Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage de Tiago
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Hello Tiago!

Je me rends compte que la composante de ton isolement et de ta solitude joue énormément dans ta situation.
Est-ce que je me trompe?

Qu'est ce que tu pourrais faire pour sortir de cette solitude et de cet isolement?
Qu'est-ce qui pourrait t'équilibrer?

Tu arrives à très bien regarder, analyser et mettre en place des stratégies pour contrer ta dépendance. Tu as une très forte capacité d'agir. Pourquoi cela n'est pas possible à d'autres endroits, comme la rencontre avec une fille?

Puis, je pense à autre chose: Le bonheur!
A quel moment de ta vie tu as été véritablement (ou le plus) heureux et comment tu pourrais retrouver cette plénitude?

Courage mon ami!

Jan
Bonjour Jan,

Hier, en lisant ton message, j'ai essayé de répondre, mais sans succès. Tes questions sont très pertinentes : là se trouve un blocage en moi.

En apparence, je ne suis pas trop isolé. J'ai une vie sociale : travail, activité caritative, club de course à pied, participation à la vie culturelle de ma ville. Mais je suis conscient des limites de cette vie sociale, où les places de chacun sont parfaitement définies. Même dans un groupe, je sens ma solitude immense, incommunicable.

Avant 2010, j'étais très actif sur le marché de la séduction organisée : sites de rencontres, speed-dating, soirées de célibataires. De cette époque, j'ai gardé des amitiés (féminines et masculines) très solides. Mais aucune relation affective, à part l'épisode S, déjà mentionné. C"était une époque de frustration intense. Je voyais des couples se créer sous mes yeux, sans difficulté. Mais je restais seul. A l'époque, la dépendance était très discrète. Vers l'été 2010, j'en ai eu marre et j'ai tiré la conclusion : je suis fait pour être célibataire, point barre. J'ai abandonné toute démarche de séduction. Et, en effet, depuis 2010, ma vie affective est restée vide. Je n'ai pas réussi à trouver l'équilibre et la dépendance est revenue progressivement ...

J'ai souvent réfléchi sur mon incapacité à rencontrer une femme. D'une part, il y a des critères physiques : je suis un homme de petite taille (1m63) et sans élégance naturelle. Mais cela n'explique pas tout. Dans la vie, je me suis toujours dit :"quand on veut, on peut". Cela a fonctionné pendant les études, au travail, dans le sport, etc. Dans la vie affective, cela n'a jamais fonctionné.

L'échec est total, et ce constat me remplit d'amertume. J'arrête là pour ce soir.

Merci de m'avoir lu ...
Tiago!

Il est un peu tard et j'ai pas mal bossé aujourd'hui, j'ai un peu peur de ne pas être très efficace pour rebondir convenablement sur ton dernier poste...
J'aimerais ne pas perdre le fil... Reviens-y stp si je devais ne pas avancer avec toi...!

Pourtant quelques questions me viennent et j'espère qu'elles ne sont pas trop "en vrac":

Est-ce qu'il y a des évènements marquants qui t'ont amené à cesser tes efforts de renouer à une vie sociale construite qui inclue aussi les rencontres avec les filles?

Pour ce manque d'estime de toi y a-t-il des liens avec ton environnement familial ou est-ce qu'il y a d'après-toi aussi un lien avec ta taille?

Des raisons doivent bien exister pour cette dévalorisation de soi et cet abandon que je vois chez toi pour réellement rencontrer une fille..

Je te suis mon ami...

Jan
Bonjour Jan,

Merci pour cet échange très stimulant : j'éprouve une grande gratitude !
Jan a écrit :Est-ce qu'il y a des évènements marquants qui t'ont amené à cesser tes efforts (...)
Pour ce manque d'estime de toi y a-t-il des liens avec ton environnement familial (...)
En effet, j'ai des choses à dire dans ces domaines ... Ce sera difficile mais j'essaierai d'en parler dans les jours prochains.

Aujourd'hui, je voudrais partager avec vous un événement arrivé ce matin.
Il est 8h30, je sors de chez moi. La rue est déserte, le soleil brille, un joli vent frais souffle, une belle lumière éclaire les arbres. Au coin de la rue, il y a une femme, qui passe par là. Je ne la regarde pas trop. Nous nous croisons, et sans aucune raison, elle me dit "bonjour !". Je ne la connais pas, l'instant est unique, mais mais j'ai une immense gratitude pour ce "bonjour !".
L'événement n'aura, évidemment, aucune suite.
C'est touchant de voir à quoi tu peux te rendre sensible...

Je suis heureux pour toi pour ce petit "bonjour" du moment où il te rend heureux.
Je te souhaite qu'un jour une rencontre concrète t'amène vers le bonheur!

Si mes questions on pu faire résonance en toi c'est bien. J'attendrai ta réponse...

Bonne journée!

Jan
Bonjour,

Ce soir, je souhaite exprimer ma gratitude après le retour du site ...

Ces derniers jours, j'ai pris conscience d'une conséquence de mon manque d'estime de soi : je me cache des autres, pour les protéger de moi, pour ne pas les ennuyer. Et je m'isole ... Il me faut changer d'attitude.

Merci pour ce site !
Salut Tiago,
bravo pour ton sevrage, plus de 50 jours. Chapeau bas !
Nuance à ton message, tu penses que tu les ennuies. Les autres sont toujours meilleurs que toi, plus beaux que toi, ils réussissent mieux... Je peux continuer... C'est ça non ? A cette putain d'estime de soi. Je ne sais pas comment on peut changer cela... Sinon je crois que je ne serais plus là.
Comme toi, je trouve que je ne fais jamais assez, que je ne suis pas un bon père, que je dois toujours faire plus au travail pour être au niveau des autres, toujours plus, pour être au niveau. C'est un voie sans fin. Cela ne produit que de l'insatisfaction, car je trouverai toujours un point négatif, une personne qui aura fait mieux sur ce petit détail...
Je n'ai pas trouvé de solution, je cherche. Simplement je crois que nous créons les conditions de notre insatisfaction, de nos blocages. Nous mettons la barre trop haut, et toujours plus haut. Je ne sais pas si le lâcher-prise est la solution (je n'y arrive, ou je ne comprends pas cette notion).
Ne pas baisser les bras et surtout se dire que rien n'est définitif. Un des fondements du bouddhisme et de la médiation est que rien n'est immuable. C'est la certitude que j'ai, et celle-ci est forte !
Bon courage,
Fabrice
Bonjour Fabrice,

Je te remercie pour ton message de soutien !

Fabrice a écrit :cette putain d'estime de soi.
Tu as raison : chez moi, tout commence par ce problème d'estime de soi.
Je ne me sens pas à la hauteur, alors j'ai besoin du regard d'autrui pour me réconforter. J'ai besoin de cette confirmation, sans cesse. J'ai besoin de réussir dans mon travail. J'ai besoin qu'on me répète que je fais bien. J'ai besoin de reconnaissance, toujours.
Cette conduite est dictée par mon manque d'estime de soi, par mon manque de confiance. Ce schéma me rendra toujours malheureux, il faut que j'en sorte.

Chez moi, le manque d'estime de soi est lié à la frustration. Dans certaines situations, je ne reçois pas de reconnaissance pour mes actions. J'en suis frustré. Je suis blessé dans mes attentes. J'essaie d'oublier cette blessure dans la consommation, dans l'addiction. Il me faut sortir de ce schéma. Avec cette recherche permanente de reconnaissance, je me rends vulnérable et malheureux.

Fabrice a écrit :Un des fondements du bouddhisme et de la méditation est que rien n'est immuable. C'est la certitude que j'ai, et celle-ci est forte !
En effet, pour m'en sortir, je ne vois que la spiritualité : la recherche d'un Bien supérieur, la conversion progressive, l'approfondissement, etc.
Je ne sais pas comment nous pouvons gérer ce manque d'estime en nous...
Devons-nous trouver les moyens pour le contrer au présent ou devons-nous chercher dans le passé les raisons de ce mal être pour travailler autour d'elles... ??

Pour ma part j'ai essayé de faire les deux et le lâcher-prise a été salutaire à un moment.
Je pense que je ne dois pas tourner autour du pot pour dire ce que j'entends par là et pardon pour l'éventuelle vulgarité:
Le lâcher-prise chez moi passe parfois par une façon de dire que j'emmerde les autres et le monde et que ce qui est important à cet instant où je me le dis c'est mon bonheur. Car si je ne suis pas heureux je ne serai pas dans mon axe et de ce fait je ne construirai rien de bon!

Mais la première personne à qui je dis "merde" dans ces moments c'est souvent moi-même, car comme on peut le lire dans les mots de Tiago c'est nous-mêmes qui nous mettons en grande partie une terrible pression!

Jan
Salut Tiago,

Citation :Chez moi, le manque d'estime de soi est lié à la frustration.


Dans ce que je lis de ce que tu écris, je vois plus la frustration comme une conséquence du ton manque d'estime de soi. 
Je crois que Jan a encore raison (cela devient usant.... !)). Tu le dis très bien 'Tu as besoin' (répéter plusieurs fois). Nous sommes dans l'attente des autres . Nous nous construisons par rapport aux autres. je n'ai pas la clé, mais j'aime l'idée de Jan de dire merde aux autres. Soyons nous, n'attendons rien des autres (du moins merde à ce qu'il pourrait peut-être pensé). Si tu respectes la vie (et j'en suis sûr), alors fais ce que tu as envie, ce que tu penses bon pour toi. Si tu respectes la vie, que c'est bon pour toi, ce sera aussi bon pour les autres, et alors tu seras reconnu. Mais n'attends pas cette reconnaissance, fait le pour toi dans le respect de tes valeurs. 
Je ne sais pas si c'est du lâcher prise, mais cela me plait. Mais que c'est dur de ne pas se sentir juger !
Fabrice
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