Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage de Tiago
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Bonjour les amis,

Merci pour votre soutien.

Les jours passent mais je ne me sens pas encore en rétablissement. Je me sens encore et toujours fragile de vulnérable. Un peu plus de stress au boulot, un peu plus de fatigue, un plus de déprime et je peux basculer à nouveau dans la dépendance. J'ai peur de ces moments de déprime où tout me semble absurde : je pourrais facilement basculer à nouveau dans la masturbation et la consommation d'images pornographiques.

Néanmoins, je constate que les bienfaits du sevrage. L'idée de consommer des images pornographiques me paraît être une défaite totale, une erreur dont le prix serait trop élevé. Je n'ai pas envie de retomber dans cette saloperie : j'en connais les mécanismes, j'en ait trop souffert.  Je n'ai pas envie d'avoir de nouvelles images dans la tête. J'ai envie de veiller sur la qualité de mon regard et de mes pensées.

Parfois, j'ai l'impression que mon combat est perdu d'avance : célibataire, sans perspective crédible de relation, isolement, peur de l'autre, peur de l'avenir. Mais j'ai tenu déjà 6 mois, sans masturbation ni consommation d'images pornographiques. C'est un miracle.

J'ai besoin de quelqu'un.
Pour y arriver, les obstacles sont encore nombreux : manque d'estime de soi, sentiment de rejet, d'abandon, peurs, gênes, incapacité à m'engager émotionnellement avec une femme, etc. J'ai commencé le travail pour le sentiment de rejet, mais il faudra du temps.

Surtout, il me faut espérer
Mon objectif est tout sauf crédible, et pourtant je dois y croire.

Merci de m'avoir lu !
Bonjour Tiago,

tu dis:

(27-11-2016 13:09)Tiago a écrit : [ -> ]...

Parfois, j'ai l'impression que mon combat est perdu d'avance : célibataire, sans perspective crédible de relation, isolement, peur de l'autre, peur de l'avenir. Mais j'ai tenu déjà 6 mois, sans masturbation ni consommation d'images pornographiques. C'est un miracle.

J'ai besoin de quelqu'un.
Pour y arriver, les obstacles sont encore nombreux : manque d'estime de soi, sentiment de rejet, d'abandon, peurs, gênes, incapacité à m'engager émotionnellement avec une femme, etc. J'ai commencé le travail pour le sentiment de rejet, mais il faudra du temps.
...

Es tu suivi par un thérapeute?

Parce que ton addiction est une des conséquences des choses que tu énumères au dessus et non pas la cause, bien qu'a terme ça puisse devenir une des cause ... un cercle vicieux dont il est difficile de sortir sans une aide extérieure.

spÔt'
Bonjour spÔt',

J'ai eu un thérapeute pendant 2 ans.
La démarche n'a rien donné de concret, alors j'ai arrêté.

Je pense que cela dépend des personnes. Pour certains, les thérapies fonctionnent bien. Pas pour moi.
Bonjour les amis,

Cette semaine, je me suis impliqué de façon excessive dans mon travail : dépassement massif d'horaires, etc. J'en vois les conséquences dans un petit incident anodin.

Vendredi soir, je sors très tard du bureau. Le quai de la gare est plutôt vide. Je reconnais toutefois une femme qui travaille au même endroit que moi. Je ne la connais pas et pourtant je cherche son regard, j'ai envie d'exister à ses yeux. Après peut-être 20 secondes, je réalise mon erreur et je prends de la distance, à l'extrémité du quai.

Je vois clairement le mécanisme : fatigue, stress, frustration du travail. Cette tâche, au travail, a été manifestement mal planifiée, et les moyens sont sous-dimensionnés. Pour le décideur, c'est une tâche non essentielle, mais il aimerait toutefois qu'elle soit réalisée. Moi, je me suis engouffré dans le piège. Ma pensée erronée revient à cela : "si la tâche échoue, ce sera ma faute". Alors je m'y implique totalement, personnellement. C'est un chemin de mort.
Évidemment, cet engagement excessif provoque de la frustration, que j'essaie de combler comme je peux. Y compris en essayant d'exister aux yeux d'une femme inconnue : ambition mortifère vouée à l'échec.

Cet incident est un appel à la vigilance. Je dois veiller à prendre le chemin de vie. Cela demande beaucoup de discernement dans mes décisions et engagements.

Merci de m'avoir lu !
Bonjour Tiago!

On a constaté que nous partageons tous un certain manque de confiance en nous et qui est une des raisons qui nous ont amené vers la dépendance. Regarder d'où vient ce manque de confiance et panser les plaies correspondantes contribue à notre rétablissement, même si je crains que certaines cicatrices restent à vie.

Notre manque de confiance cherche donc aussi l'attention des autres. Exister aux yeux des autres est profondément humain et n'est pas essentiellement une expression de notre dépendance. Il faut savoir juger en quelle mesure ce réflexe fait partie de notre besoin de rentrer simplement en communication avec les autres.

Ne te juges donc pas forcément trop si tu cherches le regard d'une. Dans ce que tu racontes je ne vois aucune projection sexuée, tu parles d'un réflexe sympathique et social. La vie fonctionne ainsi. Il y a juste à délier un rapprochement social tout à fait quotidien d'une projection liée systématiquement au sex.

Tu ne le fais pas. Tu établis un réflexe tout à fait humain!
Je te souhaite d'ailleurs que cela aboutisse à un moment!

Jan
Petit post rapide:
Je suis impressionné par ta capacité à te remettre en question, et l'attention que tu porte aux détails, pour quelques chose qui, pour un dépendant comme moi entamant à peine le début du sevrage, serrait resté totalement invisible, anodin...

C'est la preuve que j'ai encore énormément de chemin à parcourir avant de me soucier de choses aussi infimes que ca au rapports "de l'ampleur" des choses à traiter prochainement.

De mon point de vu extérieur, reste attentif, mais ne soit pas trop dur avec toi, tu est simplement "victimes" d'automatisme acquis avec la dépendance, mais tu n'est pas tombé dans le piège, et c'est toi qui contrôle, pas ton addiction !

Je serait vraiment heureux le jour ou j'en serait à ce stade. Bravo pour ton parcours qui est un exemple pour moi.

Eric
Bonjour mes amis,

Merci pour vos messages, qui m'aident à me rétablir.

Contrairement à l'alcool ou aux drogues, un dépendant affectif et sexuel peut difficilement renoncer définitivement aux relations sociales, affectives, etc. Dans mon cas, il faut faire le tri entre relations saines et relations de dépendance.
Je reconnais aujourd'hui mon désordre intérieur : je ne sais pas exprimer mes émotions, mes émotions sont toujours un peu hors du contexte, etc.
Là encore, il faut une certaine ré-éducation ...
Bonjour Tiago,

tes mots me parlent. Je me sens un handicapé des sentiments. Aujourd'hui où je suis seul, cela me fait parfois peur. Peur d'aller vers les autres, car peur de m'exposer... alors je préfère parfois rester dans mon coin...
Je ne crois pas qu'il faille parler de ré-éducation, mais simplement d'un apprentissage, d'une découverte. Il faut oser, oser aller vers l'autre, s'apercevoir qu'il ne mord pas, que l'on est finalement pas si différent. J'accueille aujourd'hui l'autre tel qu'il est, un être humain comme moi.
Tu parles également de faire le tri. Ce n'est pas nécessairement un tri, j'essaie de voir les schémas de la dépendance, ce qui me fait avancer (ou pas) dans une relation. C'est plus au niveau de ces schémas de pensée et d'action que j'essaie d'agir. Une relation n'est ni saine, ni mauvaise, je crois que c'est la façon dont nous abordons cette relation, dont nous la vivons qui peut nous mener à des comportements additifs.
Je crois que c'est ce que tu fais lorsque tu décris cette rencontre sur le quai... mais rien ne t'empêchait de dire bonsoir à cette femme. En prenant conscient de ce schéma de pensée, tu étais déjà sur le bord de la rivière, tu voyais le schéma, tu n'étais plus pris dedans. C'est super ! Non ?
Bonjour mes amis,

Je vous remercie pour vos messages qui me font avancer !
Merci Fabrice pour ton analyse !

C'est vrai, il faut se réjouir d'avoir su prendre de la distance par rapport à des émotions confuses et non souhaitées. C'est déjà une promesse de liberté.

Quand je suis "normal", je n'ai pas ce besoin d'être aimé. Je suis et c'est tout.
Quand je suis "en crise", j'ai besoin d'être aimé et je cherche de la reconnaissance extérieure, je cherche des signes concrets qui me valorisent. Cette attitude n'est pas bonne : elle exige trop.

Comme tu le dis, je me sens aussi "handicapé des sentiments" : je maîtrise mal le langage des sentiments. Je n'utilise pas les sentiments de façon appropriée, mesurée. Mes sentiments sont invisibles ou excessifs, sans juste milieu. Alors il faut apprendre ... C'est indispensable : en écoutant mes émotions, je pourrai réponde à mes vrais besoins et je n'aurai plus besoin de ce cache-misère qu'est l'addiction.

Merci de m'avoir lu !
Bonjour les amis,

Les jours passent. Pas de grande tentation. Je surveille mon niveau de stress et de frustration, toujours lié au travail. J'apprends à prendre soin de moi : et ce n'est pas si facile ... Je reste vigilant pour ne pas être surpris.

Il y a parfois des joies dans ces journées : la joie de n'être pas tombé aujourd'hui, le temps libre, la clarté d'esprit, une dignité retrouvée. C'est chouette !

Bonne soirée !
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