Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage de Tiago
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Bonjour mes amis,

En ce moment, je lis un bon livre : "Penser moins pour être heureux" de Stephen Hayes. C'est sur le thème du lâcher-prise.

Je m'aperçois que je suis dans le contrôle très strict de mes actions. Ces stratégies d'évitement sont efficaces aujourd'hui, mais j'agis en force, par la discipline, par le rationnel. Un jour ou l'autre, je manquerai de force et la dépendance reprendra l'avantage. Danger !

Deux pistes sont intéressantes :
- Regarder les idées apparaître et les observer sans les croire. Par ex., j'ai cette idée "je n'existe pour personne". Je ne dois surtout pas la prendre au sérieux. Je ne dois surtout pas essayer de la chasser. Je dois l'observer pour ce qu'elle est : une idée, un assemblage de mots, une émotion. Plus facile à dire qu'à faire ...
- Plutôt que de lutter contre, il faut lutter pour. Plutôt que lutter contre mon isolement, développer des nouvelles activités. Plus facile à dire qu'à faire ...

Aujourd'hui, je suis lucide : les raisons de la dépendance sont toujours là. Je n'ai rien changé à la situation : isolement, faible estime de soi, dépendance et anorexie affective, évitement social, passivité confortable, mal-être, mélancolie, etc. Ma sobriété (quelques semaines) est un résultat léger, qui ne pèse rien face aux racines de la dépendance.
Point positif : je pars en vacances dans 10 jours. Là, risque zéro de rechute ...
Tu restes dans la bonne analyse de toi-même Tiago! Je suis toujours épaté!

J'aime surtout cette façon de regarder la moitié pleine du verre, de positiver...

... et il est peut-être temps de rêver un peu :

Le "Tiago idéal et heureux", sa vie, ce serait comment?"

Prends du plaisir à y rêver et à l'occasion partages-le avec nous!
Construis ce nouveau désir qui remplacera le vide contre lequel tu résistes, comme tu dis, sinon (comme tu dis) tu crains avec raison de rechuter... la rechute semble programmée...

Donc mets un projet à la place qui te stimule, cette rencontre et la construction de ton "Tiago idéal" et cherches à le mettre en place doucement!

Continues mon ami !!!

Jan
J'adhère aux deux pistes:
La première est vraiment ce que la méditation permet de faire, de voir naître ce qui n'est qu'une construction de l'esprit, pas nécessairement que des idées, mais aussi des sensations. Avec le temps, la pratique, tu peux saisir ces instants et ainsi mieux comprendre tes réactions et voir ce qui te mène à réagir de telle ou telle façons (et pas toujours pour les raisons que tu penses)...
La seconde est beaucoup plus dur pour moi, je suis trop souvent dans la lutte contre. Lettre contre ce vide, alors que, comme me le rappelle Jan, c'est plus lutter pour la vie qui est essentiel. Et ce n'est surement même pas une lutte, c'est juste vivre. 

Peut-être que les raisons de la dépendance sont toujours là, mais après 2 mois de sevrage, tu es dans une nouvelle logique, tu poses une à une les fondations de ta guérison. Ne minimise pas ta sobriété, tu avances et prends aussi le temps de regarder le chemin parcouru. 

Voici ton premier post sur ton carnet de sevrage
Citation :Pour moi, le plus dur, c'est de rebondir après la chute. 
Je sais, d'expérience, qu'une rechute en entraîne une autre ... 

Tu ne dis plus vraiment la même chose... 
Courage et persévérance. Pas à pas !
Fabrice
Bonjour mes amis,

Encore merci, chers Jan et Fabrice, pour vos messages toujours très utiles pour mes progrès !

'Fabrice a écrit :La seconde est beaucoup plus dure pour moi, je suis trop souvent dans la lutte contre.
En lisant ton fil de discussion (ici), ton message 86 m'a éclairé : la lutte est insuffisante s'il n'y a pas un idéal positif à (re)construire. Tu écris : "il faut lutter et bâtir". C'est exactement ce que je dois faire.

C'est justement mon problème :  aujourd'hui, je n'ai pas de projet, pas de rêve à réaliser. En écrivant cela, je sens l'inquiétude monter ... Je n'ai pas de projet et c'est vraiment un problème. Je suis dans une attitude exclusivement défensive et c'est insatisfaisant. Je veux me libérer de la dépendance mais je n'ai pas prévu comment utiliser cette liberté. Il faut que j'y travaille ...

Dans mon sevrage, j'observe des phases. Au début, il fallait lutter ardemment. Il fallait être en posture défensive permanente, sinon c'était le naufrage rapide. Aujourd'hui, les tentations sont moins fréquentes, moins puissantes. Je n'ai plus de flashs intrusifs. Les zones de dangers sont moins préoccupantes. J'ai du temps pour construire un futur. Il me faut saisir cette occasion !

Merci de m'avoir lu.
Hello mon ami!

J'ai également observé des phases dans mon décrochage, actuellement je suis dans le "0" complet, mais plus parce que ma situation actuelle ne me donne aucun temps libre pour (ne serait ce que) penser au sex... Cela me rassures aussi dans le sens où je pourrais sous la pression vécue aussi pencher dans l'autre sens.

Je suis content ensuite de ta réflexion sur cette vie sans dépendance, des projets à faire...
Je t'avais déjà demandé comme serait ce Tiago sans dépendance, comment serait cette vie de ce Tiago...

Prends le temps d'y rêver pour ne pas te mettre la pression.

Jan
Salut Tiago,

Je ne sais pas si j'ai un projet... Tu as raison de rappeler que la première étape c'est la lutte. Ensuite vient le temps des bâtisseurs. Ne vois pas cela avec angoisse (tu es dans la résistance), mais avec curiosité, avec envie, avec la présence pour saisir des opportunités. J'arrive mal à le conceptualiser, ce n'est pas un projet au sens se mettre en mode projet. Je vois cela comme un etat d'esprit, une ouverture sur de nouveaux possibles, être pleinement présent pour saisir ces possibles
Aujourd'hui pour moi, il y a encore trop de peur, d'angoisse, comme toi.... J'essaie à travers mes messages de positiver, de me donner une direction, une éthique de vie. C'est compliqué, mais la beauté est souvent dans la complexité. C'est le scientifique qui parle. Nous sommes beaux car nous sommes complexes...
N'oublie pas de regarder ta beauté intérieure.
Fabrice, qui comme toi doute, angoisse et réve
Bonjour mes amis !

Merci Jan et Fabrice pour ce dialogue fructueux.

J'ai réfléchi aujourd'hui sur l'absence de projet. Depuis quelques temps, ma vie est bloquée, statique. D'au autre côté, je suis perfectionniste et plutôt orgueilleux. J'ai peur de l'échec, car c'est désagréable, cela remet en question, cela produit le doute. En réaction, je ne fais rien, je repousse à plus tard, j'attends les conditions favorables. Je n'entreprends rien sur le terrain affectif car je sais que c'est très dangereux pour moi (dépendance affective). D'où la vie statique.

Voici le terrain qui nourrit mon addiction :
perfectionnisme, orgueil => peur de l'échec => procastination, vie bloquée => frustration => addiction

En examinant bien, j'ai nécessairement des projets : je me lève chaque matin avec un but, j'ai préparé mes vacances, etc. Et j'ai des rêves, mais ils sont trop grands pour être vraiment réalisables. Voilà la solution : les rêves sont là, il faut y croire ...

Merci pour votre soutien !
Hello mon ami!

Deux choses me viennent en lisant ton message:

- Interroger cette "jointure" entre perfectionnisme et peur.... Pourquoi cette peur?? Avancer vers le bien est-ce si effrayant ou si difficile?

- Si le rêve de ta vie est si grand et que tous ces rêves que tu fais le sont aussi, pourquoi ne pas en imaginer une version plus "terre à terre" et pourtant motivante ...?

Est-ce que cela ne rejoint pas finalement le perfectionnisme et l’orgueil?
D'où vient alors cet orgueil?
A qui tu veux prouver quoi?

Pardon de ces questions un peu dérangeantes...!

Jan
Salut Tiago,
Tant que tu n'as pas essayé... C'est impossible.
Si cela te parait insurmontable, je suis sûr qu'il y a possibilité d'y aller étape par étape... Un peu comme la dependance, cela parait impossible de s'en sortir et pourtant etape après etape, nous avançons.
Tu peux essayer de voir ce qu'il te faut mettre en œuvre pour réaliser ton rêve, puis y aller pas à pas. Il n'y a rien de plus grand que les petites choses que nous faisons. Tu peux te donner des objectifs réalisables dans un temps. Tu peux t'appuyer sur les approches manageriales de type gestion de projets avec les objectifs SMART (une recherche rapide sur internet te donnera pas mal d'infos). 
Tu peux avoir de grand rève et etre tres terre a terre dans la réalisation. Je reve de partir à vélo faire un long voyage, par exemple traverser l'Europe... Pour l'instant avec mes enfants nous allons déjà fairz une rando de 5 jours... C'est peu, mais je suis un peu déjà dans la réalisation de ce rève...
Donc du terre a terre, les mains dans la gadoue, les réves se sont du concret au début, avec à la base une grande part d'idéalisme. Tu peux echouer, il ne faut pas avoir peur de cela, tu auras fait ce que tu voulais, et cela n'a pas de peix. L'echec, c'est juste pour te dire qu'il faut refaire différemment.
Fabrice
Bonjour mes amis,

Je vous remercie pour votre soutien, dont je mesure l'efficacité tous les jours !

Fabrice a écrit :L'echec, c'est juste pour te dire qu'il faut refaire différemment.

Voilà une parole qui résonne fort en moi. Je dramatise trop l'échec. C'est là où le lâcher-prise peut m'aider : qu'importe l'échec, finalement. J'ai connu beaucoup d'échecs, alors un de plus, quelle différence ? L'échec est juste une information, ce n'est pas un jugement.

Ce soir, je mesure les bienfaits du sevrage. Je me sens bien, en paix. Je comprends qui je pourrais être sans dépendance. Je perçois ma vraie personnalité, mon vrai caractère sans le poids de la dépendance. Et je suis heureux d'avoir ce caractère, cette personnalité. Je deviens ami avec le réel. C'est apaisant.

Mes amis, je vous remercie pour vos encouragements, qui m'ont aidé à arriver là où je suis actuellement. Je vous suis très reconnaissant.
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