Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage de Tiago
Vous consultez actuellement la version basse qualité d'un document. Voir la version complète avec le bon formatage.
Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32
En effet tu n'es pas au bout de tes peines, mais  bravo pour ces 18 moi,s c'est un sacrée victoire. Bravo, tu nous donnes de l'espoir. Merci d'etre la.
Bonjour Tiago

Bravo pour ses 18 mois d'abstinence.

Je ne crois pas que vous êtes encore dépendant, il ne faut plus rester dans cette position, même si la vigilance sera toujours de rigueur tout le long de votre vie. Vous êtes tout simplement abstinent.

Je vous dit cela à juste titre, car l'on se trompe souvent. on est dépendant à partir du moment ou l'on consomme une chose et que l'on ne peut plus s'arrêter. une fois arrêter on n'est plus dépendant, on devient abstinent, même si cela ne dur que quelque jour.

Je pense que vous devriez vous mettre dans la position ou vous êtes libre et que vous l'avez bien mérité.
Garder, bien entendu un oeil avisé sur votre ancienne dépendance. Le garde fou c'est fou.

En tout cas, c'est une belle victoire et récompense que vous vous offrez.
Je ne peux que respecter votre parcours et en prendre exemple.
Ça force le respect surtout quand l'on jette un coup d'oeil, sur votre carnet depuis le début.

Bien à vous et encore bravo. À présent, croquer à la vie à pleine dents puis profiter de votre liberté.

Au plaisir de vous lire.

Militant.
Bonjour les ami(e)s,

Bien connaître une chose, c'est revenir au commencement. Aujourd'hui, je voudrais revenir au commencement de ma dépendance à la masturbation et aux images pornographiques.

Mon père laissait traîner ses magazines pornographies à la maison. J'ai dû tomber dessus quand j'avais 9-10 ans. J'avais conscience que c'était mal. Mais l'ennui était plus fort. Pendant les vacances scolaires, je m'ennuyais, seul, à la maison. Les magazines porno me procuraient les relations qui me manquaient. Ils apportaient un remède à l'ennui, à la monotonie.

Je n'avais pas besoin de regarder les magazines trop souvent : la mémoire suffisait largement à alimenter mes masturbations nombreuses.

Ensuite, dans les moments difficiles, la pornographie se rappelait à moi. Quand j'étais mal, en difficulté, la pornographie me faisait vivre des choses "spéciales" et me sortait du mal-être, pendant un temps très court. Ces phases de compulsion laissaient toujours un arrière-goût amer.

Quand j'étais seul, mal aimé, la pornographie m'apportait des femmes splendides sur papier glacé. Elles étaient là pour moi seul. Cette illusion fonctionnait à fond. J'étais en contrôle et jamais en échec face aux images de papier. C'était valorisant, en apparence.

Puis mon père s'abonna à Canal+, et laissait traîner ses films pornographiques. J'avais 16 ans quand j'ai vu un film porno pour la 1ère fois. J'avais honte, mais la puissance du produit m'avait piégé. Le lendemain, je regardais à nouveau. A la fois pour comprendre et pour voir davantage. J'avais honte, mais ma mémoire était puissamment polluée.

A l'époque, j'étais très seul. J'étais loin de toute relation affective avec une fille de mon âge. La pornographie me donnait l'illusion de vivre de vraies relations, de sortir de la solitude. J'avais l'impression d'apprendre. Tout cela était totalement faux, mensonger, toxique.

Pire encore, quand une fille m'ignorait, ou me rejetait, la pornographie me permettait de me venger virtuellement. De faire virtuellement. Le piège s'était refermé sur moi.

Puis, j'ai eu internet chez moi, d'abord en bas débit. Là encore, la pornographie était le remède à l'ennui, à la frustration, à l'absence de vie affective, au sentiment d'échec, etc. Quand j'étais stressé au boulot, fatigué après la journée, j'allais sur la pornographie en me disant : "je mérite bien cela". Sous-entendu : je n'ai pas mieux, alors allons-y, il n'y a pas de mal, ce ne sont que des pixels. J'étais pris dans le mensonge.

J'avais honte de consommer ces images, je me croyais au-delà du pardon. Quand je me sentais vraiment irrécupérable, au fond de l'échec, j'allais sur les sites pornos en me disant : "je suis une merde et je ne mérite pas mieux". La détestation de soi ne faisait qu'augmenter. 

Ma première tentative sérieuse d'arrêt de la masturbation et de la pornographie date de 2004. J'avais tenu quelques semaines. Depuis mai 2016, je me rétablis lentement. Je n'ai pas rechuté dans la masturbation et la pornographie depuis 19 mois.

Aujourd'hui, j'ai appris à reconnaître tous les états intérieurs qui me mènent à la pornographie et à la masturbation : le stress, la fatigue, la frustration, la solitude, le sentiment d'être un échec, d'être nul, etc. La liste est longue ...
Pour chacun de ces états, j'ai un chemin de sortie qui m'éloigne du danger de la pornographie. J'anticipe, j'évite les situations à risque.

Je ne me sens pas en sécurité pour autant : le danger menace encore. Difficile de désapprendre toutes ces habitudes toxiques. Mais je veux vivre, alors je lutte avec des comportements et des croyances plus saines.
Surtout : ne plus voir la pornographie / la masturbation comme une solution à mon mal-être. Lutter contre cette fausse croyance est le cœur de mon combat, c'est un combat spirituel.

J'étais programmé pour être dépendant de la pornographie. Tout ce qui est programmé ... peut être -programmé. J'y gagne ma liberté.

Merci de m'avoir lu !
Que la joie de Noël soit avec vous !
Tu es un champion Tiago.
Salut Tiago je me reconnais énormément dans ton post sur les origines de ta dépendance, j'ai pratiquement eu exactement le même parcours, comme toi 20 ans de dépendance, mais la comparaison s'arrête là en terme de détermination je suis encore loin avec mes 23 jours, mais je ne désespère pas de voir mon parcours de sevrage finir lui aussi par ressembler au tien.
Merci pour ton post très inspirant Tiago, j'espère pouvoir un jour moi aussi arriver là où tu es maintenant.
Oui c'est un combat spirituel de longue haleine, qui se gagne un pas après l'autre... Bonnes fêtes à toi aussi!
Waw, Tiago. Je n'avais jusqu'à présent pas lu ton histoire, et je comprends mieux maintenant la nature de ta réponse sur ma présentation.

Félicitations à toi, pour tout cela. Se défaire de cette dépendance malgré les hauts et bas rencontrés, apprendre à te connaître et te découvrir hors de cette emprise. C'est très inspirant !

Merveilleuse réussite à toi pour tout ce qui suivra.
Bonsoir Tiago,

je suis toujours émerveillé par ton parcours, par ta lucidité, par ta persévérance.

Je connais trop ce manque de confiance en soi, tu parles même de détestation de soi (le mot est fort). Dans ton message, tu parles d'un chemin de sortie face à chacun de ces états. As-tu commencé à travaillé à la racine de ce problème, d'essayer de t'aimer tel que tu es. Le Tiago que nous lisons ici est une personne précieuse, humaine, bienveillante.

Tu nous dis aussi que tu ne te sens pas en sécurité. Qu'est ce qui après plus de 18 mois de sevrage te fait encore peur ?

Je te pose ces questions car je me pose aussi les mêmes et tes réponses sont toujours très éclairante et m'aide à avancer. Ne te sens pas obliger d'y répondre. Nous avons tous à notre rythme, mais tu as fait un bon bout de chemin vers la liberté. Cette liberté et cet amour des autres tu les mérites !

Fabrice
Bonjour les ami(e)s,

Merci pour vos réponses !

En effet, la confiance en soi, l'image de soi est essentielle dans le rétablissement. Selon moi, il y a deux aspects :
  1. Une partie vient de moi et moi seul. Par exemple, on dit que l'optimisme, la joie sont contagieux ... c'est vrai.
  2. Une partie vient de l'image que les autres me renvoient : je me vois (partiellement) à travers les autres.
Ce deuxième point est difficile pour moi, je cherche la reconnaissance dans le regard des autres. C'est le besoin d'être aimé : chaque personne cherche à être aimée ... mais il me faut trouver le juste équilibre. Trop rechercher la reconnaissance des autres, c'est ne plus vivre pour soi. Ne pas rechercher la reconnaissance des autres, c'est vivre trop seul.
Par ailleurs, le regard des autres n'est pas toujours neutre : l'autre est un miroir, parfois un miroir déformant ...
Alors, il faut un peu des deux : il faut une confiance en soi autonome, solide. Mais il faut aussi le regard des autres : un regard positif, qui fait grandir et donne confiance.

Au sujet de la sécurité, je crois ceci : aujourd'hui, j'ai les outils pour faire face aux tentations, mais j'aurai toujours des tentations. Mes vulnérabilités sont toujours là : il faut les prendre en compte. Mais j'ai les outils pour dépasser les tentations : je connais les déclencheurs, les facteurs fragilisants, et je sais y faire face avec un mode de vie et de bonnes habitudes. Mais les bonnes habitudes peuvent se perdre, c'est un risque ... D'où l'intérêt de pratiquer régulièrement.

Ma dépendance fait partie de moi, de mon histoire. Mais elle peut devenir inoffensive si j'utilise les bons outils. Elle est surtout un symptôme d'un déséquilibre intérieur. A moi d'y rétablir l'équilibre.

Je vous souhaite une bonne soirée !
Merci pour tes derniers posts, Tiago.
Les bons films à base de bons sentiments sont rares dans le tout-venant des blockbusters hollywoodiens, et encore plus rares sur le forum.
Si tu persistes, tu risques d’être nominé pour l’Oscar du Meilleur Acteur du Film de Ta Vie.
Et c’est pas rien !
(23-12-2017 19:57)Tiago a écrit : [ -> ]
 Difficile de désapprendre toutes ces habitudes toxiques. Mais je veux vivre, alors je lutte avec des comportements et des croyances plus saines. 
(..)

On ne désapprend pas, effectivement. Une fois qu’on a appris à lire, on ne redevient pas analphabète, pour le meilleur et pour le pire : depuis qu’on a l’imprimerie, qu’est-ce qu’on lit comme conneries !
Mais on apprend à choisir ses lectures. 
On substitue progressivement de nouveaux conditionnments aux anciens.
Qui s’effacent, même s’ils restent tapis dans l’ombre, n’attendant qu’une occasion, un moment de faiblesse, pour nous sauter à la gorge.
Mais c’est humain : à leur place, nous non plus on voudrait pas disparaitre, et on ferait pareil. 
(23-12-2017 19:57)Tiago a écrit : [ -> ]
J'étais programmé pour être dépendant de la pornographie. Tout ce qui est programmé ... peut être dé-programmé. J'y gagne ma liberté. 

Yep. C’est l’objectif premier, ET ultime. L’étoile polaire ET la boussole.
C’est pas évident de désirer la liberté, parce qu’elle implique la responsabilité de nos actes (et de nos non-actes).
Mais c’est en y goûtant qu’on y prend goût.
(23-12-2017 19:57)Tiago a écrit : [ -> ]
Que la joie de Noël soit avec vous !

Au civil, je suis né un 25 décembre, dans une famille qui se prétendait communiste, mais qui souffrait d’autres attachements; c’est pourquoi je ne vois vraiment pas de quoi tu parles, sans doute trop occupé à le vivre.
D’autant plus que toute invitation à la Joie qui n’est pas suivie d’effets me fait l’effet d’une injonction. 
Passons.
(23-12-2017 19:57)Tiago a écrit : [ -> ]
Trop rechercher la reconnaissance des autres, c'est ne plus vivre pour soi. Ne pas rechercher la reconnaissance des autres, c'est vivre trop seul. 

Ouaip. Reconnaissons notre besoin de reconnaissance, et tirons-en le meilleur parti.
Perso, j’ai pris le parti d’en rire, fondé par Pierre Dac, mais chacun sa solution intime.
http://johnwarsen.blogspot.fr/2008/10/re...de_22.html
Pages : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 24 25 26 27 28 29 30 31 32
URLs de référence