Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage de Tiago
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Hello Tiago!!

Bravo pour ce weekend passé sans rechute!

Dis-toi que les signes de manque ne se produisent finalement que dans la tête! C'est ici que "le monstre-dépendance" se loge! Tu peux le combattre avec la compréhension que ce ne sont que des chimères auquel il veut te faire croire! Il se joue de toi...

Mais c'est toi le maître à bord! Tu peux dire au "monstre", que de toute façon il n'existe en toi que parce que tu acceptes cette cohabitation et que le jour où il se révoltera trop fort, tu partiras à une nouvelle étape de ton combat...! Tu vireras ce" locataire indésiré" s'il fait trop de bruit...!

Ce qui peut aussi t'aider c'est de penser que chaque signe de manque est un signe de plus dans ce que tu gagnes sur la dépendance! Tu ne perds rien, tu gagnes tout!

Bravo encore une fois de ton avancée et merci de ta présence ici!

Jan
Merci pour tous vos soutiens !

La route est difficile mais elle en vaut les efforts.

Jan a écrit :Tu ne perds rien, tu gagnes tout!
J'aime beaucoup cette phrase, pleine de vérité. 

Je vais me faire une liste de ces vérités et les répéter matin et soir. Par exemple : "un jour à la fois", "le sevrage, rien que le sevrage", etc.

Je commence à penser au prochain week-end : en cas de problème, je décroche le téléphone.

Merci encore !
On est avec toi Tiago!

Pour le weekend prochain, viens simplement lire ou poster ici si tu connais des difficultés!

Je suis très confiant en ton parcours!

Jan
Bonjour mes amis !

J'ai lu avec grand intérêt le message de PaulZ5S7 (ici).

C'est étonnant comme je me suis reconnu, à 20 ans de distance. A mes 18 ans, après une première exposition à la p., je n'avais pas la maturité morale pour analyser ce qui se passait (contrairement à PaulZ5S7, qui se pose les bonnes questions).

Mon sevrage continue, et le travail en profondeur met en évidence les problèmes.
Je suis venu ici avec une dépendance à la p. et à la m. Derrière cette addiction, se cache une forte dépendance affective, et beaucoup de blessures de l'affectivité. A cela s'ajoute un manque d'estime de soi, une tendance dépressive, le contrôle des émotions, etc. Le chantier est titanesque. 

Toute la semaine, j'ai été mélancolique. Pourtant, le climat au travail est bon : malgré un calendrier serré pour le jalon de juin, l'ambiance est détendue. J'arrive à plaisanter avec les collègues. Toujours ce contrôle des émotions : je joue un personnage, pour éviter d'exprimer mes émotions. Toutefois, exprimer la tristesse ou la mélancolie au travail semble peu approprié ...

Me voici donc dépendant à vie, avec une dépendance aux racines très profondes. Pour l'instant, je tiens bon : le sevrage continue.
Bonjour Tiago!

Tes messages sonnent toujours posés, tu me sembles dans un bon état d'esprit. Je l'ai déjà dit, je te vois bien avancé!

Peut-être qu'à un moment tu peux faire ici un petit bilan pour décrire à nouveau ce que tu as mis en place, ce que tu as changé en toi... quels sont les éléments qui font que tu tiens ce sevrage visiblement sans trop de difficultés.

Il peut aussi être intéressant d'opposer ton fonctionnement d'avant (P.ex. à quel moment tu craquais et comment cela se passait) et ce que tu as réussi à mettre en place maintenant pour ne pas rentrer dans ce fonctionnement. Regarder ce contraste permet éventuellement aussi de consolider ta prise de conscience... et donne l'exemple aux autres!

Bravo en tous cas et encore une fois merci de ta présence ici et de ton aide auprès des uns et des autres! Le forum doit fonctionner comme ça!

Jan
Bonjour mes amis,

Jan, je te remercie pour ta réponse !

Après deux semaines d'arrêt total de la p. et de la m., je peux faire un petit bilan des bonnes choses.

D'abord, la fierté. Le matin, je sors de chez moi sans le sentiment d'être un pervers qui a passé la nuit des sites douteux. Physiquement, cela a un impact. Un matin, un collègue m'a dit : tu as l'air joyeux aujourd'hui. Le dégoût de soi est en repli. Cela change la vie.

Ensuite, la capacité d'accueil de l'autre. J'ai passé la semaine à travailler avec une collègue que je connais mal. Malgré les journées longues et stressantes, nous avons passé un bon moment. Je suis tellement concentré sur le sevrage que le stress du travail a peu de prise sur moi ...

Le week-end est un endroit à risque pour moi. Pour passer un bon week-end, je commence par me respecter. Je m'habille bien, je réalise les tâches domestiques avec soin, je fais des choses qui me plaisent, sans forcer. "Tout par amour, rien par force". J'aime retrouver mon appartement bien rangé, agréable à vivre, bien dépoussiéré, bien lavé.
J'évite aussi de me trouver seul : je renoue des liens distendus (téléphone), etc.

Globalement, je gagne en sérénité : calme intérieur. Je repousse les flashs, sans complaisance. La bataille se gagnera avec l'endurance. Je reste très vigilant sur la lassitude, la fatigue, la frustration, etc.
J'accueille ma mélancolie actuelle avec bienveillance : sans révolte, sans volonté de m'en abstraire. Derrière cette mélancolie, il y a une bonne nostalgie : nostalgie du bien-être, nostalgie de l'unité intérieure, nostalgie d'un bonheur simple.
 
A bientôt !
Grosse insomnie cette nuit ... Je suis en conflit intérieur. Je dois raconter.

Dans le cadre de mon rétablissement, je fréquente un groupe de parole. Dans ce groupe, il y a une jeune femme. Son histoire me touche, nous avons échangé quelques paroles. Ce dimanche, je me suis dit : à la prochaine réunion, je vais essayer de l'inviter boire un café. Et je me fais un film intérieur ...
C'est là où je constate que je suis dépendant affectif.

Que faire ?
Si j'entretiens cette pensée : j'agis en dépendant affectif.
Si je lutte contre cette pensée ; j'agis en anorexique affectif, en maniaque du contrôle.

Cette nuit, mon seul secours était la puissance supérieure Dieu. J'éprouve de la gratitude car il a permis le miracle de cette jeune femme : "Merveilles que tes œuvres" ... Par ailleurs, Dieu m'invite à respecter cette personne : elle est une terre sacrée, elle est l'enfant bien-aimée de Dieu.

Aujourd'hui, je vais essayer de ne pas penser à elle. Si je pense à elle, je confierai son rétablissement à Dieu, et c'est tout. Pas de film.

Avec cet épisode, je comprends le travail à faire sur l'affectivité :
- je veux "être aimé" : cela n'a aucune valeur si c'est uniquement mon penchant narcissique.
- je ne veux pas faire souffrir autrui. Si aimer signifie posséder, mieux vaut ne pas aimer.

A ce titre, c'est une grâce d'être célibataire, car je ne fais souffrir personne à cause de ma dépendance affective.
Hello Tiago!

Très rapidement:
Essaie de voir si penser à une personne qu'on prend en affection (éventuellement "tomber amoureux"?) signifie être dépendant affectif.

Tu peux simplement être troublé par la naissance de ces sentiments.
Tu es un gars sensible et censé, tu sauras mesurer cela avec un peu de prise de distance!

Bon courage!

Jan
Salut Tiago,

comme Jan, je pense qu'il est important de faire la distinction entre 'ressentir des sentiments pour une personne' (ce qui peut mener à l'amour) et 'être dépendant affectif'.
Dans ce que tu décris, je ne vois qu'une personne (toi) qui se sent attirée par une autre personne, qui a envie de la connaître (prendre un café avec elle). Je ne crois pas que ce soit de la dépendance affective. Peut-être, peux-tu développer un peu plus ce que tu entends (par 'je me fais un film').


Ton dilemme  est sans solution. 
Citation :Si j'entretiens cette pensée : j'agis en dépendant affectif. 


Si je lutte contre cette pensée ; j'agis en anorexique affectif, en maniaque du contrôle. 

Il ne semble y avoir qu'une solution, la fuite... et si tu réfléchis c'est un peu la fuite du bonheur, ou du moins que le bonheur n'est pas possible sur terre, mais uniquement dans une vie future (c'est très chrétien comme vision du monde, mais pas uniquement Kant et Socrate à leur façon avait une vision assez semblable). Il y a un petit livre assez sympa à lire qui explique bien tout cela 'Du bonheur: un voyage philosophique' (Frédéric Lenoir, Livre de Poche). A lire sans modération (et à relire).

En exergue du chapitre 6, cette phrase tirée de l'évangile "Heureux vous qui pleurez maintenant: vous rirez !" (Luc 6, 22)

Je laisse aussi les autres réagir, car pour moi, je pense que tu devrais l'inviter à prendre un café ! (mais ce n'est que mon avis, et j'ai conscience que j'ajoute de la confusion à ta réflexion).

Bonne journée,

Fabrice
Bonjour Fabrice et Jan,

Un grand merci pour vos messages ... j'ai continué à cogiter toute la journée ... la fin de journée est délicate.

Dans cette situation, j'identifie un schéma déjà reproduit :
- une personne me plaît, mais rien ne permet de penser que ce sentiment est réciproque.
- je mets en place une stratégie pour m'approcher de la personne (= prise de contrôle)
- c'est la partie "film intérieur" : j'idéalise la personne. Je la vois, non comme elle est, mais comme je voudrais qu'elle soit.
- j'échoue,
- j'en souffre et je m'interdis, pendant une longue période, tout sentiment (= prise de contrôle),
- à la fin : compensation par la dépendance aux images, m. et p.

Dans mon comportement, deux problèmes :
- Voir l'autre personne en l'idéalisant. 
- Refuser ma vulnérabilité.

Ce schéma affectif est une bombe à retardement: c'est une cause de mon addiction. Dans mon histoire personnelle, je vois bien les racines de ce schéma. Il y a là un déterminisme que j'aimerais arrêter ...

Fabrice, tu parles de fuite du bonheur. C'est bien vu, me concernant. J'avais entendu cette question dans la vidéo postée par Jazsper (ici) : "As-tu envie d'aller bien ?" C'est la question qui ouvre des portes. Evidemment, c'est une invitation à explorer mes conditionnements, ma vision du monde ... Je suis artisan de mon malheur : je m'en rends compte.
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