Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage de Tiago
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Tiago !

les joies, elles sont toujours là, il suffit de prendre le temps de les voir, de leur faire un peu de place. Donc non ! Il y a TOUJOURS des joies dans ces journées. Ce que tu peux faire est de te contraindre tous les soirs de pendre le temps de te rappeler de 3 éléments joyeux de ta journée. Un collègue qui te sourit car tu l'as aidé, le chant d'un oiseau , un beau coucher de soleil (comme ce soir chez moi), la lecture d'un beau texte, un bon repas.
Pour moi aujourd'hui :
* un pot sympa au travail avec un très bon crémant.
* un superbe coucher de soleil (belle couleur et jeu de lumière sur les nuages).
* le calme ce soir dans l'appart.

Pour le reste, je comprends très bien ce besoin d'être aimé, ce besoin d'exister. La clé est en nous. Nous existons car nous sommes. Voir les schémas de pensée est la première étape. Avec le temps, nous arriverons à évoluer, à nous libérer de ce besoin des regards et de plaire.

Bon WE
Fabrice
Le besoin d'être aimé, le manque de confiance en nous...

... est-ce que cela ne tiendrait pas au fait qu'on ne nous a pas donné suffisamment d'affection quand on a été enfant et qu'on n'a pas été suffisamment encouragés lors ce qu'on avait accompli quelque chose de bien?

Jan
(10-12-2016 09:16)JAN a écrit : [ -> ]Le besoin d'être aimé, le manque de confiance en nous...

... est-ce que cela ne tiendrait pas au fait qu'on ne nous a pas donné suffisamment d'affection quand on a été enfant et qu'on n'a pas été suffisamment encouragés lors ce qu'on avait accompli quelque chose de bien?

Jan

Difficile à dire. Pour ma part, je pense avoir un peu ce besoin d'être aimé, de plaire, et pourtant en toute objectivité, je n'ai jamais manqué d'amour dans mon enfanceet encore aujourd'hui je pensent etre très proches de mes parents...

C'est vrai encore pour ma part que j'ai aussi cette tendance à vouloir etre aime et à rechercher l'attention des autres (même si ce n'est pas mon principale problème je pense), merci de m'avoir permis de mettre le doigt dessus. Une nouvelle piste à creuser...

Félicitation Tiago pour ton combat, la durée de sevrage force le respect !
J'ai juste rebondi sur ce que j'ai entendu de la part d'un psychanalyste à la radio, mais c'était en voiture et je n'ai pas retenu quii c'était ni les détails...

En gros il disait que si nous n'avons pas reçu ni d'affection et des preuves d'amours, ni d'encouragements et de félicitations étant enfant nous développons ce besoin presque de façon chronique jusqu'à développer telle ou telle dépendance...

Je trouvais ça très juste. Pour ma part j'ai aussi eu une enfance heureuse, mais j'ai probablement manqué d'expression d'amour et de reconnaissance sur le fait d'être un "garçon" de la part de mon père: Le vrai "gars" était déjà là, c'était mon grand frère. C'est avec lui qu'il jouait au football, alors que moi, d'après eux trop petit, je les regardais...
Je crois que ça m'a marqué à vie...

Au début de ma présence ici j'ai avancé que si je devais donner un titre au livre sur ma vie je l’appellerais probablement
"Papa, pourquoi n'as-tu jamais joué au football avec moi?"...

Jan
Bonjour mes amis !

Je vous remercie pour tous ces messages qui soutiennent ma démarche !

"nous développons ce besoin de façon chronique ... " : c'est tout à fait juste dans mon cas. Dans ma vie, il ne s'agissait pas de football, mais de reconnaissance. Et aujourd'hui encore, cet "être inaccompli" délaissé se rappelle à moi.

En te lisant, Jan, je comprends la force de certains souvenirs. En moi aussi, je reconnais des événements douloureux. J'ai tendance à les ignorer en me disant : ce n'était rien. Mais ces souvenirs ne sont pas rien : ils reviennent aujourd'hui pour me perturber ... ils sont réels ...

En ce moment, c'est la joie factice des fêtes de fin d'année ... Je me concentre sur les vraies joies de ma vie : elles sont là et il me faut être attentif. Comme tu le dis Fabrice, la belle lumière du soir procure une joie intense. Comme le sourire de cette femme hier, comme la joie de la musique.

Aujourd'hui, je comprends que le sevrage n'est qu'un outil (certes indispensable) vers le rétablissement. Sinon, ce n'est qu'une parenthèse.

Merci de m'avoir lu !
Bonjour mes amis,

Les journées passent, sans rechute. J'apprends à apprécier les petits cadeaux du quotidien. J'apprends à cultiver mon optimisme et mon ouverture au monde. Ce n'est pas facile.

Bien sûr, je suis bouleversé par les événements autour de moi, les récits de rechute, etc. Plusieurs fois dans la journée, j'ai pensé à la force impitoyable de la dépendance, qui ne lâche pas son emprise, même après un temps de sevrage long. Quel malheur que cette dépendance ! La dépendance est un monstre sans pitié, qui n'oublie jamais rien et qui ne s'éloigne jamais beaucoup.

J'en retire la conviction que la dépendance est une maladie incurable, dont on peut seulement arrêter l'évolution. J'apprends à aimer mon sevrage, à aimer cette liberté que j'y trouve, à aimer ma sobriété. Dans le sevrage, j'apprends à aimer.

Merci pour votre soutien !
Hello Tiago,

j'ai envie ce soir d'être optimiste, et de dire que non la dépendance n'est pas incurable ! J'ai envie de croire que l'on peut en sortir ! Comme Fr-Ed, je me dis que parfois il n'y a plus de choix, si ce n'est celui de la vie.
Comme je disais Sauna ou Ciné, la dernière fois je suis allé au ciné sans me poser la question ! Aujourd'hui, j'étais pas motivé, belle séance de procrastination à mon travail. Normalement je serais allé sur du porno. Je n'y ai même pas pensé... C'est en rentrant ce soir que je me suis fait la remarque...
Donc non, je ne crois pas que c'est incurable. Avec le sevrage, tu apprends à aimer, à aimer la vie, à voir la vie différemment. Ce n'est pas le sevrage que tu apprends à aimer, mais ce qu'il te procure.
Pour le reste, je ne peux que t'encourager à regarder en face et sereinement ces moments douloureux dont tu parles. On parle parfois de traumatisme, mais ce sont souvent simplement des petits détails... mais qui pour un enfant ne le sont pas.
Bon courage à toi.
Fabrice
Bonjour Fabrice,

Je te remercie pour ton message de soutien.

En effet, mon rétablissement passera par l'optimisme : c'est un chemin de vie.
En ce moment, je suis très "ciné". Depuis 7 mois, pas de masturbation, pas de consommation d'images. J'apprécie cette période de calme, en ce moment.
Le silence des organes (et le silence de la dépendance) me permet de savourer la vie différemment. A percevoir les petites choses si précieuses ... à en goûter la saveur. Curieusement, il n'y a pas de choix, pas de combat en ce moment ; la dépendance est discrète. Je vois les risques à l'avance, j'évite les situations dangereuses que je devine longtemps à l'avance. J'éprouve une grande gratitude pour cette clairvoyance ...

Aujourd'hui, je n'ai pas du tout envie de consommer des images pornographiques. L'idée même me semble ridicule : une perte de temps. Mais je redoute le moment de grande fatigue, de désespoir, de frustration ... Dans ces moments là, je suis capable de tout. Alors, je ne prends pas ces chemins là. Je reste sur mon sentier paisible et serein, et je savoure chaque instant.

Cela me fait de la peine d'entendre, de lire les difficultés des uns et des autres, ici, sur le site et dans mon groupe de paroles. La période est difficile ...

Merci pour ces encouragements !
Bonjour mes amis !

Aujourd'hui, je dois revenir sur les racines de ma dépendance.

Mes parents pratiquaient le naturisme. Ainsi, entre 6 et 12 ans, j’ai passé mes étés dans des campings naturistes. J’ai mal vécu d’être nu et et de voir la nudité des membres de ma famille. Cette pratique était recouverte par le secret familial. Très tôt, j’ai vécu dans l’isolement.

Sous des apparences très libérées, le climat familial était très autoritaire, avec des maltraitances variées. Surtout psychiques. Dans cet environnement familial, on attendait de moi la perfection scolaire. Perfection inatteignable. Ainsi, mon enfance s’est passée dans ce climat d’échec et de peur. Il fallait être parfait pour échapper à la punition. D’où la peur permanente.

Mon père, n’ayant pas pu faire d’étude, a transféré sur moi ses regrets. Mais il est resté dans le regret, en estimant qu’il aurait fait mieux que ce que je faisais. Son manque de confiance en soi est évident : pour maintenir sa domination, il était obligé de rabaisser les autres.

En moi, s’est développée la croyance qu’on ne peut être aimé qu’à la condition d’être parfait. J’ai basculé dans le perfectionnisme, qui me nuit encore aujourd’hui. Corollaire : mon refus d’accepter mes limites et faiblesses, par peur d’être puni. Autre conséquence : mon isolement, car personne ne peut comprendre.

Dans mon enfance et adolescence, j’ai vécu dans une grande solitude. En fin d’adolescence, j’étais dans la recherche et l’attente démesurée de l’être aimé : j’attendais qu’une femme vienne me sauver. Ce fût l’échec.

Pour me protéger et survivre, j’ai enfoui mes émotions. La dépendance (masturbation et consommation d’images pornographiques) m’a donné l’illusion de fuir mes émotions.

Aujourd’hui, j’ai intériorisé ce parent autoritaire et dépréciateur. Aujourd’hui, le regard négatif sur moi … provient de moi et de moi seul. C’est là où je dois travailler.

Cette transformation est possible et a déjà commencé. J’ai mis des mots sur l’origine du manque de confiance en moi. J’ai identifié les fausses croyances dont je dois me débarrasser. Le sevrage me donne la paix intérieure et la clairvoyance nécessaires pour cette transformation.
Aujourd’hui, je suis optimiste. La feuille de route est claire. Il faut maintenant la suivre, pas après pas, jour après jour. Cela ne sera pas facile tous les jours, mais la liberté est à ce prix.

Tout est possible.

Merci de m’avoir lu !
Bonjour Tiago,

merci de partager avec nous ces éléments très personnels de ta vie. Il n'est jamais évident de parler de soi, de se regarder en face et d'essayer de comprendre. Plus que le regard, ce que je ressens en lisant ton message c'est une acceptation de ces éléments pour mieux avancer aujourd'hui.
Je suis impressionné par le chemin que tu as parcouru depuis que tu es ici. Tu es maintenant a plus de 7 mois de sevrage ! Bravo.
Enfin, plus que tout, tes posts me parlent beaucoup. J'ai connu cette solitude lors de mon enfance. Mon climat familial était différent (père assez absent, mère angoissée, grand-mère très présente). Comme toi, pour exister, pour être aimé, j'ai plongé dans les études, dans la réussite. Je suis devenu l'enfant modèle. L'échec n'est pas possible pour moi. J'ai appris à ne pas exprimer mes émotions, à me renfermer dans mon monde... Aujourd'hui, je ne me reconnais plus en écrivant cela. Et oui, nous grandissons, du moins nous changeons. Et en acceptant ton histoire, tu changes. Tu as raison d'être optimiste. Le changement est là et il est là parce que tu le veux. Bravo. Et merci pour le partager avec nous.

Fabrice
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