Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage de Tiago
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Bonjour Tiago!
 
Merci de ce partage si ouvert et généreux !
 
Ce que tu décris correspond à ce qui s’inscrit, je crois, dans un schéma classique du rapport « parents-enfant » qui cause des incertitudes, des manques, voire même un traumatisme chez une (jeune) personne. Je crois constater que ce manque affectif liée à une pression importante de la part des parents sur un enfant, créent un déséquilibre affectif que le « devenant adulte » doit finalement résoudre seul. S’y perdre n’est qu’une question de temps et de forme…
 
Ce qui est marquant aussi dans ton récit est ce fait du nudisme dont tu parles. J’aurais tendance à parler d’un côté d’une sorte « d’esprit ouvert » de la part de tes parents, puis de l’autre côté cette confrontation à une « rigidité d’esprit » quand il s’agit de ta trajectoire scolaire ou de carrière professionnelle… Je peux imaginer que sans que tes parents t’aient donné d’explications réelles sur l’une ou l’autre de ces positions assez extrêmes tu te sois perdu complètement. C’est comme t’avoir donné en héritage un jeu de construction extrêmement complexe avec de nombreuses pièces dont tu dois finalement te débrouiller seul…
 
Je me demande toujours en quelle mesure il est important de revenir vers ses parents pour chercher à clarifier certains points, voire de « régler ses comptes » avec eux… Moi j’aurais tendance à vouloir le faire… Ma mère m’a beaucoup aidé en me donnant quelques éléments sur des faits qui se sont déroulés entre elle et mon père avant même que mon frère et moi soient nés… Je sais qu’il y en a encore, ma mère a dit à plusieurs moments : « Et tout ce que j’ai révélé n’est même pas tout… », mais je ne sais pas si j’ai le courage de lui demander de me le révéler… je ne sais pas si c’est utile ou sain…
 
Là, je suis à nouveau auprès de ma mère dans mon pays. J’arrive de moins en moins à suivre le forum… Si je te parle donc de ce regard sur ce qui s’est produit durant notre enfance c’est que pour ma part j’ai l’impression d’avoir tout regardé… Je ne sais plus où chercher… La « révélation » (ou « conclusion) suivante m’est bizarrement venue lors d’un rapport durant ce craquage: Je m’efforce maintenant simplement de poser en face de moi tous les éléments qui d’après moi peuvent éventuellement constituer une explication à ma dépendance, mais je ne cherche plus à creuser ces pistes. Je les regarde, régulièrement, les unes après les autres, je prends conscience de toutes ces raisons… et je fais simplement confiance au fait que si elles doivent agir sur moi elles le feront.
 
Puis, je précise également toutes les actions concrètes que je peux mettre en place pour m’abriter devant mes fragilités : Bloquer encore ordinateur et téléphone, supprimer à nouveau les contacts repris, écrire clairement à mes contacts de ne plus me contacter… Cadrer la consommation d’alcool, qui facilite toujours des brèches vers la dépendance sexuelle… Renforcer aussi la méditation, construire donc une réelle hygiène de vie… Je suis même prêt à aller jusqu’à « m’auto – reconditionner » pour m’inculquer de façon très volontariste que je n’ai plus besoin de ces rapports extra-couple quels qu’ils soient…  
 
Pour le moment ce sont les seules façons que je vois encore pour agir sur ma dépendance. Mais je crois que tu l’as dit toi-même, je pense qu’il faut aussi accepter de rester dépendant toute sa vie et de s’accommoder de ce fait au mieux pour vivre avec.
 
Maintenant que je vis ce craquage de mon sevrage les notions d’échange et de bienveillance prennent tout leur sens avec toi ! Je suis heureux de te lire et de partager avec toi aléas, difficultés, méandres, mais aussi pensées, tentatives de conclusions et actions concrètes !
 
Bonne continuation à toi, mon ami !
Et surtout bonnes fêtes !
 
Jan
Bonjour mes amis !

Jan, Fabrice, je vous remercie pour vos encouragements et suggestions !

En effet, j'ai accepté les faits. Je ne cherche plus à les fuir, les oublier ou les effacer. Les faits sont là et je les regarde comme des faits. A moi d'en tirer le meilleur dans ma situation actuelle. J'essaie de me détacher de cette histoire : j'essaie de l'observer de loin, sans rancœur, sans regret. Surtout, j'essaie de protéger mon présent contre la pollution du passé. Le passé est révolu ; mon seul bien, c'est le temps présent. Je dois le protéger.
Curieusement, après avoir écrit le message, dimanche, je me sentais légèrement déséquilibré. Alors je me suis reposé, j'ai changé d'air. Ces faits ne sont pas encore complètement neutres, ils ont encore un pouvoir négatif ...

Citation :S’y perdre n’est qu’une question de temps et de forme…
En effet, le déséquilibre affectif rend la crise certaine ... Chez moi, elle a pris la forme de la dépendance ... Aujourd'hui, la crise est arrivée à son sommet (j'espère). A moi de rebondir.
Cette crise est une opportunité : je peux changer, je peux guérir ce déséquilibre. Je peux abandonner les fausses croyances et m'ouvrir à davantage de possibilités.

Jan a écrit :c’est que pour ma part j’ai l’impression d’avoir tout regardé…
Je suis bien d'accord. J'ai tout regardé et je ne vois pas quoi faire de plus. Il me reste la patience. Avec le temps, certains blocages peuvent disparaître. En ce moment, je suis optimiste. Le temps fera son œuvre. Il faut veiller patiemment sur la germination (merci Fabrice pour cette image) et rester fidèle aux décisions prises. Petit à petit, je commence à percevoir les bénéfices du sevrage. Je suis optimiste.

Je reste vigilant. Je reconnais les mécanismes déclencheurs. Si je ne prends pas soin de moi, je peux être submergé très facilement. Alors je suis prudent. Cette prudence m'incite à aller de l'avant, à essayer, à faire mieux. Je vais rencontrer les personnes, je prends des initiatives, je subis moins. Tout cela est positif, et ma gratitude est grande.

Merci pour votre soutien !
Je vous souhaite aussi de bonnes fêtes de fin d'année !
bonjour Tiago,
c'est bien si ces choses s éclairent pour toi. 
Il n 'est jamais trop tard pour mettre des mots sur des choses qui remontent à l enfance,
et je pense qu'ensuite, on ne peut qu'en être apaisé, par une certaine " distance ", comme une énigme, quand on arrive à assembler des morceaux de puzzle, qu'apparait une zone, on est simplement " content " ,même si on n'avance que petite zone par petite zone.

Le naturisme " imposé " a fait des dégâts sur pas mal de gamins.
Chacun a sa pudeur, et ses " niveaux " d intimité.
Chacun est différent la dessus.
Tes parents n'ont surement pas voulu ne pas te respecter la dessus.
Ils avaient peut être un " niveau" différent du tien et n'ont pas compris ta gène.
Ou alors...ils s'en sont foutu, voir même moqué, et là, pas de respect.

Cela peut être ressenti comme un abus par un enfant, avec une connotation sexuelle, comparaison au père, à la virilité du père, ou des autres hommes côtoyés dans ces camps, cet affichage imposé d organes génitaux.

Tu dis jusqu' à 12 ans...Comment a pris fin la période " naturiste " pour toi ? tu n es plus allé avec eux ? tu t'es débrouillé pour " fuir " ,  ou ils ont " compris " que ça n'était plus de ton age ? ( les réponses sont pour toi, pas obligé de répondre ici)

bon cheminement à toi

( et kiss aux " garçons " d ici, qui se reconnaîtront. Ma barre de texte est revenue, je peux à nouveau écrire en italique, youpi )

(21-12-2016 20:05)Tiago a écrit : [ -> ]J'essaie de me détacher de cette histoire : j'essaie de l'observer de loin, sans rancœur, sans regret. 
entre temps, tu as posté cette réponse.
c'est cela que je ressens en te lisant : tu réfléchis au passé, à l enfance, mais avec détachement, en observateur, et dans le but de vivre ton présent, et ton avenir.
Un peu comme analyser les causes possibles d'une défaillance d'une pièce mécanique, pour améliorer la suite :  reprenons point par point, réfléchissons, dans quels contextes, dans quelles conditions de température, à quelles forces a été soumise la pièce, combien de temps... 

pensées positives à toi
Bonjour les amis !

Merci Clarisse et Fr-Ed pour ces messages de soutien et d'encouragement ! Vos messages m'aident à aller plus loin.

En effet, le présent est mon seul bien. Quand l'ombre du passé me vole mon présent, je dois la chasser pour vivre le présent, au présent.
Toutefois, carpe diem a pour anagramme ça déprime ... Alors pas de carpe diem pour moi. Juste vivre le présent et toutes ses potentialités !

Pour moi, les fêtes de fin d'année sont un peu difficile. La famille, etc. Mais je reste optimiste et vigilant.

Je vous souhaite un joyeux Noël et de belles fêtes de fin d'année !
Je prends exemple maintenant sur ta belle lucidité, ta force d'analyse et ta combativité !

Joyeux Noël à toi et les tiens!

Jan
Bonjour les amis,

Je vous remercie pour tous vos messages d'encouragements !

Aujourd'hui, j'ai lu ceci : "Mais le bonheur ne consiste pas dans le fait de savoir ce que c'est que la santé, mais de vivre sain".

J'ai tendance à réfléchir beaucoup. Je me prends trop la tête, littéralement. Je réfléchis beaucoup à ma dépendance. J'analyse, j'examine. Mais ma dépendance n'est pas dans ma tête. Elle est dans mon cœur. L'intellect n'y peut rien. Dans la dépendance, j'ai découvert que vouloir n'est pas pouvoir.
Alors, pour vivre sainement, j'ai besoin de cette conversion du cœur, conversion profonde. J'ai besoin d'écouter mes émotions. J'ai besoin de sentir.
C'est le cœur qui me donnera le courage d'oser, le courage d'accepter mes vulnérabilités, le courage de vivre vraiment.
Il est tellement plus facile de m'isoler, de rester dans le retrait et la passivité. Cette facilité est un chemin de mort.

Si je veux sortir de la dépendance, il me faut être courageux et accepter de vivre. Simplement.

Merci de m'avoir lu !
Bonjour Tiago,

je suis toujours aussi heureux de te lire, de lire ton chemin que tu traces pas après pas. Je comprends très bien ce que tu écris car je le vis en moi actuellement.
Citation :Alors, pour vivre sainement, j'ai besoin de cette conversion du cœur, conversion profonde. J'ai besoin d'écouter mes émotions. J'ai besoin de sentir.
C'est le cœur qui me donnera le courage d'oser, le courage d'accepter mes vulnérabilités, le courage de vivre vraiment.

Quel bel objectif ! Comme toi, j'écoute mon coeur, mon instinct. Je suis toujours très cartésien, mais je laisse une place aux émotions, aux élans du coeur. Je suis même devenu presque hypersensible !

Ce matin je suis tombé sur ce proverbe chinois. Je trouve qu'il nous va bien, et à beaucoup ici.
"Ne craignez pas d'avancer lentement, craignez seulement de rester sur place".

Tu n'as pas craint de te lancer dans ce sevrage, de tourner le dos à ta dépendance, tu as osé. Un bel acte de vie.

Continue et merci pour ta présence et ta bienveillance.

Amicalement,

Fabrice
Bonjour Tiago !
 
Je rejoins Fabrice sur le plaisir de te lire et de ta présence ici !
 
Je veux faire une remarque très personnelle : J’observe aussi que tu te livres beaucoup plus. Tes messages ici deviennent de plus en plus personnels et (je dirais) « intimes » ! Je suis quasi certain que tu réussiras un décrochage définitif de la dépendance ! Mais ceci sous condition que tu saches clairement ce que sera ta vie ensuite et comment tu intègres activement le paramètre du bonheur dans ta vie…
 
Je crois que toute raison pour trébucher est ici… L’incertitude et la fragilité de « l’après »…
Je souhaite que tu évites ce piège !
 
Bon réveillon ce soir… !
 
Ton ami !
 
Jan
Bonjour mes amis,

Merci pour vos messages qui me touchent par leur bienveillance et leur pertinence ! Merci !

Jan, tu as très bien remarqué le danger qui me menace : il me manque un objectif clair. La question de "l'après" n'est pas assez concrète. Ce sevrage, je le fais en célibataire, sans perspective de relation. Pourtant, j'ai bien conscience de vivre une vie vide d'amour.
Un jour ou l'autre, ce vide alimentera la compulsion et ce sera la rechute.

Je ne vois qu'une seule solution : avoir le projet d'une relation avec une femme. Je fais ce projet : il me paraît très lointain, inaccessible. Pourtant, c'est la seule issue. Aimer et être aimé dans une relation stable. Pour rencontrer une femme, il va falloir oser, prendre des initiatives, exprimer mes émotions. J'ai peur de reproduire mes échecs passés, j'ai peur du rejet.

En septembre, quand une femme m'a proposé d'aller boire un café, j'avais peur du rejet, j'étais froid et distant. J'ai, inconsciemment, tout fait pour qu'il n'y ait pas de suite. C'est ce qu'il s'est passé.

Pourtant, rencontrer est la seule issue possible. Ce chemin va m'exposer à de nombreux dangers : peurs, frustrations, prise de conscience de mes limites et faiblesses, manque d'estime de soi, etc. Il n'y a pas d'alternative : rester dans l'isolement me mène doucement à la compulsion.

Comme tu le notes Fabrice, j'ai osé ce sevrage. Ce n'est pas un but en soi : c'est un outil. Le but, c'est entrer en relation. Jour après jour, je me rends compte comme ces relations me nourrissent. Cette semaine, j'ai fait beaucoup de sport en club : j'ai rencontré beaucoup de personnes, dont des femmes. Ces discussions et échanges m'ont toujours rendu joyeux et optimiste : une joie durable, saine. Entrer en relation : c'est la seule issue pour moi.

Merci pour votre bienveillance et vos remarques pertinentes !
Je vous souhaite de belles fêtes de fin d'année !
Bonjour Tiago !
 
Et bonne année à toi !
 
Je me rends compte à quel point notre souci de dépendance est aussi un souci de relation aux autres.
Je vois à nouveau le raisonnement extrêmement construit de ta réflexion. Je comprends que l’aboutissement de ta démarche devra être cette recherche d’une rencontre …
 
Mais je ne peux m’empêcher de voir dans cet aboutissement une étape plus lointaine… Je me demande, dans ton cas précis, ce qui devra se mettre en place en toi pour être prêt à cela… Je crois qu’il s’agit toujours de regarder d’abord nous-mêmes pour être acteur du changement qui doit s’opérer. Peut-être faut-il regarder les chemins par lesquels il faut passer pour construire sa relation aux autres (les sorties après les séances de sport ?) pour naturellement rencontrer une femme et que ce ne soit pas une démarche que volontariste !
 
Plein de bonnes choses à toi !
 
Jan
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