Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage de Tiago
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Tout simplement : BRAVO
Bonjour mes amis !

Merci pour vos messages !

En effet, c'est de l'oxygène ...

A bientôt
Bonjour les amis !

Pendant les années de compulsion, j'ai accumulé des images dans ma mémoire. Je garde le souvenir du plaisir ressenti. Dans les moments difficiles, ce souvenir revient au premier plan : il me tente encore. Le destin de toute mémoire est de disparaître avec le temps. Alors, je dois être patient. 

Je suis tombé sur cette citation de Samuel Beckett :
Ever Tried. Ever Failed. No Matter. Try again. Fail again. Fail better.

[i]Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Échoue encore. Échoue mieux.[/i]
C'est l'histoire de mes relations affectives. L'essentiel est de continuer d'y croire, encore et toujours. De toujours aller de l'avant.

Merci de m'avoir lu !
Bonjour les amis,

Malgré le sevrage, les tentations restent. La mémoire est encore blessée. En temps d'incertitude ou de difficulté, elle revient proposer des images.
Je ne dois pas baisser les bras. Jour après jour, j'ai à confirmer mon choix vers la sobriété, vers la liberté.

Merci de m'avoir lu !
Bonjour les amis,

J'aimerais parler de ma dépendance affective : elle nourrit ma dépendance à la masturbation et à la pornographie.

Dans mon cas, la dépendance affective reprend très vite le dessus. J'imagine que la plupart des gens peuvent faire la part des choses entre relation affective naissante et dépendance affective. Dans mon cas, en cas de début de rencontre (et même avant toute rencontre), je commence à imaginer une relation. Je m'invente une relation imaginaire : j'invente une histoire, j'habille la personne de toutes sortes de qualité. J'attends beaucoup de la personne, je suis en manque très vite, je veux toujours davantage. Quand ces attentes sont déçues (elles le sont toujours car elles sont malsaines), je me sens trahi. C'est tout le contraire d'une relation affective, puisqu'il n'y a pas de rencontre réelle. La personne réelle n'est pas rencontrée, puisque je le vois comme je l'imagine et non comme elle est. C'est le contraire de l'amour qui est accueil de la personne réelle. Bref, je m'enferme dans le virtuel, je m'enferme moi-même.


Merci de m'avoir lu !
C'est bien de se connaitre comme cela.
Moi je ne suis pas déçu par autrui, autrui est plus d"abord un danger pour moi, donc je sors d'abord mon bouclier avant toute chose. (j'ai peur de sa capacité de me dominer, ou de m'enlever la liberté, car je suis très manipulable... mais moins avec le temps). En fait, si ton approche te fais souffrir, dis toi qu'elle ne recèle pas des travers qui serait peut-être plus difficile à vivre pour toi.
Par exemple, tu ne sembles pas parano. Si tu imagines un lendemain avec quiconque, c'est que cette personne n'est pas d'abord un danger, et crois moi, cette disposition d’esprit est un atout formidable.
Bonjour Burrhus,

Merci pour ton message !
En effet, il est important de bien se connaître. Pour moi, cela veut dire être conscient de mes vulnérabilités et de mes forces. Et garder l'équilibre : ne pas trop pencher sur le versant des faiblesses (dépréciation de soi) ni sur le versant des forces (orgueil). Avec mes faiblesses et mes forces, je suis unique et j'ai des potentialités à développer. Par exemple, la conscience de mes limitations me rend sensible aux difficultés d'autrui.

Hier, j'ai compris cela : moins j'ai de relations réelles, plus je produis des fantasmes sexuels et affectifs.
Ces fantasmes m'entraînent dans le virtuel. Cela produit insatisfactions et frustrations. Cela augmente le potentiel de rechute dans la masturbation et la pornographie.
Il me faut donc faire des efforts pour avoir davantage de relations réelles.

Merci de m'avoir lu !
Bien vu.
La qualité de la relation aux autres est la voie du sevrage. Je dis la qualité parce que même dans la relation réelle, il y a des écueils. Par exemple une recherche de convivialité pour une recherche de convivialité, même si c'est dans le réelle, cela (si c'est un but en soit) n'abouti à rien, la convivialité se dégrade en gourmandise et en médisance, ce qui revient à une dégradation de la relation.

Pour moi, ma relation à autrui est identique à la relation que j'ai avec moi-même : devenir meilleur et faire devenir meilleur. C'est imbriqué, et ce qui est pratique, c'est que cela peut commencer maintenant, là ou j'en suis.
Tiago, je pense comme toi que le virtuel fait partie de ce qui est néfaste. Le virtuel, c'est notre mental qui prend le contrôle selon des schémas de pensée qui sont souvent erronés.
En fait, je pense que simplement il faut être dans le réel, c'est à dire dans le moment présent. Le virtuel, c'est le passé que l'on ressasse ou l'avenir qu'on imagine alors qu'il n'a pas encore eu lieu.
Citation :ma relation à autrui est identique à la relation que j'ai avec moi-même
Actuellement, je prends du temps pour avoir une relation saine avec moi-même. Trop souvent je fuis cette relation dans l'occupation (film, lecture, internet). Il est important d'avoir une relation riche avec soi-même. Comme un miroir, elle enrichira les relations que nous pourrons avoir avec les autres.

Merci pour tes paroles et tes échanges, Tiago. Ils me permettent toujours d'éclairer certains recoins de ma dépendance.
Bonjour les amis,

Fabrice et Burrhus, merci pour vos messages qui m'éclairent davantage.

Aujourd'hui, je voudrais parler du désespoir. Chez moi, la compulsion conduit inévitablement à la désespérance. L'année dernière, quand je consommais encore de la pornographie, je me sentais mauvais, incapable de faire le bien, irrécupérable, au-delà de toute culpabilité, fondamentalement indigne. Tout cela est faux.

Même si, l'année dernière, j'ai consommé de la pornographie, il reste du bon en moi. Je me suis trompé de chemin, je me suis blessé en consommant des images toxiques, mais ma dignité profonde existe encore. Le mauvais chemin est réversible, et je peux en sortir, malgré mes erreurs. Je ne dois pas m'enfermer dans la honte, dans un jugement sur moi négatif destructeur. J'ai une tendance à la déprime : il faut tenir compte de cette tendance qui assombrit mon regard. 

Parfois, les apparences sont troublantes : les tentations reviennent. Mais il faut garder espoir et ne pas céder. Il est difficile de quitter des habitudes installées depuis des années. Justement, pour cela, il faut cultiver l'espérance. Comme le dit Fabrice : "sourire à la vie". Cultiver l'espérance, c'est rester optimiste : le rétablissement est possible, une vie libre de la dépendance est possible. Je ne dois pas m'enfermer dans l'amertume, le ressentiment, le déclinisme, le mépris de soi. Tout cela est mortifère et me pousse vers le virtuel trompeur.

Au contraire, je dois garder sur toutes choses un a priori positif, dire "oui" à la vie, choisir le chemin de vie. Y compris sur moi. L'estime de soi est aussi une forme d'espérance. Aujourd'hui, je vais bien. C'est le meilleur moment pour travailler l'espérance et pour prendre l'habitude d'avoir un regard positif sur le monde, sur les autres et sur moi. Un jour ou l'autre, je serai confronté aux difficultés, à l'incertitude, au doute, à l'échec : là, l'espérance sera une alliée précieuse pour traverser l'épreuve. En luttant contre le découragement et le désespoir, j'ouvre les portes qui me sortent de la dépendance.

Merci de m'avoir lu !
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