Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage de Tiago
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bonjour,
un partage : 

ayant eu une enfance ...de maltraitanceS, j ai trouvé beaucoup d aide pour " prendre du recul" et identifier, réfléchir, sans haine, sans reproche, sur ce qui s'était passé avec mon père, et ma mère " non protectrice ", dans un livre qui s appelle " parents toxiques "
il est constitué de chapitres , par " actes toxiques ", avec des exemples simples, psy mais très compréhensif .
on s y retrouve dans celui auquel on pensait dans son histoire...mais oh surprise, on découvre aussi d autres choses auxquelles on n avait pas pensé.
il y a des exemples, et ça explique les dégâts que ça peut faire sur l adulte qui a grandi avec ça./
( par exemple, la souffrance qui remonte lors d' une " banale " réunion au taf, et personne ne comprend la réaction du collègue adulte, mais lui, sur un détail, ben c'est toute sa souffrance d'enfant qui lui a jailli à la tronche )

ce livre m a aidé à comprendre certaines de mes réactions de souffrance, surtout les " souffrances / angoisses d'un seul coup " , celles qui me surprenaient le plus, et gênaient dans ma relation au taf, ou amis.

je ne peux que vous le conseiller.ça parle aussi des situations comme un parent malade, ou handicapé. Il n y a pas forcément notion d " abus ou maltraitance ".Mais ça peut expliquer bcp de choses dans la construction de l enfant que vous avez été.

On n a pas besoin de juger, mais juste réfléchir/ constater / mieux se comprendre, et ainsi mieux s aider et prendre du recul pour s aimer, ne plus ce dire : " je ne réagis pas normalement, je démarre au quart de tour, je suis trop sensible, introverti, timide maladif, jamais satisfait de ma vie, ou pire : je suis dingue, je vais finir en psychiatrie, je suis perturbée , givrée "


y a des extraits sur le net facilement, ainsi que des versions PDF :
Parents toxiques comment échapper à leur emprise – Susan Forward 

pensée positive à vous, ( malgré ma situation bien douloureuse ces jours çi )
Bonjour mes amis !

Clarisse, je te remercie pour ton message. Je ne connaissais pas ce livre et tu m'as donné envie de le lire !

Cette semaine a été difficile. Dans une situation au travail, j'ai pu mesurer les progrès que j'ai à faire dans la confiance en soi ... Mais en écrivant cela, je suis déjà dans la pensée négative sur moi-même ... Il faut présenter les choses différemment :
La semaine a été difficile mais je m'en suis bien tiré. Les pièges étaient nombreux, mais je les ai évités. Je me suis bien comporté, et même, je sais où je peux m'améliorer.

Cette semaine, j'ai mesuré l'importance des discussions amicales. Elles me ressourcent. Elles sont trop rares. Mais ces derniers jours, des discussions m'ont remis en marche. Il me faut cultiver ces moments précieux d'échange et de partage.

Merci de m'avoir lu !
Bonjour mes amis,

J'ai passé l'après-midi sur le livre conseillé par Clarisse. C'est fascinant. Je reconnais des situations et des comportements vécus. La lecture est difficile et elle réveille des souvenirs douloureux. Mais il faut écouter ces émotions pour en sortir. Calmement. Enterrer le passé n'est pas une bonne idée, car il revient toujours se manifester (négativement) dans le présent. Il me faut faire ce voyage douloureux vers les racines. 

Clarisse : je te remercie pour ce bon conseil de lecture !
bonjour à tous,
merci Tiago pour ce retour positif sur ce livre.

il est en livre de poche, à moins de 7€. Cela permet éventuellement de l annoter à chaud, genre un point d exclamation devant un passage qui résonne ++, puis d y revenir après, au calme.
( car comme tu dis, certains passages font remonter des souffrances d enfant et ça peut remuer ++ et être difficile sur le moment, comme quand on perce un truc infecté...mais les "soins " suivants seront moins douloureux quand on reviendra dessus ).

( je ferais bien de retrouver le mien, et de le relire, ainsi que les annotations que j avais repéré alors, il y a plus de 15 ans je crois, et voir ce que j ai loupé ou mis de coté, qui m 'ont amenée à ma co dépendance actuelle Sad)


bon chemin à tous. pensées positives.
 
Bonjour mes amis !

Merci encore, Clarisse, pour ce livre qui me pousse plus loin !

Ce matin, je lisais quelque part : "le temps est supérieur à l'espace". Comme c'est vrai !
Dans la lutte contre la dépendance, j'apprends à ne pas tout vouloir tout de suite. Les premiers résultats concrets mettront du temps à venir. Je me prépare pour la durée. C'est comme la marche : pas après pas, c'est très lent. Mais quand tous les pas convergent dans la même direction, on peut faire des centaines de kilomètres. A la fin, on arrive au but.

Je voudrais vaincre la dépendance tout de suite. Je voudrais dominer le terrain pour tourner la page rapidement. Mais c'est impossible : la dépendance sera toujours là. À la place, je découvre la patience et la ténacité. Ces sont des belles qualités : il faut s'en réjouir !

Merci de m'avoir lu !
Bonjour mes amis,

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas.
Aujourd'hui, je me sens bien. Ce matin, dès le réveil, j'étais calme et optimiste. Au travail, malgré les incertitudes et les perturbations, la journée s'est bien passée. Ce soir, je vais passer une soirée agréable, chez moi : lire, écouter de la musique. Globalement, je suis content de ce que j'ai fait aujourd'hui.

J'ai beaucoup aimé cette sensation. J'aimerais passer beaucoup de journées comme celle-ci : rien d'exceptionnel, juste une journée normale, sereine.
Salut Tiago,

belle démonstration sur l'intérêt d'arrêter de penser à ce qui pourrait arriver ou ne pas arriver et simplement se focaliser sur la journée !
Même si tu as aimé, n'essaie pas de te dire que tu dois absolument la reproduire, car c'est la meilleure façon d'être déçu. Profite de cette belle journée et dis toi que demain, c'est demain et qu'il sera toujours assez tôt d'y penser demain.

 
Citation :C'est comme la marche : pas après pas, c'est très lent. Mais quand tous les pas convergent dans la même direction, on peut faire des centaines de kilomètres. A la fin, on arrive au but. 



Je crois que le principal est de marcher avec un objectif. L'important n'est pas l'objectif, mais les pas, et pas les pas, mais le pas que tu fais actuellement... Et finalement, je crois que l'on fait que marcher vers un but, mais ce n'est pas le but qui est important, c'est le pas qui est essentiel.

Bonne journée
Je rejoins Fabrice à 100 %!

Je suis très occupé en ce moment, tu le sais, mais tu sais ce que je pense de ton parcours...!

Bravo! Je suis content de te lire à chaque fois et heureux que tu sois sur le forum!

Jan
Bonjour mes amis ! 

Aujourd'hui, je voudrais partager sur un événement trouble de la journée de vendredi.

Ce vendredi, je ne suis pas à mon lieu de travail habituel. Je croise donc de nouvelles personnes. Dans l'après-midi, une femme vient prendre place près de mon poste de travail. J'ai immédiatement remarqué sa présence. Elle s'assoit en face de moi et je peux l'observer : elle est belle, j'observe ses gestes délicats et calmes, sa façon d'être inspire la confiance, la sérénité. Je me sens très attiré par elle. Après une heure, sa tâche étant terminée, elle quitte la salle. Hier et ce matin encore, j'ai repensé à cette rencontre fugace.

Dans un premier temps, je me réjouis de cette rencontre. J'ai pu éprouver une émotion, une attirance envers une femme, sa beauté, son attitude. J'ai pu entendre cette émotion : c'est très positif.

Après analyse, cet événement est évidemment une manifestation de ma dépendance affective. Plusieurs jours après, cet événement insignifiant me hante : je suis clairement dans la compulsion. J'ai donné tout pouvoir à cette personne inconnue sur ma vie intérieure. Je lui ai donné le pouvoir de me rendre heureux. Encore et toujours, je cherche mon bonheur à travers une autre personne. Je donne à cette personne des pouvoirs magiques dans l'espoir d'être heureux. J'attends d'elle d'être mon libérateur. Cette stratégie est clairement défaillante.

Ensuite, inconsciemment, j'ai choisi de porter mon intérêt sur une femme inaccessible, indisponible. Il est clair que je ne reverrai jamais cette personne. Je ne peux connaître que l'échec, la frustration, le sentiment d'abandon. Tout cela me ramène à la recherche d'une compensation facile, par la masturbation et les images pornographiques. Inconsciemment, je construis donc des schémas de frustrations très efficaces. Pourquoi ? Pour revivre une situation ancienne mal digérée ? Pour me sentir victime ? Pour me sentir injustement puni ?

Souvent, je me plais à croire que la sobriété a changé mon regard sur les femmes. Cet événement montre qu'il n'en est rien. Certes, je peux regarder une femme sans directement avoir des pensées sexuelles. Mais ici, il s'agit encore et toujours de se rendre maître et possesseur de cette personne, et de l'utiliser pour mon plaisir, fût-il du regard. J'ai toujours un regard de consommateur. J'y vois une conséquence de ma consommation de pornographie : le voyeurisme. Je prends plaisir à regarder, sans jamais m'impliquer. Dans le choix inconscient d'une femme indisponible et inaccessible, je prépare le terrain pour le voyeurisme. Pourquoi ? Par peur de l'engagement ? Par reproduction d'une habitude apprise ? Par peur de perdre ma liberté ?

Dans cet événement, j'observe aussi que mon attitude intérieure n'a pas changé : je suis au centre et tout doit me servir. Égocentrisme. Encore et toujours, il me manque la bienveillance, l'humilité. Je suis dans l'illusion de la toute puissance. Tous mes problèmes viennent de mon orgueil et mon attitude égocentrique. Aujourd'hui, je suis triste car j'ai horreur de tout ce qui contrarie mes désirs. Consciemment ou non, j'ai projeté mes désirs sur une personne inaccessible.

Ayant pris conscience de tous ces mécanismes, je m'aperçois que cet événement me laisse triste. Cette tristesse ne vient pas d'un injustice extérieure à moi-même : elle vient de mon attitude. En vérité, cet événement a été le prétexte pour consommer une personne, dans le voyeurisme, ce qui génère de la frustration puis de la tristesse. Dans ce schéma de frustration, j'ai choisi une posture d'enfant soumis plutôt que d'adulte autonome et libre. Je me sabote la vie.

Voici donc un événement anodin : croiser une jolie femme est une situation habituelle, c'est très fréquent. Je peux choisir de ne pas développer d'attirance malsaine marquée par la dépendance affective.

Pour résumer, voici les enseignements que je tire :
- constat de mon impuissance devant ma dépendance affective,
- constat de mon attitude marquée par le voyeurisme,
- mon attitude produit de la frustration qui me ramène vers la pornographie,
- mon attitude est celle d'un enfant soumis, qui choisit lui-même une trajectoire qui conduit à la tristesse et à l'échec.

Cet événement est clairement un comportement limite que je dois éviter à l'avenir.

Merci de m'avoir lu.
Cher Tiago !
 
Toujours le même constat pour moi : Tu notes tes difficultés, tu réfléchis, tu analyses et tu conclues juste. Mais il est clair, comme pour nous tous, que visiblement la compréhension ne suffit pas. Peut-être qu’elle ne suffira jamais…
 
Je l’avais déjà exprimé ici : Nous voir interpelé par la beauté d’une personne et imaginer qu’elle pourrait répondre aux désirs qui naissent en nous est un signe d’orgueil, car comment pouvons-nous avoir ne serait-ce qu’une seconde l’idée que la beauté de cette personne s’adresserait à nous ?
C’est effectivement très égocentrique !
 
Je suis donc tellement d’accord avec tout ce que tu écris…
Peu de gens ont cette lucidité avec laquelle tu te remets en question et avec laquelle tu fais « ton état des lieux ». Bien entendu derrière notre attitude de dépendants et aussi celle de notre souffrance il y a de l’orgueil et de l’égocentrisme. Je le crois fortement ! Mais ce n’est pas pour autant qu’il faut que nous nous jugions pour cela !
 
Il ne faut donc pas nous arrêter là dans notre constat ! Car si nous sommes dans l’égocentrisme et l’orgueil il doit y avoir des raisons…
Moi j’y vois un réflexe de survie, celui de cet enfant blessé au fond de nous, cet enfant qui est au centre de notre manque de confiance en nous. Heureusement qu’il réagit de cette façon-là, avec un peu d’orgueil, car que resterait-il sinon ? Une immense dépression et probablement un regard vers une perspective néfaste, celle d’en finir…
 
Donc réjouissons-nous quelque part de ce peu d’orgueil et d’égocentrisme, qui est un appel à la vie pour moi ! Il dit « J’existe ! J’ai besoin de désir et d’être désiré. D’aimer et d’être aimé ».
 
Nous sommes des hommes !
Acceptons notre imperfection, respectons-la, sans pour autant qu’elle nous envahisse par la forme de la dépendance.
 
Jan
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