Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage de Tiago
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Bonjour mes ami(e)s ! 

Jan, je te remercie pour ton message ! 

En effet, c'est très égocentrique que de penser que la beauté de cette femme s'adressait à moi. J'ai encore beaucoup de progrès à faire dans l'humilité. Il me faut trouver ma place juste. Jamais, je ne dois consommer une autre personne.

Je comprends ce que tu dis sur le réflexe de survie. Dans ma vie un peu solitaire, un peu vide, l'idée de séduire peut être un réflexe de survie. De même, par ma consommation de pornographie, j'essayais probablement de ranimer mon désir de vivre. Dans mes actes (fixation sur une personne, consommation d'images), je ne vois que des tentatives ridicules pour survivre, et qui ne produisent que de la frustration et de la honte. Il existe d'autres moyens plus efficaces : trouver un sens à sa vie, avoir des relations amicales de qualité, avoir des activités intéressantes, etc. Il me faut chercher l'estime de soi, tout en respectant les autres, sans les consommer, les utiliser. C'est certainement possible.

Ces derniers jours, j'ai remarqué que j'étais un peu plus fragile que d'habitude. Il y a eu l'incident de vendredi, j'ai aussi surfé sur le net sans objectif précis. J'y vois un avertissement. J'étais dans l'excès de confiance, et j'ai relâché ma vigilance. Par exemple sur l'usage du regard. Alors je me reprends :
- je contrôle mon regard (pas de regard consommateur),
- moins d'internet,
- prendre des nouvelles de mes amis,
- je continue à travailler mon parcours de libération de la pornographie.

Merci de m'avoir lu.
Hello Tiago,

j'avais commencé un post, puis je pensais l'avoir sauvegardé et non ! Donc je vais essayer de résumer. Je disais que regarder une belle femme, l'aprécier n'est pas en soi une mauvaise chose. La beauté entre en résonance en nous, et c'est plutôt plaisant. Ce qui pose problème, ce sont les shémas de pensée que tu mets en place en suite. Je ne pense pas qu'il faille que tu contrôles ton regard, mais plus que tu travailles sur les mécanismes qui se mettent en place quand tu vois une jolie femme. Il s'agit déjà d'en prendre conscience, de les voir se mettre en place. Tu as déjà fait ce pas, c'est immense. Maintenant à toi de voir ce que tu peux mettre en place à la place. 

Je suis aujourd'hui dans cette phase par rapport au sentiment amoureux. Je sais que je ne trouverai pas de solution en m'abandonnant à l'autre, ou en le considérant comme une marchandise. Je dois dans un premier temps consolider l'amour pour moi, l'amour en moi... et l'on revient alors vers l'estime de soi et bien plus encore (amour bienveillant vis-à-vis de soi...). J'entrevois aujourd'hui qu'une fois cela renforcé, la relation ne sera plus la même. Nous ne serons plus dans l'attente, dans la consommation, dans l'abandon, mais dans une relation équilibrée, un don réciproque. J'entrevois une piste.

Je ne sais pas si cela te parle et t'aidera dans ton cheminement. Je suis de tout coeur avec toi. Aime toi, et n'oublie pas de sourire à la vie !

Fabrice
Bonjour mes ami(e)s,

Fabrice, je te remercie pour ta réponse, qui va me faire avancer ! Surtout le lien entre regard sur l'autre et estime de soi !

En effet, il faut distinguer plusieurs regards :
- Le regard qui consomme un corps comme objet de désir, comme marchandise,
- Le regard sur une personne, qui est déjà communication.

Je suis souvent dans le premier cas : le regard sur un objet de désir. C'est un regard qui vole, qui pille. Je dois éviter ce type de regard. C'est une prédation visuelle. Dans la pratique, cette prédation visuelle m'est nuisible et me conduit à la frustration. C'est un plaisir minuscule, instantané, qui réveille la frustration. Ce regard est d'abord le reflet de mon manque d'estime de soi : inconsciemment, je ne me crois pas digne d'avoir d'autres relations que par les yeux. 
Ce regard inapproprié étouffe le deuxième type de regard : celui qui entre en communication. Ce regard là est juste, normal : il véhicule de la bienveillance, du lâcher-prise. Il est un moyen vers une relation équilibrée.

Voilà les étapes que j'espère franchir :
- avoir une meilleure estime de soi,
- prendre conscience que le regard prédateur est mauvais pour moi et l'arrêter,
- utiliser le regard dans des situations normales de communication, et vivre ces relations pleinement.

Mon rétablissement implique la conversion de mon regard.

Évidemment, en prétendant contrôler le regard, je suis dans le délire de toute-puissance. Mon regard est largement piloté par l'instinct. Mais je crois que je peux ré-éduquer ces instincts, les canaliser vers des actions plus justes et plus fécondes.

Fabrice, je te remercie de me rappeler de sourire à la vie ! Je n'en ai pas l'habitude, mais c'est le bon chemin pour moi. Je ne perds rien et je gagne tout.

Merci encore !
Bonjour Tiago, je connais cet excés de confiance dont tu as parlé plus haut, je l'ai connu et j'ai chuté à un moment où je m'y attendais pas, il faut absolument rester vigilant, bon courage à toi. 
Bonjour les amis,

Merci Musasji pour ton message : nous nous étions croisés sur le forum en mai / juin 2016.
En effet, l'excès de confiance me menace ; le danger de mon manque d'humilité. Je ne serai jamais trop conscient de ce problème.
C'est aussi l'excès de routine qui me menace.

Chaque matin, je répète et reconnais ma dépendance affective et sexuelle. Et je remercie pour toutes les journées de sobriété qui m'ont été données. Et je renouvelle mes efforts pour rester sobre une journée encore. En effet, je me sens toujours fragile.
Mon danger actuellement, c'est l'excès de routine. A force de répéter la même chose, les habitudes s'usent, perdent leur force. Alors il me faut changer. En DASA, le 7ème outil de rétablissement, c'est "changer les vieilles routines". J'essaie de le faire.

En ce moment, je sens comme un seuil. Je dois approfondir le sevrage. D'où le travail sur le regard.
Tiago!

Toujours autant de plaisir de te lire!
Je te suis... et te soutiens!

Comme d'hab tu observes, analyses et tu tires les conclusions! Bravo!

Amitiés!

Jan
Bonjour Tiago,

Tu as parfaitement ciblé un problème qui est la routine, en effet de mon côté le quotidien fini par  éroder ma motivation, j'ai donc le besoin de renouveler cette motivation quotidiennement, en me rappelant pourquoi je fais ce combat, par la méditation aussi je brise cette routine, je vais prochainement faire du sport aussi, car j'ai constaté que notre ennemie commun la pornographie ne se fait pas prier pour se renouveller.

Bon courage à toi L'ami 
Bonjour les amis,

Un grand merci pour vos messages qui m'encouragent et affermissent ma démarche !!

Aujourd'hui, je voudrais revenir sur le problème de la culpabilité.

Mon premier contact avec un contenu pornographique date de mai-juin 1991, j'avais 17 ans. C'était un matin, avant d'aller au lycée. Je ne me souviens plus du contexte, mais c'était une cassette VHS. J'ai du visionner 5 minutes.
Stupeur, excitation, effroi, choc, violence des images qui restent gravées dans ma mémoire. Je ne comprends pas ce que j'éprouve. Je désapprouve ces images mais j'y retourne. L'attirance est trop forte.

Évidemment, je garde un fort sentiment de culpabilité après cet épisode. J'ai du mal à ne pas consommer à nouveau : ma culpabilité se renforce. J'ai honte et je le fais quand même. C'est le début d'un cercle infernal. J'ai du mal à avoir des relations normales avec les femmes : je me sens indigne, sale. Ma frustration augmente. J'ai envie de me faire pardonner, mais qui ? comment ? Les années passent et les sentiments de honte, de culpabilité restent. Jusqu'à aujourd'hui.

Aujourd'hui, je veux relire cet événement différemment. Je ne cherchais pas consciemment ce contenu pornographique : je suis tombé dessus par hasard. A part la curiosité et la malchance, je n'ai rien à me reprocher. A l'époque, j'étais dans le mal-être : les images et la masturbation ont prospéré sur ce terrain favorable. Je n'avais pas conscience du piège. Cet épisode a été comme un viol de mon imaginaire, pour reprendre l'idée développée par Thérèse Argot. La pornographie en moi a détruit l'élan vers la vie. Il y a cette blessure que j'ai reçue.

Dans mon cas, depuis que je reconnais clairement ma dépendance à la masturbation et aux images, et depuis que je suis dans une démarche de rétablissement, la culpabilité ne doit plus être au premier plan. Mon vrai moteur doit être la joie de retrouver la liberté, de vivre normalement.

Merci de m'avoir lu.
Bonjour Tiago,

nous sommes tous tombés dans la pornographie par hasard (dans mon cas, revue de mon père). Mais certains découvrent la pornographie, et passent à autres choses. Notre problème est que nous y sommes restés et que nous avons plongé dans un monde glauque et dévalorisant. 
Citation :A l'époque, j'étais dans le mal-être : les images et la masturbation ont prospéré sur ce terrain favorable.

Tu le dis très bien, la pornographie et ses conséquences ont prospéré sur un terreau fertile. Je ne peux que t'engager à travailler sur ce mal-être. Où en es-tu par rapport à ce mal-être de l'adolescence ? Je crois que tu ne dois pas t'arrêter à cette culpabilité. Y-a-t-il un lien entre ce mal-être, ce sentiment d'isolement que tu ressens aujourd'hui ?
Ne réponds pas à mes questions nécessairement ? Peut-être aussi je fais fausse route. Tu avances (170 jours de sevrage, wouah !!!!). Continue !
Bonjour les amis,

Fabrice, merci pour ton message !

Je travaille sur mon mal-être :
- à mon rythme,
- avec délicatesse : quand c'est trop dur, je fais une pause.

Il y a évidemment un lien entre le mal-être de l'adolescence et le mal-être actuel. Aujourd'hui, il est d'ailleurs sous contrôle : je prends soin de moi, j'ai appris à me détendre, j'ai appris à écouter les signaux d'alarme de mon corps et à les prendre en compte. Maintenant, j'ai des priorités et je connais mieux mes limites.

Mon sentiment d'isolement vient de mon côté perfectionniste. J'attends beaucoup de complicité, d'amitié dans mes relations. Ce n'est pas toujours possible. Il me faut l'accepter. Il y a aussi mon attitude : je me livre peu. Je ne peux pas attendre des autres plus que ce que je leur donne.

Chez moi, le travail sur le mal-être doit être approfondi.
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