, d'isolement et de manque d'estime de soit

Ça c'est tellement vrai, je vais même noter dans un coin cette phrase au cas où j'en ai besoin un jour. Wink
(27-10-2020 01:33)Callahanz a écrit : [ -> ]Salut Éric, 

Merci pour ton retour, super motivant, je suis content que tu puisse commencer à sortir de cette mauvaise période.

Merci pour ton passage Callahanz.

Oui pour le moment, mon sevrage tiens. A vrai dire, pour la première fois depuis que j'ai découvert mon addiction et entamé mon premier sevrage, je sent que ça va durer car je ne suis plus dans l'optique de tenir le plus longtemps possible (ce qui sous--entend qu'on vas céder à un moment ou à un autre), mais dans la "vie après l'addiction". Le jours où j'ai cru être découvert, l'idée même de tout perdre à été un électrochoc. L'électrochoc dont j'avais finalement besoin pour enfin me prendre en mains et me remettre en question. 

Clairement, dernièrement, je faisait fausse route. L'addiction qui engendre de la fatigue, une irritabilité qui pesait sur mon couple et me rendait colérique, grincheux, irritable, bref un cercle vicieux. Tout est tombé en même temps, un situation à la limite de la rupture dans mon couple, mon travail ingérable, moi qui m'était un peu perdu dans ma vie, et au moment même où j'ai décidé enfin d'avancer, pour de vrai, tout à changé !

Nous avons beaucoup discuté avec ma compagne suite à cette crise que nous avons rencontré dernièrement et qui nous amené à une séparation pur et simple, et, sans lui avouer le mal dont je souffrait, je lui ai promis que j'allais faire des efforts pour changer de comportement. Et depuis, beaucoup de chose ont changées en très peu de temps: J'ai l'impression de redécouvrir ma compagne, de retomber amoureux. La dépendance avait carrément annihiler les sentiments, je pense que je finissait par fonctionner en pilotage automatique, à vivre avec quelqu'un plus en colocation plus qu'en couple. Une chose aussi que faisait ma dépendance, c'est accentuer ma jalousie et entretenir et raviver de vieux dossiers. De ce fait, cela engendrais des tensions dans mon couple qui engendraient à leurs tour un fonctionnement compulsif et entretenais ma dépendance.
Maintenant, je fait des efforts pour avancer et comme elle se sent mieux dans notre couple, j'ai retrouvé ma place et l'impression de manque de temps pour moi dont je lui avait fait part s'est résorbé de lui-même puisque comme je suis plus présent, elle est moins en demande lors de mon temps libre et tout s'est naturellement équilibré.

Aujourd'hui, le gain est énorme. J'ai retrouvé une énergie que je pensais avoir perdu, dont j'attribuais la perte à mon travail alors que la cause était surtout morale. J'ai retrouvé un sommeil de qualité, réparateur. Mon couple est reparti de plus belle, le désire et la complicité sont revenus. Je prend plaisir à retrouver mes proches le soir en rentrant, j'ai retrouvé l'envie de retrouver mon foyer à la fin de la journée là où je fuyait mes problèmes dans le porno comme d'autre les noies dans l'alcool. Je me redécouvre à m'émerveiller quand je regarde mes enfants, à être plus patients avec eux, plus présent. Au travail, je suis de meilleur humeur, plus positif, moins fatigué. Physiquement, le plus impressionnant, c'est la manière dont mon cerveau fonctionne. Je gère beaucoup plus de choses, plus facilement là où jusqu'à présent je saturais. J'ai l'impression d'avoir retrouvé toutes mes facultés, d'être plus performant, tout en faisant moins d'efforts. C'est impressionnant de constater toute l'énergie perdu dans l'addiction.

Aujourd'hui, je pense avoir retrouvé un équilibre. J'ai passé tellement d'années à vivre en tant que dépendant que j'en arrive presque à croire que je n'ai jamais vécu normalement. Et avec le recul, je pense que beaucoup de chose et d'erreurs de mon passé son liées à mon addiction. Clairement. Ca explique beaucoup de chose et sans dire que tout n'est que ma faute, beaucoup de situations résulte de ça.
Ma plus belle récompense aujourd'hui, c'est d'avoir enfin compris ça, et de voir à quel point tout peut être plus facile quand le reste fonctionne. Ma compagne qui me dit se sentir épanouie depuis notre discussion, cette complicité retrouvé, ma capacité à gérer les tensions là où jusqu'à présent, j'aurais pris la mouche, fait la gueule ou envoyer les choses valsées, je me surprend à laisser couler, à relativiser, à être positif.

Même le boulot qui est source de tension en ce moment, j'arrive à le gérer parce que je me sent bien dans ma tête, plus fort, et que je sais que dans ma vie personnelle, j'ai retrouvé un équilibre et ça me porte. Et ça va même plus loin que ça, parce que je ne vie pas dans le monde merveilleux des bisounours, je sais qu'il y aura des jours sans, des tensions qui viendront avec le temps, comme chez tout les couples, mais je l'accepte. Je sais que maintenant, je peut y faire face et ,ne pas retomber dans mes vieux travers, que céder à l'addiction ne résout rien, qu'au contraire, cela complique les choses et que  cette vie là n'est plus pour moi.

Mes proches sont tellement mieux sans tout ça, tellement plus heureux et je leurs doit bien ça. Voir le bonheur dans les yeux de mes enfants, putain ça n'as pas de prix. Ne plus se sentir honteux, ne plus mener de double vie, ne plus vivre dans cette peur d'être découvert, jugé, ne plus perdre de temps sur l'ordi alors que je pourrais passer du temps avec eux, rentrer la conscience tranquille, son devoir (travail) accompli fièrement sans arrière pensée, c'est tellement bon. Etre tout simplement heureux de rentrer chez soit le soir, retrouver les siens, ne plus fuir ses problèmes, juste vivre enfaite.

Dernièrement, j'ai attaqué le livre d'un sportif qui explique comment la peur peut être un moteur dans la vie si on sais l'utiliser. J'ai passé trop d'années à avoir peur d'être découvert alors qu'il me suffit d'avoir peur de recommencer pour juste avancer en fait.
Les premiers jours de mon sevrage, comme souvent au début d'un sevrage, j'ai eu des nuits agités. Et je me suis réveillé un bon nombres de fois avec la peur d'avoir céder à nouveau. Aujourd'hui, ça va mieux, ce cap est passé. La seule chose à garder à l'esprit, c'est la noirceur de cette vie passé, la tristesse, le vide, et tout ce que j'était en train de détruire en poursuivant dans cette voie égoïstement. Et je sais que je ne veut plus jamais revivre ça et faire revivre ça à ma famille, je m'en veut déjà assez pour tout le mal que je leurs ai fait subir involontairement.

Il n'est jamais trop tard pour changer et se reprendre en mains, pour moi, ça a commencé il y à 19 jours, et à cette date là, j'ai commencé à vivre enfin...
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