Dépendance sexuelle

Version complète : Sevrage de Tiago
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Bonjour les amis !

En ce moment,  je constate l'érosion de ma sérénité.
J'ai peur d'être en train de perdre les acquis de ces derniers mois.
Cette peur est la conséquence de mon manque de confiance en moi ... le poison du manque d'estime de soi, toujours.

La solution : je dois me souvenir, faire mémoire du chemin parcouru.
Patiemment, courageusement.
Salut Tiago,

comme je comprends cette danse trouble entre la sérénité et la confiance, tantôt spirale ascendante, tantôt spirale descendante.
Ne te perds pas dans le souvenir ou alors pour mieux te retrouver dans le présent. Tout a lieu ici et maintenant. Ce que je me dis ce matin, c'est que si nous sourions à la vie, souvent elle nous sourit. Le sourire est ce geste accueillant, cette disposition qui nous rend conscient du présent. 
La peur se nourrit du passé et du futur. Dans la présent, il n'y a pas de temps, juste l'instant. Dans le présent, je suis serein et confiant. Comme actuellement en t'écrivant.
Regarde la vie en souriant, tu ne seras plus seul, tu n'auras pas peur.
Fabrice
Bonjour Fabrice,

Merci pour ton message.
En effet, sourire à la vie.
Quelqu'un m'a dit que ma perception du monde dépend à 20% du monde et à 80% de mon attitude intérieure (préjugés, mauvaise humeur, pessimisme, etc.). 
En souriant à la vie, j'ai une influence sur 80% de la perception ... Cela vaut la peine.

Merci !
Bonjour les amis !

En effet, j'ai la mémoire courte. J'ai toujours besoin de me prouver quelque chose, sur ma valeur, mon utilité.
Je ne suis pas autonome : vulnérabilité immense.
Je dois rechercher ma stabilité en moi-même seulement.
Sinon, la compulsion sera toujours plus forte que moi, et je rechuterai toujours.

Merci de m'avoir lu.
Bonjour les amis !

Les jours passent. Jour après jour, je reste fidèle à mon contrat : pas de masturbation, pas d'images pornographiques.
Ces derniers jours n'étaient pas sereins mais angoissés : le poison du doute de soi, le poison du sentiment de solitude, le poison du manque d'estime de soi, de l'orgueil, de l'enfermement sur soi. 

Comme Fabrice, je me demande si la dépendance n'est pas devenue angoisse (voir ici). Dans ce combat, il me faut des alliés. Je m'aperçois comme je suis dur envers moi-même. J'ai tellement de pensées négatives sur moi.
Si je veux tenir dans la durée, il me faut devenir mon ami.

Merci de m'avoir lu.
Mon ami Tiago!
 
Comme d'habitude, je te lis, je sens des réponses à tes questions monter en moi, puis je lis ces réponses plus loin dans ton propre message! Tu es un homme sage au propre sens du terme !
 
Et comme je l'ai dit à Fabrice: Oui la dépendance se transforme probablement en angoisses, mais est-ce qu'avant ce n'étaient pas des angoisses déjà présentes, causées justement par ce manque d'estime en nous et d'autres traumatismes qui nous ont amener vers la dépendance ???
Donc, ne faut-il pas travailler encore et toujours sur les racines de ces angoisses?? Celles d'aujourd'hui et celles d'avant...?
 
Oui, il faut devenir notre meilleur ami!
La méditation m'y a aidé! C'est vrai que j'arrive à m'estimer maintenant moi-même et la première chose qui est digne de cet estime, aussi pour toi, c'est tout même cette profonde sincérité avec laquelle nous nous battons, avec laquelle tu te bats! Autant que tu peux avoir de la compassion, de la bienveillance et de l'estime pour quelqu'un parmi nous ici sur le forum, quelqu'un qui se bat avec force, autant tu peux en avoir pour toi-même !
 
Tu es un homme qui mérite du respect, de l'estime et même de l'affection, amicale, fraternelle...!
En route pour cela, mon ami!
 
Jan
Bonjour mes amis,

Merci Jan pour ton message !

Je profite de mes 150 jours de sobriété pour faire un petit bilan.

Après 5 mois, je me sens en sursis, fragile et vulnérable. Je suis toujours enlisé dans la dépendance et dans ses conséquences. Je vois clairement tous ces problèmes gigantesques que je n'ai pas touchés : manque d'estime de soi, mélancolie, anorexie sociale, sentiment de solitude, peur de l'abandon, etc. Les racines de la dépendance sont toujours là, intactes. Dès que je relâcherai mes efforts, la dépendance reviendra en force. Mais aujourd'hui, comme depuis 5 mois, la lutte est en ma faveur.

Pour moi, le plan de bataille est clair : ce site, le programme DASA en 12 étapes de rétablissement, un groupe de paroles, la littérature, mon parcours de rétablissement en Église. Le sevrage est ma priorité absolue.

Depuis le 21 mai 2016, j'ai arrêté la masturbation et la consommation d'images pornographiques. Depuis cette date, mon état intérieur s'est légèrement amélioré. J'ai connu quelques réussites, quelques joies. Je n'ai plus le sentiment de honte, d'humiliation, de culpabilité. C'est un réel progrès. J'ai aussi noté quelques bienfaits de la sobriété : ma poignée de main est plus ferme, je me tiens plus droit, je marche plus lentement, je regarde dans les yeux, je suis moins dispersé. Ce sont des petites améliorations, subtiles, mais significatives. La dépendance est comme une nuisance sonore massive. Quand elle cesse, on peut entendre les beaux sons naturels : c'est la beauté délicate de la normalité ...

Socialement, j'ai fait quelques rencontres intéressantes. Aucune n'a tenu dans le temps. Je ne suis pas encore prêt. La priorité pour moi : le sevrage. Le reste est donné en cadeau.

Je reconnais en moi une béance affective, un grand besoin d'être aimé. La dépendance n'est qu'un moyen ridicule pour combler cette lacune, et ranimer mon désir de vivre.

Actuellement, je ne peux pas être aimé car je ne m'aime pas. Je dois travailler sur l'estime de soi. Je décide aujourd'hui d'être mon ami. D'avoir de l'indulgence pour mes défauts, mes erreurs. D'avoir de la gratitude pour ce que je suis, ce que je fais. J'ai le droit de ne pas considérer mes actions comme nulles ou faciles. J'ai le droit de me réjouir.

En moi, je reconnais un fond dépressif permanent. Si j'y ajoute mes pensées négatives, mes jugements très durs sur moi-même : je suis perdu. Je dois être bienveillant avec moi-même et cesser de me faire du mal. Ce fond dépressif est avec moi depuis des années, et sera toujours là. Je dois vivre avec.

Aujourd'hui, pour lutter efficacement contre la dépendance, il me manque l'essentiel : le but. Savoir pourquoi je me bats. Mon but n'est pas clair. Je suis célibataire : pas de couple ou de famille pour justifier mon combat. Je ne bats même pas pour un projet de vie en couple : cette hypothèse me paraît très improbable. Alors pourquoi ? Pour fuir la honte, la culpabilité ? Pour la sérénité d'une vie sans dépendance ? Pour l'esprit clair que seule la sobriété permet ? Pour la paix intérieure ? Pour la pureté spirituelle ?
Quel idéal me donnera la force pour lutter longtemps ?

En attendant, je continue le combat. Avec la dépendance, j'ai trouvé un adversaire à ma taille. Comme l'écrit Jan, ce combat peut me donner de la fierté. 

Merci de m'avoir lu !
Bonjour Tiago !
 
Je connais ton questionnement sur le but de la suite de ton travail sur toi...
Maintenant que j’ai réussi une première étape qui m’a déjà pas mal éloigné de toutes les parties compulsives de ma dépendance arrive la suivante, probablement plus déterminante encore…

 
Tu parles de ce grand manque d’estime pour toi…
Comment se définit-il ? Par quelle raison ?
As-tu vécu des expériences difficiles dans le passé ? Des brimades quand tu as été enfant ?

As-tu des parents sévères, exprimant peu leur amour ?
 
Même si tu ne le fais pas ici, peut-être peux-tu y réfléchir et faire un travail avec ton psy (je ne me souviens plus si tu en vois un)…
 
Et je te conseille à nouveau : Si tu n’arrives pas encore à accorder de l’affection à ta propre personne, regarde les actes que tu accomplis avec de la distance, comme pour quelqu’un d’autre du forum, regarde « le film de ta vie »… il n’y a pas que le porno et la MB, il y a aussi des actes et ta lutte sincère, ne peux-tu pas déjà ressentir de l’estime pour cette personne ???
 
Nous ici l’avons, cette estime ! Pourquoi pas toi ?
 
Bien amicalement !!
 
Jan

Bonjour Tiago, 
tu peux être fier de tes 150 jours, ce n'est pas rien. Tu as repris le contrôle, et c'est déjà beaucoup ! Regarde tout cela.
Paris ne s'est pas fait en 1 jour (pas sur de la citation...). Donne toi le temps, tu as raison de te poser des questions, mais ces questions ne doivent pas t'empêcher de profiter de la vie. Tu poses les bases pour ta vie future, tu les poses dans le présent. 
Je crois qu'ici nous sommes nombreux à avoir ce besoin d'amour, l'avoir identifié est déjà bien. Ensuite, ce que je ressens est que certaines situations font que ce besoin se fait fortement ressentir (comme si on appuyait sur un interrupteur). J'apprends patiemment à gérer ces solutions et aussi à mieux comprendre ce besoin, son origine. Tout ce que tu mets en place, tout ce que tu fais, te permet d'avancer. 
Jan a raison, sois bienveillant avec toi, ne te juge pas. Quand au sens de la vie, grande question, si grande que je ne sais pas si il faut vraiment se la poser. Vis l'instant présent, souris à la vie, et c'est déjà beaucoup et un beau programme pour aujourd'hui. Demain... c'est demain...
Tu es une personne de valeur, tu écris de beaux textes. Aie confiance en toi. Tu as pu faire 150 jours de sevrage, tu as fait de belles rencontres cet été... Continue simplement et calmement !
Fabrice
Bonjour Jan et Fabrice,

Fabrice et Jan : Merci pour vos messages de soutien !

J'ai réfléchi sur les causes de mon manque d'estime. Les raisons principales sont :
- cadre familial où l'amour avait peu de place,
- climat autoritaire,
- j'avais peu d'autonomie : on attendait de moi des bons résultats à l'école, rien d'autre. 

Identifier les raisons est utile. Mais il est plus utile se savoir comment m'en sortir. L'idée de me regarder à distance (merci Jan !) est bonne : je vais essayer. Je fais déjà des listes de gratitude, et c'est très utile !

Fabrice, j'aime beaucoup l'idée de "sourire à la vie". J'ai du mal à la mettre en œuvre, notamment aujourd'hui : j'étais débordé, courant après les actions en retard, etc. L'idée est de sourire à la vie intérieurement, et se dire "OK, il y a tel problème, mais il y a tant d'autres choses positives qui arrivent aujourd'hui".
Je vais coller un post-it dans ma salle de bain pour m'en souvenir demain !

Merci pour vos encouragements !
Quelle joie d'avoir rencontré ce site de partage !
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